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Disparition de Claude Gilliot, islamologue spécialiste du Coran

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris la disparition du père Claude Gilliot, survenue le samedi 15 mars 2025. Religieux dominicain (O.P.), il fut également linguiste et professeur émérite en islamologie et en langue arabe, parmi les plus éminents spécialistes du Coran et de son exégèse.

Claude Gilliot

Nous eûmes l’immense honneur de l’avoir comme professeur d’exégèse coranique au sein de la Faculté de théologie et de sciences religieuses des Dominicains. C’est avec émotion que Négâh® présente ses condoléances les plus sincères et s’associe à la douleur de sa famille.

Claude Gilliot, une vie consacrée à Dieu

Claude Gilliot naquit le 6 janvier 1940 à Guemps, dans le département du Pas-de-Calais. C’est au début des années 1960 qu’il entre au noviciat des dominicains au couvent du Saulchoir, avant de poursuivre sa formation dans les couvents dominicains de Beyrouth, Jérusalem et Le Caire. Titulaire d’un master en langue allemande, il étudie ensuite la sociologie avant de découvrir les études orientales auxquelles il se consacrera toute son existence.

Ses études islamiques débutent d’abord par une approche sociologique avant d’évoluer vers une analyse linguistique et exégétique. Il obtient en 1979 l’agrégation d’arabe et devient assistant à l’université Paris-IV en 1983. Il est titulaire de deux doctorats, dont un doctorat d’État obtenu en 1987. Intitulé Aspects de l’imaginaire islamique commun dans le Commentaire de Tabari, il eut comme directeur de thèse l’islamologue et philosophe algérien Mohammed Arkoun.

En 1988, Claude Gilliot devient professeur d’études arabes et d’islamologie à l’Université de Provence Aix-Marseille. Professeur émérite en 2008, il publia au cours de sa longue carrière de nombreux articles sur l’exégèse coranique et la théologie islamique de l’époque classique.

Un rôle fondamental dans l’étude du Coran

Claude Gilliot vécut pas moins d’une trentaine d’années au Caire. Il mena ses recherches au sein de l’université sunnite d’al-Azhar et participa aux travaux de l’Institut dominicain d’études orientales.

Sa contribution à la linguistique et l’étymologie arabe demeure des plus remarquables. Ce notamment en raison de sa maîtrise de plusieurs dizaines de langues et dialectes. Ses travaux permirent également de mieux comprendre le processus des chaînes de transmission (isnâd) des hadith, contribuant de la sorte à retracer les origines de la formation du Coran.

Citons enfin parmi ses travaux les plus célèbres Exégèse, langue, et théologie en Islam : l’exégèse coranique de Tabari (Vrin, 1990), L’exégèse du Coran en Asie Centrale et au Khorasan (Studia Islamica,‎ 1999) ou bien encore A schoolmaster, storyteller , exegete and warrior at work in Khurāsān : al-Ḍaḥḥāk b. Muzāḥim al-Hilālī (d. 106/724) (Oxford, 2013).

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Disparition de Nicolas Kœnig, du Cercle Fustel de Coulanges

C’est avec une immense douleur que nous avons appris la disparition brutale de Monsieur Nicolas Kœnig, président du Cercle Fustel de Coulanges.

Il nous avait invité à plusieurs reprises pour présenter des conférences sur l’Iran, notamment la toute première de notre carrière. C’est avec un immense plaisir que nous lui accordions notre temps, heureux de partager notre passion avec l’homme curieux qu’il était, jamais las d’apprendre et d’échanger la culture et le savoir. Il fut de ces esprits typiquement français qui savent faire résonner les mémoires des peuples en contant leurs histoires avec une voix chaleureuse.

Nous tenons à saluer sa mémoire et lui témoigner nos chaleureux remerciements pour son amitié. Passionné de nature et de randonnée, il nous a tragiquement quitté au cœur des montagnes des Vosges qu’il affectionnait tant, un 21 janvier comme le roi Louis XVI qu’il admirait, et dans sa 33ème année, l’âge du Christ, qu’il chérissait.

C’est avec émotion que Négâh® présente ses condoléances les plus sincères et s’associe à la douleur de sa famille, de ses proches et du Cercle Fustel de Coulanges.

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Attaque informatique contre Négâh

Négâh connaît depuis quelques jours une attaque informatique via l’usage abusif de spam dans les commentaires. L’objectif de ce genre d’attaque consiste à saturer les serveurs du site internet afin de le bloquer et le rendre ainsi inaccessible.

Cette attaque informatique contre notre site internet Négâh a débuté le 29 décembre 2024. Elle s’est intensifiée le 1er janvier 2025, atteignant sa plus haute intensité en date des 2 et 3 janvier.

Il ne fait aucun doute que cette attaque informatique coïncide avec le cinquième anniversaire de l’assassinat du général Qassem Soleimani le 3 janvier 2020.

Les personnes ou l’organisation à l’origine de cette action hostile contre notre site internet ne sont pas identifiées.

Il est déplorable de constater que la recherche scientifique est menacée. Plus grave encore, elle est devenue la raison d’attaques aussi bien contre les outils de savoir que les chercheurs eux-mêmes.

Plus que jamais, la curiosité, le goût du savoir et l’exigence de la véracité doivent être défendus avec rigueur. C’est ce que nous poursuivrons.

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Disparition de Yahia Gouasmi, figure spirituelle chiite en France

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris ce lundi 22 juillet 2024, la disparition de Seyed Yahia Gouasmi, à l’âge de 74 ans. Véritable figure spirituelle chiite en France, il fut aussi un infatigable défenseur des opprimés et des déshérités du monde entier.

Seyed Yahia Gouasmi

C’est avec émotion que Négâh® présente ses condoléances les plus sincères et s’associe à la douleur de sa famille.

Seyed Yahia Gouasmi, un gnostique en quête de Dieu

Yahia Gouasmi naquit le 27 novembre 1949 à Sidi-Bel-Abbès, en Algérie. C’est à l’âge de seize ans qu’il quitte son pays natal pour s’installer à Calais, en France, où il exerce le métier de boucher. Il aura la chance de rencontrer l’ayatollah Khomeyni à Neauphle-le-Château en 1978 et de prier avec lui. Cette rencontre sera déterminante pour lui et suscitera sa vocation spirituelle.

En 1996, il décide de se consacrer aux études religieuses et se rend pour cela à l’Institut al-Mountadhar, situé au Liban. Ses études seront couronnées de succès et Seyed Yahia Gouasmi rentre en France avec le noble dessein de transmettre à son tour un savoir ô combien méconnu. Il fonde pour cela à Grande-Synthe le centre Zahra en 2005.

Seyed Yahia Gouasmi n’a cessé de contribuer à l’étude et la méditation de la Révélation, apportant un regard inédit sur le Coran. Véritable gnostique en quête de sens et de compréhension, il développa également une vision avant-gardiste établissant une correspondance entre la géopolitique et l’eschatologie.

Il fut aussi un homme de conviction qui n’accepta jamais la fatalité et la soumission. Il défendra toute sa vie la cause palestinienne et le dialogue entre les religions, créant notamment l’Alliance stratégique et amicale du judaïsme et de l’islam contre le sionisme en juillet 2008 avec Madame et Monsieur Borreman du Cercle d’études rabbiniques d’Anvers, en Belgique.

Son engagement politique lui causera de nombreux problèmes, et particulièrement la création du Parti antisioniste en février 2009. Le Centre Zahra sera fermé en octobre 2018 et finalement dissout le 20 mars 2019 avec la Fédération chiite de France.

Sa chaîne YouTube :Yahia GOUASMI – YouTube

Son site internet :https://gouasmi.com/

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YouTube censure une seconde fois notre chaîne Négâh

YouTube censure une seconde fois notre chaîne Négâh Irân, cette fois-ci sans la moindre explication. Après une première censure survenue le 17 janvier dernier, la nécessité de rendre accessible au public des documents vidéographiques et sonores exigeait de créer une nouvelle chaîne sur cette plateforme qui offre des ressources d’hébergement suffisantes pour de tels fichiers.

Une fois de plus, YouTube considère des philosophes comme Henry Corbin indésirables et dangereux pour sa « communauté ». Il semblerait que la poésie iranienne dérange elle aussi cette plateforme étatsunienne. Il est vrai que la culture et la beauté ne correspondent aucunement aux valeurs de ce pays, ni même à ses capacités des plus médiocres et malsaines pour l’humanité.

Une fois de plus, YouTube considère la recherche universitaire comme un danger qu’il faut censurer et faire disparaitre. Pourquoi donc ? L’histoire des tapis persans dérangerait-elle ? La mémoire de la foi zoroastrienne ferait-elle mentir une certaine propagande iranophobe ? La nature préservée et la beauté des paysages de l’Iran porterait-elle ombrage sur la laideur des ravages occidentaux sur l’environnement ?

Une fois de plus, YouTube révèle son vrai visage : celui de la terreur totalitaire qui n’a rien à envier aux périodes les plus sombres de l’Histoire de l’humanité. YouTube n’impose aucune restriction sur certains contenus et commentaires violents et haineux, quand ils ne sont pas tout simplement menteries, racismes et propagandes… L’abrutissement des masses et l’inoculation de la haine sont les raisons d’être et le but réel de cette plateforme.

Cette seconde censure de notre chaîne Négâhpar YouTubedévoile ses véritables motivations

Plus que jamais, nous considérons que le partage du savoir et des connaissances est devenu un combat dans le sens réel de ce mot et une nécessité vitale.

Aussi faut-il désormais apprendre à se passer des organisations de contrôle de la pensée comme YouTube pour réhabiliter ce qui ne devrait jamais être menacé : la nécessité du savoir et l’élégance de la connaissance.

« Tout ce qui élève unit. » écrivait le poète français Charles Péguy. L’élévation vers la compréhension exige d’avoir à sa disposition les documents et les ressources nécessaires pour appréhender le monde dans lequel nous vivons en comprenant ce qui constitue la culture de l’autre. Sans culture, aucune unité n’est possible.

Les marchands de guerre et de discorde comme YouTube se révèlent une nuisance pour l’humanité. Les mots du moraliste français François de La Rochefoucauld, datant pourtant de 1678, résonnent fort bien pour décrire ce que représente YouTube : « Les esprits médiocres condamnent d’ordinaire tout ce qui passe leur portée. »

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YouTube censure notre chaîne Négâh

Mercredi 17 janvier 2024, la plateforme YouTube nous notifie la censure de notre chaîne Négâh Irân au motif que nous serions une « organisation criminelle violente » (sic !).

Notre chaîne présentait au public francophone du monde entier des films, des documentaires et des archives qui permettaient de rendre vivants nos travaux et de les illustrer.

Les enregistrements d’Henry Corbin expliquant la philosophie iranienne et islamique. La lettre bouleversante que le général martyr Qassem Soleimani écrivit à sa fille. Les films documentaires sur l’art des tapis et la merveilleuse ville d’Ispahan. Les archives vidéographiques de la Seconde Guerre mondiale et l’invasion illégale de l’Iran par les Soviétiques et les Britanniques. La poésie persane. Le souvenir du sacrifice des Défenseurs du Sanctuaire qui luttèrent contre le terrorisme. Le témoignage de la tolérance et des droits en Iran. Entre autres.

Tout cela s’avère « criminel » et « violent » pour YouTube. Ou serait-ce plutôt la vérité qui est violente et criminelle ?

En censurant la chaîne Négâh, YouTubecensure la recherche et le savoir

La liberté de recherche est la quête incessante de la connaissance. Elle repose sur l’idée que chaque individu a le droit d’explorer les horizons de la pensée et du monde. Le droit de remettre en question les idées établies. Mais également la nécessité de rechercher la vérité. C’est enfin elle qui nous permet de penser nos sociétés et de contribuer à notre évolution collective.

La liberté d’expression est une manifestation concrète de notre individualité. C’est également elle qui nous permet de défendre les droits des plus vulnérables, d’exposer les injustices et de faire entendre nos voix.

Aujourd’hui, nous assistons à des tentatives de restreindre la liberté de recherche et d’expression en Occident. Ce même Occident qui massacre et bombarde des pays et leurs peuples pour imposer sa domination, sous couvert de liberté et de démocratie. Une fois de plus, cet Occident démontre son hypocrisie.

Les « organisations criminelles violentes », ce sont ceux qui commettent des atrocités inhumaines envers les populations civiles. Ce sont ceux qui utilisent des armes chimiques et atomiques pour exterminer des populations entières. Ce sont ceux qui commettent des viols sur des femmes et des enfants. Les « organisations criminelles violentes », ce sont ceux qui financent et entretiennent des guerres et réduisent des peuples en esclavage. Ce sont ceux qui exploitent la misère à des fins personnelles et lucratives. Ce sont ceux qui nient et falsifient l’Histoire pour annihiler les peuples.

Si la recherche scientifique et le partage du savoir sont devenus un crime dans la civilisation occidentale, il serait grand temps pour elle de réfléchir sur ce qu’elle est devenu et sur sa définition de la barbarie…

Notre seule arme, c’est notre stylographe. Notre seule violence, c’est la volonté de défendre la vérité et la justice.