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L’Iran entre élections anticipées et confrontation avec l’Occident

Dans un entretien accordé au Cercle Aristote intitulé L’Iran : des élections anticipées et la confrontation avec l’Occident, Morgan Lotz répond aux questions de Pierre-Yves Rougeyron.

Cet entretien est l’occasion d’apporter un éclairage sur les dernières actualités iraniennes pour mieux comprendre ces évènements et leurs conséquences.

Les élections anticipées en Iran et les relations avec l’Occident

Morgan Lotz revient sur l’accident d’hélicoptère du 19 mai qui coûta notamment la vie au président de la République islamique d’Iran Ebrahim Raïssi et au ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian. Il explique en détail les évènements afin de mieux comprendre les faits, mais également les évolutions politiques et les enjeux qui en découlent.

Conséquemment à ce dramatique évènement, des élections présidentielles anticipées furent organisées. Après la présentation des candidats y participant, Morgan Lotz revient sur les résultats et le déroulement d’un scrutin important pour l’Iran.

Cercle Aristote L'Iran : des élections anticipées et la confrontation avec l'Occident

Cet entretien est aussi l’occasion de décrypter l’actualité géopolitique. Et notamment les élections présidentielles à venir aux États-Unis au mois de novembre prochain. Celles-ci pourraient voir revenir au pouvoir Donald Trump, adversaire acharné de l’Iran et assassin du général Qassem Soleimani. Là aussi, les conséquences de ce changement politique étasunien sont étudiées afin de mieux saisir les conséquences possibles sur la scène internationale.

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Le Cercle Aristote est un groupe de réflexion (thinktank) souverainiste français se donnant pour mission d’alimenter et de participer au débat intellectuel et public, d’en être un pont et de faire avancer la question souverainiste.

Fort d’une volonté d’unité et d’élévation intellectuelle, le Cercle Aristote se consacre également à une mission d’éducation populaire, sous la forme de vidéo ou de conférence invitant de nombreux experts qui explorent les désordres du monde pour armer un citoyen informé dans la maîtrise de son destin.

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Religion et Spiritualité

Disparition de Yahia Gouasmi, figure spirituelle chiite en France

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris ce lundi 22 juillet 2024, la disparition de Seyed Yahia Gouasmi, à l’âge de 74 ans. Véritable figure spirituelle chiite en France, il fut aussi un infatigable défenseur des opprimés et des déshérités du monde entier.

Seyed Yahia Gouasmi

C’est avec émotion que Négâh® présente ses condoléances les plus sincères et s’associe à la douleur de sa famille.

Seyed Yahia Gouasmi, un gnostique en quête de Dieu

Yahia Gouasmi naquit le 27 novembre 1949 à Sidi-Bel-Abbès, en Algérie. C’est à l’âge de seize ans qu’il quitte son pays natal pour s’installer à Calais, en France, où il exerce le métier de boucher. Il aura la chance de rencontrer l’ayatollah Khomeyni à Neauphle-le-Château en 1978 et de prier avec lui. Cette rencontre sera déterminante pour lui et suscitera sa vocation spirituelle.

En 1996, il décide de se consacrer aux études religieuses et se rend pour cela à l’Institut al-Mountadhar, situé au Liban. Ses études seront couronnées de succès et Seyed Yahia Gouasmi rentre en France avec le noble dessein de transmettre à son tour un savoir ô combien méconnu. Il fonde pour cela à Grande-Synthe le centre Zahra en 2005.

Seyed Yahia Gouasmi n’a cessé de contribuer à l’étude et la méditation de la Révélation, apportant un regard inédit sur le Coran. Véritable gnostique en quête de sens et de compréhension, il développa également une vision avant-gardiste établissant une correspondance entre la géopolitique et l’eschatologie.

Il fut aussi un homme de conviction qui n’accepta jamais la fatalité et la soumission. Il défendra toute sa vie la cause palestinienne et le dialogue entre les religions, créant notamment l’Alliance stratégique et amicale du judaïsme et de l’islam contre le sionisme en juillet 2008 avec Madame et Monsieur Borreman du Cercle d’études rabbiniques d’Anvers, en Belgique.

Son engagement politique lui causera de nombreux problèmes, et particulièrement la création du Parti antisioniste en février 2009. Le Centre Zahra sera fermé en octobre 2018 et finalement dissout le 20 mars 2019 avec la Fédération chiite de France.

Sa chaîne YouTube :Yahia GOUASMI – YouTube

Son site internet :https://gouasmi.com/

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Société

Résultats du 2ème tour de l’élection présidentielle de 2024 en Iran

Les résultats du 2ème tour de la 14ème élection présidentielle qui se tenait vendredi 5 juillet 2024 en Iran ont été annoncés. Le candidat Mas’oud Pezeshkiân est officiellement élu président de la République islamique d’Iran.

2ème tour élection présidentielle 2024 Iran

Pour rappel, six candidats se sont présentés : Sa’id Djalili, Mas’oud Pezeshkiân, Mostafa Pour Mohammadi, Mohammad-Bâqer Qâlibâf, Seyed Amir Hossein Qâzizâdeh Hâshemi et Alirezâ Zâkâni.

Messieurs Seyed Amir Hossein Qâzizâdeh Hâshemi et Alirezâ Zâkâni ont retiré leurs candidature, respectivement le 26 et le 27 juin. Ne restaient alors que quatre candidats.

Le premier tour organisé le 28 juin dernier vit Mas’oud Pezeshkiân arriver en tête avec 10 415 991 voix. Sa’id Djalili est quant à lui arrivé second avec 9 473 298 voix. Aucun candidat n’ayant remporté la majorité absolue (50% + 1) au premier tour, un second fut donc organisé le vendredi 5 juillet.

Résultats du 2ème tour de l’élection présidentielle de 2024 en Iran

Le scrutin se déroule en Iran sur une période de dix heures, de 8 heures à 18 heures. Conformément à la loi, celui-ci peut être prolongé si besoin. Ce 5 juillet, l’horaire de fermeture sera reporté jusqu’à minuit dans les grandes villes. Téhéran ne compte pas moins de 6000 bureaux de vote pour 15 millions d’habitants.

Le dépouillement des bulletins débuta immédiatement après la fermeture des bureaux de vote. Le processus de vote dura au total 16 heures et enregistra un taux de participation de plus de 50%. Ce dernier s’avère nettement supérieur à celui du premier tour.

Plus de 61 millions d’Iraniens sont inscrits sur les listes électorales, sans oublier les 10 millions d’Iraniens résidant à l’étranger.

Sur un total de 30 530 157 votes exprimés, Mas’oud Pezeshkiân arrive en tête avec 16 384 403 voix (54,76%). Sa’id Djalili arrive en seconde position avec 13 538 179 voix (45,24%).

Mas’oud Pezeshkiân devient conséquemment le 9ème président de la République islamique d’Iran. Chirurgien cardiaque né en 1954, il fut notamment député durant cinq mandats, ministre de la Santé (2001-2005) et vice-président de l’Assemblée consultative islamique (2016-2020).

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France-Iran

Libération du journaliste iranien Bashir Biazar détenu en France

L’Iran annonce la libération de Monsieur Bashir Biazar, un journaliste iranien arbitrairement arrêté en France le 5 juin dernier.

libération Bashir Biazar musicien réalisateur journaliste iranien

Portrait du journaliste iranien Bashir Biazar

Natif d’Iran, Bashir Biazar est le fils de Monsieur Habibollah Biazar, ancien ambassadeur d’Iran en Grèce, en Albanie et en Bulgarie.

Il étudia en 2005 les sciences politiques au sein de l’université Allameh Tabatabai de Téhéran avant de poursuivre ses études à l’université d’Osmania en Inde, où il obtient une maîtrise en relations internationales en 2007. Le jeune diplômé poursuit alors un doctorat en réalisation cinématographique au sein de l’université de Kingston à Londres, qu’il obtient en 2011. Il fut également directeur général du New Horizon Institute of Arts and Culture et secrétaire de l’Association des étudiants islamiques basée à Londres.

Un artiste de renom

Bashir Biazar fut notamment directeur de production au Département de musique et de chant de la Radiodiffusion de la République islamique d’Iran (IRIB). Il participa notamment aux programmes musicaux, documentaires et télévisés, axés sur des sujets culturels. Engagé dans le milieu culturel, il produisit en mai 2013 dix concerts en persan, en arabe et en anglais pour Hamed Zamani, chanteur iranien alors âgé de 25 ans et débutant dans le milieu musical.

Il participe en septembre 2015 à la production de la chanson Wound on Wound écrite par Madame Ezra Rashidnejad, composée et arrangée par Monsiuer Omid Rahbaran, rendant hommage aux victimes de la tragique bousculade de Mina survenue en Arabie saoudite. Il écrit également cette même année le scénario du documentaire 33 ans de silence réalisé par Hossein Shamaqdari sur un vétéran de la guerre imposée à l’Iran par l’Irak de 1980 à 1988. Ce documentaire sera projeté à Los Angeles lors du festival de films Noor.

Bashir Biazar compose en 2019 les musiques du film Alzheimer. Ce documentaire présente une étude comparative des monuments aux morts et de la mémoire des conflits à travers le monde. Il dirige en février 2021 la composition de l’album To the Peak consacré aux hymnes et produit par l’IRIB.

Sa présence en France

En 2021, Bashir Biazar s’installe en France avec son épouse qui suit des études de doctorat dans une université française.

Il participe en qualité de journaliste à divers travaux de production. Il rendit notamment compte des attaques de groupes anti-iraniens contre l’ambassade iranienne à Paris. Ces mêmes organisations tenteront vainement de déposer plainte contre Bashir Biazar après son arrestation au motif de « participation à des actes de torture » et d’« espionnage pour le compte d’une puissance étrangère », dans le seul but d’empêcher sa libération.

Après l’opération militaire du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, Bashir Biazar couvre cette actualité et le conflit qui s’ensuit, ainsi que ses répercussions en France.

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France-IranGéopolitique et Diplomatie

Rassemblement à Berlin des terroristes Moudjahiddines du Peuple

L’Organisation des Moudjahiddines du Peuple iranien (OMPI), parmi les groupes terroristes les plus sanguinaires et violents, organisait du 29 juin au 1er juillet un vaste rassemblement à Berlin, intitulé : « Grand rassemblement pour un Iran libre » (sic !). Parallèlement, une réunion de haut niveau se tint à Paris.

Maryam Radjavi terroristes Moudjahiddines du Peuple OMPI
Maryam Radjavi, dirigeante de l’organisation terroriste des Moudjahiddines du Peuple

Ce rassemblement fut officiellement organisé par le « Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) », une façade trompeuse créée par Massoud Radjavi pour dissimuler une organisation criminelle inféodée à Washington.

Ce rassemblement à Berlin des terroristes des Moudjahiddines du Peuple démontre le soutien occidental au terrorisme comme moyen de terreur organisée à l’encontre des pays qui n’acceptent pas de soumettre à son hégémonie.

Qui sont les terroristes des moudjahiddines du peuple ?

L’Organisation des Moudjahiddines du Peuple iranien (OMPI) vit le jour en 1965. Ce groupe politique islamiste marxiste lutte d’abord contre le dictature de Mohammad Reza Shah Pahlavi. À partir de 1980, estimant ne pas avoir assez de pouvoir, il se retourne contre les institutions de la République islamique d’Iran.

Dossier : Les Moudjahiddines du Peuple, une organisation terroriste

Il est nécessaire de rappeler que les terroristes des moudjahiddines du peuple sont responsables de la mort de plus de 17 000 Iraniens au cours d’attentats sanglants et d’assassinats ciblés dans les années 1980. De plus, ils sont également responsables de l’extermination de plus de 105 000 Kurdes en Irak.

Le soutien occidental au terrorisme

Préparant cette manifestation, l’OMPI a réuni les signatures de 553 parlementaires britanniques en faveur du plan de Maryam Radjavi pour un « Iran libre » (sic !). Un autre texte de soutien fut également signé par 32 des 60 sénateurs de la République d’Irlande. Idem pour 104 sur 200 sénateurs italiens et pour 68 sur 129 parlementaires écossais. De même pour 30 personnalités états-uniennes conduites par l’ancien président de la Chambre des représentants, Newt Gingrich.

Parmi les personnalités présentes à ce rassemblement figurent notamment :

  • Matteo Renzi, ancien Premier ministre d’Italie
  • Petre Roman, ancien Premier ministre de Roumanie
  • Geir Haarde, ancien Premier ministre d’Islande
  • Rosalia Arteaga, ancienne présidente de l’Équateur
  • Jorge Quiroga, ancien président de la Bolivie
  • Jaume Bartumeu Cassany, Premier ministre d’Andorre
  • Christian Calderone, représentant du Parlement allemand (Basse-Saxe)
  • George Sabra, membre du Parti populaire démocratique syrien
  • Général Wesley Clark, ancien commandant suprême des forces alliées en Europe (OTAN)
  • Alain Vivien, ancien ministre d’État français chargé des Affaires européennes
  • Joachim Rueker, ancien président du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU
  • Sam Brownback, ancien sénateur étasunien et ambassadeur itinérant pour la liberté religieuse dans le monde (membre de la Fraternité The Family)
  • Alan Dershowitz, soutien d’Israël
  • Mike Pence, ancien vice-président des États-Unis
  • Stéphane Harper, ancien premier ministre du Canada
  • Mike Pompeo, ancien secrétaire d’État des États-Unis
  • Liz Truss, ancienne Première ministre du Royaume-Uni
  • John Bolton, ancien conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis

Le 28 juin dernier, les autorités judiciaires française émirent d’ailleurs une interdiction de sortie du territoire à l’encontre de Maryam Radjavi. Cette décision fait suite à la découverte d’armes et de stupéfiants lors d’une perquisition du siège de l’OMPI à Auvers-sur-Oise (Val-d’Oise). Des documents relatifs à du blanchiment d’argent et du matériel d’espionnage furent également retrouvés.

Lecture complémentaires :

Paul Labarique, Les Moudjahidin perdus – De la révolution au mercenariat, Réseau Voltaire, 17 février 2004.

Ali Harb, Comment l’Organisation des moudjahidine du peuple est passée de la liste noire du terrorisme aux couloirs du Congrès américain, Middle East Eye (édition française), 22 juillet 2019.

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Société

Résultats du 1er tour de l’élection présidentielle de 2024 en Iran

Les résultats du 1er tour de la 14ème élection présidentielle qui se tenait vendredi 28 juin 2024 en Iran sont annoncés aujourd’hui.

Six candidats se sont présentés : Sa’id Djalili, Mas’oud Pezeshkiân, Mostafa Pour Mohammadi, Mohammad-Bâqer Qâlibâf, Seyed Amir Hossein Qâzizâdeh Hâshemi et Alirezâ Zâkâni.

Messieurs Seyed Amir Hossein Qâzizâdeh Hâshemi et Alirezâ Zâkâni ont retiré leurs candidature, respectivement le 26 et le 27 juin. Ne restaient alors que quatre candidats.

Résultats du 1er tour de l’élection présidentielle de 2024 en Iran

Sur un total de 24 535 185 votes exprimés, Mas’oud Pezeshkiân arrive en tête avec 10 415 991 voix (44,36%). Il est ensuite suivi par Sa’id Djalili avec 9 473 298 voix (40,35%). Mohammad-Bâqer Qâlibâf arrive quant à lui troisième avec 3 383 340 voix (14,41%). Enfin, Mostafa Pour Mohammadi est quatrième avec 206 397 voix. (0,88%)

résultats 1er tour élection présidentielle 2024 Iran

Aucun candidat n’ayant remporté la majorité absolue (50% + 1) au premier tour, un second sera donc organisé le vendredi 5 juillet. Il départagera messieurs Pezeshkiân et Djalili.

Le vote des Iraniens résidant à l’étranger

Le vote des Iraniens résidant à l’étranger s’est déroulé sans problème, à l’exception de la France, du Royaume-Uni et du Canada. Il s’avère cocasse de constater que deux pays parmi les plus moralistes envers l’Iran sont les premiers à perturber son processus démocratique…

Le Canada a tout simplement interdit aux Iraniens expatriés de voter ! Quant à la France, plusieurs électeurs furent victimes d’agressions et de violences alors qu’ils se rendaient à l’ambassade iranienne pour participer aux élections. Des individus sans honneur ni respect ont injurié et violemment frappé les électeurs, notamment des personnes âgées.

Paris

Les agresseurs n’ont pas manqué de diffuser fièrement leurs attaques contre un processus démocratique et des personnes. Cela d’autant plus que ces individus sont les premiers à injurier les institutions iraniennes et à les accuser d’être une dictature. Une telle contradiction serait risible si elle n’était pas dramatique.

Paris

Il en fut de même à Londres, où des électrices iraniennes se sont fait arracher leur voile.

Londres

Attaque terroriste dans le Balouchistan

Des terroristes ont attaqué un autobus transportant les urnes scellées sur la route reliant Djekigour à Rask, dans la région du Sistan-Baloutchistan. Deux policiers ont trouvé la mort dans cette attaque : l’adjudant-chef Ibrahim Marmazi et le soldat Farhâd Djalil. Ce dernier effectuait son service militaire. Cinq autres personnes sont également blessées.

Adjudant-chef Ibrahim Marmazi
Soldat Farhâd Djalil

La région du Sistan-Baloutchistan est régulièrement la cible du terrorisme, ce dernier étant soutenu et organisé par Israël et les États-Unis.

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Nature et GéographieSociété

Gol Ghaltan, le rituel des bébés et des pétales de roses

Dans la région de Damghan réside un rituel ancestral qui fascine et impressionne par sa beauté poétique : Gol Ghaltan (گل‌غلتان). Basée sur les croyances folkloriques transmises de génération en génération, cette tradition consiste à rouler les nouveau-nés dans des pétales de roses.

Gol Ghaltan rituel bébés pétales de rose

Selon les habitants d’Amirieh (امیریه), dans le comté de Damghan (دامغان), lui-même situé dans la province de Semnan (سمنان) au nord de l’Iran, cette pratique apporte bonheur, fraîcheur et protection contre les maladies.

Gol Ghaltan, une tradition iranienne

Gol Ghaltan Damghan Iran

La tradition de Gol Ghaltan tire ses origines d’un vieux mythe iranien intitulé « La fleur souriante ». Ce récit mythique raconte l’histoire d’êtres purs et saints ayant prédit la naissance d’un enfant béni. Afin de manifester leur amour et leur gratitude envers cette grâce divine, les habitants de la région de Damghan créèrent ce rituel unique en son genre.

Les mères, les tantes et les grands-mères se rendent dans les jardins et les champs dès le matin pour cueillir des fleurs et réciter des poèmes.

همه کوه و کمر بوی تو داره یا محمد 

کدوم گل قامت روی تو داره یا محمد

همون ماه‌ای که از کوه می زنه سر 

نشان طاق ابروی تو داره یا محمد

Ô cyprès sycomore, d’où viens-tu,

Ô moissonneur de fleurs du jardin de ton âme ?

Le sang est devenu mon foie pour ton arrivée tardive,

Ô moisson de fleurs, tu es venu du jardin de la vie.

La légende veut que le contact entre les bébés et les pétales de roses procure une joie profonde et un rafraîchissement bienfaiteur.

La fraîcheur des fleurs enveloppe la peau délicate des nourrissons, les préservant ainsi de toute altération ou maladie. Cette croyance en la protection et en la préservation de la pureté des nouveau-nés traversa les siècles. Elle demeure aujourd’hui encore profondément ancrée dans la culture locale.

Autrefois, cette cérémonie concernait les bébés nés au printemps, le dixième jour après la naissance, dans le bain public de la localité. Pour les autres bébés nés à d’autres saisons de l’année, cette cérémonie se tenait au premier printemps de leur vie.

Gol Ghaltan fut inscrit en 2010 sur la liste officielle du patrimoine culturel immatériel de l’Iran.

tradition iranienne Gol Ghaltan

Au-delà des frontières de Damghan, Gol Ghaltan est devenu un symbole de l’Iran traditionnel et de son héritage culturel fascinant.

Cette tradition envoûtante nous rappelle avant tout la magie qui se cache dans les traditions. Elle nous invite également à nous émerveiller devant la grandeur de notre patrimoine. Elle témoigne enfin de la nécessité de préserver ces trésors culturels pour les générations futures.

Gol Ghaltan folklore Iran

Un magnifique album de photographies d’Ali Abak à découvrir :

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Accord nucléaire : rappel aux Nations Unies de la responsabilité US

Ce jeudi 6 juin 2024, l’Iran distribua une lettre lors l’Assemblée générale des Nations Unies dans laquelle le pays précise son point de vue concernant l’accord sur le nucléaire et le retrait unilatéral des États-Unis.

Cet accord sur le nucléaire fut signé à Vienne le 14 juillet 2015. Le 8 mai 2018, le président Donald Trump choisit de retirer les États-Unis de cet accord. Cela en dépit des protestations de la communauté internationale. Il annonce également le rétablissement des sanctions étasuniennes contre l’Iran.

Ses différentes appellations sont :

  • en persan برجام (bardjâm) pour برنامه جامع اقدام مشترک (barnâmeh-yé djâmeh-é eqdâm-é moshtarak) ;
  • en français, « Plan d’action global commun » (PAGC) ;
  • en anglais, « Joint Comprehensive Plan of Action » (JCPoA).

L’Iran rappelle qu’en vertu des paragraphes 26 et 36, les États-Unis n’avaient pas le droit de s’en retirer unilatéralement. De plus, le constat selon lequel l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni n’étaient plus en mesure d’abroger leurs sanctions dispensait l’Iran de ses engagements.

La lettre iranienne à propos de l’accord sur le nucléaire distribuée aux Nations Unies

« D’ordre de mon gouvernement et comme suite à la lettre que je vous ai adressée le 21 novembre 2023 (S/2023/899), je vous écris au sujet de la lettre conjointe datée du 3 juin 2024 que les Représentants permanents de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni auprès de l’Organisation des Nations Unies ont adressée au Secrétaire général et au Président du Conseil de sécurité (S/2024/429). La République islamique d’Iran rejette toutes les allégations formulées dans cette lettre et réaffirme ses positions concernant son programme nucléaire pacifique et le Plan d’action global commun, comme suit :

1. Le groupe E3 continue d’accuser à tort la République islamique d’Iran de ne pas respecter les engagements pris dans le Plan d’action global commun, tout en ignorant délibérément l’origine de la situation actuelle. Comme cela a été rappelé à maintes occasions, la décision prise par l’Iran d’adopter des mesures correctives était pleinement conforme au droit que lui confèrent les paragraphes 26 et 36 du Plan d’action et faisait suite au retrait unilatéral illégal par les États-Unis de l’accord, le 8 mai 2018, et à l’incapacité subséquente du groupe E3 de respecter les engagements contractés. Par sa décision, prise une année après le retrait illégal des États-Unis et au vu du manquement du groupe E3/UE à ses obligations en matière de levée des sanctions, l’Iran visait un objectif qui était on ne peut plus clair, à savoir, rétablir un équilibre entre les engagements et les avantages réciproques au titre du Plan d’action global commun.

2. L’affirmation selon laquelle le groupe E3 a toujours respecté les engagements pris dans le Plan d’action global commun est tout simplement fausse. Bien au contraire, le groupe E3 a constamment manqué aux obligations que lui imposait le paragraphe 20 de l’annexe V du Plan d’action. Ce non-respect manifeste est toujours d’actualité. Le fait que le groupe E3 n’ait pas honoré ses engagements en matière de levée des sanctions énoncés au paragraphe 20 de l’annexe V du Plan d’action à la Date de transition (le 18 octobre 2023) constitue une action unilatérale injustifiable et un exemple clair du fait que le groupe a manifestement manqué à ses obligations, en violation du Plan d’action mais aussi de la résolution 2231 (2015) du Conseil de sécurité.

3. La République islamique d’Iran s’est toujours acquittée des obligations que lui imposaient les accords de garanties généralisées, notamment en coopérant le plus possible avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour lui permettre de mener efficacement ses activités de vérification dans le pays. À ce jour, l’Iran fait l’objet des mesures de vérification et de surveillance les plus rigoureuses de l’Agence.

4. En ce qui concerne les dispositions de la rubrique 3.1 modifiée des arrangements subsidiaires, il convient de rappeler que la mise en œuvre desdites dispositions faisait partie des mesures de transparence et de confiance, comme indiqué au paragraphe 65 de l’annexe I du Plan d’action global commun. C’est dans le cadre de la décision prise par l’Iran de cesser d’appliquer les mesures volontaires de transparence au-delà de son accord de garanties que la mise en œuvre des dispositions de la rubrique 3.1 modifiée a été interrompue. Cette décision a été prise en pleine conformité avec les paragraphes 26 et 36 du Plan d’action global commun, selon lesquels, en cas de rétablissement ou de reprise de l’imposition des sanctions liées au nucléaire par les États-Unis ou l’Union européenne, l’Iran a le droit de cesser de respecter tout ou partie de ses engagements au titre du Plan d’action.

5. De même, la décision de l’Iran d’enrichir de l’uranium à Fordou était une mesure corrective prise en réponse au non-respect, par les États-Unis et le groupe E3/UE, de leurs obligations juridiquement contraignantes au titre de la résolution 2231 (2025) et à leur non-respect manifeste des engagements pris dans le Plan d’action global commun. Cette décision a également été prise dans l’exercice des droits de l’Iran expressément énoncés aux paragraphes 26 et 36 du Plan d’action, et en pleine conformité avec les droits que lui confère le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et avec l’engagement pris dans les accords de garanties généralisées. Toutefois, toutes ces activités ont été et continuent d’être placées sous la supervision de l’AIEA.

6. La détermination de la République islamique d’Iran à respecter les obligations que lui impose le Traité de non-prolifération demeure inébranlable. Nul État partie au Traité ne peut être empêché d’exercer les droits inaliénables que lui confère le Traité de développer la recherche, la production et l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, sans discrimination et en pleine conformité avec les articles premier et II du Traité. Toute allégation contraire est donc dénuée de fondement et catégoriquement rejetée. L’affirmation selon laquelle le programme nucléaire iranien aurait atteint un stade critique et irréversible ainsi que les assertions selon lesquelles les activités nucléaires pacifiques de l’Iran constitueraient une menace pour la paix et la sécurité internationales sont totalement fausses et infondées.

7. La préoccupation exprimée quant à l’extinction des dispositions de la résolution 2231 (2015) du Conseil de sécurité le 18 octobre 2025 est trompeuse, malvenue et provocatrice, étant donné le caractère absolument pacifique du programme nucléaire de l’Iran. L’Iran a constamment démontré qu’il rejetait les armes nucléaires et qu’il était attaché au Traité sur la non-prolifération. Cette position de principe n’a pas changé. L’Iran rejette fermement toutes les formes d’armes de destruction massive, y compris les armes nucléaires, et ce rejet repose sur de solides enseignements idéologiques et des considérations stratégiques. L’Iran est déterminé à continuer de participer activement à toutes les initiatives internationales qui visent véritablement à sauver l’humanité de la menace des armes nucléaires.

8. La République islamique d’Iran réaffirme son engagement inébranlable en faveur de la diplomatie. Elle a manifesté à plusieurs reprises sa volonté de reprendre les pourparlers en vue de l’exécution intégrale du Plan d’action global commun par tous les participants. Le Plan d’action est un acquis diplomatique multilatéral obtenu de haute lutte ; il demeure la meilleure solution, et la seule. Témoin d’un dialogue fructueux et de la réussite de la démocratie, il a permis d’éviter une crise injustifiée. Le relancer est en effet dans l’intérêt de tous les participants.

Je vous serais reconnaissant de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre comme document du Conseil de sécurité. »

Lettre distribuée par l’Iran à l’Assemblée générale des Nations Unies, au sujet de l’accord sur le nucléaire, 6 juin 2024.

Les parties européennes de l’accord sur le nucléaire toujours alignées sur Washington

Les ministres des Affaires étrangères allemand, français et britannique publient le 15 juin un communiqué commun en réponse à l’Iran. Celui-ci s’avère une démonstration des plus culottées de leur hypocrisie et double-jeu.

« Les gouvernements de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni condamnent les dernières mesures de l’Iran, telle que rapportées par l’AIEA, visant une nouvelle expansion de son programme nucléaire.

L’Iran a pris des mesures supplémentaires qui vident le JCPoA de son contenu, en alimentant des dizaines de centrifugeuses avancées supplémentaires au site d’enrichissement de Natanz ainsi qu’en annonçant l’installation de plusieurs centaines de centrifugeuses supplémentaires dans les sites de Fordo et de Natanz. Ces mesures vont encore augmenter le stock d’uranium enrichi et les capacités d’enrichissement de l’Iran, dont les niveaux ont d’ores et déjà dépassé les limites fixées par le JCPoA. Cette décision représente une escalade supplémentaire du programme nucléaire de l’Iran, qui emporte des risques importants de prolifération. La décision de l’Iran d’augmenter significativement sa capacité de production dans l’installation souterraine de Fordo est particulièrement inquiétante.

Il n’est pas acceptable que l’Iran présente ces mesures comme une réaction à l’adoption par le Conseil des Gouverneurs de l’Agence internationale de l’Energie atomique d’une résolution appelant à la coopération, attendue de longue date, de l’Iran sur les garanties. L’Iran a une obligation légale au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de mettre pleinement en œuvre son accord de garanties, qui est distinct du JCPoA.

Nous restons attachés à une solution diplomatique empêchant l’Iran de développer une arme nucléaire. »

Iran / JCPoA – Déclaration conjointe des porte-parole des Ministères des Affaires étrangères de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni (15 juin 2024), 15 juin 2024 (https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/iran/evenements/article/iran-jcpoa-declaration-conjointe-des-porte-parole-des-ministeres-des-affaires).

Ils affirment qu’indépendamment du PAGC, l’Iran est signataire du Traité de non-prolifération des armes nucléaires. Il est, à ce titre, engagé à ne pas produire d’uranium enrichi à usage militaire. Pourtant, aucune preuve n’est fournie pour étayer ces accusations.

Il s’avère nécessaire de rappeler que le principe pacta sunt servanda constitue la pierre angulaire de la coutume en droit international et de l’engagement contraignant que représente un traité international. Ce n’est pas l’Iran qui a rompu cet accord diplomatique mais bien les États-Unis… Les pays européens n’ont quant à eux pas non plus respecté leurs engagements de lever leurs sanctions.

La passivité des pays européens partis à cette accord (l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni) s’avère la navrante démonstration de leur impuissance diplomatique et politique. Mais surtout de leur malhonnêteté démontrée par les rapports de l’AIEA (Agence internationale de l’Énergie atomique) qui attestent du respect par l’Iran de ses engagements.

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Géopolitique et Diplomatie

Libération du diplomate iranien Hamid Nouri otage en Suède

Hier samedi 15 juin 2024, la Suède libérait le diplomate iranien Hamid Nouri, illégalement emprisonné depuis plus de 5 ans, en pleine violation du droit international sur les relations diplomatiques.

L’affaire Hamid Nouri, un diplomate iranien retenu en otage en Suède

Le diplomate iranien Hamid Nouri fut arrêté dès son arrivée à l’aéroport de Stockholm en novembre 2019. L’organisation terroriste des Moudjahidines du Peuple (OMPI) avait fabriqué un faux dossier dans le but de lui faire endosser la responsabilité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qu’il n’avait aucunement commis.

diplomate iranien Hamid Nouri otage en Suède
Le diplomate iranien Hamid Nouri

La « justice » suédoise l’a condamné à la prison à perpétuité lors d’un procès truqué en juillet 2022. La Cour d’appel suédoise confirmera ensuite ce verdict le 19 décembre 2023. Ses conditions de détention violèrent les droits de l’Homme : isolement complet, contact familial interdit et refus de soin médicaux.

En effet, Hamid Nouri souffrait en janvier ou février 2024 d’une fracture de la jambe. L’administration pénitentiaire suédoise refusa sa consultation par un médecin durant une semaine. Seule une radiographie fut réalisée. De plus, les autorités suédoises ne présentèrent aucune explication concernant l’origine de cette fracture.

Le diplomate Hamid Nouri accueilli à Téhéran après sa libération

Le 29 mars 2024, la police suédoise arrête également son fils Madjid qui tentait d’obtenir plus d’informations sur l’état de santé de son père, avant de le libérer.

Des relations diplomatiques à géométrie variable

Kazem Gharibabadi, secrétaire du Haut Conseil iranien des droits de l’Homme, déclare à propos de cette libération :

« Hamid Nouri, détenu illégalement en Suède depuis 2019, est libre et rentrera dans le pays dans quelques heures. Ce succès est dû aux efforts de mes collègues du pouvoir judiciaire, du ministère de l’Information, du ministère des Affaires étrangères, en particulier de mon frère martyr Amir Abdollahian. »

Son fils Madjid Nouri s’est également exprimé sur la libération de son père :

« À la veille des fêtes de l’Aïd al-Adha et de l’Aïd al-Ghadir, après 1 680 jours de captivité, les efforts inlassables de nos responsables résolus et courageux ont porté leurs fruits, et mon père, Hamid Nouri, est sur le point de retourner en Iran. »

L’ancien responsable iranien Hamid Nouri libéré de prison en Suède, PressTV, 15 juin 2024 (https://french.presstv.ir/Detail/2024/06/15/727522/Su%C3%A8de—l-ex-responsable-iranien-Hamid-Nouri-lib%C3%A9r%C3%A9-de-prison).

De son côté, la Suède annonçait les libérations de Johan Floderus, un agent de renseignement suédois présenté comme un « diplomate de l’Union européenne (UE) » arrêté en avril 2022 et de Sa’id Azizi, un ressortissant irano-suédois arrêté en novembre 2023 pour des faits d’atteinte à la sécurité nationale. Quelques jours plus tôt, le mercredi 12 juin, l’Iran libérait Louis Arnaud, un probable agent de la DGSE arrêté en septembre 2022.

Les pays européens sont coutumiers de la violation du droit international : un autre diplomate iranien, Assadollah Assadi, fut précédemment arrêté en Allemagne en 2018 avant d’être libéré de Belgique en mai 2023. Il demeure encore un otage iranien retenu en France, le journaliste Bashir Biazar arrêté le 5 juin 2024.

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Géopolitique et DiplomatieQassem Soleimani

Il y a 10 ans étaient fondés les Hachd al-Chaabi

Il y a 10 ans jour pour jour, le 15 juin 2014, était fondée la résistance contre Daech en Irak : les Hachd al-Chaabi. Placés sous le commandement du général iranien Qassem Soleimani et de son adjoint irakien Abou Mahdi al-Mouhandis, ces milliers de combattants venus de tous les horizons allaient combattre l’entreprise de mort qui s’abattait sur ce pays.

Hachd al-Chaabi Irak

Leur histoire et leur combat firent l’objet d’une étude détaillée dans le livre Comprendre les Gardiens de la Révolution islamique, publié aux éditions L’Harmattan en mars 2022. Cet ouvrage présente également de nombreux documents intégralement retranscrits. Parmi ceux-ci figurent notamment l’appel de l’ayatollah al-Sistani à la résistance et ses recommandations aux combattants.

Le massacre du camp Speicher et la fatwa de l’ayatollah Sistani

Le 13 juin 2014, l’organisation terroristeDaech conquiert la ville irakienne de Mossoul. Elle y commet le massacre de près de 1700 cadets chiites et non musulmans de l’armée irakienne au camp Speicher. Devant l’horreur et la tragédie qui frappe l’Irak après la Syrie, le grand ayatollah Ali al-Sistani émet une fatwa appelant à la guerre sainte (djihad) contre Daesh qui visait l’Irak tout entière et l’Iran.

ayatollah Sistani pape François 6 mars 2021 Nadjaf Irak
Rencontre l’ayatollah Ali al-Sistani et le pape François Ier à Nadjaf le 6 mars 2021. Ce sont d’ailleurs les Hachd al-Chaabi qui assurèrent la sécurité du Souverain pontife lors de son voyage officielle en Irak.

Les minorités religieuses présentes en Irak vivaient désormais sous la menace de la machine d’épuration ethnico-religieuse daeshienne. De plus, une victoire irakienne de Daesh lui aurait ouvert la voie au territoire iranien.

Cette fatwaest une wâdjeb al-kifâi, c’est-à-dire une obligation collective. Elle fut prononcée le 13 juin 2014 lors de la prière du vendredi par Sheykh Abdoul Mahdi al-Karbalâ’i, représentant de l’ayatollâh ‘Ali al-Sistâni à Karbalâ’.

Les Hachd al-Chaabi, mobilisation populaire et résistance

Hashd al-Sha’bi (الحشد الشعبي) se traduit en français par « mobilisation populaire », al-hashd signifiant « mobilisation » et al-sha’bi « peuple » ou « populaire ». Cette résistance va dès lors regrouper plusieurs dizaines de formations combattantes afin de constituer une force luttant contre Daesh.

Les dernières heures de la Bataille du désert avec les milices chiites en Irak (censuré par YouTube)

Placé sous la supervision du Conseil suprême de Sécurité nationale de l’Irak et la tutelle du ministère de l’Intérieur, le Premier ministre en assure le commandement en chef. Abou Mahdi al-Mouhandis, fondateur des Kataeb Hezbollah, assure quant à lui le commandement opérationnel sur le théâtre d’opération.

Sept forces composent la première esquisse de cette alliance de formations combattantes : Liwa Badr, Asaeb Ahl al-Haq, Kataeb Hezbollah, Kataeb Seyed al-Shohada, Harakat Hezbollah al-Nudjaba, Kataeb Imam Ali et Kataeb Djund al-Imam.

Abu Azrael, le milicien chiite aux allures de Rambo (censuré par YouTube)

S’y adjoignent ensuite plusieurs dizaines de formations, principalement chiites, mais également chrétiennes, yézidies, sunnites, turkmènes chiites et kurdes Feylis pour atteindre un effectif estimé entre 200 000 et 300 000 combattants.

Intégrés à l’armée irakienne en 2017, les Hachd al-Chaabi font partie intégrante de l’Axe de la Résistance.