Située entre Téhéran et Ispahan, Kachan est un trésor méconnu de l’Iran, dont les nombreuses maisons historiques témoignent de son glorieux passé.
Première grande oasis de la route reliant Qom à Kerman, cette ville émerge au milieu du désert comme un éclat de lumière dans la pénombre.
Les maisons historiques de Kachan témoignent de son glorieux passé
Les premières traces d’habitat humain à Kâshân (كاشان) remontent au VIème millénaire avant Jésus-Christ. Le site archéologique de Tépeh Sialk (تپه سیلک) à proximité livra d’ailleurs des vestiges remontant à la période néolithique.
La ville va connaître un développement important sous l’impulsion de l’épouse d’Haroun al-Rachid, calife abbasside régnant entre 786 et 809.
Kachan va acquérir une renommée particulière au Moyen-Âge dans le domaine de la céramique. C’est d’ailleurs pour cette raison que la céramique va prendre son nom persan de kâshi (کاشی).
Le souverain seldjoukide Malek Shâh Ier, qui règne de 1072 à 1092, fit ériger une forteresse dont les vestiges subsistent dans le centre de la ville.
Mais c’est à l’époque safavide que Kachan connaître son apogée. Shâh Abbas Ier entreprit des travaux sous son règne, entre 1588 et 1629. Il fera bâtir plusieurs palais et jardins, de même que son tombeau.
C’est également à Kachan que le chancelier Amir Kabir fut assassiné le 9 janvier 1852, dans le jardin de Fin (باغ فین). Il fut sous le règne de Nasser al-Din Shâh (ناصرالدین شاه) un grand réformateur qui entreprit de moderniser et développer l’Iran.
Kachan, un patrimoine exceptionnel
Kachan conserve un patrimoine exceptionnel qui témoigne de sa grandeur. Les maisons historiques les plus connues sont les demeures ‘Abâsi (خانه عباسیان), datant de la fin du 18ème siècle, Tabâtabâ’i (خانه طباطباییها), datant des années 1840, ou bien encore Boroudjerdi (خانه بروجردیها), bâtie en 1857.
Kachan recèle encore d’autres merveilles architecturales. Notamment la mosquée du Vendredi dont la construction débuta en 1074, ainsi que la mosquée Aqâ Bozorg (مسجد آقا بزرگ) et son école de théologie, datant de la seconde moitié du 18ème siècle.
Enfin, le bazar de Kachan témoigne d’une maîtrise et d’un savoir-faire impressionnant. Bâti sous les Seldjoukides, il fut rénové par les Safavides. Le puits de lumière creusé au centre de la coupole marchande date pour sa part de 1868.
Un magnifique album de photographies de Rasoul Shojaei à découvrir :