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Religion et Spiritualité

Terre céleste et corps de résurrection

Au cours de l’émission Thèmes et Controverses diffusée le 10 mars 1961, Henry Corbin s’entretient avec Pierre Sipriot à l’occasion de la parution de son livre Terre céleste et corps de résurrection : de l’Iran mazdéen à l’Iran shî’ite.

Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.

Henry Corbin - La philosophie islamique : Terre céleste et corps de résurrection

En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.

Terre céleste et corps de résurrection : de l’Iran mazdéen à l’Iran chiite

Cet essai écrit entre 1953 et 1960 démontre que Corbin est bien plus qu’un simple historien de la philosophie. Bien que les figures de Macrobe de l’Antiquité tardive et de Pléthon de l’époque byzantine ponctuent son travail, il les utilise pour réactualiser le néoplatonisme au cœur de nos débats. En devenant orientaliste, Corbin perturba bien plus que l’anti-modernisme. Comme Sartre, il n’appela ni à la Vérité, ni à l’Absolu. Il adopta un discours particulier qu’il puisa en Iran.

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Dans son livre, il attribue en effet au néoplatonisme de ce pays une mission spirituelle. Celle-ci fait résonner le passé préislamique de l’Iran mazdéen avec la gnose de l’École d’Ispahan de l’Iran chiite. Lorsque le paganisme se concilie avec le monothéisme, un tel dépassement permet non pas de brandir le concret contre l’abstrait, mais plutôt de s’ouvrir enfin à la vérité.

Pour Henry Corbin, loin d’être une métaphore, la vérité représente avant tout un événement à saisir à sa source. Alors que l’on opposait à l’existentialisme un réenchantement vain du monde, la dialectique de ce livre, plus radicale et réaliste, invite à s’engager dans le monde imaginal.

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