Au 7ème siècle avant Jésus-Christ, les Mèdes (مادها) formaient un empire puissant qui s’étendait sur l’ouest de l’Iran. Découvrez leur histoire à travers cet article.
Des origines incertaines
Membre de la famille indo-européenne, ce peuple apparaît dans l’histoire vers 834 avant Jésus-Christ lorsqu’il est confronté à une campagne militaire menée par le roi assyrien Salmanazar III dans le nord-ouest de l’Iran.
Leur origine géographique est discutée. Celle-ci pourrait se situer près du Caucase ou dans les steppes de la mer Caspienne, d’où ils auraient migré vers la région du lac d’Urmiah. Comme les Perses, ils est probable qu’ils aient émigré sur le plateau iranien au début du premier millénaire avant Jésus-Christ.
Par la suite, les Mèdes s’installent près de l’actuelle Hamedan. Ils y fondent leur capitale, Ecbatane, dont le nom signifie « lieu du rassemblement ».
Chronologie de l’Empire mède
Vers -860 :Les Perses s’établissent au nord-est de Suse, dans la région du Parsumach, près d’Anshan.
Vers -825 :Les Mèdes s’installent près du lac d’Urmiah. Ils font face aux mouvements des tribus cimmériennes et scythes, mais surtout à leur principal ennemi, à savoir les Assyriens. Ils parviennent finalement à les vaincre en s’alliant au royaume néo-babylonien de Nabopolassar.
-728 -675 : Règne de Daïakku (peut-être le Déïocès d’Hérodote), fondateur de l’Empire mède.
-715 : Daïakkû est vaincu par le souverain assyrien Sargon II.
Début du 7ème siècle avant Jésus-Christ :Invasion des Cimmériens dans les monts Zagros.
Vers -675 :Khchathrita, également appelé Phraorte par Hérodote et Kachtariti dans les textes assyriens, succède à Daïakkû. Il unifie les Mèdes, les Mannéens et les Scythes présents dans les régions du Zagros. Il soumet ensuite les Perses établis dans le nord-est de Suse, dans le pays de Parsumach. Le nom de Parsumach est mentionné pour la première fois dans les inscriptions assyriennes en -692, lorsqu’il s’allie avec Anzan au cours de la bataille de Halulé contre l’assyrien Sennachérib, dont le règne s’étend de -705 à -681.
De -681 à -668 :Règne d’Assarhadon d’Assyrie, durant lequel une ambassade assyrienne est envoyée auprès de Khchathrita. Cet élément indique l’importance que revêt alors le royaume mède.
De -675 à -640 : Règne de Tchichpich (Teïspès) sur le Parsumach auquel il ajoute l’Anzan et le Fars. Il est l’héritier du clan d’Hakkâmanich (Achéménès) qui donna son nom à la dynastie achéménide.
Entre -660 et -583 :Dates présumées de la vie de Zarathoustra, le réformateur de la tradition mazdéenne.
-653 :Khchathrita trouve la mort lors d’une incursion assyrienne réalisée sous le règne du roi assyrien Assurbanipal (-668 à -626). Pendant un quart de siècle, les Scythes règnent sur l’Iran jusqu’à la mort de leur roi Madyès en -625. La découverte du trésor de Sakklez, situé au sud du lac d’Urmiah, illustre cette période scythique. Pendant ce temps, les Perses achéménides en profitent pour consolider leur indépendance sans toutefois entrer en conflit avec leurs puissants voisins.
-640 :Après la mort de Teïspès, ses deux fils se partagent son royaume, conformément à ses plans. Ariaramne, qui règne de -640 à -590, devient le « Grand Roi, roi des rois, roi du pays de Parsa », tandis que son frère Kûrach, connu également sous le nom de Cyrus Ier, règne de -640 à -600 en tant que « Grand Roi du Parsumach et roi d’Anzan ».
-625 :Uvakhchatra, également connu sous le nom de Cyaxare, fils de Khchathrita, saisit l’occasion lors d’un banquet pour enivrer les chefs scythes et les faire exécuter. En conséquence, Cyaxare devient le maître de la partie occidentale du plateau iranien. Il constitue dès lors une armée comprenant des fantassins équipés à la manière des Assyriens. Mais surtout, il se dote d’une cavalerie nombreuse et hautement mobile qui s’avère redoutablement efficace. Dès lors, il dirige son expansion vers la Mésopotamie voisine, étendant ainsi le territoire de son royaume.
-615 : Cyaxare conquiert Arrapha (aujourd’hui Kirkouk, en Irak) et ensuite Assur en août -614. Il forme ensuite une alliance avec le babylonien Nabopolassar. Ce dernier avait précédemment fait une tentative infructueuse de résistance contre les Assyriens en -616. Le mariage d’une petite fille du roi mède, Amyrtis, avec le roi babylonien Nabuchodonosor, fils aîné de Nabopolassar, scella cette alliance.
-612 :Cyaxare et Nabopolassar s’emparent de la capitale assyrienne Ninive, d’ailleurs détruite au cours de cet affrontement.
-610 : Cyaxare et les Babyloniens prennent Harran, nouvelle capitale de l’Empire assyrien où le roi Assuruballit II s’est réfugié. Cela marque la fin de cet empire qui s’était étendu de l’Élam jusqu’à la Haute Égypte. Les Babyloniens annexent l’Élam et le nord de la Mésopotamie. Les Mèdes prennent le contrôle des régions montagneuses du nord, notamment le royaume d’Ourartou situé sur le territoire futur de l’Arménie et les anciennes provinces assyriennes d’Asie Mineure, jusqu’à la frontière formée à l’ouest par le cours de l’Halys (le Kizil Irmak d’aujourd’hui, qui traverse maintenant une large boucle au centre de l’Anatolie). Ils contestent la frontière pendant sept ans avec le royaume de Lydie, jusqu’à ce qu’une éclipse de soleil survenue en -585 n’effraie les adversaires à tel point qu’ils décident de conclure la paix.
De -600 à -559 :Kambûjiya (Cambyse), successeur de Cyrus Ier, règne sur le Parsumach et l’Anzan. Après -590, il renverse Arsame, fils d’Ariaramne, pour régner également sur la Perside (Parsua). Selon Hérodote, Hystaspe, fils d’Arsame, aurait ensuite régné sur la Perside au début du règne de Cyrus II le Grand. En outre, Cambyse scelle une alliance en épousant Mandane, fille du roi mède Astyage, alors le souverain le plus puissant de la région.
-585 :Après la mort de Cyaxare, son fils Ichtûmegû (Astyage) lui succède et règne jusqu’en -550. De son règne d’environ trente ans sont notables la paix et l’adoption par les Mèdes des traditions royales de l’ancienne Assyrie.
Les Mèdes et la Médie
Les Mèdes n’ont laissé aucun écrit permettant de reconstituer leur histoire. Seules des sources extérieures telles que les annales assyriennes, babyloniennes et grecques, ainsi que par des sites archéologiques en Iran supposément occupés par les Mèdes, nous permettent de connaître ce peuple et son histoire.
Selon les récits d’Hérodote, les Mèdes étaient un peuple puissant qui aurait construit un empire au début du 7ème siècle avant Jésus-Christ. Celui-ci dura jusqu’en 550 avant notre ère. Ils jouaient un rôle crucial dans la chute de l’empire assyrien et rivalisaient avec les royaumes puissants de Lydie et de Babylone.
L’empire mède
Le terme « empire » utilisé pour décrire les Mèdes est sujet à débat. Il est possible de soupçonner qu’Hérodote ait attribué à leur puissance les caractéristiques de l’Empire perse achéménide. Selon les données archéologiques rassemblées dans le nord de l’Iran, il semble plus probable qu’il existait plusieurs pouvoirs locaux correspondant davantage à une confédération de tribus qu’à un empire unifié.
Les nouveaux arrivants, des peuples cavaliers connus pour leurs troupeaux de chevaux, adoptèrent largement la culture des peuples qu’ils ont soumis. Certaines de leurs créations, telles que les célèbres bronzes du Luristan, témoignent cependant d’une originalité profonde.
La puissance des Mèdes s’étendait du centre de l’Anatolie jusqu’aux abords de la Bactriane, au cœur de l’Asie centrale. Ecbatane servait d’ailleurs de résidence estivale aux souverains achéménides. Les Mèdes sont par la suite peu mentionnés dans l’histoire de leur empire, sinon le nom de leur région, devenue ensuite l’Azerbaïdjan. En 330 avant Jésus-Christ , le satrape de Médie, Atropatès, combattit contre Alexandre.
Après la chute du dernier roi mède face à Cyrus II de Perse, la Médie devint une province importante et précieuse. Elle sera successivement dominée par les empires achéménide, séleucide, parthe et sassanide.
Ainsi, si l’ampleur et la puissance exactes du royaume mède restent incertaines, il est indéniable que la Médie continua de jouer un rôle significatif dans l’histoire de la région, en tant que terre convoitée par de nombreux empires successifs.