La neige automnale recouvre Ardabil, l’une des villes métropolitaines majeures d’Iran. Capitale de la province éponyme, elle se situe dans le nord-ouest du pays, au cœur de la région de l’Azerbaïdjan.

Le spectacle de la neige automnale à Ardabil
Ville ancienne et chargée d’histoire, Ardabil (اردبیل) se situe à 220 kilomètres de Tabriz, 280 kilomètres de Zandjan et à 580 kilomètres de Téhéran. Sa proximité avec la frontière de la République d’Azerbaïdjan témoigne de sa position stratégique dans la région. Elle est également connue comme l’une des localités les plus froides d’Iran, offrant une variété d’attractions naturelles.

Ardabil est une région riche en patrimoine historique, avec de nombreux monuments, bâtiments anciens et sites naturels d’intérêt. À seulement 12 kilomètres de la ville se trouve le village historique et touristique de Bârouq (باروق).

Tout au long de son histoire, Ardabil a porté divers noms tels que Dâr al-Irshâd (دارالارشاد), Dâr al-Molk (دارالملک), Dâr al-Ir’fân (دارالعرفان) ou bien encore Dâr al-Amân (دارالامان). Son emplacement stratégique sur la route de la soie lui permit de bénéficier d’une prospérité économique remarquable au fil des siècles.

Son origine remonte probablement à l’époque achéménide, comme en témoigne l’Avesta. Ce livre saint du zoroastrisme mentionne que Zoroastre serait né au bord de la rivière Araxe. Il aurait également rédigé ses textes dans les montagnes de Sabalân (سبلان).

Ardabil, une ville chargée d’histoire
Lors de l’invasion arabo-musulmane de l’Iran, Ardabil devient la plus grande ville de la région. Cependant, l’occupation arabe y est de courte durée, la région étant rapidement confrontée aux luttes de pouvoir entre les notables locaux. La prospérité d’Ardabil perdure jusqu’à l’invasion mongole en 1220, qui cause sa dévastation et sa destruction. Par la suite, Tabriz lui succède en tant que capitale régionale.

La renommée et l’importance d’Ardabil ne se limitent pas à son rôle de capitale pour plusieurs souverains iraniens. Elle est également célèbre pour être le lieu de naissance et de sépulture du fondateur de la congrégation safavide, sheykh Safi al-Din Ardabili. Avec l’ascension de la famille safavide, Ardabil acquit une stature exceptionnelle, bénéficiant d’un prestige politique, social et culturel notable. Elle joua un rôle central sous le règne de Tamerlan, ainsi qu’à l’époque safavide.

Plus tard, Shâh Ismail Ier lança une campagne pour s’emparer du pouvoir en Iran à partir de cette province. C’est cependant Tabriz qu’il choisira comme capitale en 1500. Ardabil conserve néanmoins son rôle de centre politique et économique majeur jusqu’à l’époque moderne.

En 1624, le marchand Fédot Afanassiévitch Kotov décrit la ville d’Ardabil et ses monuments dans son ouvrage intitulé Itinéraire de Moscou au royaume de Perse.

Au cours du XIXème siècle, la région connaît une importante présence russe, marquée par une série de conflits. La guerre russo-persane de 1804-1813, suivie du Traité de Golestan en 1813, puis la guerre russo-persane de 1826-1828 et le Traité de Turkmantchaï, ainsi que la guerre russo-turque de 1828-1829, illustrent cette période d’affrontements. Lors de ces événements, Ardabil est brièvement occupée par les forces russes, qui y pillent ses richesses culturelles, notamment la bibliothèque de Safi al-Din Ardabili, conservée jusqu’alors dans la ville, sous l’occupation du général Ivan Paskevitch.
Un magnifique album de photographies de Reza Zare à découvrir :