Découvrir et comprendre l'Iran d'aujourd'hui à travers son histoire et sa culture
Catégorie :Société
La catégorie société regroupe des articles offrant un regard approfondi sur divers aspects de la vie en Iran. Elle aborde des sujets tels que la culture, la tradition, l’économie ou bien encore la vie quotidienne.
En explorant ces articles fondés sur la sociologie ou l’anthropologie, vous découvrirez la richesse et la diversité de la société iranienne. Ses traditions séculaires et sa culture ancienne qui ont perduré à travers les siècles sont autant d’éléments constitutifs de la société iranienne et de son essence.
Ces articles explorent aussi la vie quotidienne des Iraniens, leurs traditions, leurs fêtes et leurs coutumes. Ils proposent un aperçu de la manière dont la population iranienne célèbre ses événements, son héritage intellectuel, mais également sa manière d’appréhender le monde.
La sociologie est l’étude des phénomènes sociaux humains en tant qu’objet d’étude spécifique, ainsi que des groupes sociaux qui sont perçus comme une réalité distincte de la simple addition des individus qui les composent.
L’anthropologie est une discipline qui se penche de manière globale sur l’homme, en explorant à la fois sa nature individuelle et son existence en tant que groupe social. Elle cherche à comprendre sa relation tant physique que spirituelle avec le monde qui l’entoure, ainsi que ses différentes variations dans l’espace et dans le temps.
Ces articles traitant de la société iranienne vous invitent à découvrir les multiples facettes de la vie en Iran, à travers son histoire, sa culture et son quotidien. Ces articles informatifs et perspicaces vous permettront de mieux comprendre cette société complexe et fascinante.
Chaque année se tient à Marivan, dans le Kurdistan iranien, le Festival international de théâtre de rue. Ces festivités témoignent des traditions iraniennes qui perdurent toujours et demeurent vivantes.
Marivân (مریوان) se situe à l’ouest de l’Iran, plus précisément à 15 kilomètres de la frontière irakienne. Cette ville fut notamment frontalière avec l’empire ottoman, raison pour laquelle Nasser al-Din Shah fit bâtir en 1902 une forteresse à proximité du lac Zribâr (زریبار).
L’existence de nombreux châteaux fortifiés indique que la ville de Marivan était l’une des zones importantes de la période kurde.
Le plus célèbre s’appelle le « château de l’Imam » ; il situe à 3 kilomètres au sud-est de Marivan. Il fut construit sous le règne des Ardalans à l’époque safavide à 1600 mètres d’altitude.
Marivan se situe dans une région très touristique, notamment en raison de la présence du lac Zribâr, des montagnes et ses plaines verdoyantes dans la région. La plupart des habitants parlent le kurde sorani.
En raison de son emplacement géographique stratégique, cette région fut de tout temps en proie aux tourments de l’histoire. L’expédition macédonienne, l’invasion arabo-musulmane exposèrent ses habitants aux invasions. La ville et les villages alentours furent notamment ciblés par des bombardements chimiques irakiens durant la guerre imposée (1980-1988).
Le Festival international de théâtre de rue de Marivan
Ce samedi 12 octobre 2024 débute la 17ème édition du Festival international de théâtre de rue. Celui-ci occupe une place importante parmi les festivités locales et anime le centre-ville depuis le carrefour de Shabarang jusqu’au parc Mellat.
La représentation des marionnettes est l’une des principales attractions. Dénommées Bokeh Baraneh, ces marionnettes témoignent autant d’un savoir-faire artisanal que des traditions qui perdurent en Iran.
Un magnifique album de photographies de Seyyed Mosleh Pirkhazranian à découvrir :
L’Iran remporte un certain succès sportif à l’occasion des Jeux paralympiques qui se tinrent à Paris en cette année 2024. Les athlètes iraniens ont remporté pas moins de 25 médailles : 8 en or, 10 en argent et 7 en bronze. Ce résultat permet à l’Iran de se classer en 14ème position.
Résultats de l’Iran aux Jeux paralympiques de Paris 2024
L’Iran remporte douze médailles en para athlétisme : trois en or, six en argent et trois en bronze.
Les athlètes iraniennes ont particulièrement brillé lors de cette compétition sportive. Hadjar Safarzadeh Ghahderidjani remporte l’argent en 400 mètres femmes. Parastou Habibi remporte l’argent en lancer de massue (femmes – F32). Elhma Salehi remporte le bronze en lancer de javelot (femmes – F54).
Les athlètes iraniens Amir Hossein Alipour Darbeid et Yasin Khosravi remportent l’or en lancer de poids (hommes – F11 et F57). Sa’id Afrouz remporte l’argent en lancer de javelot (hommes – F34). Mahdi Olad et Zafar Zaker remportent l’argent en lancer de poids (hommes – F11 et F55). Hassan Badjouland remporte l’argent en lancer de disque (hommes – F11). Ali Piroudj remporte l’argent en lancer de javelot (hommes – F13). Seyed Aliasghar Djavanmardi et Alireza Mokhtari Hemami remportent le bronze en lancer de poids (hommes – F35 et F53).
Les sportifs iraniens brillent dans de nombreuses disciplines
L’Iran remporte quatre médailles en para haltérophilie : trois en or et une en bronze. Rouhollah Rostami remporte l’or dans la catégorie des moins de 80 kilogrammes (hommes). Dans la catégorie des moins de 107 kilogrammes (hommes), Aliakbar Gharibshahi et Ahmad Aminzadeh remportent tout deux la médaille d’or. Mohsen Bakhtiar décroche pour sa part le bronze dans la catégorie des moins de 59 kilogrammes (hommes).
L’Iran remporte trois médailles en para taekwondo : une en argent et deux en bronze. Zahra Rahimi remporte l’argent dans la catégorie des moins de 52 kilogrammes (femmes – K44). Alireza Bakht et Hamed Haghshenas remportent tout deux le bronze dans les catégories moins de 80 kilogrammes (hommes – K44) et plus de 80 kilogrammes (hommes – K44).
L’Iran remporte trois médailles en para tir à l’arc : deux en argent et une en bronze. Fatemeh Hemati remporte l’argent au cours de l’épreuve individuelle arc à poulies open (femmes). L’équipe nationale iranienne remporte l’argent dans l’épreuve équipe mixte arc à poulies open. Mohammad Reza Arab Ameri remporte le bronze dans l’épreuve individuelle arc classique open (hommes).
Enfin, l’Iran remporte une médaille dans chacune des disciplines suivantes : une en or en para tir sportif et en volleyball assis et une en argent en para judo. En para tir sportif, Sareh Djavanmardi remporte l’or dans l’épreuve de pistolet à air 10 mètres (femmes – P2). LIran a également brillé en volleyball assis, son équipe masculine décrochant la médaille d’or. En para judo, Seyed Meysam Banitaba Khoram Abadi remporte l’argent dans la catégorie des moins de 60 kilogrammes (homme J1).
L’Iran remporte un certain succès sportif à l’occasion des Jeux olympiques qui se tinrent à Paris en cette année 2024. Les athlètes iraniens ont remporté pas moins de 12 médailles : 3 en or, 6 en argent et 3 en bronze. Ce résultat permet à l’Iran de se classer en 21ème position.
Résultats de l’Iran aux JO de Paris 2024
L’Iran remporte quatre médailles en taekwondo : une en or, deux en argent et une en bronze. Les athlètes iraniennes ont d’ailleurs particulièrement briller dans cette discipline.
Mobinâ Ne’mat Zâdeh (مبینا نعمتزاده) remporte la médaille de bronze en taekwondo dans la catégorie des moins de 49 kilogrammes (femmes) le 7 août.
Nâhid Kiâni Tshandeh (ناهید کیانی چنده) remporte la médaille d’argent en taekwondo dans la catégorie des moins de 57 kilogrammes (femmes) le 8 août.
Mehrân Barkhordâri (مهران برخورداری) remporte la médaille d’argent en taekwondo dans la catégorie des moins de 80 kilogrammes (hommes) le 9 août.
Arian Salimi (آرین سلیمی) remporte la médaille d’or en taekwondo dans la catégorie des plus de 80 kilogrammes (hommes) le 10 août.
L’Iran s’impose dans la lutte
L’Iran remporte également huit médaille en lutte libre et lutte gréco-romaine, à savoir deux en or, quatre en argent et deux en bronze.
Le 6 août :
Amin Mirzâzâdeh (امین میرزازاده) remporte la médaille de bronze en lutte gréco-romaine dans la catégorie hommes de 130 kilogrammes.
Le 7 août :
Mohammadhâdi Sâravi Dârkolâ’i (محمدهادی ساروی دارکلایی) remporte la médaille d’or en lutte gréco-romaine dans la catégorie hommes 97 kilogrammes.
Le 8 août :
Sa’id Esmâ’ili Livesi (سعید اسماعیلی لیوسی) remporte la médaille d’or en lutte gréco-romaine dans la catégorie hommes 67 kilogrammes.
‘Alirezâ ‘Azizkhoun Mohmadi Piâni (علیرضا عزیزخون مهمدیپیانی) remporte la médaille d’argent en lutte gréco-romaine dans la catégorie hommes 87 kilogrammes.
Le 9 août :
Hassan Yazdâni Tsharâti (حسن یزدانی چراتی) remporte la médaille d’argent en lutte libre dans la catégorie hommes 86 kilogrammes.
Le 10 août :
Amir Hossein Zâre’ (امیرحسین زارع) remporte la médaille d’argent en lutte libre dans la catégorie hommes 125 kilogrammes.
Le 11 août :
Rahmân ‘Amouzâd Khalili (رحمان عموزاد خلیلی) remporte la médaille d’argent en lutte libre dans la catégorie hommes 65 kilogrammes.
Amir ‘Ali Azarpirâ (امیرعلی آذرپیرا) remporte la médaille de bronze en lutte libre dans la catégorie hommes 97 kilogrammes.
Dans un entretien accordé au Cercle Aristote intitulé L’Iran : des élections anticipées et la confrontation avec l’Occident, Morgan Lotz répond aux questions de Pierre-Yves Rougeyron.
Cet entretien est l’occasion d’apporter un éclairage sur les dernières actualités iraniennes pour mieux comprendre ces évènements et leurs conséquences.
Les élections anticipées en Iran et les relations avec l’Occident
Morgan Lotz revient sur l’accident d’hélicoptère du 19 mai qui coûta notamment la vie au président de la République islamique d’Iran Ebrahim Raïssi et au ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian. Il explique en détail les évènements afin de mieux comprendre les faits, mais également les évolutions politiques et les enjeux qui en découlent.
Conséquemment à ce dramatique évènement, des élections présidentielles anticipées furent organisées. Après la présentation des candidats y participant, Morgan Lotz revient sur les résultats et le déroulement d’un scrutin important pour l’Iran.
Cet entretien est aussi l’occasion de décrypter l’actualité géopolitique. Et notamment les élections présidentielles à venir aux États-Unis au mois de novembre prochain. Celles-ci pourraient voir revenir au pouvoir Donald Trump, adversaire acharné de l’Iran et assassin du général Qassem Soleimani. Là aussi, les conséquences de ce changement politique étasunien sont étudiées afin de mieux saisir les conséquences possibles sur la scène internationale.
Découvrir le Cercle Aristote
Le Cercle Aristote est un groupe de réflexion (thinktank) souverainiste français se donnant pour mission d’alimenter et de participer au débat intellectuel et public, d’en être un pont et de faire avancer la question souverainiste.
Fort d’une volonté d’unité et d’élévation intellectuelle, le Cercle Aristote se consacre également à une mission d’éducation populaire, sous la forme de vidéo ou de conférence invitant de nombreux experts qui explorent les désordres du monde pour armer un citoyen informé dans la maîtrise de son destin.
Les résultats du 2ème tour de la 14ème élection présidentielle qui se tenait vendredi 5 juillet 2024 en Iran ont été annoncés. Le candidat Mas’oud Pezeshkiân est officiellement élu président de la République islamique d’Iran.
Pour rappel, six candidats se sont présentés : Sa’id Djalili, Mas’oud Pezeshkiân, Mostafa Pour Mohammadi, Mohammad-Bâqer Qâlibâf, Seyed Amir Hossein Qâzizâdeh Hâshemi et Alirezâ Zâkâni.
Messieurs Seyed Amir Hossein Qâzizâdeh Hâshemi et Alirezâ Zâkâni ont retiré leurs candidature, respectivement le 26 et le 27 juin. Ne restaient alors que quatre candidats.
Le premier tour organisé le 28 juin dernier vit Mas’oud Pezeshkiân arriver en tête avec 10 415 991 voix. Sa’id Djalili est quant à lui arrivé second avec 9 473 298 voix. Aucun candidat n’ayant remporté la majorité absolue (50% + 1) au premier tour, un second fut donc organisé le vendredi 5 juillet.
Résultats du 2ème tour de l’élection présidentielle de 2024 en Iran
Le scrutin se déroule en Iran sur une période de dix heures, de 8 heures à 18 heures. Conformément à la loi, celui-ci peut être prolongé si besoin. Ce 5 juillet, l’horaire de fermeture sera reporté jusqu’à minuit dans les grandes villes. Téhéran ne compte pas moins de 6000 bureaux de vote pour 15 millions d’habitants.
Le dépouillement des bulletins débuta immédiatement après la fermeture des bureaux de vote. Le processus de vote dura au total 16 heures et enregistra un taux de participation de plus de 50%. Ce dernier s’avère nettement supérieur à celui du premier tour.
Plus de 61 millions d’Iraniens sont inscrits sur les listes électorales, sans oublier les 10 millions d’Iraniens résidant à l’étranger.
Sur un total de 30 530 157 votes exprimés, Mas’oud Pezeshkiân arrive en tête avec 16 384 403 voix (54,76%). Sa’id Djalili arrive en seconde position avec 13 538 179 voix (45,24%).
Mas’oud Pezeshkiân devient conséquemment le 9ème président de la République islamique d’Iran. Chirurgien cardiaque né en 1954, il fut notamment député durant cinq mandats, ministre de la Santé (2001-2005) et vice-président de l’Assemblée consultative islamique (2016-2020).
Les résultats du 1er tour de la 14ème élection présidentielle qui se tenait vendredi 28 juin 2024 en Iran sont annoncés aujourd’hui.
Six candidats se sont présentés : Sa’id Djalili, Mas’oud Pezeshkiân, Mostafa Pour Mohammadi, Mohammad-Bâqer Qâlibâf, Seyed Amir Hossein Qâzizâdeh Hâshemi et Alirezâ Zâkâni.
Messieurs Seyed Amir Hossein Qâzizâdeh Hâshemi et Alirezâ Zâkâni ont retiré leurs candidature, respectivement le 26 et le 27 juin. Ne restaient alors que quatre candidats.
Résultats du 1er tour de l’élection présidentielle de 2024 en Iran
Sur un total de 24 535 185 votes exprimés, Mas’oud Pezeshkiân arrive en tête avec 10 415 991 voix (44,36%). Il est ensuite suivi par Sa’id Djalili avec 9 473 298 voix (40,35%). Mohammad-Bâqer Qâlibâf arrive quant à lui troisième avec 3 383 340 voix (14,41%). Enfin, Mostafa Pour Mohammadi est quatrième avec 206 397 voix. (0,88%)
Aucun candidat n’ayant remporté la majorité absolue (50% + 1) au premier tour, un second sera donc organisé le vendredi 5 juillet. Il départagera messieurs Pezeshkiân et Djalili.
Le vote des Iraniens résidant à l’étranger
Le vote des Iraniens résidant à l’étranger s’est déroulé sans problème, à l’exception de la France, du Royaume-Uni et du Canada. Il s’avère cocasse de constater que deux pays parmi les plus moralistes envers l’Iran sont les premiers à perturber son processus démocratique…
Le Canada a tout simplement interdit aux Iraniens expatriés de voter ! Quant à la France, plusieurs électeurs furent victimes d’agressions et de violences alors qu’ils se rendaient à l’ambassade iranienne pour participer aux élections. Des individus sans honneur ni respect ont injurié et violemment frappé les électeurs, notamment des personnes âgées.
Les agresseurs n’ont pas manqué de diffuser fièrement leurs attaques contre un processus démocratique et des personnes. Cela d’autant plus que ces individus sont les premiers à injurier les institutions iraniennes et à les accuser d’être une dictature. Une telle contradiction serait risible si elle n’était pas dramatique.
Il en fut de même à Londres, où des électrices iraniennes se sont fait arracher leur voile.
Attaque terroriste dans le Balouchistan
Des terroristes ont attaqué un autobus transportant les urnes scellées sur la route reliant Djekigour à Rask, dans la région du Sistan-Baloutchistan. Deux policiers ont trouvé la mort dans cette attaque : l’adjudant-chef Ibrahim Marmazi et le soldat Farhâd Djalil. Ce dernier effectuait son service militaire. Cinq autres personnes sont également blessées.
Dans la région de Damghan réside un rituel ancestral qui fascine et impressionne par sa beauté poétique : Gol Ghaltan (گلغلتان). Basée sur les croyances folkloriques transmises de génération en génération, cette tradition consiste à rouler les nouveau-nés dans des pétales de roses.
Selon les habitants d’Amirieh (امیریه), dans le comté de Damghan (دامغان), lui-même situé dans la province de Semnan (سمنان) au nord de l’Iran, cette pratique apporte bonheur, fraîcheur et protection contre les maladies.
Gol Ghaltan, une tradition iranienne
La tradition de Gol Ghaltan tire ses origines d’un vieux mythe iranien intitulé « La fleur souriante ». Ce récit mythique raconte l’histoire d’êtres purs et saints ayant prédit la naissance d’un enfant béni. Afin de manifester leur amour et leur gratitude envers cette grâce divine, les habitants de la région de Damghan créèrent ce rituel unique en son genre.
Les mères, les tantes et les grands-mères se rendent dans les jardins et les champs dès le matin pour cueillir des fleurs et réciter des poèmes.
همه کوه و کمر بوی تو داره یا محمد
کدوم گل قامت روی تو داره یا محمد
همون ماهای که از کوه می زنه سر
نشان طاق ابروی تو داره یا محمد
Ô cyprès sycomore, d’où viens-tu,
Ô moissonneur de fleurs du jardin de ton âme ?
Le sang est devenu mon foie pour ton arrivée tardive,
Ô moisson de fleurs, tu es venu du jardin de la vie.
La légende veut que le contact entre les bébés et les pétales de roses procure une joie profonde et un rafraîchissement bienfaiteur.
La fraîcheur des fleurs enveloppe la peau délicate des nourrissons, les préservant ainsi de toute altération ou maladie. Cette croyance en la protection et en la préservation de la pureté des nouveau-nés traversa les siècles. Elle demeure aujourd’hui encore profondément ancrée dans la culture locale.
Autrefois, cette cérémonie concernait les bébés nés au printemps, le dixième jour après la naissance, dans le bain public de la localité. Pour les autres bébés nés à d’autres saisons de l’année, cette cérémonie se tenait au premier printemps de leur vie.
Gol Ghaltan fut inscrit en 2010 sur la liste officielle du patrimoine culturel immatériel de l’Iran.
Au-delà des frontières de Damghan, Gol Ghaltan est devenu un symbole de l’Iran traditionnel et de son héritage culturel fascinant.
Cette tradition envoûtante nous rappelle avant tout la magie qui se cache dans les traditions. Elle nous invite également à nous émerveiller devant la grandeur de notre patrimoine. Elle témoigne enfin de la nécessité de préserver ces trésors culturels pour les générations futures.
Un magnifique album de photographies d’Ali Abak à découvrir :
Le dimanche 16 juin 2024, le Guide de la Révolution islamique, Seyed Ali Khamenei, gracie 2654 prisonniers. Cette décision intervient à l’occasion des fêtes islamiques de l’Aïd al-Adha et de l’Aïd al-Ghadir. C’est là un sujet dont les médias occidentaux ne parlent jamais, préférant même le censurer…
La clause 11 de l’article 110 de la Constitution de la République islamique d’Iran prévoit le droit de grâce pour le Guide de la Révolution. Seyed Ali Khamenei est coutumier de ce droit, n’hésitant pas à gracier plusieurs milliers de prisonniers chaque année, principalement à l’occasion des célébrations religieuses. Ainsi avait-il déjà gracié 2127 prisonniers le 6 avril dernier, à l’occasion de la fête de l’Aïd al-Fitr, faisant suite à la proposition du Le chef du pouvoir judiciaire iranien, Gholamhossein Mohseni Eje’i.
En quelle occasion Ali Khamenei gracie-t-il 2654 prisonniers ?
Ces grâces interviennent à l’occasion des fêtes religieuses du mois de juin 2024. Tout d’abord l’Aïd al-Adha et ensuite l’Aïd al-Ghadir.
L’Aïd al-Adha (عيد الأضحى) signifie en français « fête du sacrifice ». Elle est également nommée « ‘eyd-é qorbân » (عید قربان) en Iran et en Afghanistan. Les musulmans célèbrent cette fête le 10ème jour du mois de dhou al-hidja (ذُو ٱلْحِجَّة), le dernier mois de l’année musulmane. Marquant la fin du pèlerinage, elle commémore également l’acceptation d’Abraham de sacrifier son fils.
Les Chiites célèbrent aussi l’Aïd al-Ghadir, dénommée en Iran « ‘eyd-é ghadir khom » (عید غدیر خم). Cette célébration commémore le Sermon de l’Adieu prononcé par le prophète Mohammad lors de son dernier pèlerinage. Il nommera devant la communauté musulmane le Ier Imâm Ali comme le Gardien des Croyants (amir al-mu’minin).
Le Conseil des Gardiens de la Constitution publie aujourd’hui dimanche 9 juin 2024 la liste des candidats retenus pour l’élection présidentielle anticipée qui aura lieu le vendredi 28 juin prochain.
Seules six candidatures ont été retenues parmi les 80 déposés. La campagne électorale débute officiellement le lundi 10 juin.
Présentation des candidats à l’élection présidentielle
Sa’id Djalili
Sa’id Djalili (سعید جلیلی), né en 1965, ultraconservateur. Diplomate de carrière, il fut notamment le directeur des négociations sur le dossier du nucléaire iranien. Il fut également secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale de 2007 à 2013. Il est depuis cette même année membre du Conseil de Discernement de l’Intérêt supérieur du Régime (مجمع تشخیص مصلحت نظام), une institution fondée en 1988 par l’ayatollah Khomeyni équivalent en France au Conseil d’État. Djalili fut candidat aux élections présidentielles de 2013 (11,36% des voix) et 2021, durant laquelle il se retira pour soutenir Ebrahim Raïssi.
Mas’oud Pezeshkiân
Mas’oud Pezeshkiân (مسعود پزشکیان), né en 1954, réformateur. Il fut ministre de la Santé de 2001 à 2005 et député de la circonscription de Tabriz, Osku et Azarshahr depuis 2008. Il fut également vice-président de l’Assemblée consultative islamique de 2016 à 2020. Déjà candidat en 2013, il retira sa candidature, tandis que celle-ci ne fut pas acceptée par le Conseil des Gardiens de la Constitution en 2021.
Mostafa Pour Mohammadi
Mostafa Pour Mohammadi (مصطفی پورمحمدی), né en 1959, réformateur. Cet hodjatoleslam exerça de nombreuses fonctions dans l’administration judiciaire. Il fut entre autre procureur de la Cour révolutionnaire de 1979 à 1986 avant de devenir procureur de la Cour révolutionnaire des Forces armées. Il fut plusieurs fois ministre : aux portefeuilles du Renseignement et de la Sécurité (1987-1999), de l’Intérieur (2005-2008) et de la Justice (2013-2017) dans le gouvernement du réformateur Hassan Rohani.
Mohammad-Bâqer Qâlibâf
Mohammad-Bâqer Qâlibâf (محمد باقر قالیباف), né en 1961, conservateur. Il fut notamment maire de Téhéran de 2005 à 2017, avant de devenir député et président de l’Assemblée consultative islamique en mai 2020. Il fut déjà candidat aux élections présidentielles de 2005 (13,93% des voix) et de 2013 (16,56% des voix) et de 2017, au cours de laquelle il se retira pour soutenir Ebrahim Raïssi.
Seyed Amir Hossein Qâzizâdeh Hâshemi
Seyed Amir Hossein Qâzizâdeh Hâshemi (سید امیرحسین قاضیزاده هاشمی), né en 1971, conservateur. Il fut notamment député de la circonscription de Mashhad et Kalat de 2008 à 2021 avant de devenir vice-président dans le gouvernement du défunt président Ebrahim Raïssi. Il est également directeur de la Fondation des Martyrs et des Vétérans. Déjà candidat à l’élection présidentielle de 2021, il ne recueillit que 3,46% des voix.
Alirezâ Zâkâni
Alirezâ Zâkâni (علیرضا زاکانی), né en 1966, conservateur. Il fut notamment député de la circonscription de Téhéran, Ray, Shemiranat, Islamshahr et Pardis (2004-2016) et de Qom (2020-2021). Durant ce second mandat législatif, il occupera le poste de président du Centre de Recherche de l’Assemblée consultative islamique. Il est depuis septembre 2021 maire de Téhéran. Ses candidatures aux élections présidentielles de 2013 et 2017 furent refusées par le Conseil des Gardiens de la Constitution, tandis que celle de 2021 fut acceptée. Il se retirera cependant pour soutenir Ebrahim Raïssi.
Le dimanche 19 mai 2024, un hélicoptère transportant le président iranien Ebrahim Raïssi et plusieurs personnalités importantes, notamment le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, s’écrasait en Azerbaïdjan oriental, dans le nord-ouest de l’Iran.
C’est avec émotion que Négâh® présente ses condoléances les plus sincères au peuple iranien pour ce tragique accident et propose un dossier complet pour mieux comprendre cette actualité bouleversante.
Sommaire
I – Le dimanche 19 mai 2024
I-1. L’inauguration du barrage de Qiz Qalasi
I-2. Le vol retour en hélicoptère pour rejoindre Tabriz
I-3. Les opérations de recherches
I-4. La découverte de l’épave
II – Qui sont les défunts de l’accident d’hélicoptère ?
II-1. Qui était Ebrahim Raïssi, le huitième président de la République islamique d’Iran ?
II-2. Qui était Hossein Amir-Abdollahian, le ministre des Affaires étrangères ?
III – Quelles conséquences pour l’Iran après la mort du président Ebrahim Raïssi ?
I – Le dimanche 19 mai 2024
Rien ne présageait les évènements dramatiques de ce dimanche 19 mai 2024. Le président iranien et son ministre des Affaires étrangères inauguraient ce jour-là deux barrages hydrauliques situés sur le fleuves Aras, délimitant la frontière entre l’Iran et l’Azerbaïdjan.
I-1. L’inauguration du barrage de Qiz Qalasi par Ebrahim Raïssi
Ce dimanche 19 mai, le président de la République islamique d’Iran Ebrahim Raïssi et le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian ont inauguré en compagnie du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev les barrages de Qiz Qalasile et de Khoda Afrin, situés sur les rives de la rivière Aras, frontière naturelle entre l’Iran et l’Azerbaïdjan.
Après une visite du barrage de Qiz Qalasi, les deux chefs d’État tinrent des discussions sur les relations bilatérales et régionales.
Le barrage de Qiz Qalasi, construit sur la rivière Aras, régule 2 milliards de mètres cubes d’eau par an. Il vise notamment à stimuler le développement économique et agricole, mais également à préserver l’environnement et fournir de l’eau potable aux villes et villages des deux côtés de la frontière.
Le ministre iranien de l’Énergie, Ali Akbar Mehrabian, considère ce barrage comme un symbole d’amitié entre les peuples iranien et azerbaïdjanais. Il souligne également l’importance de ce barrage pour les provinces d’Ardabil et de l’Azerbaïdjan de l’Est, en termes de maîtrise des inondations, d’approvisionnement en eau potable, d’agriculture et de préservation de l’environnement.
Le barrage a une couronne de 834 mètres de long. Plus de 6 millions de mètres cubes furent excavés. Il nécessita 2,1 millions de mètres cubes de remblayage et environ un demi-million de mètres cubes de bétonnage.
I-2. Le vol retour en hélicoptère pour rejoindre Tabriz
Trois hélicoptères décollent aux alentours de 13 heures (heure locale) pour ramener la délégation officielle iranienne dans la ville de Tabriz, la capitale provinciale. Lors d’un entretien à la télévision d’État, Gholamhossein Esmaili (غلامحسین اسماعیلی), chef du bureau du président Ebrahim Raïssi, qui était à bord d’un des trois hélicoptères déclare que les conditions météorologiques étaient idéales au départ et pendant une grande partie du vol.
Après 45 minutes de vol, le pilote chargé du convoi de l’hélicoptère présidentiel ordonne aux deux autres hélicoptères de prendre de l’altitude pour éviter un nuage qui se rapprochait. C’est alors que l’hélicoptère présidentiel, qui volait entre les deux autres, disparut subitement.
« Après 30 secondes de vol au-dessus des nuages, notre pilote a remarqué que l’hélicoptère du milieu avait disparu. Le pilote a dont décidé de faire un tour et de revenir pour chercher l’hélicoptère du président. »
Déclaration de Gholamhossein Esmaili
Malgré plusieurs tentatives de communication radiophonique avec l’hélicoptère présidentiel, et étant donné que le pilote ne pouvait pas réduire son altitude en raison des nuages, l’hélicoptère poursuivit son vol et finit par atterrir dans une mine de cuivre située à proximité.
« Nous avons plusieurs fois appelé le ministre des Affaires étrangères Amir-Abdollahian et le chef de l’unité de protection du président, mais ils ne nous ont pas répondu. »
Déclaration de Gholamhossein Esmaili
Il est environ 15 heures (heure française) lorsque des informations font état d’un « atterrissage brutal » de l’hélicoptère transportant le président iranien Ebrahim Raïssi. Le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, le guide de la prière de Tabriz Mohammad-Ali al-Hashem et le gouverneur de la province d’Azerbaïdjan oriental Malik Rahmati sont également présents dans ce même hélicoptère.
Le ministre iranien de l’Intérieur, Ahmad Vahidi, ne tarde pas à confirmer la nouvelle. Il précise que les opérations de recherches sont en cours dans la région de Djolfa.
I-3. Les opérations de recherches
Gholamhossein Esmaili souligne que les pilotes des deux autres hélicoptères réussirent à joindre le responsable de l’hélicoptère présidentiel, le colonel Mostafavi. Cependant, ce fut le guide de la prière de Tabriz, l’hodjatoleslam al-Hashem, qui répondit à l’appel. Il déclara que l’hélicoptère s’était écrasé dans une vallée et qu’il était blessé. Suite à cela, Esmaili réussit à contacter une seconde fois l’hodjatoleslam al-Hashem et obtint les mêmes informations.
« Lorsque nous avons trouvé le lieu de l’accident, l’état des corps indiquait que l’ayatollah Raïssi et d’autres compagnons étaient morts sur le coup, mais qu’al-Hashem avait été martyrisé après plusieurs heures. »
Déclaration de Gholamhossein Esmaili
Les premières équipes de secours sont immédiatement dépêchées vers la zone où disparut l’hélicoptère. Celle-ci se situe dans la forêt de Pir Davoud, entre Varzeqan (ورزقان) et Djolfa (جلفا). Cependant, les conditions météorologiques sont des plus défavorables. En effet, un épais brouillard et la géographie montagneuse de cette région rendent difficile la progression des secours.
Vers 16 heures (heure française), le porte-parole des situations d’urgence déclare auprès de l’IRNA que des équipes de secours d’urgence, comprenant des techniciens et des médecins, sont actuellement présentes dans la zone de l’accident. Huit ambulances furent dépêchées à Varzeghan, ainsi qu’un hélicoptère d’urgence. Malheureusement, celui-ci ne put atterrir en raison du brouillard et fut contraint de rebrousser chemin. Des drones Mohadjer 6 et des drones de reconnaissance du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) renforcent le dispositif de recherche.
Au total, vingt équipes de secours parcourent la zone. En raison, du brouillard et de la pluie qui rendent impossible toute visibilité au-delà de 5 mètres, les secouristes se voient contraints de poursuivre les recherches à pied. Trois secouristes vont d’ailleurs s’égarer dans la forêt durant les recherches.
Le vice-président et plusieurs membres du gouvernement partent pour Tabriz. Le Conseil national de sécurité se réunit en urgence vers 16h30 dans le bureau du Guide de la Révolution Ali Khamenei.
Alors que la nuit tombe, des commandos de l’armée et des parachutistes du CGRI arrivent en renfort pour mener des recherches nocturnes. La pluie se transforme en neige par endroit et la température ne dépasse pas les 7 degrés. Vers 23h20 (heure française), le rayon des opérations de recherche se réduit désormais à deux kilomètres. Pas moins de six drones iraniens et un drone turc fouillent la zone avec une portée d’environ 20 kilomètres.
I-4. La découverte de l’épave
L’annonce de cet accident aérien suscite immédiatement un émoi international. Le ministre turc des Affaires étrangères envoie un groupe de 32 alpinistes et du matériel nécessaire pour aider l’Iran dans ses recherches, notamment un drone équipé d’une vision thermique. Le Croissant-Rouge irakien prépare 10 équipes aériennes de recherche et de sauvetage en Iran. Le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine envoie deux avions transportant des hélicoptères spéciaux à Tabriz, ainsi que 50 sauveteurs de montagne professionnels. Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan se déclare prêt à envoyer 40 sauveteurs en Iran.
Vers 05h17 (heure locale, 03h47 en France), le soleil se lève sur la région. Toutefois, le ciel est toujours couvert d’un épais brouillard.
Il est environ 05h30 en Iran (04h00 en France), lorsque l’épave de l’hélicoptère est découverte par les sauveteurs. Malheureusement, aucun survivant n’est retrouvé. Lors d’un point de presse télévisée, Pir-Hossein Koulivand, responsable de l’Organisation iranienne du Croissant-Rouge, déclare qu’il n’y avait « aucun signe de vie humaine » dans la zone de l’accident.
Le commandant adjoint de la force aérospatiale du CGRI s’est rendu sur place. Il a ordonné que l’épave de l’hélicoptère reste sur le lieu de l’accident pour enquête. Selon les premiers éléments, il semble que l’aéronef volait à une altitude de 2500 mètres.
II – Qui sont les défunts de l’accident d’hélicoptère ?
Au total, huit personnes étaient présentes dans l’appareil.
Dans le sens des aiguilles d’une montre. Ebrahim Raïssi, président de la République islamique d’Iran. Hodjatoleslam Mohammad-Ali al-Hashem, guide de la prière de Tabriz. Hossein Amir-Abdollahian, ministre des Affaires étrangères. Malik Rahmati, gouverneur de la province d’Azerbaïdjan oriental. Général de brigade de deuxième classe Seyed Mehdi Mousavi, chargé de la protection du président de la République. Les trois membres d’équipage.
De gauche à droite : le commandant Behrouz Qadimi, le colonel Seyed Taher Mostafavi et le colonel Mohsen Daryanoush.
II-1. Qui était Ebrahim Raïssi, le huitième président de la République islamique d’Iran ?
Seyed Ebrâhim Ra’isi al-Sâdâti (سیّد ابراهیم رئیسالساداتی) naquit le 14 décembre 1960 à Mashhad, la ville sainte du Chiisme située dans le nord-est de l’Iran. Orphelin de père à 5 ans, il poursuit des études de théologie et un doctorat de droit privé qui lui permettront de débuter sa carrière comme procureur, d’abord à Karadj, puis Hamedan. Il est nommé à Téhéran en 1985 et devient membre du Conseil d’administration pour la situation des prisonniers politiques.
De 1994 à 2004, il dirige le Bureau de l’inspection générale du pays défini dans l’article 174 de la constitution. Il exerce ensuite de nombreuses responsabilités : directeur adjoint de la magistrature de 2004 à 2014, puis Procureur général d’Iran entre 2014 et 2016. Il fut également membre de l’Assemblée des Experts depuis 2007. Deux sujets majeurs demeurent de son bilan comme chef du pouvoir judiciaire entre 2019 et 2021 : son engagement dans la lutte contre la corruption et le renforcement des lois visant à protéger les femmes contre les violences domestiques.
Le bilan d’Ebrahim Raïssi comme président
Candidat à l’élection présidentielle de 2017, il est battu par Hassan Rohani. Il se représente en juin 2021 et est élu dès le premier tour avec 61,95 % des voix. Son élection survient à un moment où l’Iran est confronté à des défis majeurs, notamment des difficultés économiques exacerbées par les sanctions étatsuniennes et les tensions accrues avec Washington. Il mit notamment en œuvre une politique économique de développement de la production nationale et d’indépendance industrielle. Il entama des réformes de l’administration afin de moderniser le système bureaucratique, de lutter contre la corruption et l’inertie administrative. La production de pétrole atteignit 3,4 millions de barils par jour, dépassant ainsi le niveau antérieur aux sanctions. Enfin, l’Iran récupéra sa dette britannique de 400 millions de livres sterling pour un contrat annulé en 1979 portant sur la livraison de chars Chieftain.
Sur le plan international ensuite, Ebrahim Raïssi adopta une position plus ferme et pragmatique dans la politique étrangère iranienne. En particulier dans les négociations pour relancer l’accord nucléaire de 2015 avec les États-Unis et l’Europe. Celles-ci resteront toutefois sans succès en raison de la procrastination étatsunienne sur la levée des sanctions.
L’Iran est devenu membre à part entière de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et membre des BRICS. Le pays se distingua également en tant qu’acteur important dans les relations avec l’Union économique eurasiatique (UEE). L’Iran renoua et renforça les relations diplomatiques avec plusieurs voisins arabes et pays africains : l’Arabie saoudite, le Koweït, l’Égypte, la Libye, le Soudan, Djibouti, les Maldives. Les relations russo-iraniennes se renforcèrent tant en matière de coopération politico-militaire que commerciale : en effet, les échanges commerciaux entre Moscou et Téhéran atteignent 4 milliards de dollars. En outre, le régime de visa cessa entre les deux pays pour les touristes.
Attaques et propagande contre Ebrahim Raïssi
Ebrahim Raïssi est également la cible des attaques occidentales visant à le salir. Ces accusations émanent de l’organisation terroriste des « moudjahiddines du peuple », responsable de la mort de plus de 17 000 Iraniens au cours d’attentats sanglants. Il s’allièrent avec l’Irak pendant la guerre que ce pays imposa à l’Iran entre 1980 et 1988, entraînant conséquemment leur condamnation pour trahison et intelligence avec l’ennemi. 2500 terroristes seront condamnés à mort et exécutés par pendaison en 1988 après l’opération Mersad, dernière bataille de ce conflit au cours de laquelle ils attaquèrent l’Iran avec l’aide et la logistique irakienne et étatsunienne.
Il est nécessaire de comprendre que les moudjahiddines du peuple sont encore aujourd’hui pour la population iranienne ce que furent les engagés volontaires français dans la Waffen-SS pour les Français de 1945. De plus, les moudjahiddines du peuple sont également considérés ainsi par les Kurdes en raison de leur participation au génocide commis dans le Kurdistan irakien par Saddam Hussein.
II-2. Qui était Hossein Amir-Abdollahian, le ministre des Affaires étrangères ?
Hossein Amir-Abdollahian (حسین امیرعبداللهیان) naquit à Damghan (دامغان) le 23 avril 1964. Orphelin de père à 7 ans, il poursuivra des études dans le domaine de la diplomatie et des relations internationales. Il obtient en 1991 une licence en relations diplomatiques obtenue à la faculté du ministère des Affaires étrangères. Il poursuivra par une maîtrise en relations internationales de la faculté de droit et de sciences politiques de l’université de Téhéran en 1996 et un doctorat en relations internationales dans la même université.
Hossein Amir-Abdollahian dirigea notamment l’équipe de négociation iranienne lors de la réunion trilatérale entre l’Iran, l’Irak et les États-Unis à Bagdad en 2007. Cette réunion fut convoquée à la demande des Américains pour aider à stabiliser la situation en Irak qu’ils jugeaient préoccupante. Les pourparlers échoueront après trois sessions sans aucun résultat, les Américains quittant la salle dès qu’un argument leur déplaisait et ne parvenant pas à imposer leur ordre du jour.
Diplomate de carrière, parfaitement arabophone et anglophone, il occupa notamment le poste de vice-ministre des Affaires étrangères chargé des affaires arabes et africaines de 2011 à 2016. Il devient ensuite directeur général des Affaires internationales de l’Assemblée consultative islamique. Il devient enfin ministre des Affaires étrangères après l’élection d’Ebrahim Raïssi à la présidence de l’Iran en 2021.
Hossein Amir-Abdollahian entretint une amitié solide avec le général Qassem Soleimani depuis son nomination comme chef de corps de la force Qods. Il ne manquera pas de rappeler aux Européens le sacrifice du général martyr et de l’Iran dans la lutte contre l’organisation terroriste Dâesh.
Hossein Amir-Abdollahian, marié depuis 1994, était père de deux enfants. Il laisse le souvenir d’un remarquable diplomate et d’un fin stratège iranien.
Un hommage unanime
Plusieurs pays décrètent un deuil national. Trois jours en Syrie et au Liban, deux au Tadjikistan, un au Pakistan, en Irak, en Inde, en Turquie et à Cuba. L’Iran décrète cinq jours de deuil national. Même les Nations-Unies décrètent un hommage au président et au ministre des Affaires étrangères iraniens, mettant en berne son drapeau mardi 21 mai. Ce même jour, la parlement arménien observe une minute de silence en mémoire des disparus.
III – Quelles conséquences pour l’Iran après la mort du président Ebrahim Raïssi ?
L’article 131 de la constitution prévoit l’intérim de la fonction présidentielle en cas d’empêchement du président de la République.
« En cas de décès, de révocation, de démission, d’absence ou de maladie de plus de deux mois du Président de la République, ou dans le cas où la durée du mandat présidentiel est expirée et que le nouveau Président de la République, en raison de certains empêchements, n’a pas encore été élu, ou dans d’autres cas similaires, le premier vice-président de la République sous réserve de l’accord du Guide, prend en charge les pouvoirs et les responsabilités du Président et un conseil composé du Président de l’Assemblée consultative islamique, du Chef du pouvoir judiciaire et du premier vice-président de la République est tenu de prendre les dispositions afin que le nouveau Président de la République soit élu au plus tard dans un délai de 50 jours. En cas de décès du premier vice-président ou d’autres causes qui empêcheraient l’accomplissement de ses tâches, de même que dans l’éventualité où le Président de la République n’aurait pas de premier vice-président, le Guide nomme une autre personne à sa place. »
Le vice-président de la République islamique d’Iran, Monsieur Mohammad Mokhber prend ses fonctions conformément à la Constitution.
Titulaire d’un doctorat en droit international, Mohammad Mokhber (محمد مخبر) naquit à Dezful (دزفول) le 26 juin 1955. Il fut notamment président du conseil d’administration de la banque Sina et gouverneur de la province du Khouzestan durant deux mandats. De 2007 à 2021, il dirigea le Setâd-é edjrâ’i farmân-é Imâm Khomeyni (ستاد اجرایی فرمان امام خمینی), une œuvre caritative fondée par l’ayatollah Khomeyni en 1989. Durant cette période, Mohammad Mokhber fonda la Société de la connaissance Barakat (مؤسسه دانشبنیان برکت) qui réalisa le vaccin iranien contre la covid-19. L’administration du président étatsunien Donald Trump sanctionnera d’ailleurs cette institution en pleine pandémie. Devenu premier vice-président après l’élection d’Ebrahim Raïssi, il travaille notamment sur les programmes de protection sociale.
Le porte-parole du gouvernement iranien, Monsieur Ali Bahadri Djahormi, annonce la nomination d’Ali Baqeri Kani (علی باقری کنی) en remplacement de feu Hossein Amir-Abdollahian.
L’article 132 stipule que les ministres ne peuvent être révoqués ou soumis à un vote de censure lorsque le premier vice-président ou toute autre personne désignée conformément à l’article 131 assure les fonctions du président de la République. De plus, il n’est pas permis de procéder à une révision de la constitution ou d’organiser un référendum pendant cette période.