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Les Juifs iraniens : histoire du judaïsme en Iran

Alors que de nombreuses idées préconçues circulent à propos des Juifs et du judaïsme en Iran, le public occidental perçoit souvent ce pays comme un hostile aux Israélites en raison du contexte géopolitique entre l’Iran et Israël. Cependant, ce stéréotype est en réalité totalement erroné et trompeur.

Les Juifs d’Iran, photographie d’Alfred Yaghobzadeh

L’Iran est le seul pays du monde où cohabitent les quatre religions monothéistes. Bien que la majorité de la population (environ 90 %) pratique l’islam chiite duodécimain, on trouve également des communautés sunnites, principalement issues des minorités kurde, turkmène et baloutche. Parmi les autre religions figurent les Zoroastriens, les Chrétiens (issus des églises assyrienne, chaldéenne et arménienne), ainsi que les Juifs.

Les Juifs et le judaïsme en Iran

Dans cet entretien avec Pierre-Yves Rougeyron, Morgan Lotz, spécialiste des études iraniennes, démêle les idées reçues sur les relations entre l’Iran et les Juifs. De Cyrus le Grand à la République islamique, en passant par le rôle méconnu de l’Iran pendant la Seconde Guerre mondiale, découvrez une histoire millénaire marquée par la tolérance, les échanges culturels et une coexistence souvent ignorée. Une analyse nuancée qui remet en perspective les tensions géopolitiques actuelles.

Sommaire :

  • 00:00:00 Introduction – Pourquoi parler des Juifs en Iran ?
  • 00:07:18 Les racines anciennes : Cyrus le Grand, le Talmud de Babylone et l’héritage zoroastrien
  • 00:21:24 L’Iran pendant la Seconde Guerre mondiale : le « Schindler iranien » et la protection des Juifs
  • 00:38:36 La place des Juifs sous la République islamique : droits, représentation et participation à la révolution de 1979
  • 00:58:51 Les minorités religieuses en Iran aujourd’hui : synagogues, églises et temples zoroastriens
  • 01:02:42 Mahmoud Ahmadinejad et les malentendus médiatiques : antisionisme vs antisémitisme
  • 01:07:26 Pourim, Esther et Mardochée : comment l’histoire biblique résonne en Iran
  • 01:10:06 SAVAK, Mossad et tensions israélo-iraniennes : les cicatrices de l’Histoire

Histoire des Juifs et du judaïsme en Iran

735 avant Jésus-Christ : première déportation des Israélites vers l’Iran suite à leur défaite face à Salmanasar V, roi d’Assyrie. 

622 avant Jésus-Christ : les Israélites de Babylone sont déportés vers l’empire mède par le roi assyrien Assurbanipal. Le Deuxième Livre des Rois et la tradition orale des Juifs d’Ispahan et de Médie mentionnent cet évènement.

539 avant Jésus-Christ : Cyrus II, dit Cyrus le Grand, fondateur de l’empire achéménide, conquit Babylone et libère les Juifs de leur captivité. Il leur permet de retourner à Jérusalem pour reconstruire le Temple.

C’est durant les époques arsacide (250 avant Jésus-Christ – 224 après Jésus-Christ) et sassanide (224-651) que furent rédigées la Michna et la Guémara du Talmud de Babylone.

L’héritage iranien dans le judaïsme

Le zoroastrisme, fondement du monothéisme, précède les prophètes juifs. Son influence sur le judaïsme commence au VIème siècle avant Jésus-Christ, lorsque le roi iranien Cyrus le Grand libéra les Juifs de la captivité après avoir conquis Babylone et facilita leur retour en Palestine d’où ils étaient originaires. Cyrus décréta à tous les peuples de son empire la liberté de croyance, de coutumes et de langue :

« J’ai accordé à tous les hommes la liberté d’adorer leurs propres dieux et ordonné que personne n’ait le droit de les maltraiter pour cela. J’ai ordonné qu’aucune maison ne soit détruite. J’ai garanti la paix, la tranquillité à tous les hommes. J’ai reconnu le droit de chacun à vivre en paix dans le pays de son choix. »

Ismaël Quiles, « Analyse des principes énoncés dans le cylindre de Cyrus », Acta Iranica, t. I, 1973, et Wilhelm Eilers, « Les textes cunéiformes du cylindre de Cyrus », Acta Iranica, t. II, 1974.

Deux livres de l’Ancien Testament mentionnent cet épisode historique : le livre d’Esdras (1;1-8) et le livre d’Isaïe (44;28 à 45;3).

Inauguration le 15 décembre 2014 du monument en hommage aux martyrs juifs de la guerre imposée par l’Irak (1980-1988)

Le patrimoine du judaïsme en Iran

Le patrimoine juif en Iran s’avère aussi important que méconnu. Hormis 25 synagogues réparties dans le pays, dont certaines possèdent une école hébraïque, d’autres monuments attestent de la présence du judaïsme dans le pays :

  • Suse : tombeau du prophète Daniel ;
  • Hamadan : mausolée d’Esther et Mardoché ;
  • Province de Tuyserkan : mausolée d’Habakuk ;
  • Nahavand : mausolée de Musa Ben Bary ;
  • Semnan : mausolée d’Abraham Ben Ezra ;
  • Qazvin : place des Prophètes où seraient enterrés quatre prophètes juifs ;
  • Yazd : tombe de l’érudit juif Harav Ohr Shraga ;
  • Kashan : tombe de l’érudit juif Hakham Moshe Halevi ;
  • Saqqez (Kurdistan iranien) : bazar juif ;
  • Téhéran : tombes des martyrs juifs de la guerre imposée à l’Iran par l’Irak (1980-1988) ;
  • Téhéran : deux restaurants casher, un hôpital, une maison de retraite et un cimetière juifs, ainsi qu’une bibliothèque juive abritant 20 000 livres ;
  • Ispahan : cimetière juif abritant plus de 2000 tombes ;
  • Province d’Ispahan : tombe de Sarah bat Asher, petite-fille de Jacob, au cimetière juif de Pir Bakran, datant du IIème siècle.
Tombes de martyrs juifs de la guerre imposée par l’Irak (1980-1988)

Enfin, une rue particulière de Téhéran doit être mentionnée : il s’agit de la rue Si-é-Tir. Preuve et témoignage de l’histoire religieuse de l’Iran, il s’y trouve le temple du feu Adorian, un lycée zoroastrien, la synagogue Haïm, les églises Saint Pierre et Sainte Marie et la mosquée Abraham.

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Art et Littérature Religion et Spiritualité

Le ta’zieh dans le village de Hesar Kharvan

Le mercredi 2 juillet 2025 se tînt une représentation de la tragédie religieuse (ta’zieh) ainsi que du théâtre traditionnel au Tekyeh Hadj Samad Taqavi, dans le village de Hesar Kharvan.

La tradition du ta’zieh dans ce village de la province de Qazvin remonte à plusieurs siècles, faisant de cet endroit un centre incontournable pour la formation de grands acteurs de cette pratique théâtrale sacrée.

 ta’zieh Hesar Kharvan

Le village de Hesar Kharvan

Les principales activités des habitants de Hesâr Kharvân (حصارخروان) sont l’agriculture, l’élevage et l’industrie. Parmi les produits les plus importants du village figurent les céréales, les betteraves sucrières et les raisins.

 ta’zieh Qazvin

Ses habitants parlent principalement le tati de Kharvan, leur langue maternelle, tandis qu’ils utilisent le persan comme langue véhiculaire.

 ta’zieh théâtre religieux Hesar Kharvan

Mais le village de Hesar Kharvan est surtout renommé par sa représentation d’un art théâtral propre à l’Iran chiite : le ta’zieh.

Le ta’zieh, représentation théâtrale du drame de Karbala

Le ta’zieh (تعزیه) est un genre théâtral spécifique en Iran. Il est consacré à la commémoration du martyre de l’Imâm Hossein durant les dix premiers jours du mois de mouharram. Son point culminant a lieu le dixième jour, celui-ci étant connu sous le nom d’Achoura.

 ta’zieh Hesar Kharvan

Ce spectacle met principalement en avant le chant et la musique. Il s’agit d’une forme théâtrale religieuse traditionnelle, comparable aux mistères chrétiens datant du Moyen-Âge.

L’origine du ta’zieh remonte au Xème siècle. Il connaît un essor significatif aux XVIème et XVIIème siècles, durant la dynastie safavide. Sa forme contemporaine, quant à elle, s’est principalement développée à l’époque qâdjâre au XIXème siècle.

 ta’zieh mistère chiisme

C’est d’ailleurs à cette période que fut érigé à Téhéran le premier théâtre dédié à la représentation officielle du ta’zieh. Cet évènement marque une étape importante dans la formalisation et la diffusion de cette tradition.

Un magnifique album de photographies de Hossein Gholikhani à découvrir :

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Négâh Religion et Spiritualité

Disparition de Claude Gilliot, islamologue spécialiste du Coran

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris la disparition du père Claude Gilliot, survenue le samedi 15 mars 2025. Religieux dominicain (O.P.), il fut également linguiste et professeur émérite en islamologie et en langue arabe, parmi les plus éminents spécialistes du Coran et de son exégèse.

Claude Gilliot

Nous eûmes l’immense honneur de l’avoir comme professeur d’exégèse coranique au sein de la Faculté de théologie et de sciences religieuses des Dominicains. C’est avec émotion que Négâh® présente ses condoléances les plus sincères et s’associe à la douleur de sa famille.

Claude Gilliot, une vie consacrée à Dieu

Claude Gilliot naquit le 6 janvier 1940 à Guemps, dans le département du Pas-de-Calais. C’est au début des années 1960 qu’il entre au noviciat des dominicains au couvent du Saulchoir, avant de poursuivre sa formation dans les couvents dominicains de Beyrouth, Jérusalem et Le Caire. Titulaire d’un master en langue allemande, il étudie ensuite la sociologie avant de découvrir les études orientales auxquelles il se consacrera toute son existence.

Ses études islamiques débutent d’abord par une approche sociologique avant d’évoluer vers une analyse linguistique et exégétique. Il obtient en 1979 l’agrégation d’arabe et devient assistant à l’université Paris-IV en 1983. Il est titulaire de deux doctorats, dont un doctorat d’État obtenu en 1987. Intitulé Aspects de l’imaginaire islamique commun dans le Commentaire de Tabari, il eut comme directeur de thèse l’islamologue et philosophe algérien Mohammed Arkoun.

En 1988, Claude Gilliot devient professeur d’études arabes et d’islamologie à l’Université de Provence Aix-Marseille. Professeur émérite en 2008, il publia au cours de sa longue carrière de nombreux articles sur l’exégèse coranique et la théologie islamique de l’époque classique.

Un rôle fondamental dans l’étude du Coran

Claude Gilliot vécut pas moins d’une trentaine d’années au Caire. Il mena ses recherches au sein de l’université sunnite d’al-Azhar et participa aux travaux de l’Institut dominicain d’études orientales.

Sa contribution à la linguistique et l’étymologie arabe demeure des plus remarquables. Ce notamment en raison de sa maîtrise de plusieurs dizaines de langues et dialectes. Ses travaux permirent également de mieux comprendre le processus des chaînes de transmission (isnâd) des hadith, contribuant de la sorte à retracer les origines de la formation du Coran.

Citons enfin parmi ses travaux les plus célèbres Exégèse, langue, et théologie en Islam : l’exégèse coranique de Tabari (Vrin, 1990), L’exégèse du Coran en Asie Centrale et au Khorasan (Studia Islamica,‎ 1999) ou bien encore A schoolmaster, storyteller , exegete and warrior at work in Khurāsān : al-Ḍaḥḥāk b. Muzāḥim al-Hilālī (d. 106/724) (Oxford, 2013).

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Religion et Spiritualité Société

L’église Saint-Minas de Téhéran

Ce mardi 3 décembre 2024 s’est tenue à Téhéran la Journée de Saint-Minas en l’église éponyme. Celle-ci témoigne du christianisme arménien qui perdure encore aujourd’hui en Iran.

église Saint-Minas Téhéran

L’église Saint-Minas, connue en arménien sous le nom de Սուրբ Մինաս եկեղեցի et en persan comme کلیسای میناس مقدس, est une église apostolique arménienne emblématique située dans la capitale iranienne, Téhéran.

Ce monument religieux se trouve au sein du Fort arménien (قلعه ارامنه), dans la rue Ararat. Celle-ci se situe au nord du quartier de Deh Vanak (ده ونک), l’un des vieux quartiers de Shemiran, dans la zone verte du nord de Téhéran.

L’église Saint-Minas, un héritage chrétien en Iran

La genèse de cette église remonte à 1856, lorsque Mirza Yousef Khan Mostofi ol-Mamalek décida de financer à ses propres frais la construction d’une modeste chapelle.

chrétiens Iran

Cet homme d’État, qui fut le grand vizir d’Iran pendant le règne de Nasser al-Din Shah, destina son œuvre à la communauté arménienne. Cette dernière, originaire de la province de Tshâharmâl et Bakhtiâri, s’installa dans le fort arménien du village de Deh Vanak.

église Saint-Minas Téhéran christianisme Iran

Le bâtiment que nous connaissons aujourd’hui fut achevé en 1875. Il ne manque pas de témoigner de l’affirmation de l’identité culturelle chrétienne et arménienne en Iran.

Il est intéressant de noter qu’à proximité de l’église, sur une colline adjacente au fort, se trouvait un cimetière arménien. Cependant, dans les années 1950, ce dernier fut malheureusement remplacé par le stade Ararat.

L’église Saint-Minas demeure avant tout un symbole important de la présence arménienne à Téhéran. Cet édifice continue d’être un lieu de culte et de rassemblement pour la communauté chrétienne d’Iran.

église Saint-Minas Téhéran messe

Cette église figure d’ailleurs sur la liste des monuments nationaux de l’Iran depuis le 1er janvier 2002.

Un magnifique album de photographies de Genia Abadian à découvrir :

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Art et Littérature Religion et Spiritualité

Le Soir d’Ashoura, chef-d’œuvre du peintre Mahmoud Farshtshian

Le Soir d’Ashoura est un tableau réalisé en 1976 par le grand maître Mahmoud Farshtshian. Figurant parmi les œuvres les plus célèbres de ce peintre renommé, Le Soir d’Ashoura demeure une œuvre mystique qui ne cesse de fasciner et de bouleverser son admirateur.

Le Soir d’Ashoura - Mahmoud Farshtshian
Le Soir d’Ashoura
Mahmoud Farshtshiān
(1976)

Mahmoud Farshtshian, un maître de la peinture iranienne

Mahmoud Farshtshiân (محمود فرشچیان) naquit à Ispahan le 24 janvier 1930. Son père, représentant des tapis d’Ispahan, le conduisit un jour à l’atelier du peintre Mirzâ Aqâ Emâmi (1881-1955). Cet artiste remarqua ses prédispositions pour la peinture. Après avoir d’abord étudié avec lui et ‘Isa Bahâdori (1906-1986), il obtint son diplôme de l’école des beaux-arts d’Ispahan. Farshtshian se rendit ensuite en Europe pour parfaire ses compétences au conservatoire des beaux-arts. Il passa plusieurs années à étudier les œuvres d’artistes occidentaux dans les musées.

À son retour en Iran, Farshtshian intégra l’Administration générale des beaux-arts de Téhéran. Il fut nommé directeur de l’administration nationale et professeur à la faculté des beaux-arts de l’Université de Téhéran.

Mahmoud Farshtshian en novembre 2023.
(Sources : Persian miniature; Iranians’ exquisite art – Mehr News Agency)

Mahmoud Farshtshian est le créateur d’une école de peinture iranienne qui allie le respect des formes classiques à l’exploration de nouvelles techniques, permettant ainsi d’élargir l’horizon de cet art. En insufflant une nouvelle vie à la peinture iranienne, il enrichit la puissance de son expression en y intégrant la richesse de son histoire en lien avec la poésie et la littérature, lui conférant ainsi une autonomie longtemps négligée. Ses œuvres se caractérisent par leur dynamisme et leur vaste portée évocatrices, mêlant habilement des éléments traditionnels et contemporains à travers des combinaisons de styles uniques.

Farshtshian se distingue par un sens créatif remarquable, une maîtrise des motifs vivants, ainsi que la capacité de créer des espaces fluides et courbes, de dessiner des lignes à la fois douces et fortes, et de composer des couleurs vibrantes. Ses créations représentent une fusion harmonieuse d’originalité et d’innovation, influencées par la poésie classique, la littérature iranienne, le Coran, mais également par les écrits chrétiens et juifs.

Le Soir d’Ashoura de Mahmoud Farshtshian, une œuvre iconique de la peinture iranienne

Inscrit sur la liste des œuvres d’art de l’UNESCO, Le Soir d’Achoura (عصر عاشورا asr-é ashoura) illustre en une scène poignante le chagrin dévastateur de la famille de l’Imâm Hossein, dont le souvenir résonne à travers les âges. Alors que le cheval du IIIème Imam chiite rentre seul de la bataille de Karbala, tout son être témoigne de la tragédie qui vient de se jouer. Son poil en désordre et la position abattue de sa tête traduisent la douleur et la désolation, tandis que des taches de sang sur son corps évoquent la violence du conflit. Les yeux du cheval, empreints d’une souffrance silencieuse, semblent pleurer la perte de son cavalier, un symbole de foi et de sacrifice.

Auprès de lui, des femmes et des jeunes filles, inclues dans un chœur de lamentations, expriment leur chagrin. Elles rendent ainsi hommage à cet homme qui incarne l’héroïsme et le martyre. La selle en désordre, avec des pigeons transpercés de flèches, souligne l’intensité de la bataille et le chaos qui l’entoura. Cette illustration populaire de l’art iranien trouve une résonance particulière, évoquant avant tout le souvenir sacré de l’Imam Hossein à travers la douleur et la tragédie de son martyre.

À la différence de ses autres créations, Mahmoud Farshtshian choisit d’adopter pour cette œuvre un format horizontal, transmettant une impression d’énergies statiques et évanescentes.

« Trois ans avant la révolution, le jour de l’Ashoura, ma mère m’a dit : « Va écouter le sanctuaire pour que tu puisses entendre quelques mots de jugement. » J’ai dit : « J’ai quelque chose à faire maintenant, et ensuite je partirai. » Je suis allé dans la chambre, mais j’étais moi-même contrarié. J’ai ressenti une sensation étrange, alors j’ai pris ma plume et j’ai commencé à peindre Le Soir d’Achoura. Quand j’ai pris le stylographe, c’est devenu le même tableau qu’il est maintenant, sans aucun changement. Maintenant, quand je regarde ce tableau après trente ans, je vois que si j’avais voulu faire ce travail aujourd’hui, le même tableau aurait toujours été créé, sans aucune modification. Il y a quelque chose dans cette peinture qui me fait pleurer moi-même. »

Interview de Mahmoud Farshtshian, محمود فرشچیان: تماشای «عصر عاشورا» خودم را هم به گریه می اندازد, Rahva, 7 décembre 2011 (https://web.archive.org/web/20120307224820/http://www.rahva.ir/102/23828-%D9%85%D8%AD%D9%85%D9%88%D8%AF-%D9%81%D8%B1%D8%B4%DA%86%DB%8C%D8%A7%D9%86-%D8%AA%D9%85%D8%A7%D8%B4%D8%A7%DB%8C-%C2%AB%D8%B9%D8%B5%D8%B1-%D8%B9%D8%A7%D8%B4%D9%88%D8%B1%D8%A7%C2%BB-%D8%AE%D9%88%D8%AF%D9%85-%D8%B1%D8%A7-%D9%87%D9%85-%D8%A8%D9%87-%DA%AF%D8%B1%DB%8C%D9%87-%D9%85%DB%8C-%D8%A7%D9%86%D8%AF%D8%A7%D8%B2%D8%AF.html).

En 1990, le peintre offrira son tableau au mausolée du VIIIème Imâm Rezâ, situé à Mashhad.

Site officiel de Mahmoud Farshtshian : https://www.farshchianart.com/

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Bibliotheca iranica Histoire Religion et Spiritualité

L’Iran face à l’imposture de l’histoire, du Prince Mozaffar Firouz

Le livre L’Iran face à l’imposture de l’histoire publié en 1971 aux éditions de L’Herne par le Prince Mozaffar Firouz est un document capital pour comprendre l’Histoire de l’Iran.

Prince Mozaffar Firouz - L'Iran face à l'imposture de l'histoire

Ancien ministre et vice-président du Conseil de l’Iran, ex-ambassadeur en Union Soviétique, le Prince Firouz aujourd’hui l’un des chefs de la lutte contre l’impérialisme, nous donne une histoire de l’Iran et de son peuple trop souvent ignorée du public européen. S’appuyant sur des documents incontestables, le Prince Firouz nous dit ce que la civilisation occidentale doit à l’Iran tant sur le plan religieux que philosophique. Contrairement à l’enseignement prévalant en occident, il prouve que la religion monothéiste et la pensée occidentale ont leurs racines en Iran et non en Grèce et en Israël.

Mêlé de très près, et durant de longues années, à la vie politique de son pays, il dévoile la mascarade du 2.500e anniversaire de la monarchie et de l’empire célébré à Persépolis. Il dénonce, documents à l’appui, les intrigues de l’impérialisme dans la politique iranienne.

Le Prince Firouz révèle aussi les dessous des tractations diplomatiques entre le gouvernement iranien et Staline qui aboutirent à l’évacuation par les troupes soviétiques du nord de l’Iran après la deuxième guerre mondiale. Il apporte enfin la lumière sur l’ascension et la chute de Mossadegh, héros national de l’Iran.

Quatrième de couverture

Cet ouvrage s’avère capital pour deux raisons. La première, c’est son rappel de certaines vérités historiques trop souvent occultées. La seconde, ce sont ses révélations sur les trahisons de Mohammad Reza Pahlavi envers l’Iran.

Le Prince Firouz rétablit la vérité concernant l’Histoire de l’Iran…

Dans son ouvrage, Mozaffar Firouz (1906-1988) offre une présentation exhaustive de l’histoire politique et philosophique de l’Iran. Il rappelle notamment que la conception monothéiste de la religion et l’éthique morale et sociale de la civilisation occidentale ne sont pas d’origine judéo-hellénique, en dépit de qui est sans cesse rabâché après des siècles de falsification de l’Histoire. Citant les plus éminents chercheurs de son temps, il rappelle que ces concepts sont en réalité purement inspirés de la tradition iranienne et aryenne. En effet, trois siècles avant Abraham, le prophète Zoroastre proclama en Iran l’unité de Dieu et une conception monothéiste de la religion. Il établit également le principe dialectique de la lutte constante entre deux contradictions représentées par le bien et le mal, constituant par là la base de tout progrès spirituel et matériel.

En effet, la pensée spirituelle iranienne inspira les religions occidentales, Ahura Mazda ayant inspiré l’idéal de Jéhovah. En 538 avant Jésus-Christ, la libération par Cyrus des Juifs alors en exil à Babylone permit cette rencontre du monothéisme iranien qui inspirera ses successeurs. Le rôle de l’Iran dans la civilisation islamique est également analysé en détail dans un chapitre où l’auteur met en évidence les liens secrets entre le Zoroastrisme et le Chiisme.

… et dénonce les mensonges du régime de Mohammad Reza Pahlavi

En ce qui concerne l’histoire récente de l’Iran, Mozaffar Firouz dresse un portrait détaillé de son siècle. Il dénonce la politique impérialiste britannique en Iran visant à diviser le pays en deux zones d’influence : russe au nord et britannique au sud. Cette dernière comprenait les champs pétroliers… Ces manœuvres entraînèrent conséquemment de graves difficultés pour l’Iran. Le prince Firouz souhaitait voir son pays recouvrer son indépendance nationale face aux influences anglaises et soviétiques. Il s’engage dans cette voie et s’implique dans l’épopée politique de Mossadegh. Il décrit avec précision ses objectifs, sa détermination et sa chute, qui marqueront la fin (du moins temporaire) de sa carrière politique.

Mozaffar Firouz rétablit également la vérité concernant le coup d’État de 1953. Citant l’historien américain de la CIA Andrew Tully, il rappelle que l’opération TP-AJAX fut entièrement l’œuvre des États-Unis. Cette position marque une rupture avec le Shah. En effet, ce dernier affirmera dans ses mémoires défier quiconque de prouver que le renversement de Mossadegh ne fut pas fondamentalement l’œuvre des Iraniens. Ce que Firouz relève avec brio, avant même les aveux étasuniens sur le sujet…

Enfin, le Prince Firouz démontre que la propagande du régime monarchique de Pahlavi ne repose sur aucune vérité historique. À commencer par la célébration des soi-disant 2500 ans de la monarchie iranienne à Persépolis en 1971.

« Sur les 2500 ans de monarchie et d’empire, comme le prétend la propagande officielle, l’Iran a été sous la domination arabe directe de 624 à 813, soit 171 ans, et sous domination arabe indirecte, gouverné par différentes dynasties mineures dans différentes parties du pays, de 820 à 1258, soit 438 ans. De 1258 à 1500, soit encore 424 ans, l’Iran fut sous le joug mongol et turc jusqu’à l’établissement de la dynastie Safavide en 1502, avec plus tard Ispahan comme capitale. Ainsi donc sur les prétendus 2500 ans d’empire, l’Iran a été en fait 851 ans sous le joug de la domination étrangère. Aucun peuple de l’histoire n’a probablement autant souffert de la domination étrangère et seules la maturité, les traditions et la vitalité de ce grand peuple ont permis sa libération du joug étranger et sa survie en tant qu’entité et état indépendant. »

P. 138.

Il dénonce également l’abandon par Mohammad Reza Pahlavi du territoire de Bahreïn, historiquement iranien. En effet, l’Iran détenait des droits et une réclamation justifiée sur Bahreïn que les Britanniques usurpèrent en 1970. Bahreïn proclame son indépendance le 14 août 1971 et signe un traité d’amitié avec les Britanniques dès le lendemain.

En conclusion

Mozaffar Firouz conclut son livre en s’interrogeant sur l’avenir du monde en général et de l’Iran en particulier. Il pense que seule une nation iranienne indépendante et souveraine peut apporter au monde les valeurs historiques et politiques qu’elle incarne depuis plus de mille ans. Cette attitude est comparable à celle du Général de Gaulle.

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Disparition de Yahia Gouasmi, figure spirituelle chiite en France

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris ce lundi 22 juillet 2024, la disparition de Seyed Yahia Gouasmi, à l’âge de 74 ans. Véritable figure spirituelle chiite en France, il fut aussi un infatigable défenseur des opprimés et des déshérités du monde entier.

Seyed Yahia Gouasmi

C’est avec émotion que Négâh® présente ses condoléances les plus sincères et s’associe à la douleur de sa famille.

Seyed Yahia Gouasmi, un gnostique en quête de Dieu

Yahia Gouasmi naquit le 27 novembre 1949 à Sidi-Bel-Abbès, en Algérie. C’est à l’âge de seize ans qu’il quitte son pays natal pour s’installer à Calais, en France, où il exerce le métier de boucher. Il aura la chance de rencontrer l’ayatollah Khomeyni à Neauphle-le-Château en 1978 et de prier avec lui. Cette rencontre sera déterminante pour lui et suscitera sa vocation spirituelle.

En 1996, il décide de se consacrer aux études religieuses et se rend pour cela à l’Institut al-Mountadhar, situé au Liban. Ses études seront couronnées de succès et Seyed Yahia Gouasmi rentre en France avec le noble dessein de transmettre à son tour un savoir ô combien méconnu. Il fonde pour cela à Grande-Synthe le centre Zahra en 2005.

Seyed Yahia Gouasmi n’a cessé de contribuer à l’étude et la méditation de la Révélation, apportant un regard inédit sur le Coran. Véritable gnostique en quête de sens et de compréhension, il développa également une vision avant-gardiste établissant une correspondance entre la géopolitique et l’eschatologie.

Il fut aussi un homme de conviction qui n’accepta jamais la fatalité et la soumission. Il défendra toute sa vie la cause palestinienne et le dialogue entre les religions, créant notamment l’Alliance stratégique et amicale du judaïsme et de l’islam contre le sionisme en juillet 2008 avec Madame et Monsieur Borreman du Cercle d’études rabbiniques d’Anvers, en Belgique.

Son engagement politique lui causera de nombreux problèmes, et particulièrement la création du Parti antisioniste en février 2009. Le Centre Zahra sera fermé en octobre 2018 et finalement dissout le 20 mars 2019 avec la Fédération chiite de France.

Sa chaîne YouTube : Yahia GOUASMI – YouTube

Son site internet : https://gouasmi.com/

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Religion et Spiritualité Société

La jurisprudence islamique (fiqh)

Toutes les religions disposent de leur propre législation. L’Islam n’échappe pas à cette règle avec la jurisprudence islamique (en arabe فقه, fiqh), équivalente au droit canonique chrétien.

Qu’est-ce que le fiqh ?

Le fiqh, dérivant du verbe arabe signifiant « comprendre », représente l’interprétation temporelle des règles du droit musulman. Traduit en français par « jurisprudence islamique », le fiqh englobe avant tout une compréhension des aspects juridiques du message de l’Islam délivré par les Quatorze Immaculés. Toutefois, il ne se limite pas à cela et constitue une science vivante et évolutive sur laquelle travaillent les faqih (فقيه), les érudits du fiqh.

répartition géographique école jurisprudence islamique (fiqh)

L’histoire de la jurisprudence islamique (fiqh) demeure, et ce depuis ses origines, marquée par des tensions entre, d’une part, la révélation (naql), et d’autre part, la raison (‘aql). C’est à la fois une théorie idéalisée, construite à partir de principes et de méthodes complexes, et une pratique juridique souple et évolutive.

Diverses écoles ou madhhabs (au singulier مذهب [maḏhab] et au pluriel : مذاهب [maḏâhib], se traduisant en français par « voies ») existent selon les branches de l’Islam. Le sunnisme se divise en quatre rites juridiques : le chaféisme, le hanafisme, le hanbalisme et le malékisme.

Apprendre la jurisprudence islamique

La jurisprudence islamique peut sembler complexe d’un premier abord. Il est toutefois possible de l’apprendre, que l’on soit passionné, étudiant ou tout simplement curieux. L’institut islamique en ligne Razva a conçu des cours de fiqh pour répondre aux besoins des débutants ainsi que des professionnels qui souhaitent étudier la jurisprudence islamique.

Razva propose des cours de fiqh en ligne adaptés à tous les niveaux et à toutes les branches de l’Islam. Les cours se divisent en deux catégories :

Cours de fiqh non déductif

Ces cours se destinent aux débutants qui souhaitent acquérir une compréhension globale de la jurisprudence islamique. Dans ces cours, les professeurs se concentrent principalement sur les avis juridiques, sans entrer dans les détails des argumentations et des déductions.

Cours de fiqh déductif

Ces cours plus avancés s’adressent aux étudiants qui souhaitent approfondir leurs connaissances en matière de jurisprudence islamique. Ces cours se concentrent sur l’analyse des textes juridiques et des arguments pour parvenir à des conclusions juridiques.

Institut islamique en ligne Razva cours de jurisprudence islamique (fiqh)

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Les Juifs en Iran, au-delà des idées reçues

Les Juifs en Iran ont une longue histoire et une présence significative dans le pays depuis plus de deux mille ans. Situé au carrefour de plusieurs mondes, la culture iranienne demeure fortement méconnue et sujette à des stéréotypes et des idées reçues. Ainsi, l’actualité géopolitique des relations entre l’Iran et Israël rendent invisible l’histoire du judaïsme et des Juifs en Iran, au grand dam de ces derniers.

Iranienne juive
Une électrice juive iranienne

Les Juifs en Iran, une présence méconnue

Nombreuses sont les idées reçues sur les Juifs iraniens et la désinformation ne manque malheureusement guère à ce sujet. Le public occidental imagine souvent l’Iran comme un pays hostile aux Israélites en raison de la situation géopolitique entre l’Iran et Israël. Un tel cliché est en réalité totalement faux et mensongers.

Téhéran synagogue
Une synagogue à Téhéran

L’Iran fut de tout temps une terre de spiritualité où se côtoient encore aujourd’hui différentes religions. Les Juifs ne font pas exception et ils demeurent présents en Iran depuis plus de 2000 ans, sans que leur présence ne soit remise en question. Ils jouissent des mêmes droits que les autres minorités religieuses, notamment au parlement au sein duquel ils disposent d’un député pour les représenter. Dénommé Assemblée consultative islamique, celui-ci accueille d’ailleurs un député pour chaque minorité religieuse, à savoir les Zoroastriens, les Chrétiens assyriens, chaldéens et arméniens.

Juifs et Iraniens, une identité particulière

Juifs et Iraniens – La communauté judéo-persane depuis la Révolution en Iran et en Israël, est un livre d’Esther Parisi des plus intéressant pour comprendre l’identité juive en Iran après la Révolution de 1979.

Juifs et Iraniens Esther Parisi
Un livre à découvrir chez L’Harmattan.

La communauté juive en Iran, bien que numériquement faible, fait partie intégrante de l’identité nationale iranienne, caractérisée par la diversité ethnique, religieuse et linguistique héritée d’une histoire plurimillénaire. En Israël également, les Juifs d’origine iranienne font partie d’un mélange de migrants venus en différentes époques et pour diverses raisons. Ils sont à la fois Juifs et Iraniens. Cette identité complexe se trouve d’ailleurs mise à rude épreuve en Israël depuis 1979.

Juifs prière Iran

Cet ouvrage explore la complexité de cette identité, confrontée aux tensions géopolitiques. Mais il étudie surtout les stratégies quotidiennes adoptées par les Juifs en Iran et en Israël pour assumer leur double appartenance nationale et religieuse, tout en préservant leur culture dans des contextes très différents, qu’ils soient islamisés ou en exil.

L’Iran, une terre d’accueil et d’hospitalité pour les Juifs

Téhéran, refuge des Juifs – Étude des migrations juives en Iran de 1890 à 1979, est un livre de Marc Lobit rappelant que les Juifs purent vivre en sécurité, s’épanouir et s’intégrer en Iran.

Téhéran, refuge des Juifs Marc Lobit
Un livre à découvrir chez L’Harmattan.

Contrairement à certaines croyances répandues, l’Iran a accueilli de nombreux Juifs tout au long du 20ème siècle. Alors que leurs coreligionnaires européens subissaient la Shoah ou le régime stalinien et que ceux des pays arabes fuyaient en masse vers Israël, de nombreux Juifs venant de divers pays ont trouvé refuge à Téhéran. Plusieurs milliers d’entre eux furent même sauvés du nazisme par le consul d’Iran à Paris, Abdol-Hossein Sardari, surnommé le « Schindler iranien ».

Juif iranien synagogue

Ce livre explore entre autre un phénomène démographique souvent négligé : les migrations massives des Juifs venant des provinces vers Téhéran. Il documente une période importante durant laquelle les Juifs, malgré les bouleversements historiques, réussirent à trouver leur place au sein de la société iranienne. En s’appuyant sur une méthodologie précise centrée sur les raisons des migrations, cet ouvrage offre une opportunité de revisiter l’histoire tumultueuse de l’Iran, d’Israël et du judaïsme. Il permet également une meilleure compréhension des conflits récents en Asie du sud-ouest et des enjeux religieux et migratoires en général.

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Bibliotheca iranica Religion et Spiritualité

En Islam iranien, le chef d’œuvre d’Henry Corbin

Henry Corbin livre dans son œuvre En Islam iranien un travail incontournable pour toute personne intéressée par la richesse et la diversité de la spiritualité en Iran.

Avec sa méthode phénoménologique et son engagement profond envers son objet d’étude, le philosophe permet de découvrir et de comprendre la tradition religieuse et mystique iranienne. Que l’on soit spécialiste en la matière ou simple curieux, ce livre ouvrira de nouvelles perspectives et nourrira l’âme de chaque lecteur en quête de vérité et de sagesse.

L’Iran, dès les premiers jours de la communauté islamique, a joué un rôle majeur en formant un monde propre, avec ses caractéristiques distinctes et une vocation particulière. Pour véritablement comprendre l’univers spirituel iranien, il est important de le considérer dans son ensemble, avant même l’avènement de l’Islam. En effet, l’Iran islamique est depuis toujours la terre natale des plus grands philosophes et mystiques de cette religion.

En Islam iranien, le chef d’œuvre d’Henry Corbin

Le travail d’Henry Corbin s’avère véritablement monumental. Composé de quatre volumes et sept livres, il est le fruit de plus de vingt années de recherches menées directement en Iran.

En islam iranien – tome I : Le Shî'isme duodécimain
En islam iranien – tome I :
Le Shî’isme duodécimain

La méthode de Corbin se veut essentiellement phénoménologique, sans s’attacher à une école doctrinale spécifique. Son objectif est de rencontrer la réalité religieuse en permettant à l’objet religieux de se dévoiler tel qu’il se présente à ceux qui en font l’expérience. Le phénoménologue doit donc devenir l’hôte spirituel de ces personnes et partager avec elles le fardeau de cette expérience. Toute considération historique doit rester ici immanente à cet objet, sans imposer de l’extérieur des catégories étrangères, que ce soit une vision dialectique ou autre.

En islam iranien – tome II : Sohrawardî et les Platoniciens de Perse
En islam iranien – tome II : Sohrawardî et les Platoniciens de Perse

Le premier tome plonge d’abord le lecteur dans l’univers duodécimain du Shî’isme, l’une des branches principales de l’Islam en Iran. Le deuxième tome explore ensuite l’influence de Sohrawardî et des penseurs platoniciens sur la philosophie et la mystique iraniennes.

En islam iranien – tome III : Les Fidèles d'amour - Shî'isme et soufisme
En islam iranien – tome III : Les Fidèles d’amour – Shî’isme et soufisme

Le troisième tome traite quant à lui de l’interconnexion entre le Shî’isme et le soufisme, deux courants mystiques qui ont profondément marqué l’Iran. Le dernier tome, enfin, met en lumière le rôle de l’école d’Ispahan et de l’école shaykhie dans la spiritualité iranienne. De même, il livre une étude des plus complètes sur la figure du XIIème Imâm.

En islam iranien – tome IV : L'École d'Ispahan - L'École shaykhie - Le Douzième Imâm
En islam iranien – tome IV : L’École d’Ispahan – L’École shaykhie – Le Douzième Imâm

En révélant les racines profondes de la tradition mystique en Iran, Henry Corbin permet aux lecteurs de plonger dans un monde complexe et fascinant, nourri de philosophie, de spiritualité et de poésie.