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Sagesses et malices de la Perse

Lila Ibrahim-Lamrous et Bahman Namvar-Motlag nous proposent une plongée captivante dans les sagesses et malices de la Perse, à travers des histoires empreintes de spiritualité et d’humour, extraites du célèbre Masnavidu poète iranien soufi Rûmi.

Sagesses et malices de la Perse Lila Ibrahim-Lamrous Bahman Namvar-Motlag Marjane Satrapi
Sagesses et malices de la Perse, Albin Michel, 2018

Dans cet ouvrage, les auteurs nous font découvrir une collection d’histoires transmises depuis plus de sept cents ans. Elles révèlent un enseignement intemporel qui continue de résonner au plus profond de notre nature humaine. Au fil des pages, nous rencontrons des personnages tels que des perroquets, des souris, des ours et des lions, qui donnent vie à des paraboles pleines d’humour et de sagesse.

Sagesses et malices de la Perse

Ces histoires croquent avec finesse nos joies, nos efforts, nos ruses et nos orgueils. Elles offrent un miroir sur nos propres comportements et conséquemment une invitation à la réflexion. Les auteurs nous invitent à savourer ces récits malicieux qui renferment des leçons précieuses pour grandir en sagesse.

À travers ces contes iraniens, nous découvrons d’abord la richesse de la tradition soufie et ensuite son approche de la spiritualité. Celle-ci se teinte en effet d’une profonde compréhension de la nature humaine. Les écrits de Rûmi sont empreints de poésie et d’une vision subtile de la vie. Il invite chacun à se reconnecter à son essence profonde et à cultiver la bienveillance envers soi-même et les autres.

L’ouvrage s’embellit des illustrations de l’artiste Marjane Satrapi, dont le talent apporte une dimension visuelle splendide à ces histoires. Ses illustrations incarnent l’esprit et la magie de l’Iran. Elle capture l’essence même des personnages et des situations décrits par les auteurs.

Que vous soyez initiés à la philosophie soufie ou que vous découvriez cet univers pour la première fois, Sagesses et malices de la Perse vous transportera avant tout dans un voyage enrichissant et révélateur. Laissez-vous inspirer par la sagesse transmise depuis des siècles par Rûmi et ses disciples.

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Henry Corbin, philosophe

Henry Corbin, philosophe est un document rare sur un homme qui consacra toute sa vie à l’étude de la philosophie islamique et iranienne. Cet entretien sera diffusé pour la première fois dans l’émission Les Nuits de France Culture les 2 et 3 novembre 2003, présentée par Christine Goémé.

Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.

Henry Corbin - La philosophie islamique : Henry Corbin, philosophe

En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.

Henry Corbin, un philosophe qui ne cesse d’inspirer

Henry Corbin s’entretient avec Philippe Nemo sur son parcours intellectuel et ses débuts comme traducteur des philosophes Heidegger et Sohrawardi. En effet, on oublie trop souvent qu’il étudia d’abord la philosophie européenne avant de rencontrer celle d’Orient. Il explique ici son parcours des plus atypiques, mais ô combien salutaire, qui le mena en Iran.

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Aujourd’hui encore, Henry Corbin ne cesse d’inspirer les âmes en quête de connaissance se tournant vers l’Orient. Il laisse derrière lui une œuvre considérable. Non seulement pour ses traductions inédites des plus importants philosophes iraniens. Mais également pour ses analyses des plus érudites sur la philosophie et la spiritualité de l’Iran.

Ses travaux contribuent encore à ouvrir de nouvelles perspectives pour l’Occident en matière de philosophie. Ainsi, son héritage ne peut être ignoré. Il continue d’inspirer les chercheurs dans les domaines de la philosophie et de la spiritualité du monde iranien.

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Les nuits symboliques dans l’Islam

Henry Corbin s’entretient avec Serge Jouhet au sujet des nuits symboliques dans l’Islam au cours de l’émission Les Formes du Sacré diffusée le 19 février 1962 sous le titre La Nuit.

Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.

Henry Corbin - La philosophie islamique : Les nuits symboliques dans l'Islam

En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.

Les nuits symboliques dans l’Islam

Les nuits symboliques dans l’Islam sont bien plus que de simples moments de sommeil. Elles représentent avant tout des étapes cruciales dans le cheminement spirituel d’un individu. Dans cet aspect de la mystique islamique, les nuits se perçoivent comme des périodes de transformation intérieure et de connexion avec le divin. L’âme ressent la nuit venue l’apaisement et le temps pour réaliser Sa rencontre. Elles s’associent souvent à des états d’extase, de vision intérieure et d’union mystique avec Dieu.

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Les nuits symboliques dans l’Islam ont des origines anciennes. Elles remonteraient aux premiers mystiques et aux poètes soufis. Ils utilisèrent la métaphore des nuits pour décrire les expériences profondes et spirituelles qu’ils vivaient. Ces nuits se révèlent des moments privilégiés pour se rapprocher de la réalité divine, pour transcender les limites du monde matériel et pour atteindre un état de conscience supérieur.

Dans la tradition islamique, ces nuits représentent une invitation à la quête spirituelle. Cette quête nécessite l’exploration des profondeurs de l’âme et la recherche de l’union avec l’essence divine. Ces nuits symboliques sont un rappel constant de la nature transcendante de l’existence humaine et de la quête éternelle de l’union avec le divin.

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L’Archange empourpré

L’émission L’autre scène ou les vivants et les dieux diffusée le 17 mai 1976 consacrait sous le titre Sohravardi, l’Archange empourpré une présentation par Henry Corbin au micro de Philippe Nemo de son livre intitulé L’Archange empourpré – Quinze traités et récits mystiques.

Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.

Henry Corbin - La philosophie islamique : L'Archange empourpré

En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.

L’Archange empourpré ou les enseignements de Sohravardi

Pendant longtemps, l’Occident considéra l’Iran préislamique et l’Iran post-islamique comme des périodes distinctes. Cependant, l’œuvre de Sohravardi démontre que l’univers spirituel iranien est un tout indivisible. Il démontre ainsi que la Perse islamique ne peut aucunement être considérée comme une simple extension arabe.

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Sohravardi, un mystique des plus brillants qui mourut en martyr à la fin du XIIème siècle, demeure l’un des grands mystiques de l’Islam iranien. Son œuvre témoignent de sa volonté de réveiller la philosophie de la lumière proposée par les sages de l’ancienne Perse. Il ne se limite pas à une approche historique de la philosophie. Au contraire, il l’adopte en tant que philosophe, avec toute la passion de son âme, afin de transmettre sa vision des mondes.

Sa doctrine, connue sous le nom d’Ishrâq (الإشراق), est remarquable par sa rigueur et son étendue. Elle met en relation la recherche philosophique de la Connaissance avec la transformation intérieure de l’individu qui en découle. Cette Connaissance n’est donc jamais purement théorique, mais essentiellement salvatrice, en accord avec le sens originel du terme gnose.

L’Archange empourpré représente l’ange, le guide surnaturel et l’initiateur personnel du pèlerin. Il est présent dans les deux parties de ce corpus, composé de traités doctrinaux et de récits mystiques, qui se complètent mutuellement, comme l’illustre la lecture méditée d’Henry Corbin qui les accompagne.

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La philosophie de la Lumière au XIIème siècle

L’émission Heure de Culture française : l’Iran diffusait le 29 avril 1957 un numéro intitulé La philosophie de la Lumière au XIIème siècle.

Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.

Henry Corbin - La philosophie islamique : La philosophie de la Lumière au XIIème siècle

En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.

La philosophie de la Lumière en Iran au XIIème siècle

Au XIIème siècle, l’Iran fut le berceau d’une figure emblématique de la philosophie : Sohrawardi. Ce philosophe iranien joua un rôle majeur dans le développement de la tradition philosophique et mystique de son époque. Son nom résonne encore aujourd’hui et son œuvre est devenu incontournable dans toute étude sérieuse de la philosophie islamique et iranienne.

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Sohrawardi est particulièrement connu pour sa conception de la philosophie de la Lumière, également dénommée « sagesse de l’illumination » (حكمة الإشراق). Il s’agit d’un courant philosophique basé sur l’idée que la lumière est une source essentielle de connaissance spirituelle. Selon lui, la lumière est à la fois une réalité matérielle et une réalité spirituelle. Elle agit comme un lien entre le monde visible et le monde invisible.

À travers son œuvre, il cherche avant tout à réconcilier la philosophie rationnelle avec la spiritualité et la vision mystique du monde. Son travail joua un rôle clé dans le développement de la philosophie islamique en Iran. Il influença ainsi de nombreux penseurs et mystiques lui succédant. La figure de Sohrawardi et l’héritage de son œuvre laissent encore aujourd’hui une empreinte durable. D’abord dans l’histoire intellectuelle de l’Iran, et enfin dans le cheminement des études islamiques.

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Terre céleste et corps de résurrection

Au cours de l’émission Thèmes et Controverses diffusée le 10 mars 1961, Henry Corbin s’entretient avec Pierre Sipriot à l’occasion de la parution de son livre Terre céleste et corps de résurrection : de l’Iran mazdéen à l’Iran shî’ite.

Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.

Henry Corbin - La philosophie islamique : Terre céleste et corps de résurrection

En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.

Terre céleste et corps de résurrection : de l’Iran mazdéen à l’Iran chiite

Cet essai écrit entre 1953 et 1960 démontre que Corbin est bien plus qu’un simple historien de la philosophie. Bien que les figures de Macrobe de l’Antiquité tardive et de Pléthon de l’époque byzantine ponctuent son travail, il les utilise pour réactualiser le néoplatonisme au cœur de nos débats. En devenant orientaliste, Corbin perturba bien plus que l’anti-modernisme. Comme Sartre, il n’appela ni à la Vérité, ni à l’Absolu. Il adopta un discours particulier qu’il puisa en Iran.

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Dans son livre, il attribue en effet au néoplatonisme de ce pays une mission spirituelle. Celle-ci fait résonner le passé préislamique de l’Iran mazdéen avec la gnose de l’École d’Ispahan de l’Iran chiite. Lorsque le paganisme se concilie avec le monothéisme, un tel dépassement permet non pas de brandir le concret contre l’abstrait, mais plutôt de s’ouvrir enfin à la vérité.

Pour Henry Corbin, loin d’être une métaphore, la vérité représente avant tout un événement à saisir à sa source. Alors que l’on opposait à l’existentialisme un réenchantement vain du monde, la dialectique de ce livre, plus radicale et réaliste, invite à s’engager dans le monde imaginal.

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L’homme de lumière dans le soufisme iranien

Au cours de l’émission Entretien avec diffusée le 8 janvier 1972, Henry Corbin revient avec Bernard Latour sur son livre L’homme de lumière dans le soufisme iranien.

Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.

Henry Corbin – La philosophie islamique : L’homme de lumière dans le soufisme iranien

En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.

L’homme de lumière dans le soufisme iranien, par Henry Corbin

Dans cet ouvrage, Henry Corbin consacre une part importante de ses travaux sur la psychologie de l’homme de lumière. Ce concept englobe tout d’abord l’étude des sens intérieurs et des organes de lumière. Il met aussi en lumière la nécessité d’explorer les dimensions sublimes de l’âme humaine. Selon Corbin, cet itinéraire mystique vers la lumière conduit à une métamorphose tant de l’homme que de l’univers. Il souligne l’impact profond de la transformation intérieure sur l’ensemble de l’existence. Nous découvrons ainsi une perspective intrigante sur la relation entre l’individu et le cosmos.

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La lecture des ouvrages d’Henry Corbin fascine par la profusion éclatante des détails. Autant dans la présentation des concepts que dans les expériences et images offertes par les philosophes et les auteurs spirituels étudiés. Sa maîtrise du sujet permet de discerner, à travers ce foisonnement d’orientations, les lignes directrices esquissant la structure d’un univers mental dont il se décrit lui-même comme le phénoménologue.

Henry Corbin L'homme de lumière dans le soufisme iranien éditions Présence 1987

Il explore la théosophie islamique selon la vision la plus profonde et la plus complète de cette philosophie prophétique forgée par l’Islam chiite sur la base d’une exégèse spirituelle du Coran et des traditions des Imāms.

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Ésotérisme et exotérisme

Au cours de l’émission Entretien avec diffusée le 5 janvier 1972, Henry Corbin revient avec Bernard Latour sur la définition du soufisme et les notions d’ésotérisme et d’exotérisme.

Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.

Henry Corbin – La philosophie islamique : Ésotérisme et exotérisme

En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.

Définitions

Dans l’Antiquité grecque, le terme ésotérique fut utilisé pour décrire une doctrine philosophique enseignée à l’intérieur d’une école et qui, contrairement à l’enseignement public, était destinée uniquement aux disciples. On parle de l’enseignement ésotérique des pythagoriciens, de la doctrine ésotérique de Platon et des livres ésotériques d’Aristote. Par extension, ésotérique s’utilisait pour désigner ce qui est réservé aux initiés et qui doit rester secret. Par exemple, les mystères d’Éleusis et les traités des alchimistes étaient de nature ésotérique.

Au XIXème siècle, l’ésotérisme prend le sens d’une doctrine affirmant que certaines connaissances ne doivent aucunement s’exposer publiquement, mais plutôt demeurer réservées à des adeptes sélectionnés. Par extension, l’ésotérisme qualifie un savoir, un enseignement, un art, une œuvre littéraire ou artistique dont la compréhension s’avère ardue et demeurant à la disposition de ses initiés.

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Le XVIème siècle emprunte au latin exotericus, lui-même dérivé du grec exôterikos, signifiant « extérieur » ou « public », pour forger le mot « exotérique ». Il désignait la doctrine que les philosophes de l’Antiquité enseignaient en public, en opposition à leur doctrine secrète. Par exemple, on parle de la doctrine exotérique d’Épicure. Par extension, l’exotérisme se réfère à ce qui n’est pas exclusivement réservé aux initiés et qui peut se divulguer plus largement. Ce terme s’utilise aussi pour décrire le sens extérieur ou accessible d’un texte sacré.

Ésotérisme et exotérisme en Islam

Dans le vocabulaire islamique, exotérique se dit ظاهر (zâhir) et ésotérique باطِن (bâtin). Le verset 3 de la sourate 57 (ٱلْحَدِيدِ, « Le Fer ») indique d’ailleurs à propos de Dieu (الله, Allâh) :

هُوَ الْأَوَّلُ وَالْآخِرُ وَالظَّاهِرُ وَالْبَاطِنُ ۖ وَهُوَ بِكُلِّ شَيْءٍ عَلِيمٌ

Texte original en langue arabe (Al-Hadid [57:3] – Tanzil Quran Navigator)

« C’est Lui le premier et aussi le dernier, l’extérieur et aussi l’intérieur, tandis qu’Il se connaît bien à toute chose. »

Le Coran, traduction de Muhammad Hamidullâh, Le Club français du Livre, 1971, p. 531.

« C’est Lui le Premier et le Dernier, l’Apparent et le Caché et Il est Omniscient. »

Le Saint Coran, bilingue français-arabe, Éditions Ibn Hazm, Beyrouth, p. 537.

Certains soufis et chiites adoptent une interprétation ésotérique du Coran. Celle-ci considère la lecture littérale comme dissimulatrice de plusieurs autres significations cachées. Cette approche du Coran a conduit la désignation de ses adeptes sous le nom de bâtiniens (en arabe : باطِنِيّ, bāṭinī). Selon cette perspective, le Coran et d’autres textes saints peuvent se comprendre sur quatre niveaux :

  • premièrement, le niveau exotérique, littéral, extérieur : la forme (ظاهر, zâhir) ;
  • deuxièmement, le niveau analogique, rituel, comparatif : la parole (موعظة, mâweiza) ;
  • troisièmement, le niveau symbolique, moral, pensif : l’idée (فكرة, fikra) ;
  • quatrième et dernièrement, le niveau ésotérique, spirituel, métaphysique, intérieur : le fond (باطن, bāṭin).
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La gnose en Islam

Henry Corbin présente la gnose en Islam au cours d’un entretien avec Bernard Latour diffusé le 22 septembre 1973 sous le titre Le mythe du messager et du voyageur.

Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.

Henry Corbin – La philosophie islamique : La gnose en Islam

En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.

Qu’est-ce que la gnose ?

L’histoire des religions définit la gnose (du grec γνῶσις, gnôsis, signifiant en français « connaissance ») comme une connaissance perçue par une intuition salvatrice, une révélation intérieure. Elle repose principalement sur le dualisme de la connaissance et de l’ignorance, du bien et du mal, de l’esprit et du corps. Cette conception se base aussi parfois sur l’idée que le monde physique est sous le contrôle de forces malveillantes en opposition à Dieu, transcendance et origine du monde spirituel que le gnostique cherche à comprendre.

La gnose en Islam

La gnose islamique représente la connaissance de Dieu. Elle englobe la compréhension de Ses Noms, de Ses attributs et des lieux où Il se manifeste. Cela inclut également la connaissance des états d’origine et de retour vers Lui. Ainsi que des réalités manifestées dans le monde et de la manière dont elles se reconnectent à l’Unicité de l’Essence.

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La gnose islamique étudie aussi le chemin initiatique et l’effort nécessaire pour libérer l’âme des attaches qui la retiennent dans les pièges de la séparation. Cela afin de la reconnecter à son principe d’origine et de restaurer en elle les qualités d’absolu et d’universalité. Ainsi, la valeur de la gnose réside dans ce retour à Dieu. Et celui-ci passe par la contemplation de la réalité de l’Être et l’anéantissement qui se produisent en Sa Présence.

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La Théosophie ismaélienne

C’est au cours d’une émission Les Formes du Sacré diffusée le 13 mars 1961 sous le titre Les Apocalypses qu’Henry Corbin explique à Pierre Sipriot la théosophie ismaélienne et les notions de résurrection et d’Apocalypse dans le Chiisme iranien.

Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.

Henry Corbin – La philosophie islamique : La Théosophie ismaélienne

En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.

Qu’est-ce que la théosophie ?

La théosophie, dans ses différentes formes, est une discipline qui explore les mystères de la vie cachée de Dieu et sa relation avec l’homme et la création tout entière. Toutefois, sa signification évolua dans la philosophie occidentale au fil des siècles. La théosophie se réfère principalement à la compréhension des mystères cachés de la divinité et, de manière plus générale, à la connaissance de l’univers dans sa relation avec Dieu et l’humanité.

L’étymologie du mot théosophie signifie « sagesse de Dieu ». Plusieurs Pères de l’Église l’utilisèrent durant l’Antiquité comme synonyme de théologie. Le sophos est un sage et les theosophoï sont littéralement « ceux qui connaissent les choses divines ». Cependant, au fil des siècles, le sens du mot devint différent de celui de la théologie. Il fit parfois référence à une connaissance de type gnostique, d’inspiration ésotérique. Des auteurs tels que le Pseudo-Denys au VIème siècle ou bien encore l’auteur anonyme de la Summa philosophiae au XIIIème siècle l’utilisèrent dans ce sens. Ce dernier distinguait les philosophes, les modernes, les théosophes et les théologiens.

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Il faut attendre la Renaissance pour que le mot théosophie soit plus souvent utilisé. Cependant, il fut encore souvent synonyme de théologie ou de philosophie. Johannes Reuchlin et Cornelius Agrippa, par exemple, utilisèrent ce terme pour désigner les scolastiques décadents. Chez d’autres, les contours du concept restent flous.

Au début du XVIIème siècle, le sens du mot théosophie devient plus clair. Il semblerait que l’influence de l’Arbatel, un livre de magie blanche fort répandu après sa parution vers 1550 ou 1560, ne soit point négligeable. Dans ce livre, le terme théosophie revêt déjà son sens actuel. Par la suite, on le retrouve chez des auteurs importants tels que Heinrich Khunrath (dans son ouvrage intitulé De Igne), Oswald Croll (dans son ouvrage Basilica chymica), et surtout Jacob Boehme.

La théosophie ismaélienne

Nous devons à Henry Corbin, depuis la parution de la Bibliothèque iranienne en 1949 et du Ketab-é Djāmi’al Hikmatain (« Le Livre réunissant les deux sagesses ») en 1953, le grand dessein de concilier la philosophie grecque et la théosophie ismaélienne.

Il convient d’expliquer au moins le processus de la « re-création » propre à la gnose cosmologique de la théosophie ismaélienne. Celle-ci n’a aucun lien avec l’opération dialectique, caractérisée par l’antagonisme entre la croyance et le savoir. Il s’agit en réalité d’une opération herméneutique, d’une interprétation dans laquelle le ta’wil se manifeste comme une progression harmonieuse. Il permet simultanément un retour aux données intérieures originelles ainsi qu’une révélation de nouveaux horizons et de perspectives cosmologiques. Ceux-ci se dévoilent au fur et à mesure que la lumière de la connaissance de soi-même et la lumière de la compréhension de la Nature s’unissent de manière plus intime.

Dans cette optique, il est possible d’établir un lien entre le ta’wil ismaélien et la notion d’anaphore. Ils symbolisent une ascension vers le Sens total, soutenue par une descente préalable vers la Source de toutes les significations potentielles. Absolument pas antithétiques, ces deux phases d’une même opération apparaissent étroitement liées et se complètent mutuellement. La quête de la vérité universelle dans le cadre de la gnose n’a aucun sens si l’engagement personnel du gnostique dans cette recherche de vérité n’est pleinement authentique.

En réalité, contrairement à l’expérience philosophique et religieuse classiques, la gnose implique une récupération de la poïesis absolue. Ce retour à la spontanéité pure du « faire-être » est représenté par l’ibdā ismaélien. Cette notion s’éloigne autant des doctrines de l’Émanation que de celles de la Création. Elle se réfère aux influences imprévisibles d’une pensée libérée de toute conséquence logique. C’est au cœur même de ce « faire-être » que l’Univers, dans sa fonction pure, apparaît comme indissociable de la résurrection perpétuelle de l’Unique.