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L’Empire des Sassanides

Les Sassanides vont marquer l’Histoire de l’Iran par la fondation d’un vaste empire. Successeurs des Arsacides dans le monde iranien, ils sont, tout comme les Achéménides, des Perses originaires du Fars. La lignée trouve son ancêtre éponyme en la personne de Sassan, prêtre du temple d’Anahita à Istakhr, la capitale religieuse de la Perside, héritière de l’ancienne Persépolis.

Drapeau des Sassanides

En 208, Pâbhagh, fils de Sassan, règne sur une partie du Fars, plus précisément sur l’actuelle région de Chiraz. Son fils cadet, Artakhchatr (Ardachîr), prend le contrôle de plusieurs autres villes du Fars. Il soumet la Susiane et le petit royaume de Mésène établi par des Arabes à l’embouchure du Tigre. Pendant ce temps, son père accroît sa puissance au point de revendiquer l’autorité sur les régions contrôlées par le roi parthe Artaban V, ainsi que le droit de les transmettre à son fils aîné, Chapour. Face au refus d’Artaban V, Pâbhagh se voit traité en rebelle.

À la mort de celui-ci, Châhpour lui succède. Toutefois, son frère Ardachir se rebelle contre lui et profite bientôt de la mort accidentelle de son aîné. Après avoir éliminé ses autres frères, Ardachir vainc et tue Artaban de sa propre main en 224, en Susiane, dans la plaine d’Hormizdaghan.

En prenant le pouvoir à Ctésiphon et en épousant une parente d’Artaban, Ardachir établit un nouvel État, mettant en œuvre une réaction nationale iranienne qui rejettera de nombreux éléments de la civilisation hellénistique. Cette réaction s’accompagne d’une nouvelle politique religieuse fondée sur l’adoption du mazdéisme comme religion d’État et la rupture avec la traditionnelle tolérance montrée jusqu’alors par les Perses ou les Parthes envers les diverses autres croyances.

Les Sassanides à la tête d’un empire parmi les plus puissants de l’Antiquité

L’empire des Sassanides, qui perdura pendant plus de quatre siècles, prospéra grâce à sa position stratégique le long des routes commerciales terrestres telles que la célèbre route de la soie, et maritimes avec le commerce de la mer Érythrée, dans l’océan Indien. Cela lui permettait d’importer des produits d’Asie de l’est vers le bassin méditerranéen. Cependant, cette position privilégiée fut menacée par les Romains qui cherchaient à ouvrir des voies commerciales directes vers l’est au-delà de Palmyre et de l’Euphrate.

empire des Sassanides 621 après Jésus-Christ
L’empire des Sassanides à son apogée en 621.

En dépit de leur victoire éphémère contre l’empire indo-scythe des Kouchans, les Sassanides durent par la suite faire face aux peuples nomades d’Asie centrale, tels que les Alains et les Saces, qu’ils réussirent toutefois à contenir. Cependant, au début du VIIème siècle, ils furent brièvement vainqueurs de l’Empire romain d’Orient avant de devoir finalement abandonner leurs conquêtes face à l’expansion de l’islam, qui se propageait depuis le sud-ouest de leur empire de manière imprévisible.

La société sassanide

Le pouvoir de l’État sassanide repose sur un système de castes hérité de la tradition indo-iranienne. Au sommet de la hiérarchie sociale se trouve le chah, ou « roi des rois », résidant dans ses palais de Bishapour ou de Ctésiphon. Les dimensions de ces palais témoignent de la puissance du souverain sassanide. De même les grands reliefs rupestres commémorant ses victoires sur les Romains ou ses exploits de chasse.

Un grand mage, deuxième personnage le plus important de l’État après le roi, dirige la classe cléricale. Les mages mazdéens ou zoroastriens constituent une véritable institution religieuse nationale, regroupée en communautés dans des temples dotés de vastes ressources. Leur rôle consiste à entretenir le feu sacré, à pratiquer les rituels et à dispenser l’enseignement. La deuxième classe est celle des nobles, qui sont les propriétaires terriens, également en charge de superviser l’armée. La centralisation croissante du pouvoir les priva de l’autonomie considérable dont ils bénéficiaient à l’époque parthe.

L’empire des Sassanides, entre conquêtes et développement

La classe paysanne constitue la majorité de la population de l’empire des Sassanides. Toutefois, la royauté sassanide encourage le développement d’une importante bureaucratie de scribes dirigée par un « Grand Commandeur », qui servira de modèle ultérieur du vizir musulman, assisté de secrétaires d’État responsables de conseils spécialisés qui deviendront les diwans de l’époque abbasside. La fiscalité est rigoureusement organisée, avec la capitation (gezit) et l’impôt foncier (kharag) qui seront plus tard prélevés par les califes musulmans.

L’économie sassanide repose sur de grands monopoles d’État qui contrôlent l’extraction minière, la fabrication d’armes et la production de produits de luxe tels que la soie. Une administration conséquente organise l’entretien des routes et le bon fonctionnement d’un service postal similaire à celui existant sous les Achéménides.

Le Zoroastrisme comme religion d’État

Fondée par Zarathoustra au VIème siècle avant Jésus-Christ, le zoroastrisme devient la religion officielle et exclusive de l’Empire sassanide. C’est cette religion qui confère sa légitimité au souverain, désigné pour exercer le pouvoir selon la volonté du dieu suprême Ahura Mazda.

Parallèlement, la religion désormais nationale ne tolère plus la pratique des autres cultes existants sous les Arsacides. Les persécutions, parfois violentes, touchent les Juifs, les bouddhistes, les chrétiens et les manichéens à différents moments. Par exemple, Manés, le fondateur du manichéisme, initialement bien accueilli par Chahpour Ier, finit par être exécuté.

Chronologie de l’Empire sassanide

226 :Ardachîr devient « roi des rois » à Ctésiphon. Située non loin de l’emplacement de la future Bagdad, il choisit cette ville comme capitale et règne jusqu’à sa mort en 241.

Entre 230 et 232 :Les Iraniens lancent leur première attaque en Mésopotamie, près de Nisibe et de Carrhes. Cependant, l’armée romaine parvient à rétablir la situation. Sévère Alexandre remporte la victoire et reçoit le titre de Persicus Maximus.

Le règne de Shapour Ier

241 :Shapour Ier accède au trône et est couronné à Ctésiphon le 20 mars 242. La même année, le nouvel empereur rencontre Mani, le fondateur du manichéisme, né en 216.

De 243 à 244 :Lors de sa première campagne contre les Romains, Chapour remporte une victoire à Misiché, sur la rive gauche de l’Euphrate. L’empereur Gordien IV y perd la vie et son successeur Philippe l’Arabe accepte de verser un tribut au vainqueur. Cette défaite marque probablement la fin de la domination romaine sur l’Arménie.

De 251 à 254 :Shapour intervient en Arménie. Le jeune arsacide Tiridate se réfugie en territoire romain.

253 :Shapour mène une seconde campagne sur l’Euphrate contre les Romains, qu’il bat à Barbalissos. Les Iraniens parviennent alors à occuper temporairement une partie de la Syrie, de la Cappadoce et de la Cilicie. Ils capturent Antioche en 253, puis Dura en 256. Toutefois, ils se heurtent à une résistance robuste des Romains à Émèse (actuelle Homs, en Syrie).

259 ou 260 : Lors de sa troisième campagne contre les Romains en Haute Mésopotamie, Shapour remporte une victoire écrasante à Edesse et capture l’empereur Valérien.

Des succès temporaires

De 261 à 267 : Le chef palmyrénien Odheinat reprend les régions frontalières perdues par Rome et se voit décerner par l’empereur Gallien le titre de Corrector Orientis. Il perd la vie en 267, un an avant la mort de Gallien.

De 268 à 271 :Claude II le Gothique succède à Gallien, avant d’être remplacé par Aurélien. Pendant ce temps, Palmyre voit son pouvoir grandir sous l’autorité de Zénobie, la veuve d’Odheinat, et de son fils Wahballat, qui revendiquent les titres royaux en 270.

270 :Zabdas, un général au service de Zénobie, conquiert Alexandrie et l’Égypte, provoquant une rupture entre Rome et le royaume de Palmyre.

De 272 à 273 : Aurélien mène une campagne contre Palmyre, prenant la ville en 272, puis la détruisant après une révolte.

272 :Mort de Chapour Ier.

Les successions incertaines menacent l’empire des Sassanides

274 : Aurélien remporte une victoire à Rome, où il érige le temple du dieu Sol Invictus et y installe la statue du dieu Bêl de Palmyre.

De 272 à 273 : Règne d’Hormizd Ier, fils de Châhpûhr.

De 273 à 276 : Règne de Vahram Ier, frère du précédent.

276 : Les persécutions dirigées contre le manichéisme par le clergé mazdéen conduisent à l’incarcération et à l’exécution de Mani en février 277.

De 276 à 293 :Sous le règne de Vahram II, Kartir, devenu grand prêtre mazdéen, ordonne l’expulsion des missionnaires des religions étrangères hors d’Iran.

283 : L’empereur romain Carus décède pendant la campagne qui conduisit à la capture de Ctésiphon.

L’Arménie et le christianisme au cœur des évènements

287 : Après un accord entre Vahram II et l’empereur romain Dioclétien, Tiridate est placé en tant que roi d’Arménie. Il demeure toutefois sous la suzeraineté romaine. Les Sassanides abandonnent la Mésopotamie.

293 :Règne durant quatre mois de Vahram III, sous le titre de Saghanchah, « Roi des Saces ».

De 293 à 302 :Narseh, fils de Châhpûhr et grand-oncle du jeune Vahram III, règne après avoir pris le trône à ce dernier.

De 296 à 297 :Une rupture se produit avec Rome. Narseh est finalement vaincu par Galère, le César de Dioclétien, et sa compagne Arsane est capturée. Suite au traité de Nisibe, le dirigeant sassanide se voit contraint de céder à Rome cinq districts de Petite Arménie.

297 : Dioclétien publie un édit à Alexandrie interdisant la diffusion de la propagande manichéenne dans l’Empire romain.

De 301 à 302 : Tiridate III et le peuple arménien se convertissent au christianisme sous l’influence de Grégoire l’Illuminateur. La même année, l’édit de Nicomédie initie une vague de persécution des chrétiens dans l’Empire romain.

De 303 à 309 : Hormizd II, fils de Narseh, règne et tente sans succès de reprendre le combat contre Rome. Pour contrer les menaces à l’est de son royaume, il contracte un mariage avec une princesse kouchane.

Le règne de Shapour II

De 309 à 379 : Règne de Chapour II qui accède au trône alors qu’il n’est encore qu’un enfant.

De 309 à 335 : Une longue période de régence s’achève par la conclusion d’une trêve avec l’Empire romain et le début de la persécution des chrétiens dans l’empire des Sassanides. La persécution des manichéens reprend également de plus belle. En 312, la conversion de l’empereur romain Constantin au christianisme et la proclamation de l’édit de Milan autorise la pratique de cette nouvelle religion, encourageant les chrétiens iraniens persécutés à rejoindre les territoires romains.

Sassanides et Romains s’affrontent pour l’Arménie

De 343 à 350 : Une période de tensions renouvelées émerge entre les Romains et les Iraniens, aboutissant à la reconquête de l’Arménie par ces derniers.

343 : Constance II envahit l’Adiabène.

346 :Shapour II échoue devant Nisibe et conclut un armistice.

348 : Bataille de Singara.

350 : Chapour II subit un nouveau revers face à Nisibe. Les Sassanides doivent également faire face à la menace des Huns le long de leur frontière orientale.

Entre 355 et 356 : Shapour II intervient en Arménie et en Mésopotamie, tandis que son frère Hormizd, vivant en exil auprès des Romains, accompagne Constance II lors de sa visite à Rome en 357.

356 : L’ambassade envoyée par Musonianus échoue. Chapour II persiste dans ses revendications territoriales sur l’Arménie et la Mésopotamie.

359 : Une nouvelle guerre éclate entre les Iraniens et les Romains, au cours de laquelle Shapour assiège et conquiert la forteresse d’Amida, située sur le cours supérieur du Tigre, à Diyarbakir dans la région kurde actuelle de Turquie.

Entre 362 et 363 :Une fois devenu empereur, Julien l’Apostat reprend l’offensive contre les Iraniens après la mort de Constance. Cependant, il trouve la mort en 363 en combattant sur le front de l’Euphrate, sans avoir réussi à capturer Ctésiphon. Son successeur, Jovien, décide de renoncer et conclut un traité avec Shapour, prévoyant la restitution des villes de Nisibe et de Singara, ainsi que des territoires situés au-delà du Tigre.

363 :Les Sassanides soumettent les tribus arabes du Sud-Ouest et établissent des alliances avec les Arabes Lakhmides de Hira, situés actuellement au sud de l’Irak.

De 371 à 377 : Les Iraniens lancent une nouvelle campagne contre l’Arménie, en réalité partagée les Romains.

La succession de Shapour II

De 379 à 383 :Règne d’Ardachîr II, frère présumé de Shapour II.

De 383 à 388 : Règne de Shapour III, fils de Shapour II.

De 388 à 399 :Règne de Vahram IV, un autre fils de Shapour II.

De 399 à 421 :Règne de Yazdgard Ier.

Le christianisme en Iran

410 : Lors du concile de Séleucie, les chrétiens d’Iran établissent une Église autocéphale et adoptent le Credo promulgué lors du concile de Nicée en 325.

Établie au-delà des frontières orientales de l’Empire romain, l’Église d’Iran devient une rivale de la chrétienté romaine en raison de l’hostilité entre les souverains romains et sassanides. À partir du Vème siècle, elle accueillera des dissidents de la chrétienté romaine, tels que les nestoriens et les monophysites.

Le christianisme ne devient solidement établi en Iran qu’aux IIIème et IVème siècles. Cependant, ses premières apparitions dans l’espace iranien remontent au premier siècle, notamment au sein de la communauté juive du royaume d’Adiabène, au nord-est de la Mésopotamie, et dans la région d’Édesse en Oshroène. Des sièges épiscopaux auraient été établis à Arbèles et dans la capitale de Séleucie-Ctésiphon à cette époque. Cependant, les informations sur cette période lointaine demeurent incertaines. Alors qu’ils étaient déjà présents en Iran avant la dynastie sassanide, les chrétiens deviennent bien plus nombreux au cours du IIIème siècle, période au cours de laquelle ils sont persécutés sur l’initiative du Grand Mage mazdéen Kartir.

La présence chrétienne dans l’empire des Sassanides

L’augmentation de la communauté chrétienne en Iran, en particulier en Susiane, est en partie due au transfert de nombreux prisonniers capturés dans la région d’Antioche et dans les provinces frontalières de l’Empire romain. Les persécutions se déroulent principalement sous les règnes de Bahram II et Chapour II. Quelquefois aussi par intermittence au cours des siècles suivants, généralement pendant les périodes de guerre contre les Byzantins. Ces périodes de persécution sont entrecoupées de longues périodes de paix, décrites par les sources chrétiennes décrivent, au cours desquelles les disciples du Christ prêtent allégeance au souverain sassanide.

Cependant, même en conservant sa langue et ses traditions syriaques, cette Église n’adopta pas pleinement la culture iranienne et ne s’assimila guère à la société sassanide. Le concile de Séleucie en 410 établit la hiérarchie des différents évêchés, plaçant ces derniers sous l’autorité de l’évêque de la capitale, le « grand métropolitain et chef de tous les évêques ». Le concile reconnaît également au roi des pouvoirs étendus sur l’Église iranienne. Il lui permet notamment de décider de la tenue des conciles, de les faire diriger par des fonctionnaires séculiers et d’assurer que les décisions conciliaires aient force de loi.

L’empire des Sassanides au Vème siècle

De 421 à 439 :Durant le règne de Vahram V, fils de Yazdgard. Il accéda au pouvoir avec l’aide militaire du prince arabe de Hira et adopta une attitude de tolérance en matière religieuse.

422 :Après une brève guerre, un traité de paix est conclu avec Byzance. Il garantit la liberté de culte aux chrétiens vivant dans l’Empire sassanide.

427 :Les Huns Hephtalites pénètrent dans l’est de l’Iran et deviennent désormais une menace permanente.

De 439 à 457 :Règne de Yazdgard II, très attaché au zoroastrisme.

442 :En guerre avec l’Empire romain d’Orient (plus tard désigné sous le nom d’« Empire byzantin » en référence à la cité grecque qui avait précédé Constantinople), les Sassanides doivent également faire face aux tribus hunniques des Kidarites dans le nord-est.

De 457 à 459 : Règne d’Hormizd III.

De 459 à 484 :Péroz Ier, frère d’Hormizd, se révolte contre lui pendant son règne et prend le pouvoir. Il persécute les juifs tandis que les chrétiens d’Iran se divisent entre nestoriens et monophysites. Il enverra notamment une délégation en Chine.

La menace des Huns

465 : Les Huns Hephtalites (aussi appelés les « Huns blancs ») remportent une victoire contre Péroz.

484 :Péroz trouve la mort au cours d’une campagne militaire contre les Huns Hephtalites.

De 484 à 488 :Règne de Valash.

De 488 à 531 :Règne de Kavadh, fils de Péroz. Il met en œuvre une partie du programme révolutionnaire de la secte mazdakite, suscitant ainsi l’opposition de la noblesse. Une rébellion populaire se rallie à Mazdak, qui réclame une répartition plus équitable des biens. Dans un premier temps, le roi soutient cette insurrection. Cependant, en 496, il est destitué et remplacé par son frère Zamasp. Kavadh revient au pouvoir en 499, soutenu par les Hephtalites. Il se retourne ensuite contre les insurgés et réprime violemment la révolte avec l’aide de son fils, le futur Khosro Ier.

500 : Le nestorianisme devient la seule Église chrétienne acceptée en Iran.

La reprise des guerres entre les empires byzantins et sassanides

De 503 à 505 : La paix avec l’Empire romain d’Orient est rompue. Bien que les deux empires aient conclu une première paix en 505, l’Empire romain doit faire face à l’est aux invasions des Huns Hephtalites.

518 :L’Iran envoie une première ambassade en Chine. Deux autres suivront en 528 et 531.

De 527 à 528 : Un nouveau conflit éclate avec l’Empire romain concernant le statut des chrétiens d’Iran.

De 531 à 579 : Règne de Khosro Ier, fils de Kavadh. L’accord établi par son père avec les mazdakites est rompu. Il met en place de nombreuses réformes économiques et militaires qui requièrent une plus grande centralisation.

532 : La première guerre menée par Khosro contre l’Empire romain se solde par une « paix éternelle » conclue avec Justinien.

De 540 à 557 : La guerre reprend contre l’empereur Justinien, cette fois-ci concernant l’Arménie et le contrôle du pays des Lazes, situé sur la côte est de la mer Noire. En 540, Khosro Ier s’empare d’Antioche en Syrie, la détruit et déporte ses habitants. Trois ans plus tard, il remporte une victoire contre les troupes de l’empereur en Arménie.

Les Sassanides confrontés à la menace des Huns

De 558 à 562 : Avec le soutien des Turcs occidentaux, Khosro réussit à éradiquer le royaume des Huns Hephtalites.

562 : Une « paix de cinquante ans » est conclue avec l’Empire romain. Celle-ci implique premièrement le paiement des tributs aux Sassanides et assure secondement la liberté de culte pour les chrétiens en Iran et pour les mazdéens dans l’Empire romain d’Orient.

571 : Les Sassanides conquièrent l’Arabie du Sud et chassent ensuite les Ethiopiens axoumites, alliés de l’Empire romain.

De 572 à 579 : Une nouvelle guerre éclate avec l’Empire romain. Khosro subit une importante défaite à Mélitène en 575.

578 :Une nouvelle ambassade iranienne est envoyée en Chine. La même année, une expédition maritime iranienne atteint Ceylan.

De 579 à 590 : Règne d’Hormizd IV, fils de Khosro Ier. Il poursuit la guerre avec l’Empire romain jusqu’en 582. En 581, l’empereur Maurice s’approche dangereusement de Ctésiphon, la capitale sassanide, alors menacée.

588 : L’émergence des Turcs en Asie centrale constitue une nouvelle menace pour les Sassanides.

L’empire des Sassanides et les Byzantins, entre alliances et conflits

De 591 à 628 :Règne de Khosro II. L’empereur de Constantinople le soutenant, il lui cède une partie de l’Arménie jusqu’alors contrôlée par les Iraniens. La frontière se rapproche ainsi du lac de Van. L’Empire romain a permis à Khosro II de se débarrasser d’un prétendant, Vahram VI Tchobin.

602 : Après la chute de son allié Maurice, renversé par Phocas, Khosro II reprend la lutte contre l’Empire romain.

De 604 à 609 : Les Iraniens remportent plusieurs victoires successives qui les conduisent d’Édesse jusqu’à Chalcédoine. Ils menacent ainsi Constantinople également confrontée aux attaques des Avars. Parallèlement, une nouvelle ambassade iranienne part en Chine en 605.

610 : Une révolution éclate à Constantinople, entraînant le couronnement d’Héraclius. Sous son règne, l’Empire romain d’Orient redouble d’efforts dans la guerre contre l’Iran. Motivé à la fois par des raisons politiques, territoriales et religieuses, il l’est également par la défense des chrétiens d’Iran.

614 :Khosro II conquiert Jérusalem. Le souverain sassanide emmène les reliques de la Sainte Croix à Ctésiphon. Cet événement sera immortalisé par les fresques réalisées à Arezzo par Piero della Francesca.

616 : Une nouvelle ambassade iranienne se rend en Chine.

619 : Khosro II conquiert l’Égypte et achève ainsi de restaurer l’ancien territoire achéménide.

De 622 à 626 : Héraclius mène plusieurs campagnes victorieuses jusqu’en Médie. Les Iraniens contre-attaquent et se retrouvent en 626 près de Constantinople. Héraclius reprend l’initiative et regagne tous les territoires perdus précédemment. Lors d’une révolte nobiliaire en 628, Khosro est renversé et assassiné par son fils Siroy.

La fin de l’Empire sassanide et la conquête des arabo-musulmans

Entre 628 et 632, l’Empire sassanide sombre dans l’anarchie. Des usurpateurs non-sassanides alternent le pouvoir avec des princes légitimes trop faibles pour établir une autorité stable. On voit ainsi Kavadh II Shéroé (628), Ardachîr III, un enfant tué après un règne d’un an et demi placé sous la tutelle d’un échanson, Khosro III, la reine Bourân de 629 à 630, Hormizd V et, enfin, Khosro IV (631-632) se succéder. La noblesse, dirigée par Rostam, installe Yazdgard III sur le trône. Depuis la mort de Khosro II, une douzaine de souverains éphémères se sont succédé.

De 632 à 651 :Règne de Yazdgard III, le dernier souverain sassanide. Bien qu’il semble destiné à restaurer l’autorité royale, il doit faire face à la menace arabo-musulmane. Lorsque l’Iran tombera sous leur contrôle, l’avènement de Yazdgard III sera considéré comme le début d’une ère nouvelle pour les sectes zoroastriennes.

635 :Les arabo-musulmans battent les Sassanides à Buwayb.

Novembre 636 :Bataille d’al-Qadisiyya (ou Cadésie) et défaite iranienne.

637 :Ctésiphon est prise en août. Par la suite, Ahwaz et le Khûzistân sont occupés en 639.

642 :Les troupes sassanides subissent des défaites à Djalula et à Nehavend face à l’armée arabe envoyée par le calife Omar, deuxième successeur du Prophète. Les musulmans prennent le contrôle de la Mésopotamie et de l’Iran occidental. Yazdgard III s’enfuit vers l’est et se réfugie à Merv, anciennement Alexandrie de Margiane, où il périt assassiné en 651. Son fils, Peroz, trouve quant à lui refuge à la cour chinoise où il décédera en 672. À ce stade, l’Iran fait désormais partie califat omeyyade établi à Damas.

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