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Géopolitique et Diplomatie

Du Liban à Oman, la diplomatie iranienne rapproche les pays

Du Liban à Oman, plusieurs pays de la région de l’Asie du sud-ouest se rapprochent et renouent leurs relations grâce aux efforts de la diplomatie iranienne en ce sens.

La diplomatie iranienne du Liban au sultanat d’Oman

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a récemment rencontré le Premier ministre libanais par intérim, Najib Mikati, pour discuter de l’élargissement des relations bilatérales entre Téhéran et Beyrouth. Lors de cette rencontre, les deux parties ont échangé sur les dernières évolutions dans la région et dans le monde. Ils ont également abordé les moyens de renforcer leurs relations bilatérales.

Le ministre iranien a souligné que la République islamique d’Iran était déterminée à soutenir tout accord entre les partis politiques au Liban pour l’élection d’un nouveau président. Le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdullah Bouhabib, a quant à lui exprimé son souhait que l’accord entre Riyad et Téhéran soit bénéfique pour le Liban et la région.

La diplomatie de l’Iran pour construire la paix

Les efforts de la diplomatie iranienne pour construire une paix durable du Liban jusqu’au sultanat d’Oman font l’objet d’une analyse par des spécialistes de la région.

L’Iran et le Liban partagent notamment des cultures et des valeurs religieuses similaires. Cela ne peut que renforcer leur coopération en matière de sécurité et de stabilité. En développant un dialogue commun, l’Iran a pour objectif de stabiliser la région en promouvant des partenariats avec les pays voisins. L’accord avec l’Arabie saoudite en est une preuve incontestable, témoignant de la capacité de l’Iran à dialoguer avec ses adversaires pour le bien commun.

Les observateurs s’accordent sur le fait que l’Iran cherche à renforcer ses relations avec le Liban pour garantir une stabilité régionale. Les deux pays partagent des liens culturels et religieux forts et cherchent à travailler ensemble pour assurer la paix et la sécurité. La rencontre entre le ministre des Affaires étrangères iranien et le Premier ministre libanais par intérim témoigne de l’engagement continu de l’Iran à renforcer ses relations bilatérales dans la région.

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Géopolitique et Diplomatie

L’Iran répond aux sanctions de l’Union européenne

L’Iran a répondu aux sanctions récentes de l’Union européenne et du Royaume-Uni en imposant des sanctions à une vingtaine de personnes et d’entités européennes. Ces mesures font suite à une série de sanctions de l’Union européenne visant des responsables et des organisations iraniens.

Réponse de l’Iran aux sanctions de l’Union européenne : le contexte

Le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, a annoncé que quatre commandants du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) se voient interdire de voyager et leurs avoirs sont gelés. Il a précisé que cette décision a été prise en coordination avec les États-Unis et l’Union européenne. Il n’a toutefois pas donné plus de détails sur les personnes concernées.

Ces derniers mois, les tensions entre l’Iran et l’Union européenne ont considérablement augmenté. Cela en raison des tentatives du Parlement européen de classer le CGRI comme une « organisation terroriste ». Cependant, le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a souligné que l’Union ne peut pas qualifier le CGRI d’organisation « terroriste » sans une décision de la Cour de justice de l’UE.

Cette escalade de sanctions réciproques entre l’Iran et l’Union européenne souligne la détérioration des relations entre les deux parties. Alors que l’Iran fait face à des sanctions croissantes de la part de l’Occident, il a choisi de riposter en imposant ses propres sanctions sur des personnalités européennes et britanniques.

Analyse de la situation

Selon Bernard Cornut, expert des questions politiques, cette réponse de l’Iran montre sa détermination à ne pas se laisser intimider par les sanctions occidentales. Il explique que l’Iran cherche à envoyer un message fort à l’Union européenne, affirmant ainsi sa souveraineté et son indépendance dans le contexte actuel.

Iran sanctions Union européenne contexte
Retrouvez l’analyse de Bernard Cornut et Morgan Lotz sur Press TV : L’Iran répond aux sanctions de l’UE (Débat) (presstv.ir)

L’iranologue Morgan Lotz souligne le rôle des sanctions économiques dans cette escalade de tensions entre l’Iran et l’Union européenne. Il suggère que les sanctions ont un impact négatif sur la population iranienne. Elles sont de plus perçues par le pays comme une ingérence étrangère dans ses affaires intérieures.

Il est essentiel de noter que cette situation complique davantage les efforts diplomatiques pour relancer l’accord nucléaire de 2015. L’accord, qui visait à limiter le programme nucléaire iranien en échange de la levée des sanctions internationales, est devenu de plus en plus fragile ces dernières années en raison du retrait unilatéral des Occidentaux.

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Géopolitique et DiplomatieHistoire

L’armée de l’air iranienne se modernise

L’armée de l’air iranienne se modernise et présente son aviation à l’occasion d’un défilé aérien ce 18 avril dans le ciel de Téhéran.

Selon le Commandant des Forces aériennes de la République islamique d’Iran, plus de 40 avions de chasse participeront à cet événement, qui marque la Journée nationale de l’armée en Iran. Cette démonstration de force est destinée à affirmer la puissance de la République islamique d’Iran sur la scène internationale.

armée de l'air iranienne en voie de modernisation
F-14 Tomcat de l’armée de l’air iranienne

Interrogé sur la signification de cette manifestation militaire, Morgan Lotz souligne la dimension symbolique de ce défilé aérien. Selon lui, cette démonstration de force militaire est destinée à montrer les capacités de défense de l’Iran. Elle est également un message à destination des adversaires de l’Iran, qui cherche à se faire respecter sur la scène internationale, notamment dans la région du Moyen-Orient, où les tensions géopolitiques sont fortes.

Toutefois, cette manifestation militaire doit être analysée dans un contexte plus large. Depuis plusieurs années, l’aviation iranienne a entrepris une modernisation de son matériel et de ses infrastructures. Cela lui permet de renforcer ses capacités militaires. Selon Morgan Lotz, ces investissements dans l’aviation militaire s’expliquent par le contexte régional instable.

En effet, celui-ci est marqué notamment par les guerres en Syrie et au Yémen. L’aviation russe est intervenue en soutien des Défenseurs du Sanctuaire qui luttaient contre Daech. En effet, les Iraniens maîtrisant le sol mais guère les airs. L’armée de l’air iranienne se modernise parce que le pays a conscience de son retard dans le domaine aérien. La défense iranienne doit être en mesure de se défendre face à d’éventuelles menaces extérieures.

L’armée de l’air iranienne se modernise et établit une dissuasion crédible

Pourtant, l’annonce de ce défilé aérien intervient également dans un contexte diplomatique tendu. Depuis la décision de Donald Trump de retirer les États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien, les relations entre les deux pays se sont nettement refroidies. Les sanctions économiques imposées par les États-Unis ont affectent l’économie iranienne et suscitent une certaine frustration au sein de la population iranienne qui ne croit plus en la parole des Occidentaux. La démonstration militaire du 18 avril peut s’interpréter comme une réponse à cette pression économique et diplomatique.

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Géopolitique et DiplomatieSociété

La politique de sanctions inefficace contre l’Iran

La politique de sanctions contre l’Iran s’avère inefficace et les États-Unis sont forcés de le reconnaître. Cependant, elles sont dramatiques pour la population iranienne qui se voit priver des besoins vitaux comme les médicaments.

Dans un article récemment publié par Responsible Statecraft, un magazine en ligne affilié au Quincy Institute à Washington, il est souligné que les sanctions imposées à l’Iran ne parviennent généralement pas à atteindre leurs objectifs déclarés. Au contraire, elles réussissent invariablement à causer d’énormes souffrances et pertes civiles.

politique sanctions Trump Iran
Le président américain Donald Trump n’a pas hésité à sanctionner le laboratoire iranien en charge de développer un vaccin contre la covid-19 lorsque l’Iran s’est vu interdire l’achat de vaccins durant la pandémie.

Cette affirmation vient en réponse aux récentes remarques de la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen. Celle-ci a admis que les sanctions en place contre l’Iran ne fonctionnent tout simplement pas, ou du moins, fonctionnent bien moins efficacement que prévu.

Selon Responsible Statecraft, cette situation met en évidence une problématique systémique liée à l’utilisation des sanctions comme moyen de pression économique et politique. Les sanctions sont souvent présentées comme une mesure non-violente pour atteindre des objectifs politiques. Cependant, elles ont des conséquences graves pour les populations civiles, entraînant des souffrances inutiles.

La politique de sanctions : inefficace de tout temps

Morgan Lotz, iranologue et juriste en droit international, a tenu à réagir à cet article en soulignant l’importance de repenser l’approche des sanctions et leur impact sur les populations civiles.

Selon lui, il est essentiel d’établir une distinction claire entre les institutions politiques et les populations qu’ils gouvernent. Les sanctions punitives ne font souvent qu’aggraver la situation humanitaire sans parvenir à atteindre leurs objectifs politiques.

Les exemples historiques sont nombreux pour illustrer cette réalité. Les sanctions économiques imposées à l’Irak dans les années 1990 ont eu des conséquences dévastatrices pour la population irakienne. Sans pour autant parvenir à déloger Saddam Hussein du pouvoir. De même, les sanctions contre la Corée du Nord n’ont pas réussi à modifier le comportement du régime de Pyongyang. Au contraire, elles ont plutôt contribué à l’aggravation de la situation humanitaire des citoyens nord-coréens.

Repenser les relations internationales

Il est temps de repenser l’efficacité des sanctions comme outil de politique étrangère. Plutôt que de punir aveuglément les populations civiles, des alternatives doivent être envisagées. Il est essentiel de promouvoir des approches diplomatiques et de dialogue pour résoudre les différends internationaux.

L’admission de Janet Yellen que les sanctions contre l’Iran ne fonctionnent pas de manière optimale est un signal fort qui devrait encourager une réflexion plus approfondie sur les politiques de sanctions. Il est nécessaire de revoir les objectifs et les effets de ces mesures. Et ainsi de rechercher des solutions plus constructives et respectueuses des populations.

En conclusion, les sanctions imposées à l’Iran sont pointées du doigt pour leur inefficacité à atteindre leurs objectifs politiques. Leur seule efficacité sont les souffrances considérables infligées aux populations civiles.

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Nature et Géographie

Rudbar, un village de montagne dans le Gilan

Située au cœur des montagnes du Gilan, la ville de Rudbar (رودبار) s’élève fièrement parmi les plus hautes localités de la province.

Rudbar village montagnes Gilan

Considérée comme la porte d’entrée de cette région montagneuse du nord de l’Iran, Rudbar (prononcer roudbar) offre un paysage à couper le souffle et de fascinantes richesses historiques, faisant d’elle une destination incontournable.

Rudbar, une ville authentique du Gilan

Rudbar village iranien Gilan

Son nom signifie en français « au bord de la rivière ». Il se réfère à la rivière nommée Sepid Roud qui s’écoule non loin de la ville. Bien que son climat soit variable tout au long de l’année, les hivers y sont cependant froid et rigoureux.

Rudbar est également appelé « Roudbar Zeitoun » en raison des oliveraies de la région. En effet, l’économie locale repose sur la culture des olives et la production de produits à base de ce fruit. En plus de son huile d’olive réputée, Rudbar doit également sa renommé à son artisanat du tapis.

Les premières traces de présence humaine dans la zone remontent à environ 3000 ans avant Jésus-Christ. C’est à Rudbar que fut notamment découvert le bol Marlik, un célèbre artefact archéologique datant du premier millénaire avant Jésus-Christ. Il s’agit également de l’un des plus anciens bols qui nous soit parvenu à ce jour.

Le roudbari s’avère le dialecte principal usité par les habitants de Rudbar, majoritairement des Mards. Une minorité de Talysh (تالشان) vit également dans cette région et parle le talysh et le gilaki.

Rudbar (Gilan, Iran)

Rudbar est véritable joyau de la province du Gilan qui saura captiver les visiteurs par son charme authentique et son hospitalité chaleureuse. D’autres lieux de la région captiveront le visiteur en quête d’évasion, notamment le lac Ovan situé plus au sud.

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Art et LittératureBibliotheca iranica

L’Âme poétique persane de Daryush Shayegan

L’Âme poétique persane, écrit par Daryush Shayegan, est un livre incontournable pour comprendre l’amour et la vénération des Iraniens envers leurs poètes. Chaque aspect de leur vie quotidienne rencontre un écho dans les vers éternels de poèmes persans.

Daryush Shayegan, philosophe iranien renommé, nous offre un éclairage précieux sur cette relation intime entre les Iraniens et leurs poètes, à travers son livre captivant L’âme poétique persane, publié chez Albin Michel.

L’âme poétique des Iraniens

Pour comprendre cette fascination presque amoureuse qui unit les Iraniens à leurs poètes, il est essentiel de plonger dans l’histoire et les traditions de ce pays riche en littérature et en poésie.

La renommée des grands poètes iraniens tels que Rumi, Hafez et Ferdowsi dépasse les frontières de l’Iran et inspirent encore aujourd’hui les gens de lettres du monde entier. Mais pour les Iraniens eux-mêmes, ces poètes ne sont pas seulement des figures historiques. Ils sont des guides spirituels et des sources inépuisables de sagesse.

Daryush Shayegan L'Âme poétique persane

La raison de cet attachement profond à la poésie réside selon Daryush Shayegan dans son expression unique des émotions, des aspirations et des vérités universelles d’une manière subtile et métaphorique. Les poètes iraniens sont capables de capter la complexité de l’âme humaine. Mais également de dépeindre la beauté du monde avec une grâce sans égale. Leurs vers résonnent dans le cœur des Iraniens parce qu’ils éclairent leurs questionnements existentiels.

L’influence des poètes se fait ressentir dans tous les aspects de la vie en Iran. Leurs poèmes sont souvent récités lors de rassemblements familiaux, de mariages, de funérailles et d’autres célébrations. Ils embellissent les murs des maisons, des mosquées et des jardins, insufflant une atmosphère de beauté et de sérénité. La poésie iranienne est avant tout mystique.

Daryush Shayegan, Iranien à l’âme poétique

Daryush Shayegan (1935-2018) fut un philosophe et indianiste iranien. Il obtint un doctorat en philosophie à la Sorbonne sous la tutelle d’Henry Corbin. Après avoir obtenu son diplôme, Shayegan enseigna le sanskrit, les études indiennes et la philosophie comparée à l’université de Téhéran. Par la suite, il a également occupé le poste de directeur du Centre iranien pour l’étude des civilisations.

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Nature et Géographie

Les merveilles d’Aras, dans le nord-ouest de l’Iran

La zone franche d’Aras se niche au nord-ouest de l’Iran, à la croisée des frontières de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan et de la République autonome de Nakhchiván. Cette ville regorge de trésors touristiques, tant naturels qu’historiques, qui en font une destination incontournable.

église chrétienne Aras Iran

De la majestueuse cathédrale arménienne de San Stepanous à l’atmosphère chargée d’histoire de la chapelle de Chupan, en passant par la splendide cascade d’Asiab, mais aussi une collection de ponts anciens, la zone franche d’Aras émerveille les visiteurs par sa diversité culturelle et naturelle.

Aras, frontalière de l’Arménie et l’Azerbaïdjan au nord-ouest de l’Iran

La rivière Aras prend sa naissance dans les montagnes de Bingol, dans la région d’Anatolie en Turquie. Lorsqu’elle rejoint la rivière Arpa, elle forme la frontière commune entre l’Iran, le Nakhitchevan, l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Son cours l’amène finalement à travers la province d’Ardebil, où elle se jette dans la rivière Koura, à l’extrémité nord de l’Azerbaïdjan. Cette rivière majestueuse s’étend sur 1072 kilomètres.

région d'Aras nord-ouest Iran

Le traité de Turkmenchay de 1828 désigna la rivière Aras comme frontière entre l’Iran et l’Empire russe. Ainsi, toutes les zones au nord de la rivière furent séparées de l’Iran et rattachées au territoire russe.

rivière Aras Iran Arménie

Par la suite, l’Iran et l’Union soviétique construisirent un barrage dans la région de Poldasht. Ce premier barrage est célèbre sous le nom de barrage d’Aras. Un autre barrage, le barrage de Khodafarin, fut construit conjointement avec l’Azerbaïdjan sur la rivière Aras. Plus récemment, le barrage de Qizqaleh Si fut érigé en coopération avec l’Azerbaïdjan sur la même rivière.

Il existe au total cinq ponts qui permettent de franchir la rivière Aras : le pont de fer de Jolfa, le pont Shoseh Jolfa, le pont Poldasht, ainsi que les ponts Khoda Afarin à la frontière azerbaïdjanaise et enfin un pont à Norduz, près de la frontière arménienne.

Une destination touristique incontournable

Les rives pittoresques de la rivière Aras offrent un spectacle apaisant. Les nombreux bazars et complexes commerciaux de la région ajoutent une touche dynamique à son attrait touristique. Cette combinaison unique de sites historiques, de paysages naturels préservés et de possibilités de shopping attirent les voyageurs en quête d’expériences authentiques.

Cette région frontalière, véritable carrefour de cultures et de traditions, se révèle être une destination touristique incontournable. Entre histoire, nature et artisanat local, la zone franche d’Aras offre des découvertes inattendues. Elle se révèle une invitation à l’émerveillement et à l’évasion pour tous les voyageurs en quête d’authenticité.

église chrétienne arménienne Iran

L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) compte la Zone économique et de libre-échange d’Aras parmi ses membres depuis septembre 2019.

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Art et LittératureArtisanatHistoire

Le dôme de Soltanieh à Zandjan

Considéré comme un chef-d’œuvre de l’architecture islamique, le dôme de Soltanieh est un magnifique édifice en brique turquoise se trouvant dans la ville de Zandjan. Il est reconnu comme le plus ancien dôme à double coque au monde.

dôme de Soltanieh à Zandjan

Soltanieh, une ville historique de la province de Tabriz

Soltanieh, ou Sultaniya, (سلطانيه) est une ville située dans le nord-ouest de l’Iran, entre Tabriz et Téhéran. Arghoun, l’ilkhan de Perse, la fonde à la fin du XIIIème siècle. Son fils Oldjaïtou l’élève au statut de capitale en 1304. Cependant, après son décès, la ville perdra de son importance et son statut de capitale.

dôme de Soltanieh (Zandjan)

En 1624, le marchand russe Fédot Afanassiévitch Kotov décrit la ville et son monument dans son ouvrage intitulé Itinéraire de Moscou au royaume de Perse. Soltaniyeh est également la ville natale d’Oulough Beg, le célèbre prince-astronome de Samarcande et petit-fils de Tamerlan, qui y naquit en 1394.

Le dôme de Soltanieh, chef-d’œuvre architecturale de Zandjan

Le principal vestige de Sultanieh est le mausolée de l’Il-Khan Oldjaïtou, connu sous le nom de « Dôme de Soltaniyeh ». Cette structure, construite entre 1302 et 1312, abrite l’un des plus anciens dômes à double coque du monde. Il pèse près de 200 tonnes et s’élève à 49 mètres de sa base.

Son importance dans le monde musulman peut être comparée à celle de la coupole de Brunelleschi à Florence dans l’architecture chrétienne.

architecture islamique dôme de Soltanieh Zandjan

Le dôme de Soltaniyeh a ouvert la voie à des constructions en coupole plus audacieuses, comme le mausolée de Khoja Ahmed Yasavi et le Taj Mahal. Bien que la majeure partie de la décoration extérieure soit perdue, l’intérieur conserve de magnifiques mosaïques, faïences et peintures murales.

À l’origine, ce mausolée fut conçu pour abriter les tombeaux des Imams Ali et Hossein, respectivement inhumés à Nadjaf et Karbala. Oldjaïtou voulait ainsi démontrer sa puissance après sa conversion à l’Islam. Cependant, face à l’opposition des religieux, il abandonna ce projet et fit de ce monument son propre mausolée.

En 2005, l’UNESCO inscrit Soltaniyeh comme un site appartenant au Patrimoine mondial.

dôme de Soltanieh (Zandjan, Iran)

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Nature et Géographie

Le lac Ovan à Alamut

Le lac Ovan (دریاچه اوان) est un charmant lac alpin situé dans la région d’Alamut. Aussi dénommé lac Evan, celui-ci se trouve le long de la chaîne montagneuse de l’Arborz, dans la province de Qazvin, au nord de l’Iran.

lac Ovan Alamut

Alimenté uniquement par un ruisseau du même nom, descendant des montagnes du nord, le lac Ovan dispose d’un cadre naturel enchanteur.

En raison de ses attraits et de son potentiel naturel, le lac Ovan s’avère l’une des destinations touristiques les plus prisées de la province de Qazvin. Tout au long de l’année, il accueille de nombreux visiteurs en provenance de tout le pays et du monde entier. Les touristes viennent ici pour admirer la beauté pittoresque du lac et profiter de la nature environnante.

Le lac Ovan d’Alamut, un lieu chargé d’histoire

lac Evan Alamut

Autrefois perchée à une altitude de 2 100 mètres, au-dessus du village actuel de Gâzor Khân, la forteresse d’Alamut fut érigée vers 840. Aujourd’hui, le site archéologique se trouve en ruines, principalement en raison du séisme de 2004. On dénombre 23 autres forteresses datant de la même époque, toutes en état de délabrement dans la région.

Le terme Alamut (الموت) s’interprète comme « nid de l’aigle » ou « leçon de l’aigle » dans le dialecte local. En persan, le site archéologique est communément désigné par l’expression « forteresse d’Alamut ».

La popularité du lac Ovan a également eu des retombées économiques positives pour les habitants de la région. En effet, l’afflux de touristes et de voyageurs a stimulé l’économie locale de différentes manières. Les habitants ont ainsi pu bénéficier de retombées financières grâce à l’hébergement, à la restauration et à d’autres services touristiques.

lac Ovan Alamut (Iran)

Le lac Ovan est donc bien plus qu’un simple décor naturel. Devenu un moteur économique pour la région de Qazvin, il contribue à améliorer la vie des habitants et à stimuler le développement local. Sa popularité croissante témoigne de l’intérêt que les visiteurs portent à cette merveille naturelle. Il est ainsi un lieu emblématique et incontournable dans le paysage touristique iranien.

lac Alamut

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HistoireNature et Géographie

Les bas-reliefs sassanides de Taq-é Bostan

Taq-é Bostan est un site historique incontournable témoignant de la splendeur architecturale des Sassanides. Datant des IVème et Vème siècles, ce site remarquable se situe dans la région de Kermanshah. Il comprend deux grottes sculptées, un bas-relief et une source naturelle.

Taq-é Bostan époque des Sassanides

Taq-é Bostan, l’un des nombreux héritages sassanides en Iran

Tâq-é Bostân (تاق بستان) signifie en persan « arche du jardin ». En effet, tâq se traduit par « voûte » ou « arche » et bostân par « jardin ». Niché au pied d’une montagne dans la région de Kermanshah, dans la chaîne du Zagros, son nom provient d’une légende kurde fort célèbre issue du poème de Nizami mettant en scène l’histoire d’amour tragique entre Khosro et Shirin. D’après la légende, les grottes furent sculptées par Farhad, l’amant éperdu de la belle Shirin.

Taq-é Bostan Kermanshah Kurdes

Le site de Taq-é Bostan, marqué par la coexistence d’une source naturelle et d’une montagne, semble avoir toujours revêtu une importance religieuse. Des découvertes archéologiques révélèrent des cimetières préhistoriques sur une colline avoisinante, ainsi que des vestiges parthes sur le sommet de la colline.

Taq-é Bostan vestiges sassanides

La première représentation sculptée s’avère un bas-relief conventionnel d’investiture. Il remonte au règne d’Ardachir II (379-383). Sous son successeur Shapour III (383-388), l’architecture du site s’enrichit avec la construction d’une petite grotte. Cependant, l’œuvre majeure, la grotte principale, date de la fin de la période sassanide, sous le règne de Khosro II (590-628). Il demeure cependant possible que Péroz Ier (459-484) soit le personnage représenté.

Après la domination arabe, les bas-reliefs royaux en Iran ne furent plus réalisés. Cette pratique renaîtra durant l’époque des Qadjars, qui cherchaient à perpétuer les traditions des anciennes dynasties iraniennes. Ainsi, en 1822, un gouverneur local fit graver un bas-relief le représentant à l’intérieur de la grotte principale.

Une restauration de l’entrée de la grotte principale est entreprise au cours du XXème siècle. Le site fut également aménagé avec l’ajout d’un bassin décoratif et d’un jardin mettant en valeur des chapiteaux sassanides provenant de Behistoun.

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