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Le jardin de grenades dans le village de Marin

Le village de Marin (مارین), localisé dans la province de Kouhkilouyeh et Boyer Ahmad (استان کهگیلویه و بویراحمد), est notamment connu pour son important jardin de grenades en Iran.

jardin de grenades Marin (Iran)

Ce fruit, particulièrement nutritif en raison de ses propriétés antioxydantes et purificatrices du sang, avait une forte valeur symbolique dans de nombreuses cultures anciennes, représentant notamment la fertilité et la santé.

Marin et son jardin de grenades

village de Marin (Iran)

Marin se situe à 36 kilomètres au nord de la ville de Gachsaran (گچساران) et 198 kilomètres au sud-est de Yasoudj (یاسوج). Il est bordé par Koh Dali Gandj (کوه دلی گنج) au nord, par la montagne Khami (خامی) à l’est et par la montagne Dil (دیل) au sud-ouest.

jardin de grenade village Marin

Se situant à une altitude de 1080 mètres au-dessus du niveau de la mer, son climat est agréable au printemps et à l’automne, relativement chaud en été, et froid et sec en hiver. La rivière Shah Bahram (شاه بهرام) traverse le nord-est du village, également connu sous le nom de Masouleh du Sud (ماسوله جنوب).

jardin culture grenades Marin Iran

Marin est réputé être l’un des villages historiques de l’Iran. La route royale reliant Suse à Persépolis et Bishapour traversait 7 kilomètres de ce village durant la période achéménide. La présence du Souq al-Djayshi (سوق‌ الجیشی) dans le village de Marin, pendant les périodes achéménide, parthe et sassanide, engendra la construction de nombreux châteaux monastiques dans sa zone d’influence.

grenades de Marin

Encore aujourd’hui, le jardin de grenades de Marin fait sa réputation et contribue à son économie agricole.

La grenade, un patrimoine iranien

jardin de grenades de Marin en Iran

La grenade fut l’un des premiers fruits à être cultivé par l’Homme. Elle le fut déjà il y a 5000 ans dans les régions actuelles de l’Iran et de l’Irak. Les origines de la culture de la grenade remontent aux vergers de Yazd, dans le centre de l’Iran.

Sa culture s’étendait de l’Inde à l’est à l’Égypte à l’ouest, et jusqu’à l’actuelle Turquie au nord. Une plante apparentée se trouve également sur l’île de Socotra, au sud-est du Yémen, une région abritant une biodiversité unique.

La grenade, un fruit symbolique

culture arboricole fruitière grenade à Marin (Iran)

Ce fruit s’associe à une symbolique qui perdure encore aujourd’hui. Les Iraniens de l’Antiquité considéraient que ses graines symbolisaient la fertilité et le cycle de la renaissance. Les Grecs et les Égyptiens de l’époque partageaient d’ailleurs cette croyance, en témoignent les vases en forme de grenade découverts dans le tombeau de Toutânkhamon.

En Mésopotamie, les Akkadiens associaient également les arilles rouge cramoisi de ce fruit à des symboles de fécondité. Ils l’offraient aux statues d’Ishtar, la déesse de l’amour, de la reproduction et de la fertilité. Les Babyloniens vénéraient aussi la grenade. Il s’avère fort probable que l’arbre fruitier à fleurs occupait une place importante dans les jardins suspendus de Babylone, parmi les Sept Merveilles du monde antique des Grecs.

La grenade dans l’Imaginaire iranien

culture de la grenade en Iran

La réputation moderne de la grenade en tant que superaliment anti-âge ne semble pas être infondée. En effet, ce fruit était aussi associé à la vie éternelle. Selon la légende, le roi iranien Xerxès Ier (Vème siècle avant Jésus-Christ) aurait dirigé une armée de guerriers brandissant des lances surmontées de grenades en argent et en or au lieu de pointes acérées, symbolisant ainsi la force et l’immortalité face aux Grecs.

grenade iranienne

Dans la tradition islamique, le Coran évoque la grenade comme l’un des fruits du Paradis. Cependant, les juristes musulmans débattent depuis longtemps pour déterminer s’il s’agit de descriptions symboliques ou littérales. En Iran, pays considéré comme le berceau de la grenade, une croyance ancrée dans le mysticisme islamique affirme que sa consommation apporte des bénédictions spirituelles ainsi que des bienfaits pour la santé.

En novembre, une fête annuelle appelée Djashn Anar célèbre à travers tout le pays en l’honneur de ce fruit. Cette célébration témoigne d’une fascination religieuse et culturelle séculaire pour la grenade.

jus de grenade artisanat gastronomie Iran

Selon un proverbe attribué au VIIIème Imâm Reza, manger des grenades aurait un effet embellissant. Par la suite, le poète Ferdowsi, célèbre auteur du Shah Nameh, associa également la grenade à la beauté. Il décrivit ainsi la princesse légendaire Roudabeh :

« Sa bouche ressemble à une fleur de grenade. […] Ses cils tirent leur noirceur de l’aile du corbeau. […] Si vous cherchez une lune brillante, c’est son visage. »

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Nature et Géographie

La beauté du Mazandaran, région du nord de l’Iran

La province de Mazandaran (مازندران), au nord de l’Iran, est une région riche en histoire et en merveilles naturelles. Cette province, honorée par sa beauté et sa nature préservée, offre un véritable spectacle à ceux qui s’y aventurent.

Mazandaran nord de l'Iran

Que ce soit sa mer généreuse, son majestueux mont Damāvand, ses forêts luxuriantes, ses vastes plaines ou encore son climat pur et ses rivières cristallines, chaque coin de cette région regorge de couleurs et de paysages à couper le souffle.

des éleveurs dans le Mazandaran (Iran)

En vous aventurant dans les terres, vous découvrirez certainement le mont Damāvand, une montagne emblématique qui domine la région. Avec une altitude de 5 610 mètres, elle est non seulement la plus haute montagne d’Iran, mais aussi l’une des plus hautes d’Asie occidentale.

montagne Mazandaran

Son sommet enneigé offre un panorama spectaculaire et constitue un véritable défi pour les alpinistes chevronnés.

La beauté du Mazandaran, une région située au nord de l’Iran

Les forêts verdoyantes de Mâzandarân sont une autre merveille à ne pas manquer. Couvrant une grande partie de la province, ces forêts abritent une biodiversité incroyable et offrent de nombreuses opportunités de randonnée et de promenades en pleine nature.

plaines du Mazandaran

Les vastes plaines de Mazandaran, quant à elles, sont un spectacle à part entière. Avec leur herbe verte et leurs paysages à perte de vue, elles offrent une sensation de liberté et de tranquillité.

Enfin, le climat pur et les rivières aux eaux claires de Mâzandarân achèvent de faire de cette province une destination incontournable.

un village dans le Mazandaran nord de l'Iran

La province de Mâzandarân, avec ses trésors naturels et son héritage historique, invite tous les voyageurs. Autant ceux en quête d’aventure que ceux appréciant les découvertes. Plongez dans la splendeur de ses paysages, découvrez sa culture riche et laissez-vous enivrer par le charme de cette région exceptionnelle.

côte du Mazandaran mer Caspienne

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Histoire

Kandovan parmi les meilleurs villages touristiques mondiaux

Le village de Kandovan figure désormais comme l’un des meilleurs villages touristiques mondiaux de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT).

Cette annonce a été faite lors de la cérémonie de proclamation des meilleurs villages touristiques. Celle-ci s’est déroulée à Samarcande, en Ouzbékistan, en marge de la vingt-cinquième assemblée générale de l’OMT et des neuvième et vingtième conseils exécutifs de cette organisation.

Kandovan, l’un des meilleurs villages touristiques d’Iran

Ce village troglodytique est célèbre pour ses habitations creusées dans la roche d’ignimbrite, un matériau volcanique fin facile à travailler. Il se situe dans la province d’Azerbaïdjan oriental, dans le nord-ouest de l’Iran.

Les maisons furent taillées dans la roche il y a plusieurs centaines d’années. Elles sont encore habitées aujourd’hui. Certaines de ces habitations troglodytes datent pour certaines de 3000 ans. La roche permettant une isolation thermique naturelle, les maisons troglodytes de Kandovan sont fraîches en été et chaudes en hiver, assurant un grand confort à leurs occupants.

Le village de Kandovan, en Iran, figure parmi les meilleurs villages touristiques.

En plus des habitations, l’eau minérale de Kandovan est également célèbre dans la région pour ses propriétés curatives, agissant comme un remède aux maladies rénales. Les visiteurs de Tabriz ou d’ailleurs viennent donc souvent se procurer plusieurs bidons de cette eau guérisseuse.

L’Iran, un pays touristique méconnu

Plus de 200 villages de différents pays ont participé à cette compétition, et huit villages iraniens ont été présentés pour concourir. Outre Kandovan, les villages de Bisheh dans le Lorestan, Miamand dans le Kerman, Sohili dans le Qeshm, Palangan dans le Kurdistan, Ghasemabad dans le Gilan, Kendalous dans le Mazandaran et Abiyaneh dans l’Isfahan ont également été proposés par la Vice-présidence du Tourisme. Kandovan fut le seul village iranien sélectionné pour figurer sur la liste des villages mondiaux.

Cette initiative de sélection des meilleurs villages touristiques est une nouvelle initiative de l’OMT depuis 2021. L’objectif est d’utiliser le tourisme comme moteur de développement et de bien-être en milieu rural. L’OMT a établi neuf indicateurs pour sélectionner les villages mondiaux. Ces derniers comprennent la préservation et la promotion des ressources culturelles, la viabilité économique, environnementale et sociale, le potentiel touristique, le développement de la chaîne de valeur, la gouvernance, la priorisation du tourisme et les questions de santé et de sécurité. Kandovan a réussi à obtenir un score satisfaisant dans ces domaines.

Jusqu’à présent, 76 villages provenant de 40 pays différents sont désignés comme les meilleurs villages touristiques. La sélection de Kandovan en tant que village mondial est une reconnaissance du potentiel touristique de cette région. Elle offre également une opportunité de développement pour le tourisme rural en Iran. Cette distinction permettra de mettre en avant les attraits touristiques du village et contribuera au développement économique de la région.

Enfin, le village pourra également partager ses expériences et bénéficier de la visibilité internationale offerte par l’OMT. C’est une étape prometteuse pour le tourisme rural en Iran. Et de plus une opportunité de renforcer le positionnement du pays en tant que destination touristique.

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France-IranHistoire

Octobre 1963 : visite officielle du général de Gaulle en Iran

Du 16 au 20 octobre 1963, le général de Gaulle entreprend une visite officielle historique et remarquée en Iran. Cette visite d’État fut le tout premier et unique voyage officiel d’un président français dans ce pays.

général de Gaulle voyage officiel Iran octobre 1963 carrosse Mohammad Reza Pahlavi

L’Iran est à l’époque dirigée par Mohammed-Reza Shah Pahlavi depuis 1941, avec une politique internationale tournée vers l’Occident. Aude Vassallo souligne d’ailleurs à propos de la monarchie iranienne :

« des oppositions nombreuses et parfois violentes ainsi que le faible niveau de vie de la population fragilisent un régime instable qui, malgré les apparences, se révèle être autoritaire. »

Charles de gaulle – paroles publiques – Voyage à Téhéran (2ème jour) (ina.fr)

En effectuant une visite d’État en Iran, le général de Gaulle cherche avant tout à mettre en pratique sa politique de coopération volontariste avec un important pays du Tiers-Monde dans le cadre de la politique de grandeur visant à positionner la France sur la scène internationale.

Journal télévisé français diffusé le 18 octobre 1963

Cette visite témoigne de l’importance accordée par de Gaulle au renforcement des liens diplomatiques et à la coopération entre la France et l’Iran, dans le contexte de sa vision ambitieuse de la politique étrangère française.

Le programme de la visite officielle du général de Gaulle en Iran en 1963

Le 16 octobre 1963, le général de Gaulle arrive à l’aéroport de Mehrabad en Iran, où l’accueillent l’empereur et l’impératrice. À Téhéran, il est accueilli par le maire qui lui remet les clés de la ville.

Le 17 octobre, le Général visite le musée archéologique du Sénat, prononce un discours au Parlement, explore les bijoux de la Couronne à la Banque centrale, se rend à l’Institut franco-iranien et rencontre le cercle des amitiés françaises.

Le 18, il se rend à Chiraz où il visite une usine pétrochimique, puis se rend à Persépolis. Ensuite, il voyage à Ispahan où il visite l’école des sœurs.

Le 19, le général de Gaulle visite les mosquées d’Ispahan puis retourne à Téhéran. Il tient une réunion avec le Shah, visite l’Institut Pasteur et reçoit la colonie française ainsi que le corps diplomatique.

Journal télévisé français diffusé le 20 octobre 1963

Le reportage diffusé lors du journal télévisé évoque la dernière matinée du voyage, le 20 octobre, au cours de laquelle le Général, après avoir posé la première pierre du lycée franco-iranien Razi à Téhéran, visite l’Académie militaire. C’est là qu’il exprime ses sincères hommages au Shah Pahlavi et à l’armée iranienne.

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Géopolitique et DiplomatieHistoireSociété

Ce qu’il faut savoir sur le Hezbollah au Liban

Le Hezbollah au Liban, mouvement de résistance et d’émancipation libanais chiite fondé le 16 février 1985, est souvent l’objet d’accusations mensongères. Ces accusations proviennent généralement de sources non vérifiées ayant pour but de discréditer et ternir sa réputation.

Cet article revient sur des aspects méconnus, voire ignorés, du Hezbollah au Liban.

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La chanson est interprétée par la chanteuse libanaise chrétienne Julia Boutros.

Le livre Comprendre les Gardiens de la Révolution islamique propose une étude approfondie sur le Hezbollah. À travers une recherche minutieuse et des sources variées, l’auteur offre ainsi une perspective claire et éclairante sur le fonctionnement et l’interaction de ce mouvement au Moyen-Orient, permettant aux lecteurs de mieux comprendre son rôle dans la région.

Mouvement de résistance qui lutta contre Daech, organisation venant au secours des défavorisés du Liban, découvrez ce qu’il faut savoir sur le Hezbollah.

Le Hezbollah face aux accusations de terrorisme

L’une des accusations les plus fréquentes est celle de terrorisme. En tant qu’acteur politique et militaire, le Hezbollah joue un rôle important dans la résistance contre Israël. Il est considéré comme un groupe de résistance par de nombreux peuples de la région.

Il est souvent affirmé à tort qu’il fut fondé secrètement en 1982. En réalité, cette date a été inventée par les Américains et les Français afin de lui rejeter la responsabilité de l’attaque du Drakkar survenue le 23 octobre 1983. Par la suite, d’autres actions ont également été faussement attribuées au Hezbollah, telles que les prises d’otage de Jean-Paul Kauffmann et Michel Seurat en 1985, de quatre diplomates soviétiques la même année, ainsi que l’enlèvement et l’exécution du colonel américain William R. Higgins en février 1988. Ces allégations ont été systématiquement démenties par Hassan Nasrallah, le secrétaire général du mouvement.

Le Hezbollah au Liban

Il est important de souligner que le Hezbollah n’est pas une organisation terroriste qui attaque injustement tout le monde, comme cela est souvent présenté dans les médias occidentaux. Il est en réalité une organisation complexe, avec une branche militaire qui n’hésite pas à riposter de manière conventionnelle lorsque cela s’avère nécessaire.

Les accusations de terrorisme portées à l’encontre du Hezbollah sont honteuses. En effet, le mouvement chiite et l’Iran luttent contre le terrorisme. Il convient de rappeler qu’il a déployé environ 8000 combattants sur le terrain pour lutter contre Daech. Cette intervention a entraîné des pertes importantes pour le Hezbollah, avec environ 2000 morts et 4000 blessés.

Le Hezbollah, protecteur du Liban

Les actions menées contre le Hezbollah et le Liban sont souvent ignorées. Par exemple, le 8 mars 1985, la CIA a organisé un attentat dans les quartiers chiites de Beyrouth en faisant exploser une voiture, entraînant la mort de près de 300 personnes, majoritairement des civils. Dans son livre intitulé CIA : Guerres secrètes 1981-1987, le journaliste américain Bob Woodward mentionne que cet attentat fut ordonné par William Casey, alors directeur de la CIA. Il fut de plus financé par les services secrets saoudiens pour un montant de trois millions de dollars et organisé sur le terrain par un ancien membre du commando britannique des SAS.[1]

Autre exemple, le 7 novembre 1983, lorsqu’un véhicule militaire français contenant cinq quintaux d’explosif est retrouvé devant l’ambassade d’Iran à Beyrouth en réponse à l’attentat dit « du Drakkar ». Cette opération, appelée Santé, était classée « homo » pour homicide. Cela démontre bien la volonté de la France de prendre des vies, qui plus est par le biais d’opérations terroristes qu’elle prétend pourtant combattre…

Antoine Buzat note à ce sujet :

« L’opération Santé consiste à organiser un attentat à la voiture piégée au moyen d’un véhicule militaire léger, maquillé en un véhicule sanitaire avec l’emblème de la Croix Rouge, devant l’ambassade d’Iran à Beyrouth, dans la nuit du 6 au 7 novembre 1983. […] La police libanaise mène l’enquête et conclut que ce véhicule a été volé à un détachement militaire français à Beyrouth mais le plus surprenant est que les militaires français n’aient déclaré qu’aucun vol n’avait été commis. »

Antoine Buzat, Les implications de la France pendant la guerre Iran-Irak, L’Harmattan, 2021, p. 143.

Pierre Razoux complète :

« L’attentat est attribué au mouvement Djihad islamique et à la milice chiite Hezbollah dont la CIA et la DGSE savent qu’ils sont inféodés à Téhéran. Il ne fait aucun doute pour ces deux agences de renseignement que cet attentat a été commandité par l’Iran. […] Quelques jours plus tard, une Jeep militaire française bourrée de 500 kilogrammes d’explosif est découverte garée devant le mur d’enceinte de l’ambassade d’Iran, à Beyrouth. Elle est désamorcée avant d’avoir pu exploser. Cette opération d’intimidation, validée par François Mitterrand, a échoué par manque de professionnalisme de l’expert chargé de faire exploser la charge. Sous l’effet du stress, celui-ci a tout simplement oublier de vérifier qu’il avait bien enclenché le retardateur ! »

Pierre Razoux, La guerre Iran-Irak 1980-1988, Tempus, 2017, p. 418.

Le contexte de la guerre Iran-Irak

Pendant ce conflit, les puissances occidentales ont été alliées de l’Irak, qui était l’agresseur, et lui ont fourni des armes. Il est important de rappeler que certaines de ces puissances ont également fourni des armes à l’Iran. Les États-Unis sont notamment impliqués dans l’affaire Iran-Contra et la France dans l’affaire Luchaire. Ces livraisons d’armes à l’Irak incluaient des armes interdites, telles que les gaz de combat, que Saddam Hussein n’a pas hésité à utiliser contre les militaires et les civils iraniens en toute impunité.

Il est également nécessaire de mentionner une affaire qui est passée sous silence en France : celle du sang contaminé. Les stocks de sang, rendus inutilisables en France en raison des révélations de cette affaire, ont été exportés dans une dizaine de pays par le Premier ministre français Laurent Fabius via l’Institut Mérieux. Notamment l’Iran, l’Irak, l’Arabie saoudite, la Grèce, l’Argentine, l’Italie et l’Allemagne.

Sur les 976 patients iraniens atteints d’hémophilie qui ont reçu une transfusion sanguine, 193 ont contracté le VIH. C’est ainsi qu’est apparu le sida en Iran. Jusqu’à présent, aucune victime iranienne n’a été indemnisée, contrairement à celles d’autres pays.[2] Pour une histoire détaillée de cette affaire, le lecteur pourra lire l’article de Mark Hunter intitulé Blood Money (« Le prix du sang ») paru dans le magazine Discoverle 1er août 1993.

Le Hezbollah est un acteur politique légitime au Liban

Enfin, il est fréquemment affirmé que le Hezbollah est une simple marionnette de l’Iran et qu’il exécute aveuglément ses ordres. Cette accusation vise à discréditer l’indépendance et l’autonomie stratégique du Hezbollah. Bien qu’il entretienne des liens étroits avec l’Iran et reçoive un soutien de ce pays, il est profondément enraciné dans la société libanaise. Il prend ses propres décisions politiques et militaires sans influence iranienne.

À partir de 1992, le Hezbollah a connu des changements importants en passant d’une organisation révolutionnaire à un parti politique ancré dans la vie politique et institutionnelle du Liban. Sous les encouragements du Guide de la Révolution Ali Khamenei, le mouvement libanais a décidé de participer aux élections législatives en 1992, remportant ainsi douze sièges. Cette période marque le début de la « libanisation » du Hezbollah et de son ouverture au dialogue avec les autres communautés religieuses, notamment les chrétiens.

Les Bataillons de résistance libanaises (Sorâyâ al-mouqâvama al-Lebanâniya) ont d’ailleurs été créés en novembre 1997. Cette formation est multiconfessionnelle et regroupe des sunnites, des chrétiens, ainsi que des druzes qui souhaitent lutter contre Israël. Ces bataillons sont formés et commandés par le Hezbollah et certaines unités se déploient en Syrie à partir de 2012.

Joost Hiltermann et April Longley Alley décrivent les raisons de son succès :

« Il s’est nourri de la myriade de ressentiments de la population chiite libanaise : leur sous-représentation dans le système politique libanais, la présence de militants palestiniens (qui ont utilisé le Sud-Liban comme rampe de lancement pour des attaques sur le sol israélien) et la réponse aveugle d’Israël, dont ils ont été parmi les principales victimes. »

Joost Hiltermann et April Longley Alley, The Houthis Are Not Hezbollah (« Les Houthis ne sont pas le Hezbollah »), Foreign Policy, 27 février 2017 (https://foreignpolicy.com/2017/02/27/the-houthis-are-not-hezbollah/).

Un acteur social et humanitaire méconnu

Cependant, l’une des missions méconnues du Hezbollah en Occident est son engagement dans des initiatives sociales et humanitaires, en particulier dans le sud du Liban. En effet, il se veut un mouvement venant en aide aux défavorisés, notamment la communauté chiite, traditionnellement l’une des plus marginalisées au Liban.

Cette volonté de charité fut instaurée par les fondateurs du mouvement, Mousa Sadr, Sheykh Ragheb Harb et Mohammad Hussein Fazlallah. Il s’agissait de répondre aux besoins croissants des réfugiés du sud du pays qui faisaient face à une invasion israélienne.

The New Humanitarian[3] note à propos du Hezbollâh :

« Le groupe gère actuellement au moins quatre hôpitaux, 12 cliniques, 12 écoles et deux centres agricoles qui fournissent aux agriculteurs une assistance technique et une formation. Il dispose également d’un département de l’environnement et d’un vaste programme d’assistance sociale. Les soins médicaux sont également moins chers que dans la plupart des hôpitaux privés du pays et gratuits pour les membres du Hezbollah. »

The many hands and faces of Hezbollah (« Les nombreuses mains et visages du Hezbollâh »), The New Humanitarian, 29 mars 2006 (https://www.thenewhumanitarian.org/report/26242/lebanon-many-hands-and-faces-hezbollah)

En septembre et octobre 2021, le Hezbollah facilite l’importation de pétrole à travers plusieurs pétroliers iraniens et en assure la distribution à la population libanaise, sans distinction de religion. Cette initiative visait à répondre à la grave pénurie de carburant qui plongeait le Liban dans une crise économique et politique.


[1] Bob Woodward (trad. de l’anglais par Jérôme Verdier), CIA : Guerres secrètes 1981-1987 (Veil: the secret wars of the CIA 1981-1987), Stock, 1987, p. 464-466.

[2]شاکیان پرونده بیماران هموفیلی همچنان در انتظار عدالت (« Les plaignants de l’affaire des patients atteints d’hémophilie attendent toujours que justice soit rendue »), BBC Fârsi, 15 août 2011 (https://www.bbc.com/persian/iran/2011/08/110816_l21_blood_health).

[3] L’IRIN (Integrated Regional Information Netwoks), renommé en mars 2019 The New Humanitarian est « une organisation de presse indépendante à but non lucratif fondée par les Nations Unies en 1995 » souhaitant couvrir de manière neutre les zones de crises et de catastrophes « alors que la désinformation numérique se mondialise et que les médias grand public se retirent de nombreuses zones de crise internationales […] ». (https://www.thenewhumanitarian.org/content/about-us).

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Nature et Géographie

La zone naturelle de Bahram Gour dans le Fars

La zone naturelle protégée de Bahram Gour se situe à la frontière des provinces iraniennes du Fars, de Kerman et de Yazd, à environ 300 kilomètres à l’est de Chiraz.

Bahram-é Gour (Iran)

Créée en 1972, cette zone protégée s’étend sur une superficie de 408 017 hectares avec un point culminant à 2787 mètres d’altitude. Son climat se caractérise par des températures chaudes et sèches, avec des précipitations annuelles d’environ 200 millimètres.

zone naturelle protégée de Bahram Gour

Cette région comprend des déserts, des plaines et des montagnes, offrant ainsi un habitat à une grande diversité d’espèces animales.

L’habitat du zèbre persan

zèbres persans Bahram-é Gour

Le zèbre persan est l’une des espèces les plus importantes présentes dans la zone protégée de Bahram-é Gour, ce qui explique le nom donné à cette région.

zèbres persans

Cette espèce, sous-espèce du zèbre asiatique, est malheureusement en voie d’extinction. En raison de son importance, une superficie de 31 815 hectares située dans la partie ouest de la zone protégée devint en 2008 le parc national de Qatruyeh dans le but de préserver cette espèce.

On estime qu’il ne reste qu’environ 600 zèbres persans à l’état sauvage, dont environ 350 se trouvent dans le parc national de Qatruyeh.

Le zèbre persan a une espérance de vie d’environ 40 ans, pèse environ 500 kilogrammes et mesure environ 2,1 mètres. Sa couleur varie en fonction des saisons. En été, il est brun rougeâtre, tandis qu’en hiver, son corps brunit et tend vers le jaune. La bande noire sur le dos de l’animal, entourée d’une couche blanche, est plus visible en hiver. Dans l’ancienne Sumer, le zèbre persan était utilisé pour tracter des chars.

Des efforts sont déployés à l’échelle internationale pour prévenir l’extinction de cette espèce. Cela passe notamment par la reproduction en captivité dans des zoos et la réintroduction dans des zones protégées.

Les autres espèces animales de Bahram Gour

En plus du zèbre persan, l’espace naturel de Bahram-é Gour abrite une variété d’oiseaux tels que des perdrix, des geais terrestres iraniens, des corbeaux, des outardes, des gangas et divers oiseaux prédateurs. Il est également possible d’observer des chats caracal et des chats de la jungle dans cette zone.

Parmi les mammifères présents dans cette région figurent des chèvres sauvages, des béliers, des moutons, des sangliers. Mais également des chacals, des renards, des loups, des hyènes et des guépards asiatiques.

Un magnifique album de photographies d’Erfan Samanfar à découvrir :

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Art et LittératureFrance-Iran

Quand Guillaume Apollinaire célébrait Ispahan

Guillaume Apollinaire célébrant Ispahan, la « moitié du monde », démontre ce lien charnel et intrinsèque de la poésie française pour la beauté du Monde.

Et quoi de plus normal pour un poète que de célébrer l’Iran et son ipséité commune avec la France pour la Poésie ? Apollinaire témoigne ainsi de l’amitié franco-iranienne et de notre admiration mutuelle entre nos deux merveilleux pays d’art, de culture et d’histoire.

Quand Guillaume Apollinaire célébrait Ispahan en un poème

Ce poème parut dans le recueil Il y a…, publié à titre posthume en 1925 par Albert Messein, l’un des plus importants éditeurs de poésie du XXème siècle.

La poésie française subit au début de ce siècle une transformation profonde, une révolution dans les règles établies. Guillaume Apollinaire est justement l’un des poètes à l’origine de ce bouleversement artistique. Précurseur du surréalisme, il renouvelle les formes et les techniques poétiques de son époque, marquant ainsi la naissance de la poésie française moderne.

Dans le poème Ispahan, Apollinaire nous offre un exemple frappant de ce renouveau artistique. Dépourvu de ponctuation, le texte se déploie avec fluidité et liberté, permettant une lecture fluide et sans interruption. Le poème exprime une musicalité particulière et transporte par le flot des mots.

Ispahanest une ode à la ville éponyme située en Asie du sud-ouest, mais aussi une invocation des sentiments qu’elle éveille. La ville, personnifiée, devient un être vivant à part entière. Elle est capable d’évoquer des émotions profondes chez ceux qui la contemplent. Les strophes, d’une longueur et d’une versification variées, traduisent l’étendue et la diversité de ces sensations.

Guillaume Apollinaire, à travers Ispahan, parvient à créer une atmosphère poétique envoûtante en faisant appel aux sens et aux émotions de ses lecteurs. Le poème nous transporte dans les rues de la ville, nous faisant ressentir l’atmosphère, entendre le murmure des fontaines et voir les jeux de lumière sur les palais majestueux.

Pour tes roses

J’aurais fait

Un voyage plus long encore

Ton soleil n’est pas celui

Qui luit

Partout ailleurs

Et tes musiques qui s’accordent avec l’aube

Sont désormais pour moi

La mesure de l’art

D’après leur souvenir

Je jugerai

Mes vers les arts

Plastiques et toi-même

Visage adoré

Ispahan aux musiques du matin

Réveille l’odeur des roses de ses jardins

J’ai parfumé mon âme

A la rose

Pour ma vie entière

Ispahan grise et aux faïences bleues

Comme si l’on t’avait

Faite avec

Des morceaux de ciel et de terre

En laissant au milieu

Un grand trou de lumière

Cette

Place carrée Meïdan

Schah trop

Grande pour le trop petit nombre

De petits ânes trottinant

Et qui savent si joliment

Braire en regardant

La barbe rougie au henné

Du Soleil qui ressemble

A ces jeunes marchands barbus

Abrités sous leur ombrelle blanche

Je suis ici le frère des peupliers

Reconnaissez beaux peupliers aux fils d’Europe

Ô mes frères tremblants qui priez en Asie

Un passant arqué comme une corne d’antilope

Phonographe

Patarafes

La petite échoppe

Guillaume Apollinaire, Poèmes à Louprécédé deIl y a, préface de Michel Décaudin, Gallimard, coll. Poésie, 1969, pp. 55-56.

Apollinaire, un poète emblématique

Guillaume Apollinaire est né à Rome en 1885 d’une mère polonaise et d’un père italien qu’il ne connaîtra pas. Il publie au fil du temps dans différentes revues, notamment le Mercure de France de 1909 à 1916. Son premier recueil est publié en 1913 sous le titre Alcools, dans lequel il explore de nouvelles voies esthétiques sans aucune ponctuation.

En 1918, son recueil Calligrammes rassemble des poèmes visuels. Les mots disposés graphiquement sur la page représentent alors une rupture avec la tradition poétique classique. Ils illustrent la liberté de la forme et l’importance accordée à l’aspect visuel dans la poésie moderne.

Guillaume Apollinaire poète français Ispahan Iran

Pendant les dernières années de sa vie, Apollinaire a trouvé une nouvelle source d’inspiration : la guerre. Convaincu par l’idée de défendre son pays, il est désormais devenu un soldat engagé, arborant fièrement son uniforme et ses décorations. En 1916, année de sa naturalisation, il est blessé à la tempe par un éclat d’obus et dut subir une trépanation. La guerre influencera profondément ses réflexions sur la poésie et l’art en général.

En mai 1918, Apollinaire épouse Jacqueline Kolb, surnommée « la jolie rousse » de ses calligrammes. Cependant, affaibli par sa blessure, il ne put résister à l’épidémie de grippe espagnole et décéda le 9 novembre suivant. Son œuvre et sa contribution à la poésie moderne restent aujourd’hui une référence incontournable dans le domaine de la littérature.

Après sa mort, ses poèmes inédits furent rassemblés dans des recueils tels que Il y a… (1925), Ombre de mon amour (1947), Poèmes secrets à Madeleine (1949) ou bien encore Le Guetteur mélancolique (1952).

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La marine iranienne veut se déployer en Antarctique

Le contre-amiral Shahram Irani, chef de la marine iranienne, a récemment exposé les projets ambitieux de ses forces en Antarctique. Il a notamment évoqué la création d’une base permanente qui servirait à la fois pour des missions militaires et scientifiques.

Cette annonce a été faite lors d’une émission diffusée sur la chaîne de télévision IRIB TV1 à l’occasion des commémorations de la guerre imposée à l’Iran par l’Irak de 1980 à 1988.

Déployer la marine iranienne en Antarctique, un projet inédit

Interrogé sur la possibilité d’établir une telle base permanente en Antarctique, le contre-amiral Irani a répondu avec optimisme. Il a précisé que cette initiative irait au-delà des activités militaires et aurait également un volet scientifique. Les scientifiques iraniens seraient ainsi mobilisés pour mener des recherches conformément aux orientations du Guide de la Révolution Ali Khamenei.

Le contre-amiral Irani a souligné que c’est précisément cette dimension multidisciplinaire qui démontre tout le potentiel de la marine iranienne. Il a rappelé les efforts récents déployés pour renforcer la présence maritime de l’Iran à travers le monde.

De nouveaux défis pour l’Iran

Cette expansion n’a pas été sans difficultés, notamment en raison du manque d’expérience en la matière. Néanmoins, le commandant de la marine iranienne affirme que ces obstacles furent surmontés grâce à la détermination et aux compétences des militaires iraniens.

bâtiment de la marine iranienne

Irani attire également l’attention sur les tentatives de certains pays étrangers visant à freiner la présence navale de l’Iran. Les forces armées iraniennes ont réussi à neutraliser ces actions hostiles grâce à l’utilisation d’équipements militaires locaux et à des efforts soutenus. Une preuve supplémentaire de cette capacité a été fournie par la 86ème flottille navale iranienne. Celle-ci a récemment accompli une mission autour du monde. Partie de la ville portuaire de Bandar Abbas le 20 septembre 2022, elle est revenue le 20 mai, après avoir parcouru une distance record dans les eaux internationales.

Le retour de la flotte a été salué par de nombreux responsables et commandants iraniens, dont l’Ayatollah Khamenei lui-même, qui ont salué le courage et le succès de la mission. Cette réussite renforce la confiance de la marine iranienne dans ses capacités et motive l’élaboration de nouveaux projets ambitieux.

La mise en œuvre d’une telle initiative permettrait à l’Iran de renforcer ses activités scientifiques et militaires dans cette région unique. Elle représenterait également une avancée significative pour la marine iranienne qui continuerait ainsi à étendre son influence sur la scène internationale.

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L’Iran lance avec succès le satellite Nour-3

lancement satellite Nour-3 Iran 27 septembre 2023

L’Iran a franchi une nouvelle étape dans son programme spatial en lançant avec succès le satellite Nour-3 en orbite le mercredi 27 septembre 2023. Ce troisième satellite, développé par la Force aérospatiale du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), a été lancé avec succès par le transporteur Qassem, un lanceur à trois étages.

Le satellite Nour-3, un succès pour l’Iran

Ce lancement réussi confirme la position de l’Iran en tant que puissance spatiale. Il ouvre également la voie à de futures avancées dans le domaine. Tandis que d’autres pays continuent d’explorer et d’innover dans l’espace, l’Iran est déterminé à poursuivre son développement spatial. Et cela malgré les défis et les obstacles. Avec ses lancements de satellites, l’Iran entend renforcer sa présence dans l’espace et répondre à ses besoins en matière de renseignement et d’imagerie.

Lors d’un rassemblement à Téhéran, le commandant en chef du CGRI, le général Hossein Salami, a souligné que le satellite Nour-3 serait utilisé pour les besoins de renseignement militaire. Il a également déclaré que le Nour-3 était plus lourd et disposait d’un équipement d’imagerie plus avancé que le Nour-2. Cela lui permettra de collecter des données plus précises.

Le satellite Nour-3 est un satellite d’imagerie qui orbite à une altitude de 450 kilomètres au-dessus de la Terre. Grâce à son équipement d’imagerie amélioré, il est capable de fournir des images de meilleure qualité que ses prédécesseurs.

Le CGRI prévoit également deux autres lancements de satellites d’ici la fin de mars 2024. L’Iran pourra ainsi créer une constellation de satellites dans un proche avenir.

Pour rappel, le CGRI avait lancé le Nour-1 sur une orbite de 425 km le 22 avril 2020 avant de placer le Nour-2 sur une orbite de 500 kilomètres de la Terre le 27 février 2022.

Le programme spatial iranien, un symbole de résistance et de souveraineté

Malgré les sanctions imposées par les pays occidentaux, l’Iran a réussi à progresser rapidement dans son programme spatial civil. Il est désormais l’un des dix pays capables de développer et de lancer des satellites. Le mois dernier, le ministre iranien de la Défense avait annoncé que le pays prévoyait de mettre en orbite au moins deux satellites fabriqués localement cette année.

Le programme spatial de l’Iran est un exemple de la volonté de la nation de poursuivre la science et la technologie malgré les difficultés. Les résultats de ces efforts se voient aujourd’hui avec le succès du lancement du satellite Nour-3.

Ce succès est une source de fierté pour l’Iran. En effet, il témoigne de sa capacité à se développer dans des domaines avancés de la technologie.

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Les États-Unis contraints de restituer des tablettes volées à l’Iran

Les États-Unis se sont vus contraints de restituer des tablettes en argiles à l’Iran. Ces vestiges archéologiques furent dérobés dans le pays au siècle dernier.

Le président de la République islamique d’Iran Ebrahim Raïssi est rentré dans son pays après avoir participé à la 78ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, tenue à New York. En plus de l’opportunité de rencontrer les chefs d’État et d’autres personnalités importantes du monde politique et économique, il est revenu en Iran avec quelque chose de plus significatif : 3 506 tablettes d’argile historiques de l’Empire achéménide.

Des tablettes venues d’Iran conservées aux États-Unis

Les tablettes ont été conservées par l’Université de Chicago et les États-Unis pendant 84 ans. Elles ont enfin été rapatriées grâce à l’action concertée de différentes agences gouvernementales iraniennes.

Les scientifiques iraniens qui ont travaillé sur les tablettes depuis plus de dix ans seront en mesure de poursuivre leurs recherches après leur rapatriement. Ebrahim Raïssia déclaré que les tablettes seront exposées dans les musées iraniens.

La restitution des tablettes achéménides marque une autre étape importante dans la protection et le retour des biens culturels iraniens à leur pays d’origine. Le faits que les États-Unis restituent ces tablettes à l’Iran constitue une avancée majeure dans la recherche et la préservation du patrimoine culturel iranien.

Des tablettes datant de la période achéménide

Les tablettes en argile de l’Empire achéménide sont des objets précieux qui permettent de mieux comprendre l’histoire de cette grande civilisation du Moyen-Orient. Ces tablettes datent de l’Empire achéménide, qui a duré de 550 avant J.-C. à 330 avant J.-C. Cette période se caractérise par un niveau de développement culturel et économique jamais atteint auparavant dans cette région du monde.

Les tablettes en argile étaient utilisées pour diverses fins. Par exemple la tenue de registres commerciaux et administratifs. Elles étaient souvent utilisées pour enregistrer des transactions commerciales, des impôts, des comptes de dépenses. En somme, toutes les données économiques importantes.

La plupart de ces tablettes ont été découvertes dans des fouilles archéologiques effectuées dans Persépolis, la capitale de l’Empire achéménide.

Le contenu de ces tablettes est très varié selon leurs origines et leurs usages. Elles sont écrites en élamite ou en babylonien. Certaines le sont même en hiéroglyphes égyptiens.