Mercredi 17 janvier 2024, la plateforme YouTube nous notifie la censure de notre chaîne Négâh Irân au motif que nous serions une « organisation criminelle violente » (sic !).
Notre chaîne présentait au public francophone du monde entier des films, des documentaires et des archives qui permettaient de rendre vivants nos travaux et de les illustrer.
Les enregistrements d’Henry Corbin expliquant la philosophie iranienne et islamique. La lettre bouleversante que le général martyr Qassem Soleimani écrivit à sa fille. Les films documentaires sur l’art des tapis et la merveilleuse ville d’Ispahan. Les archives vidéographiques de la Seconde Guerre mondiale et l’invasion illégale de l’Iran par les Soviétiques et les Britanniques. La poésie persane. Le souvenir du sacrifice des Défenseurs du Sanctuaire qui luttèrent contre le terrorisme. Le témoignage de la tolérance et des droits en Iran. Entre autres.
Tout cela s’avère « criminel » et « violent » pour YouTube. Ou serait-ce plutôt la vérité qui est violente et criminelle ?
En censurant la chaîne Négâh, YouTubecensure la recherche et le savoir
La liberté de recherche est la quête incessante de la connaissance. Elle repose sur l’idée que chaque individu a le droit d’explorer les horizons de la pensée et du monde. Le droit de remettre en question les idées établies. Mais également la nécessité de rechercher la vérité. C’est enfin elle qui nous permet de penser nos sociétés et de contribuer à notre évolution collective.
La liberté d’expression est une manifestation concrète de notre individualité. C’est également elle qui nous permet de défendre les droits des plus vulnérables, d’exposer les injustices et de faire entendre nos voix.
Aujourd’hui, nous assistons à des tentatives de restreindre la liberté de recherche et d’expression en Occident. Ce même Occident qui massacre et bombarde des pays et leurs peuples pour imposer sa domination, sous couvert de liberté et de démocratie. Une fois de plus, cet Occident démontre son hypocrisie.
Les « organisations criminelles violentes », ce sont ceux qui commettent des atrocités inhumaines envers les populations civiles. Ce sont ceux qui utilisent des armes chimiques et atomiques pour exterminer des populations entières. Ce sont ceux qui commettent des viols sur des femmes et des enfants. Les « organisations criminelles violentes », ce sont ceux qui financent et entretiennent des guerres et réduisent des peuples en esclavage. Ce sont ceux qui exploitent la misère à des fins personnelles et lucratives. Ce sont ceux qui nient et falsifient l’Histoire pour annihiler les peuples.
Si la recherche scientifique et le partage du savoir sont devenus un crime dans la civilisation occidentale, il serait grand temps pour elle de réfléchir sur ce qu’elle est devenu et sur sa définition de la barbarie…
Notre seule arme, c’est notre stylographe. Notre seule violence, c’est la volonté de défendre la vérité et la justice.
Des tirs de missiles balistiques se sont produits dans la nuit du lundi 15 au mardi 16 janvier 2024, ciblant des positions terroristes en Syrie et en Irak.
Le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) revendique ces frappes visant des bases de l’organisation terroriste Daech en Syrie, ainsi qu’un centre d’espionnage israélien dans la région du Kurdistan irakien.
Pourquoi des frappes de missiles balistiques en Syrie et en Irak ?
Le 3 janvier, les Iraniens commémoraient le quatrième anniversaire du martyre du général Qassem Soleimani, héros de la lutte contre le terrorisme assassiné par les États-Unis en 2020. À Kerman, ville où il est inhumé, un double attentat terroriste eut lieu. Ces attaques, durant lesquelles 89 personnes trouvent la mort, sont alors revendiquées par le groupe takfiriste Daech.
Le 10 janvier, une autre attaque terroriste se produit dans le Baloutchistan, région située dans le sud-ouest du pays. Celle-ci vise le commissariat de police de Rask et provoque 11 morts et 6 blessés parmi les policiers.
Quelles furent les cibles des frappes de missiles balistiques ?
Il s’agit d’une double opération menée par les Gardiens de la Révolution. D’abord contre les agents israéliens du Mossad présents en Irak, ensuite contre les terroristes de Daech présents en Syrie.
« Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,
À la nation islamique d’Iran, qui a confiance en Dieu Tout-Puissant, et avec la bénédiction de nôtre Maître, Son Éminence Sahib al-Zaman (le Maître de l’époque), que la paix soit sur lui, et en réponse aux récents crimes commis par les ennemis contre la République islamique, nous annonçons que le quartier général des espions anti-iraniens et des rassemblements terroristes dans certaines parties de la région ont été visés au milieu de la nuit par plusieurs missiles balistiques. Les cibles ont été détruites, et les détails seront annoncés plus tard. »
Communiqué officiel du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI)
Selon les déclarations du CGRI, 24 missiles balistiques de différentes modèles furent utilisés au cours de ces frappes.
Le Mossad ciblé à Erbil, dans le Kurdistan irakien
Les frappes de missile survenue à Erbil visaient le centre principal du Mossad. L’agence de renseignement israélienne est notamment implantée dans la région du Kurdistan irakien. Quatre missiles furent tirés depuis l’ouest et sept autres depuis le nord-ouest de l’Iran en direction de cette cible.
Selon l’appareil de sécurité de la région du Kurdistan irakien, quatre personnes ont été tuées et six autres blessées.
Des sources de sécurité irakiennes ont indiqué que l’homme d’affaires Peshraw Dizayee, un multimillionnaire kurde, ainsi que plusieurs membres de sa famille, figurent parmi les victimes. Dizayee, proche du clan Barzani au pouvoir, possédait des entreprises s’avèrant des partenaires commerciaux d’Israël. Il était également la principale source de financement des espions formés par le Mossad pour mener des missions de renseignement et d’actions armées en Iran.
Une roquette a également touché la maison d’un haut responsable des renseignements kurdes, tandis qu’une autre a endommagé un centre de renseignements kurde. Le trafic aérien à l’aéroport d’Erbil fut suspendu.
La chaîne Telegram de Sabreeen News a rapporté qu’à la suite de cette attaque du CGRI contre le centre d’espionnage du Mossad, cinq soldats américains furent tués et secrètement évacués.
Daech ciblé à Idlib, en Syrie
Pendant cette opération, quatre missiles Kheibar Shekan furent tirés depuis la province de Khouzestan, dans le sud-ouest de l’Iran. Ceux-ci ont atteint le quartier général du groupe terroriste takfiriste Daech dans la région d’Idlib, en Syrie. Neuf autres missiles ont été tirés vers les positions d’autres groupuscules terroristes dans différentes régions de la Syrie.
Les missiles balistiques du CGRI ont touché les positions des groupes terroristes Tahrir al-Sham et Hezb al-Turkestani dans la région d’Idlib, à l’ouest de la Syrie. Les terroristes connus sous le nom de Daesh Khorasan s’entraînent dans cette région avant d’être transférés en Afghanistan et en Azerbaïdjan par les États-Unis. Ceci dans le but de rentrer en Iran afin d’y commettre des activités terroristes.
La première frappe fut lancée après l’identification de points de rassemblement du groupe terroriste Daech dans les zones occupées en Syrie. Une des cibles principales était Azhi Amin, affilié à Al-Qaïda. Celui-ci aurait été tué lors de l’attaque.
Que retenir de ces frappes ?
Plusieurs éléments sont à retenir au sujet de cet évènement. Tout d’abord, la crédibilité et la dissuasion de l’Iran se renforcent considérablement. La distance entre la zone visée en Syrie et le point de tir des missiles du CGRI en Iran dépasse les 1 200 kilomètres. Cet évènement constitue l’opération balistique la plus ambitieuse menée jusqu’à présent par l’Iran.
Enfin, cette action militaire s’avère un message clair de l’Iran adressé à ses ennemis israéliens, américains et daechistes présents dans la région. L’Iran dispose des moyens de se défendre et en a également le droit.
Découvrez les merveilleux paysages d’hiver des forêts hyrcaniennes, situées dans le nord de l’Iran.
Ces forêts s’étendent sur plusieurs kilomètres de la ville septentrionale iranienne Gorgan jusqu’à certaines parties de l’Azerbaïdjan. Leur histoire remonte à la période géologique du Jurassique, ce qui fait de cette région un lieu chargé d’histoire.
L’hiver confère à ces forêts un paysage unique que l’on retrouve seulement dans les régions du nord de l’Iran. Découvrez leur beauté immortalisée par les photographies de Nazanin Kazmi Nava.
Paysage hivernal des forêts d’Iran
Contrairement à d’autres forêts de feuillus qui ont été détruites lors de la période glaciaire, les forêts hyrcaniennes ont réussi à survivre grâce à leur emplacement géographique. En effet, leur situation entre les montagnes d’Alborz et la mer Caspienne leur confèrent un climat plus tempéré.
Cette particularité géographique a également permis à la région de maintenir une biodiversité unique et d’être le refuge de plusieurs espèces animales et végétales rares et menacées d’extinction.
Ces forêts présentent des paysages spectaculaires, caractérisés notamment par une flore dense, diversifiée et colorée, où se mêlent les taches de couleurs de diverses plantes, fleurs et herbes.
Les forêts du nord de l’Iran, un patrimoine de l’humanité
La richesse naturelle de la région témoigne de la beauté et de la force de la nature, faisant d’elle un véritable trésor écologique. Elle fut d’ailleurs reconnue par l’UNESCO, qui les a inscrites sur la liste du patrimoine mondial en 2019.
Les amoureux de la nature trouveront leur bonheur dans ces forêts aux multiples facettes selon les saisons. Elles offrent plusieurs activités telles que la randonnée, la promenade et l’observation ornithologique. La région hyrcanienne est également riche en hébergements touristiques, adaptés à tous les types de voyageurs, allant des campeurs aux amateurs de séjours de luxe.
Les forêts hyrcaniennes du nord de l’Iran sont un véritable trésor écologique à découvrir. Elles offrent un paysage unique, une biodiversité rare et sont riches en activités pour tous les goûts.
Un magnifique album de photographies à découvrir :
C’est à l’occasion de la 2ème exposition des produits basés sur la connaissance dans le secteur des équipements alimentaires, pharmaceutiques et médicaux, que ce radiocomposé médicinal fut dévoilé. Le directeur de OIEA, Monsieur Mohammad Eslâmi, et le ministre de la Santé, Monsieur Bahrâm ‘Ein Ollâhi, furent d’ailleurs présents pour cet évènement.
Un succès pour la recherche iranienne
Ce nouveau médicament radiopharmaceutique, nommé PARS-TECTO-PSMA, constitue un succès supplémentaire pour la recherche et le domaine médical iraniens. À l’origine de cette prouesse se trouve la Pars Isotope Company. Il est important de noter que cet institut de recherche médicale fut sanctionné le 5 novembre 2018 par l’Office of Foreign Assets Control (OFAC). Cet organisme dépend directement du département du Trésor des États-Unis d’Amérique.
Une fois de plus, l’Iran démontre l’efficacité de sa lutte pour sa souveraineté et son émancipation. Les nombreuses sanctions que les Occidentaux lui imposent depuis plusieurs décennies motivent le pays à devenir autosuffisant en matière médicale.
Qu’est-ce qu’un médicament radiopharmaceutique ?
Un médicament radiopharmaceutique contient des radioisotopes incorporés. Il s’utilise majoritairement en imagerie médicale pour assurer le diagnostic et le suivi de la maladie. Cependant, un tel médicament peut également s’utiliser dans le cadre d’un traitement thérapeutique, sous la supervision d’un médecin spécialisé en médecine nucléaire.
Ce traitement est synthétisé et formulé pour la première fois par des experts iraniens. Il permet un diagnostic plus rapide et plus efficace du cancer de la prostate, et ce dès les premiers stades. Il utilise pour cela une nouvelle méthode d’imagerie, appelée SPECT (Single Photon Emission Computed Tomography).
Ce produit radiopharmaceutique se fixe spécifiquement aux récepteurs du cancer de la prostate dans le corps. Il offre ainsi aux médecins des informations plus précises sur la taille et l’emplacement de la tumeur par rapport aux méthodes précédentes. Cette innovation améliore également la surveillance et l’observation du processus de récupération du patient.
Dans ce livre paru en février 2012 aux éditions du Panthéon, André Chamy livre une analyse sur l’« axe de l’espoir » qui se révèle prophétique une décennie plus tard. Son étude n’a rien perdu avec le temps et se révèle plus que jamais essentielle pour comprendre l’actualité et l’avenir.
L’Asie du sud-ouest est le théâtre de vives tensions et de conflits liés à la maîtrise des sources d’énergie et leur acheminement. De la Corée du Nord à l’Afghanistan en passant par l’Iran, la région est devenue le territoire le plus convoité et disputé au monde. Dans ce climat tendu, il est toutefois possible d’entrevoir un espoir de paix. Cela notamment avec l’émergence d’un nouvel axe entre l’Iran, la Syrie et le Liban.
C’est dans ce contexte que l’ouvrage d’André Chamy, avocat et sociologue, offre une analyse inédite des événements récents au Moyen-Orient. Il analyse les relations entre l’Iran, la Syrie et le Liban. Ces trois pays, souvent pointés du doigt sur la scène internationale, peuvent jouer un rôle clé dans la recherche d’une paix réelle et durable dans la région.
André Chamy analyse l’« axe de l’espoir »
L’énergie est un enjeu majeur au Moyen-Orient. En effet, les pays de la région sont d’importants producteurs de pétrole et de gaz. Leur stabilité politique est essentielle pour assurer un approvisionnement continu. Cependant, ces ressources précieuses sont également au cœur des rivalités et des conflits géopolitiques.
Les menaces qui pèsent sur l’Asie du sud-ouest (en terme étatsunien le « Moyen-Orient ») ont profondément bouleversé l’équilibre géopolitique de la région. Cependant, elles ont également créé de nouvelles opportunités. Notamment avec la mise en place un rapport de forces différent de celui qui a prévalu pendant des décennies. Pour la première fois en soixante ans, les peuples de la région pourraient envisager un avenir de paix et de stabilité économique et politique.
La naissance de cet axe entre l’Iran, la Syrie et le Liban est perçue comme un facteur d’espoir. Il offre la possibilité d’une coopération régionale renforcée, de la résolution des conflits par le dialogue et la diplomatie, ainsi que de la promotion d’une stabilité globale. Ces pays pourraient ainsi travailler ensemble pour garantir une offre énergétique stable et durable, tout en établissant des bases solides pour l’avenir de la région.
André Chamy, avec son expertise en sociologie politique libanaise, apporte un regard original sur les événements récents au Moyen-Orient. Son livre précédent, Saddam Hussein, le crime et la potence, lui a permis d’approfondir sa compréhension des enjeux régionaux. Dans cet ouvrage, il propose une perspective novatrice, basée sur l’émergence d’un espoir de paix dans une région marquée par les conflits.
Que ce soit pour des raisons culturelles, professionnelles ou simplement par passion, apprendre le persan (farsi) offre l’accès à une richesse de connaissances, de littérature et de traditions. C’est aussi une opportunité de plonger dans la beauté de la poésie et de la culture iraniennes.
Le persan, une langue chargée d’histoire
La langue persane, également connue sous le nom de farsi, est née dans la province de Fars. Berceau de la dynastie achéménide, cette région abrite des lieux emblématiques tels que Shiraz et Persépolis. Issue du pahlavi parlé à l’époque préislamique, le persan fait partie du groupe des langues iraniennes, affiliées aux langues indo-européennes.
Dès les premiers siècles de l’ère islamique, le persan a été le vecteur d’une culture brillante dont l’influence s’étendait bien au-delà des frontières actuelles de l’Iran. Sous les Samanides, au Xème siècle, la résistance à l’arabisation et la préservation de l’identité iranienne se sont développées dans le Khorassan et la Transoxiane, avec Boukhara comme capitale. Cette culture persane, qui avait déjà marqué le monde islamique après l’arrivée des Abbassides en 750, continuera d’influencer une vaste région turco-iranienne. Même des dynasties d’origine turque se sont attachées à promouvoir la langue et la culture persanes, comme les Ghaznévides, sous le règne desquels a été écrit le chef-d’œuvre de la littérature persane, le Livre des Rois (Shahnameh) de Ferdousi. Ce phénomène se reproduira au fil des siècles avec les Seldjoukides, les Mongols, les Timourides et les Safavides.
Le persan, un trésor de l’humanité
De nos jours, le persan dépasse largement les frontières de l’Iran. Il est parlé notamment en Afghanistan et au Tadjikistan. Mais également dans le nord de l’Inde et jusqu’à Bombay. En effet, le persan fut la langue administrative de l’Inde jusqu’à l’imposition de l’anglais en 1837.
Les langues dérivées du persan sont le dari, un persan légèrement archaïque parlé principalement dans le nord de l’Afghanistan, aux côtés de la seconde langue officielle, le pachto (également iranienne), et le tadjik, une variante du persan. On estime à environ 120 millions le nombre de locuteurs persans.
En parcourant l’Iran, on remarquera que, bien que le persan soit la langue officielle du pays, il n’est pas la langue maternelle de tous les Iraniens. En effet, il existe de nombreux dialectes, notamment ceux des tribus nomades dominantes comme le bakhtyari, le baloutch, le lore, ainsi que ceux du nord, comme le gilaki, le semnáni, etc. On y parle également le turc azéri, le turkmène, le kurde (autre langue iranienne) et l’arabe.
Apprendre le persan avec Razva
Vous souhaitez apprendre le persan (farsi) ? Les cours de persan en ligne de l’institut Razva sont l’option parfaite pour vous.
Avec l’aide de professeurs expérimentés et compétents, vous pourrez acquérir les compétences linguistiques nécessaires pour maîtriser cette belle langue.
Que vous soyez débutant ou que vous souhaitiez approfondir vos connaissances existantes, les cours de persan de Razva vous offrent une expérience d’apprentissage en ligne accessible et efficace.
L’Iran décrète ce jeudi 4 janvier 2024 un jour de deuil national après le double attentat terroriste survenu la veille à Kerman pendant la commémoration du martyre du général Qassem Soleimani.
Un double attentat visant la population iranienne à Kerman
Deux explosions se sont produites à Kerman, mercredi 3 janvier, entraînant la mort de 89 personnes et plus de 200 blessés, selon l’Organisation des urgences iraniennes.
La première explosion s’est produite à 14h50 heure locale, suivie de la seconde quinze minutes plus tard. Certaines personnes furent blessées dans la panique qui suivit la première explosion. D’après l’IRNA, la première explosion a eu lieu à environ 700 mètres de la tombe du général Soleimani. Une seconde explosion s’ensuivit à un kilomètre de là.
Le mode opératoire correspond à celui de Daech, l’organisation terroriste takfiriste que l’Iran et le général Soleimani ont vaincu. Mais une assistance israélienne ou américaine n’est toutefois pas impossible à exclure. Le lieu et la date n’ont guère été choisis au hasard. Ils révèlent la volonté d’attaquer le cœur même de la population iranienne.
Un jour de deuil national décrété et des condamnations unanimes
Un jour de deuil national a été décrété ce jeudi 4 janvier en mémoire des martyrs. Le Guide de la Révolution, l’ayatollah Ali Khamenei, a réagit officiellement le soir-même en adressant un message de condoléance aux familles des victimes. Le président iranien Ebrahim Raissi a annulé sa visite officielle en Turquie prévue ce jour.
Lors d’un entretien téléphonique jeudi matin avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Joseph Borrell, représentant de la politique étrangère de l’Union européenne, a condamné le double attentat terroriste. Il a exprimé ses condoléances aux familles des victimes, ainsi qu’au gouvernement et au peuple iraniens.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a souligné quant à lui l’importance que la communauté internationale lutte contre toutes les formes de terrorisme et a remercié Joseph Borrell pour sa compassion.
La Russie, l’Irak, l’Azerbaïdjan, le Liban, le Pakistan, la Jordanie et le sultanat d’Oman ont condamné l’attentat. Mais également le Qatar, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, l’Irlande et la Norvège. De même que le Hezbollah et l’ayatollah irakien Ali al-Sistani qui déclare pour sa part :
« Nous présentons nos condoléances aux familles endeuillées et au noble peuple iranien pour cette tragédie amère. Et nous demandons à Dieu Tout-Puissant le pardon et la grâce divine pour les chefs martyrs et pour les blessés, un prompt rétablissement. »
Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a fermement condamné les attentats, exprimant ses condoléances aux familles des victimes et au gouvernement iranien et souhaitant un prompt rétablissement aux blessés.
Les forêts hyrcaniennes, situées au nord de l’Iran, offrent un spectacle d’une beauté exceptionnelle en automne.
S’étendant sur 1000 kilomètres le long de la mer Caspienne, ces forêts de feuillus ont une histoire remontant à 25 à 50 millions d’années. À cette époque, elles couvraient la majeure partie de la région nord du pays.
Aujourd’hui, ces forêts sont d’une biodiversité floristique remarquable, abritant plus de 3 200 espèces de plantes vasculaires documentées.
Les forêts du nord de l’Iran et leur poésie d’automne
L’automne est une période particulièrement magique pour visiter ces forêts. Les feuilles des arbres se parent de magnifiques couleurs chaudes, créant un tableau enchanteur. Les teintes variant du jaune doré au rouge vif offrent un spectacle visuel saisissant. Les randonneurs et les amateurs de nature pourront profiter de balades au cœur de cette nature préservée, respirant l’air frais et parfumé des forêts hyrcaniennes.
Outre leur beauté, ces forêts revêtent une grande importance écologique. Elles jouent un rôle essentiel dans la régulation climatique, offrant une protection contre l’érosion des sols et atténuant les effets des tempêtes et des inondations.
Elles abritent également de nombreux cours d’eau, contribuant ainsi à la préservation de la biodiversité aquatique.
Une faune et une flore exceptionnelles
Cette région est aussi un véritable paradis pour les amoureux de la faune. On y compte 180 espèces d’oiseaux typiques des forêts tempérées à feuilles larges et 58 espèces de mammifères. Parmi eux, on trouve les principaux prédateurs tels que le léopard, le loup et l’ours brun.
Ces forêts abritent également de nombreuses espèces d’arbres rares et endémiques. Certains arbres majestueux ont entre 300 et 400 ans, voire même jusqu’à 500 ans, témoignant de la richesse et de la vitalité de cet écosystème unique.
Les forêts hyrcaniennes sont classées au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce massif forestier se compose de 17 éléments répartis dans trois provinces iraniennes : Gilan, Mazandaran et Golestan. Cette distinction témoigne de la valeur exceptionnelle de cette région et de l’importance de sa préservation.
Les forêts hyrcaniennes sont un trésor naturel à préserver et à découvrir. Leur beauté automnale est une véritable invitation à la contemplation et à l’émerveillement devant la splendeur de la nature. Alors, laissez-vous séduire par cette merveille de l’Iran et partez à la découverte des forêts hyrcaniennes lors de votre prochain voyage.
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Qui sont les Houthis au Yémen et qu’est-ce leur mouvement Ansarallah ?
Peu d’études approfondies sont menées sur ce sujet qui semble n’intéresser que peu de gens. Comme si la guerre au Yémen qui dure depuis 2014 n’avait aucune importance. Morgan Lotz y consacre pourtant un chapitre de son ouvrage Comprendre les Gardiens de la Révolution islamique, paru aux édition L’Harmattan en mars 2022.
Ansârollâh (أنصار الله) signifie « Partisans de Dieu ». Ce mouvement est fondé en 1994 sous le nom al-Shabâb al-Mo’aman (« Organisation de la jeunesse pieuse ») par Seyed Hossein Badraldin Houthi, chef de la tribu des Houthis.
En raison de son engagement pour défendre les opprimés et les déshérités, les Houthis du Yémen et leur mouvement Ansarallah sont une composante historique de l’Axe de la Résistance.
Qui sont les Houthis du Yémen ?
La tribu arabe Houthi descend des Banu Hamdan qui ont régné sur le Yémen de 1099 à 1174. Dans ce pays où la majorité de la population est sunnite, il existe une importante minorité de confession chiite zaydite. Celle-ci est principalement présente dans les montagnes du nord-ouest et dans la province de Sa’dah depuis le 8ème siècle.
Il est important de noter que sa présence est spécifique au Yémen et détient une histoire et une identité distinctes.
Pendant une longue période, un imâmat zaydite régna d’ailleurs sur ces régions jusqu’à la fondation du royaume mutawakilite en 1918. Celui-ci prit fin en 1962.
Bien que leur nom médiatique d’Ansarallah fasse référence aux Houthis, des membres d’autres tribus telles que les Bakil se sont également joints au mouvement. Ansarallah compte également des alliés sunnites, notamment des Shaféites.
Le mouvement Ansarallah au Yémen
Le parti Hezb al-Haq, fondé en 1990 et dont Ansarallah est issu, rompt avec la tradition de l’imâmat. Il défend notamment le projet d’un régime républicain. Cette position représente une véritable révolution politique dans un Yémen où la logique tribale joue un rôle central dans la construction et le fonctionnement de l’État.
Les Houthis et Ansarallah ont établi un mouvement intellectuel et religieux modéré, aspirant à une vision inclusive du Yémen incluant tous les acteurs du pays. Leur objectif est de promouvoir un modèle de gouvernance qui transcende les clivages tribaux et religieux, en engageant tous les segments de la société yéménite. Ils combattirent à plusieurs reprises le gouvernement central yéménite et s’opposèrent au wahhabisme saoudien.
Contrairement à ce que prétendent leurs opposants, les Houthis n’ont pas l’intention d’établir un régime politique similaire à la République islamique d’Iran. Cette vision est impossible à réaliser puisque les sunnites représentent 75% de la population, tandis que les Zaydites sont environ 25%. Les Houthis défendent une pensée nationaliste et religieuse spécifique au Yémen et se considèrent comme une force de résistance contre toutes les formes d’agressions étrangères. À ce titre, ils s’opposent à l’hégémonie américaine et au sionisme d’Israël.
Le mouvement Houthi d’Ansarallah, un acteur clef au Yémen
À la suite des « Printemps arabes », Ansarallah s’engage dans la révolution qui débute par une manifestation en janvier 2011. Les principales causes de cette révolution sont l’augmentation du prix des carburants et la dénonciation de la corruption. Le président Ali Abdallah Saleh démissionne en février 2012 et des troubles éclatent entre différentes factions souhaitant prendre le pouvoir.
L’opposition envers le pouvoir et les institutions jugées obsolètes a attiré le soutien d’autres mouvements politiques en faveur des Houthis. Cela leur permit d’étendre leur influence jusqu’à la province d’Omran dans le nord-ouest du pays. Grâce à cette alliance, ils parvinrent à prendre la capitale en repoussant leurs rivaux. Ansarallah a ainsi gagné un véritable soutien de la population yéménite, dépassant la simple appartenance à la tribu des Houthis et incarnant un espoir pour le Yémen. En témoigne l’augmentation du nombre de leurs combattants, d’environ 2000 en 2005 à plus de 100 000 en 2010.[1]
Ansarallah est le mouvement yéménite qui possède le plus d’expérience à la fois militaire et politique. Il ambitionne de développer économiquement le Yémen afin qu’il devienne un pays reconnu. Il souhaite également instaurer des institutions dans lesquelles chaque minorité est respectée, de même que leurs droits et spécificités socio-culturelles. Ansarallah réclame également une autonomie locale basée sur la diversité ethno-religieuse du Yémen. Il promeut également l’égalité des droits et la participation des femmes dans la vie politique.
Au cours des années 2010, Ansarallah est devenu un mouvement politique organisé. Doté de compétences étatiques réelles, il a su profiter du vide laissé par un pouvoir épuisé. Son succès est également dû à l’effondrement de ses adversaires qui ne réussirent à proposer des projets politiques convaincants pour la population yéménite. Les Houthis soutiennent l’établissement d’un régime républicain et d’un gouvernement de transition composé de technocrates.
Guerre et génocide contre la population yéménite
La situation se dégrade au cours de l’année 2014. L’Arabie saoudite et Al-Qaïda refusent la volonté de souveraineté d’Ansarallah qui conteste un accord du Conseil de Coopération du Golfe divisant le Yémen en six régions. Ils attaquent les Houthis mais ces derniers parviennent à s’emparer du gouvernement en février 2015. Ils prononcent alors la dissolution du Parlement et proclament l’autorité du Comité révolutionnaire dirigé par Mohammad Ali al-Houthi. Cette situation force le président Abdrabbo Mansour Hadi à démissionner, celui-ci trouvant refuge en Arabie saoudite.
Le 27 mars, l’Arabie saoudite, le Bahreïn, le Qatar, le Koweït, les Émirats arabes unis, l’Égypte, la Jordanie, le Maroc et le Soudan forment une coalition. Ils considèrent l’arrivée au pouvoir d’Ansarallah comme une menace pour leurs intérêts et prétendent vouloir rétablir le gouvernement légitime d’Hadi. Les États-Unis participent à cette coalition en fournissant des renseignements, une assistance logistique et en aidant à la planification des frappes aériennes. À leurs côtés, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne fournissent des équipements à cette coalition responsable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité :
« Les violations du droit humanitaire par la coalition ont eu lieu de façon « généralisée et systématique » depuis le début du conflit selon les Nations unies : attaques de civils et de biens civils (bombardements de marchés, hôpitaux, commerces ou écoles), conséquences tragiques du blocus sur les civils et utilisation d’armes prohibées telles que les bombes à sous-munitions. »
Une enquête menée par le média d’investigation français Disclose va révéler la responsabilité de la France dans cette guerre, documents de l’Armée française à l’appui :
« Depuis le printemps 2015, les bâtiments de guerre de la coalition filtrent les accès par la mer au port d’Al Hodeïda. Officiellement, les navires saoudiens et émiratis font respecter l’embargo de l’ONU sur les armes à destination des Houthis en inspectant des chargements suspects. Mais, en réalité, ils bloquent la nourriture, le carburant et les médicaments d’importation qui devraient approvisionner plus de 20 millions de Yéménites. Des entraves fondées sur une « base manifestement arbitraire », d’après un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés de l’ONU (HCR) publié en août 2018. »
Les ministres français de la Défense Jean-Yves Le Drian (de mai 2012 à juin 2017, puis ministre des Affaires étrangères de juin 2017 à mai 2022) et Florence Parly (de juin 2017 à mai 2022) ont nié la fourniture par la France d’armes utilisées par la Coalition contre la population civile yéménite. Ces déclarations sont cependant contredites par les faits. La France est bel et bien impliquée dans la fourniture d’armes utilisées dans les violences contre les civils yéménites :
« La France a continué ses livraisons de matériels de guerre (véhicules blindés de combats, intercepteurs maritimes, artillerie, missiles, matériel de ciblage équipant les avions de chasse saoudiens, etc.) à l’Arabie saoudite et aux EAU, malgré le fait qu’ils puissent être utilisés pour commettre ou faciliter des crimes de guerre par la coalition. La France a vraisemblablement continué à livrer des munitions et à assurer la maintenance de matériels bien qu’ils soient engagés au Yémen, à l’exemple des chars Leclerc. La France a aussi fourni une assistance technique sur les Mirages 2000-9 émiriens utilisés dans le cadre du conflit. »
Armes au Yémen : la France mise en cause, Amnesty International, 20 mars 2018.
L’enquête de Discloseest quant à elle sans appel :
« Notre enquête dévoile une véritable stratégie de la famine au Yémen. Une guerre de la faim conduite par les Saoudiens et les Émiratis grâce aux avions, aux systèmes de guidage des bombes et aux navires « made in France ». Ainsi qu’au soutien diplomatique sans faille du gouvernement français depuis le début du conflit. »
Made in France, Disclose, 15 avril 2019.
Les conséquences sont connues de l’ensemble des acteurs :
« Aujourd’hui, le pays fait face, selon l’ONU, à « l’une des plus graves crises humanitaires au monde ». 28 millions de Yéménites vivent toujours sous les bombardements et plus de 8 300 civils ont perdu la vie au cours des seules frappes aériennes de la coalition. Dont 1 283 enfants, d’après un recensement du Yémen data project, une ONG qui collecte et recoupe des informations sur les frappes de la coalition. »
Made in France, Disclose, 15 avril 2019.
En mai 2019, les journalistes d’investigation impliqués dans cette enquête sont convoqués et interrogés par la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI).[2] Cette situation est préoccupante pour la liberté de la presse et de la recherche en France.
Les Houthis contre le reste du monde ?
D’autres acteurs entrent également en jeu. Les groupes terroristes Daech et al-Qaida profitent de la situation chaotique pour lancer à travers tous le Yémen des attaques terroristes contre les Houthis et les partisans d’Ansarallah.
Les Houthis font également face à la présence de mercenaires de la société Academi, engagés par l’Arabie saoudite.[3] Anciennement connue sous le nom de Blackwater, cette société militaire privée fondée en 1997 fournit ses services à la CIA ou au gouvernement fédéral des États-Unis. Ses agents sont notamment responsables du massacre de dix-sept civils irakiens sur la place Nisour à Bagdad en septembre 2007. Un « incident » parmi 163 autres en Irak entre 2005 et 2007. Ces criminels n’ont d’ailleurs jamais été jugés. En effet, l’administrateur de la coalition américaine en Irak, Paul Bremer, leur accorde une immunité en mars 2004. Depuis 2014, elle est devenue une filiale du groupe Constellis après sa fusion avec une autre société militaire privée appelée Triple Canopy.[4]
[1] Hakim Almasmari, Éditorial du Yemen Post Newspaper, 10 avril 2010.
[4] À ce sujet, lire Blackwater, saga d’une armée privée, Le Monde, 11 février 2018 et Jeremy Scahill, Blackwater. L’ascension de l’armée privée la plus puissante du monde, Actes Sud, 2008.
Rudaki fut un grand poète iranien dont l’œuvre a marqué l’histoire de la pensée et de l’identité iraniennes. Il représentait notamment l’ère de grandeur de l’Iran islamique.
Rudaki, l’éclat de l’art poétique iranien
Rudaki, également connu sous le nom d’« Adam des poètes », était un poète iranien considéré comme le premier grand génie littéraire de la langue persane moderne. Il est considéré comme l’un des fondateurs de la littérature persane classique. Né en 858 à Rudak, qui fait aujourd’hui partie du Tadjikistan, Rudaki a composé des poèmes dans l’alphabet persan moderne. Bien que seule une petite partie de sa vaste poésie ait survécu, sa contribution à la littérature persane est inestimable.
Rudaki est souvent appelé le père de la poésie persane. Il a mémorisé le Coran à l’âge de huit ans et a commencé à composer des poèmes. Son nom de famille, Rudaki, est dérivé du nom de son village natal, Rudak. Il est également connu sous des titres tels que « Maître de Samarkand », « Maître des poètes » et « Sultan des poètes ». Ces titres sont d’ailleurs mentionnés dans ses propres poèmes.
Sa contribution à la langue et à la culture persanes continue de toucher les cœurs et les esprits des Iraniens et de tous ceux qui apprécient la beauté de la poésie et de la littérature. La commémoration de Rudaki est un rappel de l’importance de préserver et de célébrer l’identité persane et l’héritage culturel iranien.
La langue persane, vecteur de civilisation
Rudaki eut une influence considérable sur la renaissance de la culture iranienne et de la langue persane. Il contribua à la période d’éclat de la civilisation islamique moderne, qui s’est déroulée entre le IXème et le XIème siècle. De grandes figures scientifiques de cette époque, telles que Birouni, Avicenne et Farabi, parlaient principalement le persan. L’éclat de la langue persane dans la géographie culturelle de l’Iran était essentielle pour son rayonnement dans des régions telles que l’Inde, le Tadjikistan et l’Afghanistan.
Lorsque des écrivains iraniens ont commencé à parler et à écrire en persan, la culture islamique a atteint sa grandeur actuelle. Sans la langue persane, la culture islamique n’aurait pas pu atteindre un tel niveau de grandeur et d’influence. Cela en particulier dans le domaine de la poésie, de la littérature mais également dans celui des sciences.