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Nature et Géographie

Voyage à travers l’Iran

L’Iran du sud au nord est un magnifique voyage à travers l’Iran et sa nature. Réalisé en 2011, ce documentaire en deux épisodes nous emmène à la découverte des parcs nationaux et des paysages uniques de l’Iran, mettant en lumière les richesses naturelles de ce pays méconnue. Les images exceptionnelles de Benny Rebel nous permettent de découvrir la faune et la flore de l’Iran sous un nouveau jour et de comprendre l’importance de préserver ces paysages fascinants.

voyage Iran

Épisode 1 : Le pays chaud

Ce voyage débute d’abord dans la steppe du sud de l’Iran, où Benny Rebel parvient à débusquer l’un des derniers guépards asiatiques. Ces majestueux félins sont en voie de disparition et leur observation dans leur habitat naturel est devenue rare. Grâce à son approche respectueuse de la faune, le photographe a pu immortaliser ces animaux fascinants dans toute leur splendeur.

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Benny Rebel nous permet de comprendre l’importance de la préservation de ces écosystèmes uniques. Son travail nous rappelle la nécessité de protéger la faune sauvage qui les habite et l’amour des Iraniens pour la beauté naturelle de leur pays.

Épisode 2 : Le pays vert

L’aventure se poursuit ensuite dans les montagnes du nord de l’Iran, où Benny Rebel parvient à immortaliser la faune à travers des clichés spectaculaires. Le spectateur découvre également une facette méconnue de l’écosystème iranien : le nord et ses paysages forestiers.

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Les forêts luxuriantes de l’Iran, aussi épaisses et impénétrables que dans les contes de fées, abritent une faune diversifiée et surprenante. Les léopards, camouflés dans les arbres, se faufilent silencieusement, tandis que les ours majestueux résident en véritables rois de la forêt. Benny Rebel a su saisir ces moments uniques où la nature se dévoile dans toute sa splendeur.

Le réalisateur Benny Rebel nous offre un voyage à travers l’Iran

Benny Rebel, de son vrai nom Bahman Vafâ’i Nejâd, est un photographe animalier dont le travail s’avère mondialement reconnu. Né en Iran en 1968, il s’installe en Allemagne à partir de 1987. Après avoir suivi une formation de mécanicien de précision et obtenu son diplôme d’études secondaires, il travaille dans divers secteurs industriels. Cependant, sa passion pour la protection de l’environnement qui le conduit finalement à découvrir la photographie et la production cinématographique.

Découvrir son site : Benny Rebel Fotosafaris – Benny Rebel Fotosafaris GmbH (benny-rebel.de)

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Bibliotheca iranicaReligion et Spiritualité

En Islam iranien, le chef d’œuvre d’Henry Corbin

Henry Corbin livre dans son œuvre En Islam iranien un travail incontournable pour toute personne intéressée par la richesse et la diversité de la spiritualité en Iran.

Avec sa méthode phénoménologique et son engagement profond envers son objet d’étude, le philosophe permet de découvrir et de comprendre la tradition religieuse et mystique iranienne. Que l’on soit spécialiste en la matière ou simple curieux, ce livre ouvrira de nouvelles perspectives et nourrira l’âme de chaque lecteur en quête de vérité et de sagesse.

L’Iran, dès les premiers jours de la communauté islamique, a joué un rôle majeur en formant un monde propre, avec ses caractéristiques distinctes et une vocation particulière. Pour véritablement comprendre l’univers spirituel iranien, il est important de le considérer dans son ensemble, avant même l’avènement de l’Islam. En effet, l’Iran islamique est depuis toujours la terre natale des plus grands philosophes et mystiques de cette religion.

En Islam iranien, le chef d’œuvre d’Henry Corbin

Le travail d’Henry Corbin s’avère véritablement monumental. Composé de quatre volumes et sept livres, il est le fruit de plus de vingt années de recherches menées directement en Iran.

En islam iranien – tome I : Le Shî'isme duodécimain
En islam iranien – tome I :
Le Shî’isme duodécimain

La méthode de Corbin se veut essentiellement phénoménologique, sans s’attacher à une école doctrinale spécifique. Son objectif est de rencontrer la réalité religieuse en permettant à l’objet religieux de se dévoiler tel qu’il se présente à ceux qui en font l’expérience. Le phénoménologue doit donc devenir l’hôte spirituel de ces personnes et partager avec elles le fardeau de cette expérience. Toute considération historique doit rester ici immanente à cet objet, sans imposer de l’extérieur des catégories étrangères, que ce soit une vision dialectique ou autre.

En islam iranien – tome II : Sohrawardî et les Platoniciens de Perse
En islam iranien – tome II : Sohrawardî et les Platoniciens de Perse

Le premier tome plonge d’abord le lecteur dans l’univers duodécimaindu Shî’isme, l’une des branches principales de l’Islam en Iran. Le deuxième tome explore ensuite l’influence de Sohrawardî et des penseurs platoniciens sur la philosophie et la mystique iraniennes.

En islam iranien – tome III : Les Fidèles d'amour - Shî'isme et soufisme
En islam iranien – tome III : Les Fidèles d’amour – Shî’isme et soufisme

Le troisième tome traite quant à lui de l’interconnexion entre le Shî’isme et le soufisme, deux courants mystiques qui ont profondément marqué l’Iran. Le dernier tome, enfin, met en lumière le rôle de l’école d’Ispahan et de l’école shaykhie dans la spiritualité iranienne. De même, il livre une étude des plus complètes sur la figure du XIIème Imâm.

En islam iranien – tome IV : L'École d'Ispahan - L'École shaykhie - Le Douzième Imâm
En islam iranien – tome IV : L’École d’Ispahan – L’École shaykhie – Le Douzième Imâm

En révélant les racines profondes de la tradition mystique en Iran, Henry Corbin permet aux lecteurs de plonger dans un monde complexe et fascinant, nourri de philosophie, de spiritualité et de poésie.

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Histoire

La révolution de 1979 en Iran

Le 11 février 1979 voit le triomphe de la Révolution qui ébranlait l’Iran depuis plusieurs mois. Cet article présente les origines et les évènements de la révolution de 1979 et s’accompagne d’un documentaire intitulé Le Shah et l’Ayatollah – Le duel iranien.

Khomeyni Pahlavi révolution 1979 Iran

Le règne de Mohammad Reza Pahlavi (1941-1979)

Mohamed Reza Shah Pahlavi monte sur le trône du Paon en 1941 avec l’ambition de redonner tout son prestige au pays. Il devient un fidèle allié des pays occidentaux après la Seconde Guerre mondiale, bénéficiant ainsi du soutien économique et politique de ces pays. Cependant, son règne s’achèvera par la révolution de 1979 qui changea l’Histoire de l’Iran.

Un développement inégalitaire

À partir des années 1960, grâce aux revenus pétroliers du pays, l’Iran connaît une forte croissance économique. Cependant, cet argent n’est pas correctement réinvesti dans l’économie et ne contribue pas à l’émergence d’un secteur industriel exportateur. Une grande partie des revenus pétroliers est utilisée pour augmenter les dépenses militaires. Mais ces revenus sont également dépensés de manière somptuaire par les proches du pouvoir. Pendant cette période de prospérité, une classe moyenne commence à émerger dans les grandes villes. Cependant, la majorité de la population iranienne, qui est en forte croissance démographique (environ 21 millions en 1960, 37 millions en 1979), continue de vivre une vie marquée par des traditions ancestrales et la culture iranienne.

Le Shah, peu conscient de cette réalité, ne semblait pas comprendre pleinement l’importance du développement du secteur secondaire. Il paraissait convaincu que son pays pouvait rattraper les économies modernes en quelques années seulement. Dans cette optique, il entreprend de profondes réformes de la société iranienne, en favorisant une certaine occidentalisation culturelle.

Une modernisation limitée

Cependant, cette modernisation reste très limitée et n’a que peu d’impact sur la population rurale. Celle-ci constitue la majorité de la population iranienne. Malgré cela, Mohamed Reza Shah met en place une ambitieuse réforme agraire au début des années 1960. L’un des objectifs de cette réforme fut également de rediriger les investissements de ces grands propriétaires terriens vers d’autres secteurs plus porteurs de croissance. Cependant, l’argent ainsi récupéré est principalement utilisé dans des opérations de spéculation immobilière plutôt que dans l’appareil productif.

Ces politiques économiques et sociales, bien que lancées avec de bonnes intentions, conduisirent à une montée des inégalités en Iran. Les bénéfices de la croissance économique et de la modernisation ne furent guère équitablement répartis. Cette situation entraîna une division entre une classe privilégiée, proche du pouvoir, et la majorité de la population iranienne, qui continue de vivre dans des conditions précaires. Combinée à l’occidentalisation forcée de la société, elle contribua au mécontentement croissant parmi les couches populaires, préparant le terrain pour les bouleversements politiques à venir lors de la révolution de 1979 en Iran.

La révolution iranienne en marche

Dans les années 1970, le Shah d’Iran semblait inébranlable, profitant de la richesse générée par les hydrocarbures au milieu du premier choc pétrolier de 1973. Cependant, son pouvoir absolu et la répression exercée par la SAVAK, sa police politique, laissèrent place à des tensions grandissantes au sein du pays. De plus en plus de prisonniers politiques ont été maltraités et torturés. Amnesty International décrira d’ailleurs l’Iran comme le pire pays en matière de droit de l’homme en 1965.

Entre répression et domination américaine

Malgré cette répression, le Shah a continué à démontrer sa puissance et sa richesse. En 1971, il organise de somptueuses cérémonies pour célébrer le 2500èmeanniversaire de la fondation de l’Empire achéménide près de Persépolis. Cependant, ces dépenses extravagantes ont choqué de nombreux observateurs, alors que la pauvreté subsistait dans les campagnes du pays. De plus, les achats massifs d’armement ont suscité l’inquiétude chez les voisins de l’Iran, notamment en Irak. Parallèlement, le ralentissement économique à la fin des années 1970 souligna la dépendance croissante de l’Iran vis-à-vis de ses exportations d’hydrocarbures.

Le régime du Shah a également été soumis à des pressions de la part des États-Unis. Le nouveau président américain Jimmy Carter recommande au Shah de relâcher son emprise sur le pays. Cette pression mit en évidence l’influence américaine en Iran et démontra la faiblesse du souverain. Les Américains disposaient même d’une immunité judiciaire. Ainsi les soldats américains présents en Iran se rendirent coupables de nombreux viols qui restèrent impunis. La critique de ces capitulations, décidées en 1963 par le Shah, valut à l’ayatollah Khomeyni son exil en Irak et en France.

1978, le tournant de la contestation

En 1978, les tensions se sont intensifiées, notamment avec les milieux chiites traditionnels. Une partie de la classe moyenne iranienne, notamment les jeunes commerçants du bazar, était séduite par les idées contestataires qui se répandaient à cette époque. Des manifestations massives ont eu lieu dans tout le pays, atteignant même Téhéran. Bien que le portrait de Mossadegh, ancien Premier ministre destitué par un coup d’État orchestré par les Américains et les Britanniques en 1953, fut brandi lors de ces manifestations, c’est l’ayatollah Khomeyni, en exil à l’époque, qui devint le principal symbole de la lutte contre un régime autoritaire perçu comme trop proche de l’Occident. Le clergé chiite sut mobiliser une partie de la jeunesse iranienne. Cela en prônant une lutte révolutionnaire contre les injustices sociales et politiques, ainsi que pour la souveraineté du pays.

Le point de rupture est atteint lors du « Vendredi noir », le 8 septembre 1978. Ce jour-là, les forces de sécurité du régime tirent sur la foule, tuant plusieurs centaines de manifestants. Peu de temps après, le tremblement de terre de Tabas révéla l’incompétence des autorités face à la réactivité des organisations religieuses, qui surent rapidement mobiliser des secours pour aider les victimes.

Février 1979, la victoire de la Révolution en Iran

Le point culminant de la révolution est atteint les 10 et 11 décembre. Près d’un million de personnes défilent dans les rues de Téhéran pour célébrer le martyre de l’Imam Hossein. Les forces de sécurité se révèlent totalement impuissantes et n’interviennent pas. Le Shah, malade et affaibli, réalise alors qu’il a définitivement perdu la partie.

Le Shah semble hésiter sur la marche à suivre et sous-estime l’ampleur des événements en cours. Pendant ce temps, les manifestants sont de plus en plus nombreux à descendre dans les rues de Téhéran et d’autres grandes villes pour exprimer leur mécontentement. Le 31 décembre, le Shah nomme Shapour Bakhtiar, un opposant libéral, au poste de Premier ministre. Cependant, le Mohammad Reza Pahlavi quitte le pays le 16 janvier.

Shah exil Iran révolution 1979
Mohammad Reza Pahlavi et son épouse Farah Diba quittant l’Iran le 16 janvier 1979

Le 1er février 1979, la population accueille l’ayatollah Khomeyni en héros à son retour en Iran, après plus de quatorze ans d’exil. Ce jour-là marque la période dénommée « Décade de l’Aube ». Son retour marque le début d’une nouvelle ère pour l’Iran.

Le 11 février 1979, le gouvernement Bakhtiar tombe, confirmant ainsi le triomphe de Khomeyni et de la révolution. Le 31 mars de la même année, 98,2% des Iraniens se prononcent en faveur de l’établissement d’une République islamique, marquant une nouvelle ère politique dans le pays.

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Le philosophe Christian Jambet élu à l’Académie française

Le philosophe spécialiste du Chiisme Christian Jambet est élu le 8 février 2024 à l’Académie française. Il occupe désormais le 6ème fauteuil, succédant à Marc Fumaroli.

Cette reconnaissance ultime de ses pairs témoigne de son influence et de sa contribution remarquable à la philosophie et aux études islamiques. Christian Jambet continuera ainsi à partager son savoir et son expertise au sein de cette prestigieuse institution, tout en favorisant le dialogue interculturel et en enrichissant les échanges intellectuels entre la France et le monde iranien.

Christian Jambet, du Chiisme à l’Académie française

Né le 23 avril 1949 à Alger, Christian Jambet est un philosophe français reconnu pour ses travaux sur la philosophie islamique, et particulièrement chiite.

Agrégé de philosophie en 1974, il décide ensuite de se former aux sciences religieuses à l’École Pratique des Hautes Études, sous la tutelle de figures éminentes telles que Henry Corbin, Guy Monnot et René Roques. Un séjour en Iran, aux côtés de son maître Henry Corbin, marque un tournant décisif dans sa carrière. Il se consacre alors à l’étude des littératures et des philosophies de langue arabe et persane.

Christian Jambet élu à l'Académie française le 8 février 2024

En 2008, il reçoit le prestigieux World Prize décerné par l’Académie iranienne de philosophie, une reconnaissance notable de son travail et de son engagement. En 2011, il est élu directeur d’études dans la section des sciences religieuses, occupant la chaire de Philosophie en islam. Son expertise est également mise à contribution en tant que membre du Laboratoire d’études des monothéismes du CNRS.

En tant qu’éditeur, il a fondé la collection Islam spirituel aux éditions Verdier, contribuant ainsi à la diffusion d’ouvrages majeurs dans le domaine des études islamiques.

Christian Jambet fut également récipiendaire du Grand Prix de philosophie de l’Académie française en 2017, une distinction honorifique pour l’ensemble de son œuvre. Son travail est salué pour sa profondeur intellectuelle et sa contribution à la compréhension des traditions philosophiques et religieuses de l’Islam.

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HistoireSociété

La Décade de l’Aube, les 10 jours qui firent la Révolution

La « Décade de l’Aube » (دهه فجر) correspond à la célébration des dix jours qui virent revenir l’ayatollah Khomeyni et triompher la Révolution de 1979. Chaque année, des célébrations annuelles ont lieu du 1er au 11 février, ce dernier jour correspondant à la fête nationale.

Les origines de ce nom

Lors des célébrations du premier et du deuxième anniversaire de la victoire de la Révolution, les organisateurs utilisèrent le terme « Anniversaire de la Révolution » pour décrire cette célébration qui dura alors sept jours.

révolution islamique 1979 Téhéran

Cependant, en 1981, le ministre de la Culture et de l’Orientation islamique Abdolmadjid Ma’adikhah suggère au Conseil de coordination de la propagande islamique de se référer aux premiers versets de la 89ème sourate du Coran, celle-ci se dénommant Fadjr. C’est ainsi que la durée des célébrations passa à dix jours, calculée dès lors depuis le jour de l’arrivée de l’ayatollah Khomeyni en Iran le 1er février 1979.

Le calendrier de la Décade de l’Aube et l’anniversaire de la Révolution

Le 1er février (12 bahman)

L’ayatollah Khomeyni revient en Iran, son pays natal, sous l’acclamation de millions de compatriotes répartis sur 33 kilomètres. Cette arrivée triomphale survient deux semaines après le départ précipité du shah d’Iran, Mohammad Reza Pahlavi.

Iran retour Khomeyni 1er février 1979

Son avion, un Boeing 747 de la compagnie Air France, atterrit à 9h27. Il se compose d’un équipage de volontaires : le commandant de bord Jean Mouy, le second pilote Bathylle, une hôtesses et trois stewards, dont l’un accompagnera Khomeyni lors de sa descente de l’avion. Parmi les 200 passagers sont également présents le garde du corps de l’ayatollah Khomeyni, Gérard Jean Fabian-Bataouche, et la journaliste canadienne Carole Jérôme, compagne de Sadeq Qotbzadeh.

Après un court discours de remerciement à sa descente d’avion à l’aéroport international Mehrabad de Téhéran, il se rend ensuite au cimetière Behecht-é Zahra (« Paradis de Zahra »), dans le sud de Téhéran, où il prononce à 13 heures son discours historique : « Je formerai le gouvernement, je le formerai avec le soutien du peuple ! ».

Le 2 février (13 bahman)

L’ayatollah Khomeyni s’adresse à une foule de religieux et déclare : « Tout le peuple doit décider de son propre sort. » Le Premier ministre Shapour Bakhtiar lui répond en attaquant la révolution : « Les slogans des partisans de l’ayatollah Khomeyni sont bruyants mais ils n’aboutiraient à rien. ».

Décade de l'Aube 2 février 1979

Alors que des affrontements populaires avec l’armée impériale font plusieurs morts, les révolutionnaires assassinent le colonel Moutamadi, un officier de la SAVAK, la police politique du Shah. Les contrats avec des fournisseurs étrangers dans les domaines de l’armement, du nucléaire et des usines sont remis en cause. Aux États-Unis, des étudiants iraniens manifestent devant la Maison Blanche contre l’ingérence américaine dans les affaires intérieures de l’Iran.

Le 3 février (14 bahman)

L’ayatollah Khomeyni annonce la nomination d’un conseil temporaire pour diriger la révolution et confirme l’illégalité du gouvernement Bakhtiar. Il ordonne de choisir un gouvernement intérimaire pour préparer un référendum général sur la constitution.

Décade de l'Aube 3 février 1979

Le Front national demande la démission de Bakhtiar et prête allégeance à Khomeyni, tandis que 40 députés de l’Assemblée nationale présentent leur démission.

Le 4 février (15 bahman)

L’ayatollah Khomeyni rencontre des délégations populaires, devant lesquelles il appelle à poursuivre les manifestations, mais aussi les grèves. Les pilotes de l’armée de l’air déclarent leur soutien à Khomeyni. Le maire Téhéran, Djavâd Shahrestâni, remet sa démission à Khomeyni, qui renouvelle sa nomination.

Décade de l'Aube 4 février 1979

Au cours de sa visite au Japon, le secrétaire d’État des Affaires étrangères et du Commonwealth David Owen rencontre son homologue américain pour discuter de la situation en Iran. Parallèlement, une délégation envoyée par Bagdad se rend en Arabie saoudite afin d’enquêter sur la situation en Iran et dans la région. Le général Huyser, envoyé spécial des États-Unis en Iran, accomplit une délicate mission de négociation avec les responsables iraniens. Cependant, compte tenu du sentiment anti-américain croissant en Iran, il se voit contraint de quitter le pays. De nombreuses tentatives furent faites pour amener les troupes iraniennes à soutenir Bakhtiar dans leurs négociations. À cet égard, un porte-parole du département d’État américain annonce le départ de Huyser pour les États-Unis.

Le 5 février (16 bahman)

L’ayatollah Khomeyni demande la création de l’Assemblée des experts pour ratifier la Constitution et nomme Mehdi Bazargan au poste de Premier ministre du gouvernement intérimaire. Il sera notamment chargé de tenir un référendum général.

Décade de l'Aube 5 février 1979

À la fin de la journée, une conférence de presse internationale est organisée dans l’amphithéâtre de l’école alaouite, durant laquelle Bazargan présente un calendrier et explique les devoirs du gouvernement intérimaire. Il souligne les missions du nouveau gouvernement : conduire un référendum sur les nouvelles institutions et préparer des élections législatives pour l’Assemblée constituante. 22 autres députés démissionnent également de l’Assemblée nationale. Des dizaines de citoyens tombent en martyre lors des manifestations monstres à Aghajari.

Le 6 février (17 bahman)

Des marches de soutien au gouvernement intérimaire ont lieu dans diverses villes d’Iran. À Zahedan, des miliciens du Shah attaquent des manifestants civils, faisant des dizaines de martyrs. Le Front national appelle le peuple iranien à se tenir aux côtés du gouvernement Bazargan.

Décade de l'Aube 6 février 1979

L’Assemblée nationale approuve pour sa part des règlements pour juger des anciens ministres et dissoudre le SAVAK. Elle décide également d’exempter les officiers diplômés du Collège militaire de prêter allégeance au Shah.

Le 7 février (18 bahman)

L’ayatollah Khomeyni prononce un discours devant des religieux d’Ahvaz au cours duquel il déclare que le Shah doit être jugé. Le département d’État américain déclare toujours reconnaître le gouvernement Bakhtiar comme le gouvernement officiel de l’Iran.

Décade de l'Aube 7 février 1979

Tandis que 13 autres députés démissionnent, plusieurs centaines d’officiers et de commandants de l’armée déclarent leur soutien à Khomeyni. Le gouverneur militaire de Téhéran réduit les couvre-feux devant leur absence d’efficacité, ces derniers n’étant d’ailleurs plus respectés. L’Assemblée général de l’ONU fait part de sa préoccupation concernant la situation en Iran.

Le 8 février (19 bahman)

Des officiers de l’armée de l’air rendent visite à l’ayatollah Khomeyni et lui prêtent allégeance. Khomeyni déclare que servir le gouvernement Bakhtiar est un service au tyran.

Décade de l'Aube 8 février 1979

Alors que la plus importante marche de la Révolution a lieu, des affrontements éclatent entre les partisans de la révolution et des miliciens du Shah dans la capitale et à Djardjan, ville située dans le nord de l’Iran.

Le 9 février (20 bahman)

La Garde royale lance une violente attaque contre le QG de l’armée de l’air à Téhéran. Des masses populaires se rassemblent alors pour défendre l’armée de l’air.

Décade de l'Aube 9 février 1979

Des miliciens de Bakhtiar lancent ensuite des attaques armées pour disperser la foule. 152 membres de l’armée de l’air sont arrêtés et transférés au quartier général du gouvernement militaire.

Le 10 février (21 bahman)

La force aérienne arme le peuple pour affronter les miliciens du Shah. De violents affrontements ont lieu entre des membres de la Garde royale et des manifestants à Téhéran. Plusieurs morts et blessés sont à dénombrer. Après ces affrontements, le poste de la police de Téhéran tombe entre les mains des protestataires, puis les autres postes tombent progressivement.

Iran chute Pahlavi10 février 1979

L’administration militaire de Téhéran émet la déclaration n°40, imposant un couvre-feu de 16h30 à 5 heures du matin. Une autre annonce étend ensuite le couvre-feu jusqu’à minuit. Cependant, la population défie cette mesure et empêche le déplacement des troupes pendant la nuit en dressant des barrages et allumant des incendies pour bloquer la circulation.

L’ayatollah Khomeyni abolit le gouvernement militaire déclaré par le gouverneur militaire de Téhéran. De leur côté, les Américains évacuent des dispositifs d’espionnage en les transférant à Chypre.

La Décade de l’Aube s’achève par la victoire de la Révolution

Le 11 février (22 bahman) marque la victoire de la Révolution. Le palais du Shah, les sièges du gouvernement, du Parlement, de la police et de la SAVAK tombent dans les mains du peuple. Les révolitionnaires capturent le lieutenant-général Rahimi, commandant les forces de police. Successivement, le collège et le lycée militaires, la prison de Jamshidieh, les garnisons de Bagh Shah d’Eshratabad et d’Abbasabad se rendent. Le Premier ministre Shapour Bakhtiar démissionne et fuit aussitôt le pays.

révolution islamique Iran 11 février 1979

À 10h30, le Conseil des commandants des forces armées se réunit en Comité des chefs d’état-major interarmées, sous la présidence d’Abbas Qarebaghi, chef du Conseil suprême de l’armée. Une déclaration de neutralité de l’armée y est préparée et signée. À 13h15, la radio interrompt sa programmation habituelle pour lire la proclamation. La télévision d’État passe sous le contrôle des révolutionnaires, qui annoncent la déclaration n° 1 de la victoire de la révolution.

Alors que les drapeaux de la République islamique sont hissés pour la première fois, les forces armées déclarent leur soutien à l’ayatollah Khomeyni, qui demande au peuple de rétablir l’ordre et le calme dans le pays.

La célébration de la Décade de l’Aube et l’anniversaire de la Révolution

Chaque année pendant la Décade de l’Aube, la population iranienne célèbre l’anniversaire de la Révolution de 1979 en décorant les rues avec des objets décoratifs, des fleurs, des drapeaux et des images de l’ayatollah Khomeyni et de son successeur l’ayatollah Ali Khamenei, mais également du général Qassem Soleimani depuis son assassinat survenu en 2020.

Chant révolutionnaire Khomeyni, ey Emâm !

De nombreux événements ont lieu dans tout le pays. Notamment le festival Fadjrqui est le plus grand festival de cinéma, de théâtre et de musique en Iran. De plus, diverses organisations et centres gouvernementaux organisent des événements spéciaux. Les écoles commencent leurs activités à 9h27 le 1er février pour marquer l’arrivée de Khomeyni en Iran. Le 11 février, des rassemblements sont organisés dans chaque ville pour célébrer ce jour devenu la fête nationale iranienne.

Chant révolutionnaire Iran, Iran

En 2011, l’armée de l’air a même recréé la scène de l’arrivée de l’ayatollah Khomeyni à l’aéroport de Mehrabad en utilisant une réplique en carton.

La Décade de l’Aube est un moment important pour les Iraniens. Ils se remémorent l’histoire de leur pays et célèbrent la victoire de la Révolution de 1979. C’est une période de commémoration, de réflexion et de célébration de l’indépendance et de la fierté nationale de l’Iran.

À découvrir :IRNA Français – 45e anniversaire de la victoire de la Révolution islamique d’Iran : en image les feux d’artifice et illuminations

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L’ayatollah Khomeyni à Neauphle-le-Château

Situé dans le département français des Yvelines, Neauphle-le-Château est un village qui demeure dans l’Histoire. Situé sur une colline, il abrite deux présences, pourtant absentes : Marguerite Duras et Rouhollah Khomeyni.

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Ce documentaire captivant réalisé par Clémence Allezard et François Teste explore les archives de l’INA et permet de plonger dans cette période marquante de l’histoire de Neauphle-le-Château. Il éveille d’abord les souvenirs et les mystères entourant la présence de l’ayatollah Khomeyni dans ce paisible village yvelinois, rappelant ensuite que l’Histoire se cache parfois là où l’on s’y attend le moins.

Les fantômes de Neauphle-le-Château : l’ayatollah sous le pommier

Ce deuxième épisode de la série Les fantômes de Neauphle-le-Château, intitulé L’ayatollah sous le pommier, fut diffusé le dimanche 25 mars 2018. Une atmosphère étrange règne dans un verger abandonné à la sortie du village. En octobre 1978, à plus de cinq mille kilomètres de Téhéran, c’est ici que la révolution islamique d’Iran se fomenta. Pendant 112 jours, Neauphle-le-Château devient le lieu d’accueil de l’ayatollah Khomeyni. Au 23, route de Chevreuse, se trouvait une tente et une maison où il priait. Elles ont depuis disparu, détruites par des explosifs.

L'ayatollah Khomeyni à Neauphle-le-château le 10 octobre 1978
L’ayatollah Khomeyni assis sous le pommier du verger de Neauphle-le-Château. Photographie prise par Joël Robine pour l’AFP le 10 octobre 1978.

Seule une plaque commémorative installée en 2017 demeurait en souvenir de cet événement, jusqu’à sa destruction par des terroristes le 25 janvier 2023.1

« Le nom de Neauphle-le-Château est enregistré à jamais dans l’histoire des relations franco-iraniennes. Le peuple iranien se rappellera toujours de l’hospitalité du peuple français et de l’accueil qui a été réservé à l’Imam Khomeyni, guide suprême de la Révolution islamique et fondateur de la République islamique d’Iran. Au cours de son séjour de 4 mois, l’Imam Khomeyni en poursuivant sa lutte par le biais de discours, d’interviews et d’enregistrements sonores, a guidé la Révolution islamique en Iran et le 11 février 1979, dix jours après son retour triomphal à Téhéran, le monde entier fut témoin de la victoire de la Révolution islamique en Iran. »

Texte inscrit sur la plaque commémorative dans le verger de Neauphle-le-Château.

De l’autre côté, dans le village voisin de Jouars-Pontchartrain, une maison dans laquelle séjournent l’ayatollah Khomeyni et sa famille. Chaque jour, il traversait lentement la rue. Aujourd’hui, des souvenirs parfois amusés, des rumeurs gênées et quelques mystères enveloppent cet épisode de l’histoire de Neauphle-le-Château. Un mystère entoure notamment une certaine « Colette », résidente du village, qui aurait permis à l’ayatollah Khomeyni de s’installer ici. Son nom de famille reste inconnu. Il est seulement connu qu’elle était « une Française convertie à l’islam chiite » et peut-être enseignante. Depuis, nulle trace ne demeure d’elle.

Ce documentaire nous offre les témoignages d’Abolhassan Bani Sadr, premier président de la République islamique d’Iran, de Corinne Brillié, native de Neauphle-le-Château et habitante de Jouars-Pontchartrain, de Serge Brillié, son mari, de Michel Nawfel, grand reporter libanais, de Jean Golvan, ancien adjoint au maire de Neauphle-le-Château, de Rufus, comédien et mime, ancien voisin, d’Ingrid Therme, ancienne voisine et de Duras, ainsi que de Françoise Cargemel, ancienne bénévole du syndicat d’initiative de Neauphle-le-Château.

  1. La mairie, cédant à la lâcheté et au révisionnisme, interdit tout nouvel affichage depuis. Le lieu est pourtant un terrain privé. (Sources : A Neauphle-le-Château, le souvenir de Khomeyni dérange (lemonde.fr)) ↩︎
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L’Iran place simultanément en orbite trois satellites

L’Iran a franchi un nouveau cap dans son programme spatial civil en mettant en orbite trois satellites de fabrication locale. Le dimanche 28 janvier 2024, les satellites Mahda, Keyhan-2 et Hatef-1 sont lancés depuis le terminal de lancement spatial Imam Khomeyni dans la province de Semnan par le lanceur Simorgh, fabriqué par le ministère iranien de la Défense.

28 janvier 2024 lancement de trois satellites par l'Iran

Les trois satellites ont atteint une altitude minimale de 450 kilomètres et maximale de 1100 kilomètres au-dessus de la surface terrestre. Cet exploit intervient huit jours à peine après la mise en orbite du satellite Soraya.

L’Iran réussit l’exploit de placer simultanément trois satellites en orbite avec un seul lanceur

Malgré les sanctions imposées par les pays occidentaux ces dernières années, l’Iran parvient à développer son programme spatial civil. Il est aujourd’hui l’un des 10 premiers pays au monde capables de développer et de lancer des satellites.

Sources : L’Iran a placé simultanément et avec succès trois satellites en orbite (presstv.ir)

Le succès de la récente mission de lancement de satellites démontre l’expertise croissante de l’Iran dans la technologie spatiale. La semaine dernière, la Force aérospatiale du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) a également mis en orbite le satellite Soraya à l’aide du porte-satellite Qaem 100.

Le ministre iranien des Télécommunications, Issa Zarepour, a félicité l’ensemble des personnes impliquées dans cette mission. Les avancées dans le domaine spatial de l’Iran sont source de fierté pour le pays. Ils illustrent également sa détermination à poursuivre son développement technologique, malgré les sanctions imposées par les pays occidentaux.

Quels sont les satellites mis en orbite ?

Mahda, le plus lourd des trois satellites, est conçu, fabriqué, assemblé et testé par le Centre iranien de recherche spatiale. Ce satellite de recherche de 32 kilogrammes est utilisé pour tester des sous-systèmes satellites avancés. Sa mission principale est d’évaluer les performances du lanceur Simorgh en matière d’injection multiple de fret spatial à basse altitude. Il s’agit également de connaître le niveau des nouvelles conceptions et de la fiabilité des technologies indigènes dans l’espace.

Les nanosatellites Keyhan-2 et Hatef-1 sont également développés pour leur lancement par Iran Electronics Industries. Il s’agit d’une filiale publique du ministère de la Défense. Ils sont tous deux des nanosatellites cubiques pesant moins de 10 kilogrammes.

Keyhan-2 est quant à lui à lui développé pour le positionnement spatial. Il dispose de sous-systèmes de détermination de statut et de contrôle pour se placer de manière stable et précise vers la Terre. Hatef-1 cherche pour sa part à prouver l’utilisation de la technologie de communication à bande étroite dans l’Internet des objets ou l’IdO.

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L’Âme de l’Iran, un livre essentiel pour comprendre ce pays

L’ouvrage intitulé L’Âme de l’Iran nous offre une rencontre rare entre les plus éminents iranologues du XXème siècle. À travers la célébration de l’héritage mystique de l’Iran, depuis l’antique religion de Zoroastre jusqu’à l’islam chiite, ce livre saisit avec adresse l’essence même de cette civilisation qui fut un creuset, un lieu de rencontres et de fusion de nombreuses cultures. Les auteurs de cet ouvrage prestigieux célèbrent ainsi les retrouvailles de l’Orient et de l’Occident dans leur berceau commun et immuable.

L'Âme de l'Iran
Publié en 1951, L’Âme de l’Iran est réédité chez Albin Michel en 2009.

Dans sa préface, Daryush Shayegan souligne avec justesse la valeur intemporelle de cet ouvrage qui réunit des intervenants de renom tels que Henry Corbin, Louis Massignon, René Grousset, Henri Massé, Jacques Duchesne Guillemin, Jan Rypka et Parviz Natel Khanlari. Leurs contributions éclairées permettent de plonger au cœur de l’âme iranienne et d’apprécier toute la richesse de cette civilisation fascinante.

L’Âme de l’Iran, un livre essentiel pour tout iranologue

L’Âme de l’Iran offre ainsi aux lecteurs une immersion profonde dans l’histoire de l’Iran et de sa culture raffinée. Cet ouvrage constitue une porte ouverte vers la compréhension de l’influence durable qu’eut la civilisation iranienne sur le monde occidental. Avec passion et expertise, les spécialistes explorent les facettes mystiques, philosophiques mais également artistiques de cette terre ancestrale. Ils invitent de la sorte chaque lecteur à un voyage inoubliable à travers les siècles et les horizons de l’âme iranienne.

En somme, L’Âme de l’Iran est un ouvrage indispensable pour tous les passionnés d’histoire, de spiritualité et de culture. Mais aussi pour les curieux souhaitant découvrir la civilisation iranienne. Il fait partie de ces livres rares qui suscitent les passions. Laissez-vous envoûter par la magie et la sagesse de l’Iran, dont l’âme résonne encore aujourd’hui au cœur de l’histoire mondiale.

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Sciences et Technologie

L’Iran place en orbite le satellite Soraya

Trois mois seulement après le lancement du satellite Nour-3, l’Iran vient de réaliser ce samedi 20 janvier 2024 une nouvelle avancée majeure dans le domaine aérospatial avec la réussite de la mise en orbite du satellite Soraya par la Force aérospatiale du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI). Ce satellite est placé sur une orbite à 750 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre.

lancement du satellite Soraya le 20 janvier 2024 en Iran

Le satellite Soraya appartient à la catégorie des satellites de recherche SRI. Il s’agit d’un satellite de télédétection fabriqué par l’Institut iranien de recherche spatiale. Ce succès marque un jalon important pour le programme spatial iranien. En effet, c’est la première fois que des satellites iraniens atteignent une orbite aussi élevée.

Le satellite Soraya témoigne des progrès scientifiques en Iran

Le lanceur Qaem-100, propulsé par un moteur à combustible solide, a permis de placer ce satellite de recherche d’environ 50 kg sur une orbite à 750 kilomètres. Le lancement a été réalisé en présence de hauts responsables militaires et spatiaux : le général de division Hossein Salami, commandant en chef du CGRI, Hassan Salarieh, chef de l’Agence spatiale iranienne, et le général de brigade Amir-Ali Hajizadeh, commandant de la division aérospatiale du CGRI.

Outre le satellite lui-même, de nombreux sous-systèmes développés par l’Institut iranien de recherche spatiale furent testés en conditions orbitales. Cela contribue à accélérer le développement de l’industrie spatiale du pays. Cette réussite démontre que l’Iran est capable de développer et maîtriser la propulsion de satellites sur des orbites de plus en plus élevées.

Cette avancée dans le domaine aérospatial témoigne des ambitions croissantes de l’Iran dans le secteur spatial. Elle renforce également la place de l’Iran dans le domaine de la recherche scientifique et technologique. Bien que le programme spatial iranien soit souvent critiqué et soumis à des restrictions internationales, les progrès récents montrent que l’Iran poursuit ses avancées significatives dans ce domaine.

Il convient également de souligner que les activités spatiales poursuivies par l’Iran sont soumises à une surveillance internationale étroite. Certains pays occidentaux et organisations internationales suivent de près les activités spatiales de l’Iran. Cependant, ses activités spatiales sont exclusivement pacifiques et destinées à des fins civiles. Celles-ci comprennent la recherche scientifique et la collecte de données.

La mise en orbite du satellite Soraya par l’Iran constitue une énième démonstration des capacités technologiques et scientifiques du pays.

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Bibliotheca iranicaReligion et Spiritualité

La sagesse de Jésus-Christ dans la tradition chiite

S’il existe un domaine complètement ignoré en Occident, c’est bien la sagesse de Jésus-Christ rapportée par la tradition chiite. Le livre intitulé Sagesses de Jésus fils de Marie est un recueil de hadiths chiites rapportés par les Quatorze Immaculés. Il offre une perspective unique sur les enseignements et les conseils de Jésus, souvent associés au christianisme mais également présents dans l’Islam chiite.

L’ayatollah Ray Shahri a entrepris un travail de recherche approfondi pour rassembler ces hadiths. Ceux-ci sont des paroles et des actes rapportés par le prophète Mohammad et les Imams chiites. Ces récits permettent de découvrir un aspect moins connu de la figure de Jésus-Christ et de se plonger dans sa sagesse et sa spiritualité.

Sagesse de Jésus-Christ tradition chiite ayatollah Ray Shahri

Les conseils de Jésus, présentés dans ce livre, ont été catégorisés en différentes thématiques. On y retrouve notamment l’unicité (tawhid) l’éthique, la morale, l’adoration et les convictions. Ces catégories permettent aux lecteurs de mieux appréhender et comprendre ses enseignements sur différents aspects de la vie spirituelle.

La tradition chiite rapporte une part méconnue de la sagesse de Jésus-Christ

L’éthique et la morale occupent une place centrale dans les enseignements de Jésus. Ses conseils nous rappellent l’importance de la compassion, de la générosité et de la justice. Il invite à aimer son prochain, à cultiver la bienveillance et à prendre soin des plus vulnérables de la société. Cette sagesse de Jésus-Christ et ses principes éthiques sont universels. Ils trouvent un écho tant dans les enseignements chrétiens que dans la tradition chiite.

Ce livre aborde également l’adoration, un thème essentiel de la foi. Jésus encourage avant tout les croyants à établir une relation intime avec Dieu en se tournant vers Lui avec dévotion et sincérité. Il souligne l’importance de la prière, de la méditation et de la recherche de la proximité divine. Ces conseils rappellent enfin l’importance de la spiritualité dans la vie quotidienne. Ainsi que son impact bénéfique sur notre relation avec le divin.

Le livre Sagesses de Jésus fils de Marie nous offre une plongée fascinante dans les enseignements de Jésus, tels qu’ils sont rapportés par les Imams chiites. Il nous permet de découvrir une facette moins connue du Christ et d’en tirer des leçons intemporelles sur l’éthique, la spiritualité et la foi.