Découvrir et comprendre l'Iran d'aujourd'hui à travers son histoire et sa culture
Catégorie :Nature et Géographie
La catégorie nature et géographie regroupe des articles traitant de la beauté naturelle de l’Iran. Avec une géographie qui lui confère des environnements variés, sa nature offre des paysages multiples qui ne peuvent cesser de surprendre et d’émerveiller.
Découvrez les majestueuses montagnes de l’Alborz, qui dominent le paysage nord de l’Iran, offrant des paysages époustouflants. Plongez également dans les vallées verdoyantes du nord-ouest, où les rivières et les cascades serpentent à travers des forêts luxuriantes.
Admirez ensuite les captivants paysages désertiques de l’Iran central, comme le Dasht-é Kavir et le Dasht-é Lut, avec leurs dunes dorées à perte de vue. Explorez les oasis égarés comme un songe merveilleux, où la vie s’épanouit, insoupçonnée, en dépit des conditions arides.
Explorez les côtes de la mer Caspienne, bordées de plages pittoresques et entourées de forêts denses et mystérieuses. Naviguez le long du détroit d’Ormuz, reliant le golfe Persique à la mer d’Oman, et découvrez la richesse de la vie marine et des îles préservées.
L’Iran abrite également des trésors naturels uniques, tels que le lac d’Ourmia, connu pour ses eaux salées et sa magnifique couleur turquoise. Les jardins iraniens traditionnels témoignent eux aussi de l’identité persane, avec leurs fontaines, leurs canaux et leurs arbres fruitiers.
Regorgeant de paysages envoûtants et d’écosystèmes diversifiés, l’Iran n’aura de cesse de vous surprendre en vous offrant des merveilles naturelles qui ne demandent qu’à être découvertes. Du nord au sud, d’est en ouest, de terre en mer, de désert en forêt, l’Iran demeure une merveille de la création.
Arasbaran (ارسباران) est une vaste région montagneuse située du massif de Qūshā Dāgh, au sud de Ahar (اهر), dans la province de l’Azerbaïdjan oriental en Iran. Ce lieu est également connu sous le nom persan Qarah Dagh (قره داغ), signifiant en français « montagne noire », et arménien Ղարադաղ, signifiant en français « rives de l’Aras ».
Cette région est délimitée par la rivière Aras au nord, le comté de Meshgin Shahr (شهرستان مشگين شهر) et de Moghan à l’est, le comté de Sarab (شهرستان سراب) au sud et les comtés de Tabriz et de Marand (شهرستان مرند) à l’ouest. Depuis 1976, l’UNESCO a inscrit 72 460 hectares de cette région au patrimoine mondial.
Le parc national d’Arasbaran
La forêt d’Arasbaran s’étend sur 12 000 kilomètres carrés. Il s’agit de l’une des régions les plus remarquables d’Iran, surnommée le « musée de la nature ». Ce paradis naturel regorge non seulement d’une végétation luxuriante mais abrite également des vestiges historiques impressionnants. De nombreux camps d’été de tribus nomades enrichissent encore davantage sa beauté par leur présence.
Cette zone préservée abonde en diverses espèces animales : 215 espèces d’oiseaux, 29 types de reptiles rares, 48 espèces de mammifères et 17 espèces de poissons.
Arasbārān renferme d’importants vestiges antiques, dont la forteresse de Tumāsiāsh, l’église Nāzini et le château de Bābāk. Les sources d’eau chaude et froide de la région attirent également de nombreux visiteurs.
L’UNESCO a inscrit plus de mille hectares de terres d’Arasbaran sur la liste des réserves de la biosphère. Le mont Kamtal, culminant à 70 mètres, est l’un des sommets les plus significatifs de la région. Ses formations rocheuses imposantes demeurent intactes en raison de leur habitat difficile d’accès.
La diversité biologique et écologique des forêts d’Arasbaran en font l’une des plus belles d’Iran. Des espèces de plantes rares prospèrent, notamment l’habitat unique de l’oiseau rare Siah Khorus. Sur le plan géographique et botanique, Arasbaran représente le point de convergence de trois climats distincts : la Caspienne, le Caucase et la Méditerranée.
Une région chargée d’histoire
Kaleybar, un lieu emblématique, fut le fief de Babak Khorramdin, considéré comme un héros national. Au début du IXème siècle, Babak a mené une résistance remarquable contre l’invasion arabo-musulmane.
En 1905, lors de la Révolution constitutionnelle de l’Iran, les forêts d’Arasbaran servirent de refuge à des groupes révolutionnaires, notamment ceux dirigés par Sattar Khan. En 1925, lors de l’avènement de l’ère Pahlavi sous Reza Shah, le nationalisme culturel et ethnique conduisit au changement de nom de la région de Qarah Dagh en Arasbaran. Le but était de contrer les mouvements séparatistes dans les zones frontalières.
La vie nomade d’Arasbaran
Lors de l’exploration de la région, le trajet de Kaleybar à Asheqlu révèle de nombreuses attractions. Par exemple la vallée de Mikandi, les forêts d’Aynali, l’ancien arbre de Kavanaq, le fort de Jowshin à Varzaqan, les ponts de Khoda Afarin près de Khomarlou et le bain de Kordasht, pour n’en citer que quelques-uns.
Cependant, des trésors moins connus attendent les voyageurs aventureux. Notamment les visites des montagnes sacrées et l’observation du mode de vie traditionnel durable des tribus locales, notamment Ilat. De plus, la région regorge de sources chaudes. Certaines sont équipées d’installations thérapeutiques, offrant aux visiteurs en quête de détente une expérience revigorante.
Un magnifique album de photographies d’Ali Hamed Haghdoust à découvrir :
Avec une histoire riche remontant à plus de 7000 ans, la population iranienne se compose de différentes ethnies, chacune avec sa propre identité culturelleet linguistique. Cette diversité complexe fait de l’Iran un lieu fascinant où les traditions et les croyances se mêlent pour former une mosaïque culturelle unique.
La population iranienne : Perse ou Iranien ?
Les Iraniens ont toujours utilisé le terme « Iran » pour désigner leur pays. Ce nom trouve son origine dans le mot avestique Aryānām, signifiant « le pays des Aryens ». En effet, les Iraniens sont la race aryenne.
Le terme « Perse » fait quant à lui référence à l’hellénisation du nom du Fars, la région d’origine des Perses, fondateurs des empires achéménides et sassanides. Pendant longtemps, les Occidentaux ont utilisé la dénomination de « Perse ». Ce n’est qu’en 1935 que le nom d’« Iran » revient dans le vocabulaire occidental lorsque Reza Shah Pahlavi exigea son adoption par les chancelleries étrangères.
La population iranienne se compose de différentes ethnies et parle plusieurs langues, dont l’importance varie considérablement. Cependant, toutes contribuent à une unité historique incontestable. En Iran, trois grandes familles linguistiques coexistent, révélant ainsi la diversité ethnique du pays : les langues iraniennes, les langues turques et les langues sémitiques
Les Azéris, bien que tentés par l’autonomisme lors de la crise de 1946-1947, demeure aujourd’hui très attachés à l’identité iranienne et aux institutions politiques actuelles dirigées par l’ayatollah Ali Khamenei, lui-même azéri. De plus, la population de Téhéran est en grande partie azérie, tout comme d’autres régions du pays.
Il y a également des groupes nomades tels que les Bakhtiaris dans le sud-ouest et les Qashqaïs turcophones près de Chiraz, qui ont réussi à préserver leur identité, mais qui ne représentent plus qu’environ 2% de la population iranienne. En somme, la diversité ethnique et linguistique de l’Iran ne remet pas fondamentalement en cause son unité nationale.
Quelles langues en Iran ?
Les deux tiers de la population parle les langues iraniennes. Il faut distinguer tout d’abord le persan, langue majoritaire parlée par plus de la moitié des Iraniens et comprise par la quasi-totalité de la population. Ensuite, le kurde, parlé par environ 9% de la population, et partagé par les minorités kurdes de Turquie, d’Irak et de Syrie. Les dialectes du Gilan et du Mazandaran sont utilisés par environ 8% des Iraniens. Enfin, le baloutche est la langue d’une minorité du sud-est du pays, dont le territoire historique s’étend également au sud-ouest du Pakistan et au sud de l’Afghanistan. L’azéri, avec environ un quart de la population du pays, est la langue turque la plus importante parlée en Iran.
Outre les langues iraniennes, turques et sémitiques, il y a également les langues turkmène et qashqaï qui sont pratiquées par de très petits groupes. En Iran, environ 3% de la population parle l’arabe dans le Khouzistan et dans certaines régions des rivages septentrionaux du golfe Persique, où vivent des descendants des colons arabo-musulmans qui envahirent l’Iran au VIIème siècle.
La répartition géographique de ces groupes linguistiques montre que le centre du pays est majoritairement persanophone, alors que les minorités ethniques et linguistiques se trouvent plutôt dans les périphéries du territoire iranien, en continuité avec les populations des États voisins. Cette diversité ne menace toutefois pas réellement l’unité nationale, à l’exception peut-être des Kurdes et des Baloutches qui expriment des aspirations à la dissidence et à la réunion avec leurs frères turcs ou irakiens pour les uns, pakistanais ou afghans pour les autres.
Quelles religions en Iran ?
L’Iran est un pays qui abrite plusieurs religions. Cependant, la grande majorité de la population (environ 90%) est composée de musulmans chiites duodécimains. Les communautés sunnites sont principalement issues des minorités kurde, turkmène et baloutche.
Outre les deux principales branches de l’islam, l’Iran abrite également différentes religions telles que les zoroastriens qui représentent les héritiers de la religion d’État des Sassanides. Cette communauté a des liens avec les Parsis indiens qui sont aujourd’hui leurs principaux représentants. Les chrétiens, notamment des églises assyrienne, chaldéenne et arménienne, coexistent également dans le pays, ainsi que les juifs.
Les minorités religieuses disposent des droits rattachés à leurs religions, ainsi que de députés au parlement.
La population iranienne, une unité nationale autour de son identité
En dépit de la diversité ethnique et linguistique, la très grande majorité des Iraniens adhèrent à l’islam chiite, qui s’est solidement implanté depuis le XVIème siècle. Ce fort attachement religieux transcende largement les différences ethniques et linguistiques.
De plus, un fort sentiment national se manifeste grâce à la conscience partagée d’une histoire commune et la conviction de porter l’héritage d’une civilisation ancienne, enracinée depuis plus de 7000 ans au carrefour de plusieurs mondes.
La géographie administrative de l’Iran divise le pays en 31 provinces réparties dans 5 régions. Chacune d’entre elle est administrée depuis sa capitale provinciale, généralement la plus grande ville de la région.
Les provinces de l’Iran jusqu’en 1960
L’Iran a maintenu les frontières de son territoire actuel depuis le traité de Paris signé en 1857. Entre 1906 et 1960, le pays était subdivisé en 12 provinces :
En 1937, le gouvernement iranien divise le pays en 10 provinces, désignées de manière numérologique. Également dépourvues de centres administratifs, ces appellations avaient pour but d’éviter tout risque de rébellion contre la capitale.
En 1972, un nouveau redécoupage administratif divise l’Iran en 24 provinces distinctes.
Les cinq régions iraniennes
Le 22 juin 2014, le ministère de l’Intérieur procède à une réorganisation administrative du pays en constituant 5 régions (منطقه, mantaqé), regroupant les 31 provinces.
La région de Téhéran regroupe les provinces de l’Alborz, du Golestan, du Mazandaran, de Qazvin, de Qom, de Semnan et de Téhéran.
La région d’Isfahan regroupe les provinces de Boushehr, de Tshaharmal-et-Bakhtiari, du Fars, d’Hormozgan, d’Isfahan, de Kouhgilouyeh et de Boyer-Ahmad.
La région de Tabriz regroupe les provinces d’Ardabil, d’Azerbaïdjan oriental, d’Azerbaïdjan occidental, du Gilan et du Kurdistan.
La région de Kermanshah regroupe les provinces d’Hamadan, d’Ilam, de Kermanshah, du Khouzestan, du Lorestan et de Markazi.
La région de Mashhad regroupe les provinces de Kerman, du Khorassan du Nord, du Khorassan Razavi, du Khorassan du Sud, du Sistan-et-Baloutshistan et de Yazd.
Le ministre de l’Intérieur désigne avec l’accord des membres de son cabinet le gouverneur, chargé de la gestion administrative de la province.
Géographie administrative des régions d’Iran
La géographie administrative de l’Iran moderne compte actuellement 31 régions, en vertu de l’article 9 de la loi du 3 juillet 1983 :
« La région est une unité des divisions du pays avec une zone géographique spécifique, qui consiste en la réunion de plusieurs villes voisines selon les situations politiques, sociales, culturelles, économiques et naturelles. »
Chaque province comporte trois subdivisions différentes : le comté, le district et enfin le district rural.
Le comté désigne une division constituée de plusieurs zones géographiques adjacentes, présentant des caractéristiques naturelles, sociales, économiques, politiques et culturelles similaires et équivalentes. Un gouverneur administre chaque comté.
Le district, sous l’administration de la préfecture, se caractérise par une zone géographique spécifique. Celle-ci regroupe plusieurs villes en tenant compte de divers éléments tels que la taille, la population, les infrastructures de communication et l’accès. Une agglomération est considérée comme une ville à partir de 10 000 habitants. Elle doit également disposer d’une certaine autosuffisance en matière de services urbains.
Le district rural constitue la plus petite entité administrative iranienne. Il englobe une zone géographique particulière regroupant plusieurs villages et fermes voisines, ainsi que des hameaux et des bourgades, homogènes sur les plans de l’environnement naturel, culturel, économique et social. La gestion du village est assurée par le département dédié à cet effet.
La géographie de l’Iran est des plus contrastée. Elle présente des paysages variés allant des montagnes de l’Elbourz aux forêts de feuillus de l’ancienne Hyrcanie, en passant par les vastes étendues de désert et de steppe des plateaux centraux et de l’est.
La géographie de l’Iran actuel constitue un territoire de 1 648 000 kilomètres carrés. Cela équivaut à une superficie trois fois plus grande que celle de la France. Les frontières sont demeurées presque identiques depuis la perte des régions caucasiennes annexées par l’Empire russe en 1828 consécutivement au traité de Tourkmantchaï.
Géographie terrestre de l’Iran
Une géographie de plateaux et de déserts
Le pays présente une grande diversité de paysages en raison de son relief varié et de ses différents climats. Depuis l’Antiquité, ces paysages furent aménagés ou transformés par l’homme. On peut distinguer un vaste haut plateau central entouré de barrières montagneuses, ainsi que des plaines dans la périphérie de l’Iran. Ces caractéristiques font de l’Iran un pays au carrefour de différents mondes.
Le plateau central de l’Iran occupe la majeure partie de la surface du pays avec une altitude moyenne de 900 mètres, se situant dans le centre et le centre-est du pays. Il est rare qu’il s’abaisse en dessous de 600 mètres. Principalement aride, cet immense espace presque vide d’hommes est constitué de vastes cuvettes sédimentaires désertiques dans lesquelles se perdent les rivières qui descendent des montagnes encadrant le plateau.
Le Dasht-é Kavir, ou « Grand désert », est l’un des deux déserts salés particulièrement inhospitaliers qui occupent les hauts plateaux centraux, s’étendant au nord-est sur 80 000 kilomètres carrés. Le deuxième désert, le Dasht-é Lout (« Désert du vide »), se situe quant à lui au sud-est du plateau. Couvrant une superficie de 50 000 kilomètres carrés, il est constitué de roches, de sable et de sel, en faisant l’un des milieux tropicaux les moins propices à la vie animale ou végétale. Les écarts thermiques quotidiens peuvent aller jusqu’à 70° : 50° la journée et jusqu’à -20° la nuit.
Une géographie de montagnes
L’Elbourz, une chaîne montagneuse qui se prolonge vers l’est avec le Kopet dagh et les monts du Khorassan, sépare le nord du plateau des rives méridionales de la mer Caspienne. L’Elborz (ou Alborz), situé dans la région proche-orientale, est la plus haute chaîne de montagnes de la région. La crête sommitale de cette chaîne dépasse rarement les 3 000 mètres dans sa partie centrale. Le massif du Takht-é Soleyman, situé au nord-ouest de Téhéran, est le centre de la chaîne et possède plusieurs glaciers. Les sommets granitiques, tels que le sommet de l’Alam Kuh qui s’élève à 4 850 mètres, possèdent des murs de pierre imposants, comparables à ceux des hautes Alpes centrales.
Les pics les plus élevés de l’Elbourz sont des volcans éteints, tels que le Sabala près d’Ardabil qui culmine à 4 811 mètres. Cependant, le point culminant du pays est le Damâvand qui se situe au nord de Téhéran et atteint l’altitude de 5 610 mètres. L’Elbourz, qui est une barrière imposante, marque une séparation climatique et humaine nette. Elle sépare le plateau aride (par exemple, Téhéran ne connaît que 27 jours de pluie par an) des plaines humides du Gilān et du Māzandarān qui bordent la mer Caspienne et ont un climat subtropical humide.
Vers l’ouest, la chaîne des monts Zagros, orientée du nord-ouest au sud-est, est un immense complexe montagneux de près de 1 500 kilomètres qui sépare le plateau iranien de la plaine mésopotamienne située à l’ouest. Les monts Zagros, constitués de hauts plateaux et de chaînes majoritairement calcaires, s’élèvent jusqu’à 4 547 mètres au Zarde Kuh, au sud d’Ispahan. En raison de cette longueur, les monts Zagros sont formés de plusieurs ensembles distincts.
Les régions du Kurdistan et du Sud de l’Azerbaïdjan présentent un relief confus propice à la persistance des irrédentismes en raison des hivers rigoureux des hautes terres. La partie centrale de la chaîne qui s’étend entre Ispahan et Chiraz, est la région la plus élevée avec des sommets dépassant souvent les 4 000 mètres. Cette zone fut pendant longtemps fréquentée par les nomades Bakhtiaris, Lors et Qashqaï qui y ont trouvé leurs pâturages d’été. L’altitude diminue dans la partie méridionale de la chaîne qui s’oriente ensuite de l’ouest vers l’est en direction des montagnes de Kerman puis du Makran dans la région du Baloutchistan.
Bien que les murailles méridionales du plateau soient généralement moins élevées, elles comprennent des sommets impressionnants tels que le Kuh-é Lalezar, qui culmine à 4 465 mètres d’altitude, ou le Kuh-é Taftan, un volcan de 3 941 mètres d’altitude situé au sud de Zahedan, près de la frontière afghane. Vers l’est, jusqu’à la province afghane de Herat qui fut longtemps une extension du monde iranien dans cette direction, le relief reste accidenté avec de multiples failles. Cela explique la forte sismicité de la région à l’origine de catastrophes comme le tremblement de terre survenu à Bam en 2003.
Géographie aquatique et fluviale de l’Iran
Des plaines et des lacs
Au-delà des barrières montagneuses qui encadrent le plateau central, on trouve les plaines. La plaine du Khouzistān, qui s’étend au sud-ouest, est géographiquement proche de la Mésopotamie arabe. Elle est riche en ressources en eau et en pétrole depuis un siècle. La plaine côtière, le long de la mer Caspienne, se situe à vingt-huit mètres en dessous du niveau de la mer. Elle correspond aux régions du Gilān et du Māzandarān et bénéficie d’un climat particulier qui en fait une région très favorable à l’agriculture. En revanche, le Makran, anciennement connu sous le nom de Gédrosie, qui s’étend à l’extrémité sud-est du pays le long de l’océan Indien, est très aride.
Certaines cuvettes intérieures laissent place à des étendues d’eau, notamment des lacs. Ainsi le Jaz Muriān dans le Makran au sud-est, les lacs de la région de Chiraz au sud-ouest, et le vaste lac d’Urmiah entre Tabriz et la frontière turque au nord-ouest. Ces lacs sont souvent marécageux. Les régions où ils se trouvent sont peu accueillantes et peu peuplées, voire totalement vides. Les anciens axes de communication les évitent. Le plateau est entouré de chaînes montagneuses élevées.
Les fleuves en Iran
Les régions situées de part et d’autre des grandes chaînes de montagnes connaissent une répartition des eaux qui en descendent et accueillent les principales agglomérations telles que Téhéran, Yazd, Chiraz, Mashhad et Ispahan, qui sont arrosées par la rivière Zâyand-é Rud. Ces régions ont toujours été le long des routes reliant les différentes villes entre elles, évitant ainsi les terres arides et inhospitalières des hauts plateaux.
La plupart des cours d’eau sont endoréiques et ne se jettent pas dans la mer. Seul le Sefid Rud qui se jette dans la mer Caspienne dans le Gilān est issu du plateau iranien. Dans le sud-ouest, le Karun traverse le Khouzistān, descend des Zagros et rejoint le Tigre au niveau du delta formé avec l’Euphrate. Environ 60% des eaux de surface se concentrent dans cette région limitrophe de l’Irak. Cela explique l’importance des enjeux de la guerre entre Iran et Irak de 1980 à 1988.
L’eau en Iran
Plus de la moitié du pays, notamment le centre, l’est et le sud-est, reçoit moins de 300 millimètres de précipitations par an. Cependant, contrairement à la péninsule arabe voisine, l’eau n’est pas rare en Iran. Certaines régions en sont même très bien pourvues. C’est notamment le cas des provinces riveraines de la mer Caspienne, qui bénéficient d’un climat subtropical humide propice à la culture du riz ou du thé, avec jusqu’à 1 200 millimètres de précipitations annuelles.
De plus, l’altitude élevée des régions montagneuses de l’ouest et du nord entraîne la formation d’un important manteau neigeux, dont la fonte alimente les rivières qui descendent vers les régions voisines, même pendant l’été. La répartition des précipitations met en évidence deux régions très différentes. L’Iran septentrional et occidental, plus élevé et plus humide, abrite les deux tiers de la population sur un peu plus d’un quart du territoire.
En revanche, à l’est d’une ligne allant des rives du Gorgān, qui se jette dans la mer Caspienne au sud de la frontière du Turkménistan, jusqu’à Chiraz en passant par Ispahan, les précipitations sont toujours inférieures à 200 millimètres, ce qui définit la limite d’une région appartenant à la zone aride.
La structure géologique de l’Iran a toutefois permis l’existence d’importantes nappes d’eau souterraines exploitables grâce à des galeries, les qanât. Ceux-ci constituent des réseaux de plusieurs dizaines de kilomètres permettant l’irrigation de régions entières. Sans eux, ces territoires seraient condamnées à retourner au désert. Ces techniques ont une très longue histoire, probablement depuis l’ancien royaume d’Ourartou étendu au début du premier millénaire jusqu’à hauteur du lac de Van et de l’actuelle Arménie.
Climat et flore, une particularité de la géographie de l’Iran
Les régions peuvent connaître des températures élevées en été, allant jusqu’à 50°C dans le sud. Cependant, l’altitude et la sécheresse de l’air rendent le climat des grandes villes supportable. La température moyenne avoisine 29°C en juillet à Téhéran. En raison du caractère continental du pays, les amplitudes thermiques annuelles sont importantes et les hivers peuvent être froids à Téhéran ou Tabriz (3°C et -2°C respectivement en janvier).
Cependant, la température en janvier à Bandar Abbas, situé sur la côte du golfe Persique, au niveau du détroit d’Ormuz, est d’environ 18°C.
La géographie de l’Iran lui permet d’avoir une végétation naturelle qui varie d’une région à l’autre. Malheureusement, les magnifiques forêts de feuillus de l’Elbourz et de l’ancienne Hyrcanie ont subi une dégradation très importante en raison de la surexploitation des deux derniers siècles. Les anciennes chênaies du Zagros sont également un souvenir du passé. Les forêts ne couvrent actuellement plus que 11 % du territoire.
En revanche, la steppe et le désert dominent les plateaux du centre et de l’est, ainsi que le Baloutchistan au sud-est. Les cultures agricoles et les activités pastorales traditionnelles sont adaptées aux différentes conditions régionales. La géographie de l’Iran permet de trouver des pâturages dans les hautes terres de l’Ouest, des palmiers-dattiers du Sud, du Khouzistān au Baloutchistan, du riz et du thé dans le Gilān, et des orangers dans le Māzandarān.