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Histoire

Le 19ème siècle ou le siècle des Qâdjârs (1786-1925)

par Morgan Lotz

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La dynastie des Qâdjârs régna sur l’État sublime d’Iran (Dowlat-é elliyé-yé Irân) de 1786 à 1925. D’origine turkmène, elle est issue des tribus qizilbash, servante de la dynastie safavide depuis sa fondation par Shâh Ismâïl en 1501.

1) Agha Mohammad Khân Zâdeh, premier shâh qâdjâr.– Fils de Mohammad Hassan Khân (1715-1758 ou 1759), descendant de Genghis Khân, né le 14 mars 1742 à Esterabad, le jeune Mohammad Khân est castré à l’âge de sept ans par Adel Shâh Afshar, vassal des Zand. Dans son livre Les Rois oubliés – L’épopée de la dynastie radjare, le prince Ali Qâdjâr déclare que seules ses testicules furent sectionnés conciliant les ordres reçus et la pitié de leur exécutant pour une enfant qu’il ne souhaitait pas priver du plaisir des femmes. Cette castration influence le futur souverain, dont le règne est marqué par une extrême sévérité toutefois non exempte d’une vue visionnaire.

Ce chef eunuque de la tribu turkmène qâdjâre, originaire du nord de l’Iran, est capturé et envoyé à Shirâz, alors capitale des Zand, en 1762. Il parvint à s’enfuir en 1779, période marquée par l’instabilité consécutive au décès de Karim Khân Zand[1] qui lui profite pour être intronisé roi en 1789 et mener une rébellion qui se terminera par la capture en 1794 du dernier roi zand Lotf-Ali Khân Zand[2], à qui il fit crever les yeux avant de l’exécuter. Ordonnant également l’aveuglement de plusieurs milliers d’habitants de Kermân qui l’avaient pourtant soutenu, il est considéré pour ces châtiments comme un souverain cruel ; cette souvenance contraste pourtant avec son caractère pieux rongé par la culpabilité de ses actes et recherchant chaque soir dans le secret de ses appartements la miséricorde divine. Il fut le premier souverain à s’établir à Téhéran en 1783, alors petit village à côté de l’antique ville de Rey.

En 1795, il attaque la Géorgie, vassal de la Russie dirigé par l’impératrice Catherine II de Russie, dite la Grande-Catherine. Il fait incendier Tiflis et rétablit la souveraineté perse sur la Géorgie, provoquant ainsi une réplique militaire de la Russie qui se conclut par la guerre russo-persane de 1796. Le conflit terminé et après avoir déposé la dynastie des Afsharides[3] en s’emparant de Mashhad en 1796, Agha Mohammad Khân est couronné shâhanshâh de Perse le 21 mars 1796. Durant son règne, ilreconquiert la majeure partie des dépendances iraniennes situées dans la région du Caucase, réunifiant de la sorte un empire morcelé depuis la fin de la dynastie des Safavides.

Alors qu’il demeure dans son camp après la prise de Choucha, ville située dans la région du Karabagh, l meurt assassiné le 17 juin 1797 par deux valets condamnés à la peine capitale en raison d’une dispute mais demeurés libres pour la nuit. Bâbâ Khân, son neveu gouverneur du Fârs, lui succède sous le nom de Fath-Ali Shâh Qâdjâr.

2) Fath-Ali Shâh Qâdjâr, deuxième shâh qâdjâr. – Né le 25 septembre 1772 à Damghan sous le nom de Bâbâ Khân, ce fils de Hossein Qoli Khân Qâdjâr, puissant chef qâdjâr et frère de Agha Mohammad Khân, succède à son oncle le 17 juin 1797 jusqu’à sa mort survenue le 23 octobre 1834 à Ispahan. D’abord gouverneur du Fârs, il tente après son couronnement de reconquérir la Géorgie mais ne parvint à soumettre le prince Georges dont la Russie vient au secours.  L’Iran connaît ses premières défaites de l’époque moderne à l’issue de cette guerre russo-persane qui se déroule de 1804 jusqu’en 1813. Historiquement proche de l’Iran, la région du Caucase passe sous l’influence russe et les pertes territoriales iraniennes s’avère importantes : le khanat de Bakou et le khanat de Kouba, tout deux situés en Azerbaïdjân et le khanat de Derbent, situé en Russie, sont désormais sous la gouvernance russe. Devant la supériorité de son adversaire, Fath-Ali Shâh tente de s’allier avec des puissances européennes, notamment la France. Une alliance franco-iranienne est conclue en 1805 lors du traité de Finkenstein ; elle sera abandonnée par la France dès lors que Napoléon conclura avec la Russie le traité de Tilsitt en 1807. L’Iran tente alors de s’allier aux Britanniques, sans succès. Fath-Ali Shâh Qâdjâr déclare la guerre à la Russie ; l’armée conduite par son second fils Abbas Mirza essuie une défaite iranienne face à l’armée russe beaucoup plus moderne.

Le conflit se conclut en 1813 par la signature du traité de Golestân, considéré par les Iraniens comme le plus humiliant qu’ils eurent à signer en raison des importantes amputations territoriales au profit de la Russie qu’il exigeait : la Géorgie est annexée et la perte du nord du Caucase est inévitable. Ainsi les provinces géorgiennes de l’Iméréthie et de la Mingrélie, la province caucasienne du Daghestân, la province arménienne de Karabakh, les provinces azéries du Chirvân, du Gandjâ ainsi que les trois massifs montagneux du Talych, situés aujourd’hui en Azerbaïdjân.

En 1813, il conquiert la province afghâne de Hérat, appartenant au roi de Kaboul, mais ne peut la conserver en raison de l’absence de compréhension entre ses fils Abbas-Mirza et son aîné Mohammet-Ali qui conduit à un mauvais commandement des troupes iraniennes. Fath-Ali Shâh Qâdjâr poursuit sa politique guerrière en déclarant la guerre à l’Empire ottoman en 1821, qui conduira à la signature en 1823 un traité à l’avantage de la Perse. A la mort de l’empereur russe Alexandre en 1825, le Shâh tente de reconquérir les territoires perdus mais est défait après une première victoire par le général russe Ivan Fiororovitch Paskevitch. En 1828, une seconde défaite face à la Russie entraîne la signature du traité de Turkmanchaï le 21 février : l’Iran perd l’Arménie iranienne, composée du khanat d’Erevân, du khanat de Nakhitchevân et du siège du patriarcat arménien de Sainte-Etchmiadzin et la frontière est fixée le long de la rivière de l’Araxe. Malgré l’alliance conclue avec les Britanniques, ceux-ci ne porteront aucune assistance à leur allié iranien. Des émeutes populaire éclatent au début de l’année 1829, protestant contre la dominante influence russe et l’intensification du Grand Jeu entre la Russie et la Grande-Bretagne, au cours desquelles la légation russe à Téhéran est saccagée et Alexandre Sergueïevitch Griboïedov assassiné[4].

Très fier de sa barbe, apparemment la plus longue d’Iran, Fath-Ali Shâh laisse aussi dans l’Histoire le souvenir de son harem, composé d’une centaine de femmes qui lui donneront plus de deux cents enfants selon les estimations. Son règne témoigne également d’un retour aux arts persans, illustré par ses portraits qu’exécuta le peintre Mihr Ali, offerts notamment aux cours de France, d’Autriche et de Grande-Bretagne et les fresques à sa gloire inspirée des fresques sassanides qu’il fit graver. Son fils Abbas-Mirza, qui occupait le poste de gouverneur de l’Azerbaïdjân iranien, décède en 1833 ; héritier désigné pour lui succéder, sa disparition ne laisse d’autre choix au souverain vieillissant que de désigner pour lui succéder le fils de son enfant disparu, Mohammad Mirza.

3) Mohammad Shâh Qâdjâr, troisième shâh qâdjâr. – Né à Tabriz le 5 janvier 1808, Mohammad Mirzâ Shâh Qâdjâr exerce d’abord la fonction de gouverneur d’Azerbaïdjân avant de succéder à son grand-père en se faisant couronner le 23 octobre 1834. Sa succession fut compliquée en raison de la tentative de prise de pouvoir de son oncle Ali Mirza qui ne pourra régner seulement quarante jours avant de transmettre le pouvoir au chancelier Mirzâ Abolqâsem Qâem Maqâm Farâhani[5] que Mohammad Shâh Qâdjâr trahira par la suite, conformément aux désir de son vizir Hâdji Mirzâ Âqâsi[6].

Durant son règne, il doit faire face aux Britanniques qui souhaitent asseoir leur domination sur l’Afghânistân et tente de prendre Hérat en 1838. Tentant de tisser des liens avec de grandes puissances européennes, il envoie un officier à la Cour du roi de France Louis-Philippe afin de gagner le soutien français qui s’ensuit en 1839 avec l’envoi à Tabriz de deux instructeurs militaires français. En parallèle est menée l’ambassade du comte Edouard de Sercey[7], qu’accompagnent le peintre Eugène Flandin (1809-1889) et l’architecte Pascal Coste (1787-1879). Quelques mois avant son décès, survenu le 5 septembre 1848, des suites de la goutte dont il souffrit toute sa vie durant, il reçoit à Téhéran Xavier Hommaire de Hell[8], conduisant une expédition scientifique française. La mémoire de Mohammad Shâh Qâdjâr, bien qu’il dût également s’occuper du mouvement politico-religieux du babisme, s’efface devant le souvenir de son épouse Mahd-é ‘Oliâ[9], la mère de son héritier Nâsseraddine Shâh Qâdjâr. Mohammad Shâh Qâdjâr est inhumé au sanctuaire de Fâtemeh Masoumeh de Qom.

4) Nâsseraddine Shâh Qâdjâr, quatrième shâh qâdjâr. – Né à Tabriz le 16 juillet 1831, Nâsseraddine Shâh Qâdjâr demeure le souverain qâdjâr le plus fameux, dont le règne dura quarante-huit ans. Informé du décès de son père alors qu’il se trouve à Tabriz, il est soutenu par Amir Kabir[10] dont l’aide lui permet d’être couronné le 5 septembre 1848. Il tente sous son règne de récupérer la Perse orientale et les territoires perdues sous les derniers Safavides désormais passée sous influence anglaise, notamment la ville de Hérat, entraînant de la sorte la guerre anglo-persane de 1856 à 1857, qui se soldera à la suite d’un débarquement anglais et de la bataille de Boushehr par le traité de Paris (1857) imposant aux Iraniens le retrait d’Afghânistân et l’acceptation contrainte d’un traité commercial, en plus d’être assujettis à présenter leurs excuses aux Britanniques. Ce traité conférant à ces derniers la suprématie sur les anciens territoires iraniens est ressenti comme profondément humiliant par les Iraniens et pèsera sur les relations futures entre les deux pays. Bien que sa gouvernance paraisse plutôt celle d’un dictateur, il n’en manifeste pas moins des tendances réformatrices. La persécution des baha’is et des babis pousse l’un d’eux à tenter d’assassiner le shâh en 1852.

Nâsseraddine Shâh Qâdjâr fut le premier monarque iranien qui visita l’Europe en 1871, 1873 et 1889. Son assistance à une manœuvre militaire russe en 1873 lui inspire l’idée de fonder la brigade cosaque persane, qui jouera un rôle des plus essentiels au cours de la Révolution constitutionnelle et dans l’accession au pouvoir de Rezâ Shâh Pahlavi ; il fait composer cette même année 1873 un hymne national par le compositeur français Alfred Lemaire[11]. Il est également le premier souverain iranien à être fait chevalier de l’ordre de la Jarretière par la reine Victoria en 1873 lors de sa visite à Londres. Il voue une véritable fascination pour les technologies qu’il découvre, notamment la photographie : premier iranien à se faire photographier, ses portraits exécutés par Nadar demeurent célèbres.

Sa rencontre avec le britannique Gerald Talbot en 1890 et la signature d’un contrat lui accordant la propriété de l’industrie du tabac en Iran provoque la révolte du tabac, révolte qui pèsera lourdement dans la suite de l’histoire moderne iranienne au même titre les trop nombreux avantages accordés aux Européens, à l’exemple des propriétés des revenus attribuées en 1872 à Paul Julius Reuter[12] : celles-ci comprenaient les routes et chemins de fer, le télégraphe, les moulins, la presque totalité des mines et des extractions terrestres, les réseaux fluviaux, l’ensemble des forêts iraniennes ainsi que les industries présentes et futures du pays, comme les travaux publics, en l’échange d’un intérêt durant cinq années ainsi que 60% des revenus net pour une durée de vingt années. Ces concessions durent être annulées devant la fronde commune des milieux d’affaires associés au clergé et aux nationalistes. D’autres innovations occidentales telles que la poste, les transports ferroviaires, les banques, la presse sont importées durant son règne, toujours au détriment des Iraniens qui ne participent guère aux bénéfices, tous reversés aux Occidentaux.

Nâsseraddine Shâh Qâdjâr est assassiné le 1er mai 1896 par Mirzâ Rezâ Kermâni[13], un partisan de Djamal al-Din al-Afghâni[14], lorsqu’il vint prier au mausolée de Shâh Abdol Azim ; situé à Rey, le souverain y est inhumé. Cet assassinat, le premier exécuté par un homme lambda, va dès lors encourager les forces d’oppositions. En effet, dans la pensée iranienne, le monarque est d’origine divine et tous les précédents assassinats résultaient de luttes fratricides ou de prise de pouvoir par d’autres dynasties émergentes. De dignité divine, la fonction royale devient un poste contestable par le brisement de ce tabou.

Parmi ses proches sont couramment retenues les figures de ses enfants Zell-é Soltan et Tadj Saltâneh. Zell-é Soltân signifiant « l’ombre du roi »,  Massoud Mirzâ Zell-é Soltân[15], fils aîné du souverain, n’obtint jamais le titre de Prince parce que sa mère Effat-os Saltâneh n’était pas qâdjâre. Il fut toutefois gouverneur d’Ispahân de 1874 jusqu’à la révolution constitutionnelle. Fille préférée de son père, Tadj Saltâneh[16] figure quant à elle parmi les personnages historiques de l’Iran moderne en raison de ses qualités exceptionnelles dans divers domaines qu’elle étudia de manière autodidacte : littérature iranienne, arabe et française, histoire, philosophie, musique et peinture trouvèrent ses préférences. Femme de lettre, elle publia ses Mémoires tout comme son père – qui fut le premier souverain iranien à écrire les siennes. Appréciant particulièrement la Révolution française et les philosophes dits des « Lumières », elle critiqua les choix de son demi-frère Mozaffaraldin Shâh, n’hésitant pas à le juger despotique et lui prédire une révolution.


[1] Karim Khân Zand (1705-1779), fondateur de la dynastie Zand et Shâh de Perse de 1760 à 1779.

[2] Lotf-Ali Khân Zand (1769-1794).

[3] La dynastie des Âfshâriyân régna sur l’Iran entre 1736 et 1749. Cette tribu originaire du Turkestân s’installa en Âzerbaïdjân après la conquête mongole et furent déplacés par Shâh Ismâïl (1487-1524, fondateur de la dynastie des Safavides en 1501) vers le Khorâsân dans le but de contrer l’offensive ouzbèke.

[4] Diplomate russe, également compositeur et homme de lettre, Alexandre Sergueïevitch Griboïedov (né en 1795), décoré par le shâh de l’Ordre du Lion et du Soleil pour son rôle d’importance durant la guerre turco-persane de 1821 à 1823, dirigea les pourparlers avec les chefs de clans iraniens après la guerre russo-persane de 1826-1828. Renvoyé à Téhéran en 1829, il est assassiné le 30 janvier lors du saccage de la légation, très certainement commandité par le docteur John McNeil, diplomate de la Couronne britannique, qui redoutait l’influence russe en Perse.

[5] Mirzâ Abolqâsem Qâem Maqâm Farâhani (né à Arak en 1779 – mort à Téhéran le 28 juin 1835), est le fils de Mirzâ Isâ Qâem Maqâm Farâhani, serviteur de la Cour qâdjâre pendant une vingtaine d’année. Il fut assassiné selon les ordres de Mohammad Shâh Qâdjâr Il est également l’auteur de plusieurs livres, dont Monsha’at.

[6] Hâdji Mirzâ Âqâsi (né à Mâkou vers 1783), fut vizir (Sadr-é Âzam) de 1835 jusqu’à son décès survenu vers 1848. Initié au soufisme dès son plus jeune âge, il saura utiliser avec intelligence ces connaissances pour contrer le clergé shî’ite traditionnel. L’Histoire retient un personnage antipathique et manipulateur dont la gouvernance permit l’enrichissement d’une aristocratie renforcée. Pour Shoghi Effendi et les babistes, il est l’« Antéchrist » de leur Révélation.

[7] Le comte Edouard de Sercey (1802-1881) fut diplomate et chef de mission. Il nous laisse ses souvenirs d’Iran dans La Perse en 1840, publié dans La Revue contemporaine en mars et mai 1854.

[8] Ignace Xavier Hommaire de Hell (né à Altkirch en 1812 et mort à Ispahân en 1848) fut un géographe et voyageur en Russie et en Perse. Sa veuve Adèle Hommaire de Hell nous laisse le témoignage de sa mission dans son ouvrage posthume Voyage en Turquie et en Perse, exécuté par ordre du gouvernement français pendant les années 1846, 1847 et 1848, Paris, P. Bertrand, 1854-1860, 3 volumes.

[9] Maleké-Djahân Khânom (1805-1873), titrée Mahd-é ‘Oliâ (« Sublime Berceau »), exerça un rôle considérable dans les premières années de règne de son fils.

[10] La figure historique du grand réformateur que fut Amir Kabir (1807-1852) mériterait de s’y attarder plus longuement mais ne rentre malheureusement pas dans le cadre de cette étude. Nous pouvons résumer en quelques lignes son œuvre : Premier ministre en 1835, il est l’instigateur des réformes de l’armée et de la réorganisation intégrale de l’administration, contribuant à moderniser l’Iran en fondant le premier établissement d’enseignement supérieur iranien Dar-ol Fonoun, en réformant le système fiscal et en encourageant le développement du commerce et de l’industrie. Il fut condamné à mort par des membres de la Cour en 1852. Nous invitons le lecteur désireux à lire l’article de notre confrère Behrouz Geravand : Amir Kabir, le premier réformateur de la société iranienne sous les Qâdjârs, traduction de Poupak Shirvani Mahdavi, https://faceiran.fr/amir-kabir-reforme-iran/.

[11] Alfred Jean-Baptiste Lemaire (né à Aire-sur-la-Lys le 15 janvier 1842 et décédé à Téhéran le 24 février 1907) fut le compositeur nommé en 1873 directeur général des musiques de l’armée perse par Nâsseraddine Shâh Qâdjâr. C’est sous son ordre qu’il composa l’hymne national royal, en vigueur entre 1873 et 1909.

[12] Le baron Paul Julius von Reuter (1816-1899), homme d’affaire britannico-allemand fondateur de l’agence de presse Reuters.

[13] Mirzâ Rezâ Kermâni fut très tôt orphelin de père et hérita de lui la ferme familiale et les dures conditions l’accompagnant, qu’il finit par abandonner pour suivre des études coraniques à Yazd. Il fut pendu le 12 août 1896 sur la place Toup Khâneh à Téhéran (aujourd’hui place Imâm Khomeyni) pour l’assassinat du shâh.

[14] Sid Djamâl al-Din al-Afghâni (né à Hamadân en 1837 ou 1839 et décédé à Istanbul le 9 mars 1897, est un penseur considéré comme l’un des principaux théoriciens du panislamisme. Son œuvre, celle d’un rationaliste à la fois pourfendeur de l’impérialisme européen dirigé contre les nations musulmanes et défenseur d’une constitutionnalisation des pouvoirs politiques musulmans en régimes parlementaires, présente une tentative de conciliation des principes coraniques avec la modernité très grandement inspirée par le soufisme et la philosophie shî’ite. Il fonda en Égypte d’une loge maçonnique associée plus tard au Grand Orient de France. Sa controverse avec le philosophe français Ernest Renan, à l’occasion d’un voyage à Paris en mars 1883, est restée fameuse : il y défend un islam ouvert à une raison qui fut selon lui submergée par les traditions et parfaitement compatible avec l’essor scientifique que connaît le monde moderne en cette époque. Son œuvre mériterait plusieurs études qui, nous l’espérons, verront le jour afin d’apporter à notre connaissance de l’Orient islamique et de sa philosophie une lumière nouvelle et ô combien salutaire.

[15] Né à Tabriz le 5 avril 1850 et décédé à Ispahân le 2 juillet 1918.

[16] Née à Téhérân le 14 février 1883 et décédée dans la même ville le 25 janvier 1936.

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