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Ce qu’il faut savoir sur le Hezbollah au Liban

Le Hezbollah au Liban, mouvement de résistance et d’émancipation libanais chiite fondé le 16 février 1985, est souvent l’objet d’accusations mensongères. Ces accusations proviennent généralement de sources non vérifiées ayant pour but de discréditer et ternir sa réputation.

Cet article revient sur des aspects méconnus, voire ignorés, du Hezbollah au Liban.

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La chanson est interprétée par la chanteuse libanaise chrétienne Julia Boutros.

Le livre Comprendre les Gardiens de la Révolution islamique propose une étude approfondie sur le Hezbollah. À travers une recherche minutieuse et des sources variées, l’auteur offre ainsi une perspective claire et éclairante sur le fonctionnement et l’interaction de ce mouvement au Moyen-Orient, permettant aux lecteurs de mieux comprendre son rôle dans la région.

Mouvement de résistance qui lutta contre Daech, organisation venant au secours des défavorisés du Liban, découvrez ce qu’il faut savoir sur le Hezbollah.

Le Hezbollah face aux accusations de terrorisme

L’une des accusations les plus fréquentes est celle de terrorisme. En tant qu’acteur politique et militaire, le Hezbollah joue un rôle important dans la résistance contre Israël. Il est considéré comme un groupe de résistance par de nombreux peuples de la région.

Il est souvent affirmé à tort qu’il fut fondé secrètement en 1982. En réalité, cette date a été inventée par les Américains et les Français afin de lui rejeter la responsabilité de l’attaque du Drakkar survenue le 23 octobre 1983. Par la suite, d’autres actions ont également été faussement attribuées au Hezbollah, telles que les prises d’otage de Jean-Paul Kauffmann et Michel Seurat en 1985, de quatre diplomates soviétiques la même année, ainsi que l’enlèvement et l’exécution du colonel américain William R. Higgins en février 1988. Ces allégations ont été systématiquement démenties par Hassan Nasrallah, le secrétaire général du mouvement.

Le Hezbollah au Liban

Il est important de souligner que le Hezbollah n’est pas une organisation terroriste qui attaque injustement tout le monde, comme cela est souvent présenté dans les médias occidentaux. Il est en réalité une organisation complexe, avec une branche militaire qui n’hésite pas à riposter de manière conventionnelle lorsque cela s’avère nécessaire.

Les accusations de terrorisme portées à l’encontre du Hezbollah sont honteuses. En effet, le mouvement chiite et l’Iran luttent contre le terrorisme. Il convient de rappeler qu’il a déployé environ 8000 combattants sur le terrain pour lutter contre Daech. Cette intervention a entraîné des pertes importantes pour le Hezbollah, avec environ 2000 morts et 4000 blessés.

Le Hezbollah, protecteur du Liban

Les actions menées contre le Hezbollah et le Liban sont souvent ignorées. Par exemple, le 8 mars 1985, la CIA a organisé un attentat dans les quartiers chiites de Beyrouth en faisant exploser une voiture, entraînant la mort de près de 300 personnes, majoritairement des civils. Dans son livre intitulé CIA: Guerres secrètes 1981-1987, le journaliste américain Bob Woodward mentionne que cet attentat fut ordonné par William Casey, alors directeur de la CIA. Il fut de plus financé par les services secrets saoudiens pour un montant de trois millions de dollars et organisé sur le terrain par un ancien membre du commando britannique des SAS.[1]

Autre exemple, le 7 novembre 1983, lorsqu’un véhicule militaire français contenant cinq quintaux d’explosif est retrouvé devant l’ambassade d’Iran à Beyrouth en réponse à l’attentat dit « du Drakkar ». Cette opération, appelée Santé, était classée « homo » pour homicide. Cela démontre bien la volonté de la France de prendre des vies, qui plus est par le biais d’opérations terroristes qu’elle prétend pourtant combattre…

Antoine Buzat note à ce sujet :

« L’opération Santé consiste à organiser un attentat à la voiture piégée au moyen d’un véhicule militaire léger, maquillé en un véhicule sanitaire avec l’emblème de la Croix Rouge, devant l’ambassade d’Iran à Beyrouth, dans la nuit du 6 au 7 novembre 1983. […] La police libanaise mène l’enquête et conclut que ce véhicule a été volé à un détachement militaire français à Beyrouth mais le plus surprenant est que les militaires français n’aient déclaré qu’aucun vol n’avait été commis. »

Antoine Buzat, Les implications de la France pendant la guerre Iran-Irak, L’Harmattan, 2021, p. 143.

Pierre Razoux complète :

« L’attentat est attribué au mouvement Djihad islamique et à la milice chiite Hezbollah dont la CIA et la DGSE savent qu’ils sont inféodés à Téhéran. Il ne fait aucun doute pour ces deux agences de renseignement que cet attentat a été commandité par l’Iran. […] Quelques jours plus tard, une Jeep militaire française bourrée de 500 kilogrammes d’explosif est découverte garée devant le mur d’enceinte de l’ambassade d’Iran, à Beyrouth. Elle est désamorcée avant d’avoir pu exploser. Cette opération d’intimidation, validée par François Mitterrand, a échoué par manque de professionnalisme de l’expert chargé de faire exploser la charge. Sous l’effet du stress, celui-ci a tout simplement oublier de vérifier qu’il avait bien enclenché le retardateur ! »

Pierre Razoux, La guerre Iran-Irak 1980-1988, Tempus, 2017, p. 418.

Le contexte de la guerre Iran-Irak

Pendant ce conflit, les puissances occidentales ont été alliées de l’Irak, qui était l’agresseur, et lui ont fourni des armes. Il est important de rappeler que certaines de ces puissances ont également fourni des armes à l’Iran. Les États-Unis sont notamment impliqués dans l’affaire Iran-Contra et la France dans l’affaire Luchaire. Ces livraisons d’armes à l’Irak incluaient des armes interdites, telles que les gaz de combat, que Saddam Hussein n’a pas hésité à utiliser contre les militaires et les civils iraniens en toute impunité.

Il est également nécessaire de mentionner une affaire qui est passée sous silence en France : celle du sang contaminé. Les stocks de sang, rendus inutilisables en France en raison des révélations de cette affaire, ont été exportés dans une dizaine de pays par le Premier ministre français Laurent Fabius via l’Institut Mérieux. Notamment l’Iran, l’Irak, l’Arabie saoudite, la Grèce, l’Argentine, l’Italie et l’Allemagne.

Sur les 976 patients iraniens atteints d’hémophilie qui ont reçu une transfusion sanguine, 193 ont contracté le VIH. C’est ainsi qu’est apparu le sida en Iran. Jusqu’à présent, aucune victime iranienne n’a été indemnisée, contrairement à celles d’autres pays.[2] Pour une histoire détaillée de cette affaire, le lecteur pourra lire l’article de Mark Hunter intitulé Blood Money  (« Le prix du sang ») paru dans le magazine Discover le 1er août 1993.

Le Hezbollah est un acteur politique légitime au Liban

Enfin, il est fréquemment affirmé que le Hezbollah est une simple marionnette de l’Iran et qu’il exécute aveuglément ses ordres. Cette accusation vise à discréditer l’indépendance et l’autonomie stratégique du Hezbollah. Bien qu’il entretienne des liens étroits avec l’Iran et reçoive un soutien de ce pays, il est profondément enraciné dans la société libanaise. Il prend ses propres décisions politiques et militaires sans influence iranienne.

À partir de 1992, le Hezbollah a connu des changements importants en passant d’une organisation révolutionnaire à un parti politique ancré dans la vie politique et institutionnelle du Liban. Sous les encouragements du Guide de la Révolution Ali Khamenei, le mouvement libanais a décidé de participer aux élections législatives en 1992, remportant ainsi douze sièges. Cette période marque le début de la « libanisation » du Hezbollah et de son ouverture au dialogue avec les autres communautés religieuses, notamment les chrétiens.

Les Bataillons de résistance libanaises (Sorâyâ al-mouqâvama al-Lebanâniya) ont d’ailleurs été créés en novembre 1997. Cette formation est multiconfessionnelle et regroupe des sunnites, des chrétiens, ainsi que des druzes qui souhaitent lutter contre Israël. Ces bataillons sont formés et commandés par le Hezbollah et certaines unités se déploient en Syrie à partir de 2012.

Joost Hiltermann et April Longley Alley décrivent les raisons de son succès :

« Il s’est nourri de la myriade de ressentiments de la population chiite libanaise : leur sous-représentation dans le système politique libanais, la présence de militants palestiniens (qui ont utilisé le Sud-Liban comme rampe de lancement pour des attaques sur le sol israélien) et la réponse aveugle d’Israël, dont ils ont été parmi les principales victimes. »

Joost Hiltermann et April Longley Alley, The Houthis Are Not Hezbollah (« Les Houthis ne sont pas le Hezbollah »), Foreign Policy, 27 février 2017 (https://foreignpolicy.com/2017/02/27/the-houthis-are-not-hezbollah/).

Un acteur social et humanitaire méconnu

Cependant, l’une des missions méconnues du Hezbollah en Occident est son engagement dans des initiatives sociales et humanitaires, en particulier dans le sud du Liban. En effet, il se veut un mouvement venant en aide aux défavorisés, notamment la communauté chiite, traditionnellement l’une des plus marginalisées au Liban.

Cette volonté de charité fut instaurée par les fondateurs du mouvement, Mousa Sadr, Sheykh Ragheb Harb et Mohammad Hussein Fazlallah. Il s’agissait de répondre aux besoins croissants des réfugiés du sud du pays qui faisaient face à une invasion israélienne.

The New Humanitarian[3] note à propos du Hezbollâh :

« Le groupe gère actuellement au moins quatre hôpitaux, 12 cliniques, 12 écoles et deux centres agricoles qui fournissent aux agriculteurs une assistance technique et une formation. Il dispose également d’un département de l’environnement et d’un vaste programme d’assistance sociale. Les soins médicaux sont également moins chers que dans la plupart des hôpitaux privés du pays et gratuits pour les membres du Hezbollah. »

The many hands and faces of Hezbollah (« Les nombreuses mains et visages du Hezbollâh »), The New Humanitarian, 29 mars 2006 (https://www.thenewhumanitarian.org/report/26242/lebanon-many-hands-and-faces-hezbollah)

En septembre et octobre 2021, le Hezbollah facilite l’importation de pétrole à travers plusieurs pétroliers iraniens et en assure la distribution à la population libanaise, sans distinction de religion. Cette initiative visait à répondre à la grave pénurie de carburant qui plongeait le Liban dans une crise économique et politique.


[1] Bob Woodward (trad. de l’anglais par Jérôme Verdier), CIA : Guerres secrètes 1981-1987 (Veil: the secret wars of the CIA 1981-1987), Stock, 1987, p. 464-466.

[2] شاکیان پرونده بیماران هموفیلی همچنان در انتظار عدالت (« Les plaignants de l’affaire des patients atteints d’hémophilie attendent toujours que justice soit rendue »), BBC Fârsi, 15 août 2011 (https://www.bbc.com/persian/iran/2011/08/110816_l21_blood_health).

[3] L’IRIN (Integrated Regional Information Netwoks), renommé en mars 2019 The New Humanitarian est « une organisation de presse indépendante à but non lucratif fondée par les Nations Unies en 1995 » souhaitant couvrir de manière neutre les zones de crises et de catastrophes « alors que la désinformation numérique se mondialise et que les médias grand public se retirent de nombreuses zones de crise internationales […] ». (https://www.thenewhumanitarian.org/content/about-us).

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Géopolitique Sciences

La marine iranienne veut se déployer en Antarctique

Le contre-amiral Shahram Irani, chef de la marine iranienne, a récemment exposé les projets ambitieux de ses forces en Antarctique. Il a notamment évoqué la création d’une base permanente qui servirait à la fois pour des missions militaires et scientifiques.

Cette annonce a été faite lors d’une émission diffusée sur la chaîne de télévision IRIB TV1 à l’occasion des commémorations de la guerre imposée à l’Iran par l’Irak de 1980 à 1988.

Déployer la marine iranienne en Antarctique, un projet inédit

Interrogé sur la possibilité d’établir une telle base permanente en Antarctique, le contre-amiral Irani a répondu avec optimisme. Il a précisé que cette initiative irait au-delà des activités militaires et aurait également un volet scientifique. Les scientifiques iraniens seraient ainsi mobilisés pour mener des recherches conformément aux orientations du Guide de la Révolution Ali Khamenei.

Le contre-amiral Irani a souligné que c’est précisément cette dimension multidisciplinaire qui démontre tout le potentiel de la marine iranienne. Il a rappelé les efforts récents déployés pour renforcer la présence maritime de l’Iran à travers le monde.

De nouveaux défis pour l’Iran

Cette expansion n’a pas été sans difficultés, notamment en raison du manque d’expérience en la matière. Néanmoins, le commandant de la marine iranienne affirme que ces obstacles furent surmontés grâce à la détermination et aux compétences des militaires iraniens.

bâtiment de la marine iranienne

Irani attire également l’attention sur les tentatives de certains pays étrangers visant à freiner la présence navale de l’Iran. Les forces armées iraniennes ont réussi à neutraliser ces actions hostiles grâce à l’utilisation d’équipements militaires locaux et à des efforts soutenus. Une preuve supplémentaire de cette capacité a été fournie par la 86ème flottille navale iranienne. Celle-ci a récemment accompli une mission autour du monde. Partie de la ville portuaire de Bandar Abbas le 20 septembre 2022, elle est revenue le 20 mai, après avoir parcouru une distance record dans les eaux internationales.

Le retour de la flotte a été salué par de nombreux responsables et commandants iraniens, dont l’Ayatollah Khamenei lui-même, qui ont salué le courage et le succès de la mission. Cette réussite renforce la confiance de la marine iranienne dans ses capacités et motive l’élaboration de nouveaux projets ambitieux.

La mise en œuvre d’une telle initiative permettrait à l’Iran de renforcer ses activités scientifiques et militaires dans cette région unique. Elle représenterait également une avancée significative pour la marine iranienne qui continuerait ainsi à étendre son influence sur la scène internationale.

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Géopolitique Histoire

Les États-Unis contraints de restituer des tablettes volées à l’Iran

Les États-Unis se sont vus contraints de restituer des tablettes en argiles à l’Iran. Ces vestiges archéologiques furent dérobés dans le pays au siècle dernier.

Le président de la République islamique d’Iran Ebrahim Raïssi est rentré dans son pays après avoir participé à la 78ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, tenue à New York. En plus de l’opportunité de rencontrer les chefs d’État et d’autres personnalités importantes du monde politique et économique, il est revenu en Iran avec quelque chose de plus significatif : 3 506 tablettes d’argile historiques de l’Empire achéménide.

Des tablettes venues d’Iran conservées aux États-Unis

Les tablettes ont été conservées par l’Université de Chicago et les États-Unis pendant 84 ans. Elles ont enfin été rapatriées grâce à l’action concertée de différentes agences gouvernementales iraniennes.

Les scientifiques iraniens qui ont travaillé sur les tablettes depuis plus de dix ans seront en mesure de poursuivre leurs recherches après leur rapatriement. Ebrahim Raïssia déclaré que les tablettes seront exposées dans les musées iraniens.

La restitution des tablettes achéménides marque une autre étape importante dans la protection et le retour des biens culturels iraniens à leur pays d’origine. Le faits que les États-Unis restituent ces tablettes à l’Iran constitue une avancée majeure dans la recherche et la préservation du patrimoine culturel iranien.

Des tablettes datant de la période achéménide

Les tablettes en argile de l’Empire achéménide sont des objets précieux qui permettent de mieux comprendre l’histoire de cette grande civilisation du Moyen-Orient. Ces tablettes datent de l’Empire achéménide, qui a duré de 550 avant J.-C. à 330 avant J.-C. Cette période se caractérise par un niveau de développement culturel et économique jamais atteint auparavant dans cette région du monde.

Les tablettes en argile étaient utilisées pour diverses fins. Par exemple la tenue de registres commerciaux et administratifs. Elles étaient souvent utilisées pour enregistrer des transactions commerciales, des impôts, des comptes de dépenses. En somme, toutes les données économiques importantes.

La plupart de ces tablettes ont été découvertes dans des fouilles archéologiques effectuées dans Persépolis, la capitale de l’Empire achéménide.

Le contenu de ces tablettes est très varié selon leurs origines et leurs usages. Elles sont écrites en élamite ou en babylonien. Certaines le sont même en hiéroglyphes égyptiens.

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Géopolitique

L’Iran met en garde contre les ingérences dans le golfe Persique

L’Iran réaffirme sa détermination à défendre son intégrité territoriale face aux ingérences et hostilités américaines dans le golfe Persique. Dans un contexte de tensions croissantes entre l’Iran et les États-Unis dans le golfe Persique, le ministre iranien de la Défense a récemment réaffirmé la volonté de l’Iran de défendre son intégrité territoriale face à toute menace extérieure.

La souveraineté nationale est pour les Iraniens un sujet très sérieux, qui fédère de plus la population autour de ses forces de défense. La volonté américaine de jouer avec la ligne rouge et de rajouter de l’huile sur le feu est indéniable. Elle est sur le plan politique et diplomatique complètement irresponsable.

Les ingérences des États-Unis dans le golfe Persique

Ces déclarations interviennent après l’annonce par le Pentagone de l’envoi de renforts militaires dans la région, notamment le contre-torpilleur USS Thomas Hudner et des avions de combat F-16 et F-35. Cette décision des États-Unis fait suite à leurs incidents récents préoccupants dans le détroit d’Hormuz, une voie maritime stratégique reliant le golfe Persique à la mer d’Oman.

Dans un entretien accordé à Press TV, l’iranologue et juriste en droit international Morgan Lotz explique la situation. Il souligne l’importance du respect de l’intégrité territoriale de l’Iran et de la non-ingérence dans les affaires intérieures du pays. Il note également l’impact de l’envoi de renforts militaires dans une zone déjà sensible, considérant que cela pourrait exacerber les tensions et provoquer des conflits régionaux.

En effet, le détroit d’Hormuz est une voie maritime stratégique par laquelle transite une grande partie du commerce mondial du pétrole. Toute perturbation de ce flux aurait des conséquences économiques majeures et pourrait déstabiliser l’ensemble de la région.

Il est essentiel que les États-Unis respectent le droit international et cessent leurs ingérences dans le golfe Persique, de même que leur politique de sanctions.

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Géopolitique

De l’OCS au MNA : l’Iran, incontournable des évolutions régionales

De l’OCS au MNA, l’Iran est aujourd’hui devenu un acteur géopolitique incontournable. En effet, le pays s’engage actuellement dans des initiatives régionales qui redéfinissent son rôle dans la scène internationale.

L’Iran est devenu membre de l’OCS le 17 septembre 2021 lors du sommet qui s’est tenu à Douchanbé (Tadjikistan).

L’adhésion récente de l’Iran à l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) et les récentes déclarations du ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, sur le renforcement du Mouvement des Non-Alignés (MNA), sont des signes clairs de la volonté de l’Iran de jouer un rôle majeur dans les évolutions régionales.

L’Iran est devenu un membre incontournable de l’OCS et du MNA

L’adhésion de l’Iran à l’OCS en 2021 marque un tournant significatif dans ses relations avec les pays de la région. En rejoignant cette organisation régionale, l’Iran renforce ses liens avec des puissances mondiales telles que la Chine et la Russie, sans négliger se rapprocher des pays d’Asie centrale. Cette adhésion est perçue comme une façon pour l’Iran de diversifier ses partenariats économiques et politiques. Et cela tout en contrecarrant les pressions occidentales exercées sur le pays.

Lorsque le ministre iranien des Affaires étrangères appelle à redéfinir le rôle du MNA (plus grand groupe de pays en dehors de l’ONU), il met en évidence la volonté de l’Iran de promouvoir la paix, la stabilité et de combattre l’unilatéralisme, l’insécurité et la discrimination. Cette déclaration témoigne de la volonté de l’Iran d’utiliser ses relations avec le MNA pour renforcer sa position sur la scène internationale. Mais également de se présenter comme un acteur clé dans les initiatives de paix et de sécurité régionales.

Quel perspectives pour l’Iran ?

L’engagement de l’Iran à surmonter l’unilatéralisme et à promouvoir la paix et la stabilité démontre une volonté de coopération régionale et de renforcement des institutions multilatérales. Les observateurs notent d’ailleurs que le pays joue un rôle crucial dans les évolutions régionales.

Dans cette optique, la diplomatie joue un rôle crucial. Une volonté de dialogue, de négociation et de coopération entre toutes les parties est essentielle pour résoudre les différends et promouvoir la stabilité régionale. Les initiatives régionales telles que l’OCS et le MNA peuvent servir de plateformes pour faciliter ces dialogues. Ils peuvent également encourager une coopération plus étroite entre les pays.

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Géopolitique

L’Iran promu à l’Assemblée générale des Nations unies

La République islamique d’Iran a été élue comme l’un des cinq vice-présidents de la 78ème session de l’Assemblée générale des Nations unies du groupe Asie-Pacifique. Retour sur cette actualité et analyse de ses conséquences.

Quelle analyse sur l’Iran et l’Assemblée générale des Nations unies

L’Assemblée générale des Nations unies est un organe important de l’ONU, où chaque État membre dispose d’une voix. Cette nomination fait suite à la désignation du candidat iranien en tant que rapporteur du Comité du désarmement et de la non-prolifération de l’Assemblée générale et membre du conseil d’administration du comité, qui a également été approuvée à l’unanimité.

L’iranologue Morgan Lotz a exprimé son analyse sur cette nomination. Il souligne également l’importance de cette nomination pour l’Iran sur le plan diplomatique. En effet, cela donne à l’Iran une plateforme importante pour faire valoir sa position sur des questions telles que le désarmement et la non-prolifération. Ces sujets figurent parmi les préoccupations les plus sensibles pour la communauté internationale.

Il souligne également que cela témoigne de la reconnaissance de l’Iran par d’autres États membres de l’ONU. Et ce en dépit des tentatives des États-Unis et d’Israël pour isoler le pays.

Les tensions américaines et israéliennes

Lors de la session, les représentants américains et israéliens ont utilisé la tribune pour exprimer leur opposition à la nomination de l’Iran. Ils n’ont pas manqué de lancer des accusations contre le pays. Cependant, le représentant de l’Iran a réfuté leurs dires. Ceux-ci s’avéraient d’ailleurs hors de propos par rapport à l’ordre du jour de l’Assemblée.

Il est essentiel de noter que cette nomination survient dans un contexte de tensions croissantes entre l’Iran et certains pays occidentaux, en particulier les États-Unis.

Les sanctions et les tensions liées au programme nucléaire iranien ont exacerbé les relations. Les États-Unis ont notamment adopté une approche de confrontation envers la République islamique d’Iran.

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Iran-Asie : des relations qui se renforcent

L’Iran étant la porte d’entrée vers l’Asie, il est tout à fait naturel que ces mondes entretiennent des relations depuis toujours. Il est d’ailleurs bon de se souvenir que les Iraniens ne se situent pas au Moyen-Orient – appellation d’origine occidentale – mais en Asie du sud-ouest.

Iran Asie relations géographiques

L’Iran et la Russie ont franchi une étape majeure cette semaine en approfondissant leurs relations et en contournant les sanctions drastiques imposées à l’Iran. Les deux pays ont signé un accord ferroviaire ambitieux, démontrant ainsi leur volonté de renforcer leur coopération malgré les obstacles économiques.

En parallèle, le président iranien, Ebrahim Raïssi, a entamé une visite officielle de deux jours à Jakarta, la capitale indonésienne. Cette visite a pour but de renforcer les liens politiques et économiques de la République islamique avec les pays asiatiques.

Quelles relations entre l’Iran et l’Asie ?

Cette politique tournée vers l’Est suscite de nombreuses interrogations. Trop souvent, l’Occident conserve cette image d’un Moyen-Orient strictement séparé de l’Asie. Or, l’Iran est géographiquement la jonction entre ces deux mondes qui ont toujours entretenu des relations et des échanges autant économiques – les Routes de la Soie – que culturelles et et spirituelles – l’invasion mongole du XIIIème siècle.

Morgan Lotz, iranologue et juriste en droit international, livre son analyse au micro de Press TV. L’Iran a longtemps été en proie à des sanctions économiques, principalement imposées par les pays occidentaux. Cette nouvelle politique vise à contourner ces sanctions et à ouvrir des opportunités économiques avec des pays asiatiques, notamment la Russie et l’Indonésie.

L’accord ferroviaire signé entre l’Iran et la Russie revêt une importance particulière. Il permettra de relier les réseaux ferroviaires des deux pays, facilitant ainsi le transport de marchandises entre l’Asie et l’Europe. Cet accord renforce la position géopolitique de l’Iran en tant que plaque tournante des échanges entre l’Est et l’Ouest. En effet, en renforçant sa coopération avec la Russie, l’Iran peut échapper à la dépendance économique vis-à-vis des pays occidentaux et diversifier ses sources de revenus.

Le président iranien en Indonésie

La visite du président iranien en Indonésie est également révélatrice de cette nouvelle politique. L’Indonésie est le plus grand pays musulman au monde et entretient d’étroites relations avec l’Iran depuis de nombreuses années. Cette visite vise à consolider les liens politiques et économiques entre l’Iran et l’Indonésie, mais elle s’inscrit également dans une démarche plus globale de renforcement des relations avec les pays asiatiques. En se rapprochant des pays asiatiques, l’Iran cherche à se positionner comme un acteur régional influent et à renforcer sa présence dans des zones politiquement et économiquement stratégiques.

Les accords économiques et politiques signés avec la Russie et l’Indonésie ouvrent de nouvelles perspectives pour le pays, lui permettant de contourner les sanctions et de renforcer ses partenariats régionaux. Alors que l’Iran continue de chercher des moyens de se développer économiquement malgré les obstacles, cette nouvelle politique poursuit l’ouverture du pays vers de nouveaux horizons.

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Géopolitique Histoire

La marine iranienne achève son tour du monde

La marine iranienne vient d’achever son premier tour du monde. La 86ème flottille de la Marine de l’armée de la République islamique d’Iran a été officiellement accueillie lors d’une cérémonie qui s’est tenue dimanche 21 mai au port de Bandar Abbas, dans le sud de l’Iran.

Après avoir parcouru 65 000 kilomètres et traversé les océans Indien, Pacifique et Atlantique, les deux navires sont entrés dans la ville portuaire samedi 20 mai.

La flottille a débuté sa mission de huit mois à Bandar Abbas. Elle fit escale en Inde, en Indonésie, au Chili, en Argentine, en Uruguay, au Brésil, en Afrique du Sud et à Oman. Son retour en Iran marque une étape historique dans les missions navales du pays, selon le général Baqeri.

premier tour du monde de la marine iranienne cérémonie
Le général pâsdâr de division Mohammad Baqeri, chef d’État-Major des Armées (au milieu) et le contre-amiral Shahram Irani, chef d’État-Major de la Marine (à droite). Sources : Cérémonie d’accueil officielle de la 86e flottille de la Marine de l’armée à Bandar Abbas (presstv.ir)

La cérémonie d’accueil a été marquée par la présence du chef d’état-major des forces armées de la République islamique d’Iran, le général Mohammad Baqeri, du commandant général de l’armée , le général Abdolrahim Moussavi, ainsi que des familles des commandants et des équipages des deux navires.

La marine iranienne réalise son premier tour du monde

Le général Baqeri a félicité lors de son discours la flottille pour son retour réussi en Iran après un voyage historique en haute mer. Il a souligné que cette réalisation exceptionnelle avait été obtenue malgré les sanctions imposées par l’Occident.

Il a également noté que la flottille était une source de fierté pour la nation iranienne. Elle se compose du contre-torpilleur Dena et du navire de guerre Makran, deux bâtiments de fabrication nationale. Selon lui, la flottille a accompli avec succès une grande mission de navigation.

Le commandant de la marine, le contre-amiral Shahram Irani, a également accueilli les marins samedi lors d’une cérémonie. Des avions de chasse de l’armée de l’air et de nombreux navires de la marine, du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), des forces de l’ordre, du Basidj et des barcasses appartenant aux habitants de Bandar Abbas ont effectué des manœuvres.

Le contre-amiral Irani a souligné que les jeunes membres de la Marine iranienne avaient développé leurs connaissances techniques et technologiques grâce à cette mission maritime de 213 jours dans les eaux internationales. Il a souligné que cette mission était destinée à envoyer un message de paix et d’amitié aux pays du monde entier. Elle témoigne également de la volonté iranienne de refuser la soumission aux sanctions occidentales.

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Le rétablissement des relations Iran/Arabie saoudite se poursuit

Les relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite semblent prendre un tournant positif. En témoigne l’entretien téléphonique entre le ministre des Affaires étrangères iranien, Hossein Amir-Abdollahian, et son homologue saoudien, le prince Faisal bin Farhan Al Saud, le vendredi 12 mai. Cette conversation souligne la volonté des deux pays de renforcer leurs relations après la signature d’un accord le 10 mars dernier à Pékin.

rétablissement des relations Iran Arabie saoudite

Lors de cet échange, les ministres ont abordé les derniers développements concernant leurs relations bilatérales. La promotion de la coopération entre les deux pays a été notamment abordée. Cette discussion témoigne d’une avancée significative dans la normalisation des relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite. En effet, ces deux pays ont connu des tensions et des différends au cours des dernières années.

Que retenir du rétablissement des relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite ?

La conversation entre les ministres des Affaires étrangères témoigne de cette volonté commune de renforcer les liens bilatéraux. Les détails précis de leur discussion n’ont pas été divulgués. Il est probable qu’ils aient abordé des questions clés telles que la sécurité régionale, la coopération économique et les moyens de résoudre les différends existants.

La normalisation des relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite pourrait avoir un impact positif sur la stabilité de la région. Comme le souligne l’iranologue Morgan Lotz sur Press TV, ces deux pays jouent un rôle majeur dans les affaires régionales. Leur coopération pourrait contribuer à la résolution des conflits en cours et à la promotion de la paix.

Il est important de noter que la route vers une réconciliation complète entre l’Iran et l’Arabie saoudite reste semée d’obstacles. Cependant, les signes de progrès récents sont encourageants et offrent un espoir de relations plus stables et constructives entre ces deux puissances régionales.

L’avenir des relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite reste incertain. Toutefois, cet entretien téléphonique marque un pas important vers une coopération plus étroite. Les deux pays semblent prêts à explorer les possibilités de dialogue et de résolution pacifique des conflits existants. Si ces efforts se concrétisent, cela pourrait avoir un impact positif non seulement sur les deux pays, mais également sur la région dans son ensemble.

Les causes de la rupture des relations

La rupture des relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite remonte à 2016 lorsque le ministre de l’Intérieur saoudien annonce le 2 janvier l’exécution par décapitation et crucifixion de l’ayatollah Nimr Baqr al-Nimr aux côtés de 47 autres personnes. Cette tuerie de masse suscite alors de vives réactions. Particulièrement en Iran, où l’ambassade d’Arabie saoudite à Téhéran est attaquée par des manifestants.

De plus, l’Iran s’est opposé à l’Arabie saoudite qui soutenait l’organisation terroriste Daech en Syrie et mène depuis 2010 une guerre au Yémen en vue d’exterminer les chiites qui y vivent. Ces divergences ont souvent été perçues comme un obstacle à la stabilité et à la sécurité régionale.

Cependant, ces derniers mois sont marqués par des signes prometteurs de rapprochement entre les deux pays. La volonté iranienne de promouvoir la diplomatie dans les relations internationales ouvre la porte à de nouvelles opportunités de dialogue et de coopération. De plus, l’administration saoudienne a également exprimé son intérêt pour une amélioration des relations avec l’Iran.

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L’Iran répond aux sanctions de l’Union européenne

L’Iran a répondu aux sanctions récentes de l’Union européenne et du Royaume-Uni en imposant des sanctions à une vingtaine de personnes et d’entités européennes. Ces mesures font suite à une série de sanctions de l’Union européenne visant des responsables et des organisations iraniens.

Réponse de l’Iran aux sanctions de l’Union européenne : le contexte

Le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, a annoncé que quatre commandants du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) se voient interdire de voyager et leurs avoirs sont gelés. Il a précisé que cette décision a été prise en coordination avec les États-Unis et l’Union européenne. Il n’a toutefois pas donné plus de détails sur les personnes concernées.

Ces derniers mois, les tensions entre l’Iran et l’Union européenne ont considérablement augmenté. Cela en raison des tentatives du Parlement européen de classer le CGRI comme une « organisation terroriste ». Cependant, le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a souligné que l’Union ne peut pas qualifier le CGRI d’organisation « terroriste » sans une décision de la Cour de justice de l’UE.

Cette escalade de sanctions réciproques entre l’Iran et l’Union européenne souligne la détérioration des relations entre les deux parties. Alors que l’Iran fait face à des sanctions croissantes de la part de l’Occident, il a choisi de riposter en imposant ses propres sanctions sur des personnalités européennes et britanniques.

Analyse de la situation

Selon Bernard Cornut, expert des questions politiques, cette réponse de l’Iran montre sa détermination à ne pas se laisser intimider par les sanctions occidentales. Il explique que l’Iran cherche à envoyer un message fort à l’Union européenne, affirmant ainsi sa souveraineté et son indépendance dans le contexte actuel.

Iran sanctions Union européenne contexte
Retrouvez l’analyse de Bernard Cornut et Morgan Lotz sur Press TV : L’Iran répond aux sanctions de l’UE (Débat) (presstv.ir)

Le juriste et iranologue Morgan Lotz souligne le rôle des sanctions économiques dans cette escalade de tensions entre l’Iran et l’Union européenne. Il suggère que les sanctions ont un impact négatif sur la population iranienne. Elles sont de plus perçues par le pays comme une ingérence étrangère dans ses affaires intérieures.

Il est essentiel de noter que cette situation complique davantage les efforts diplomatiques pour relancer l’accord nucléaire de 2015. L’accord, qui visait à limiter le programme nucléaire iranien en échange de la levée des sanctions internationales, est devenu de plus en plus fragile ces dernières années en raison du retrait unilatéral des Occidentaux.