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La célébration d’Achoura en 2023

La célébration d’Achoura a lieu cette année 2023 le 28 juillet. Il s’agit d’un temps chargé de sens pour les Chiites. En effet, le mois de moharramest marqué par la commémoration du martyre de l’Imâm Hossein ibn Ali, le petit-fils du Prophète Mohammad, et de ses compagnons à Karbala, en l’an 680.

C’est l’occasion pour l’iranologue et spécialiste du Chiisme Morgan Lotz de revenir sur cet évènement au micro de Press TV. L’événement tragique qui eut lieu à Karbala a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de l’Islam et revêt une importance particulière.

célébration Achoura à Karbala en 2014
Célébration d’Achoura devant le mausolée de l’Imâm Hossein situé à Karbala (Irak)

Morgan Lotz est l’auteur de plusieurs travaux sur la foi et plus particulièrement le Chiisme. Son livre La Voie vers le Divin étudie notamment les notions du vocabulaire spirituel dans philosophie occidentale. D’autres de ses travaux éclairent des aspects de la spiritualité chiite comme la symbolique du martyre de l’Imâm Hossein.

Que signifie la célébration d’Achoura en 2023 ?

Ces cérémonies sont tout d’abord l’occasion de se rappeler avec émotion les souffrances subies par l’Imâm Hossein et sa famille. Ils rappellent les leçons de courage, de sacrifice et de résistance face à l’injustice.

Les principales cérémonies de cette journée de célébration d’Achoura sont marquées par des expressions publiques de deuil. Les processions s’accompagnent notamment des chants de lamentation et des mistères retraçant les événements tragiques de Karbala.

La lutte pour la justice et la vérité menée par le IIIème Imâm et ses compagnons contre le régime tyrannique de Yazid, le dirigeant omeyyade corrompu de l’époque, est un exemple vivant des valeurs profondes de l’Islam. Les Chiites, dont Henry Corbin étudia la religion, se rappellent avec émotion les sacrifices consentis par le Prince des Martyrs et ses compagnons. Commémorer cet évènement permet de réaffirmer leur engagement envers les principes d’équité, de justice et de vérité qu’ils ont défendus.

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Les minorités religieuses pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988)

L’Iran a connu de 1980 à 1988 une guerre de huit années durant laquelle l’ensemble de sa population participa activement à la défense nationale, et notamment les minorités religieuses zoroastrienne, juive et chrétienne.

L’Irak déclare la guerre à l’Iran le 22 septembre 1980. Cette guerre imposée par l’Irak baathiste de Saddam Hussein est connue en Iran sous le nom de « guerre imposée » (جنگ تحمیلی, djang-é tahmili) ou « Défense sacrée » (دفاع مقدس, defā’é moqadas). Il s’agit de la plus longue guerre du XXème siècle.

Pierre Razoux note à propos de ce conflit :

« Cet affrontement dantesque a mobilisé simultanément jusqu’à 2 millions de soldats, 10 000 blindés (dont une moitié de chars), 4 000 pièces d’artillerie et un millier d’aéronefs. Il symbolise à lui seul un condensé de la guerre au XXème siècle, car il comporte des éléments de ressemblance aussi bien avec la Première Guerre mondiale (combat de tranchées, recours aux vagues humaines et aux gaz de combat), qu’avec la Seconde Guerre mondiale (utilisation des blindés, bombardement des villes, guerre économique), ou bien encore avec le conflit israélo-arabe (batailles aériennes de jets au-dessus du désert, utilisation extensive des missiles) et les guerres insurrectionnelles de type Algérie et Vietnam (embuscades dans les djebels rocailleux, infiltration à travers les marécages). Les techniques de combat les plus prosaïques ont côtoyé les plus sophistiquées. »

Pierre Razoux, La guerre Iran-Irak 1980-1988, Perrin, col. Tempus, pp. 727-728.

Les minorités religieuses engagées pour défendre l’Iran

Le début du conflit a provoqué une mobilisation de la population iranienne, y compris parmi les différents groupes religieux présents dans le pays. L’archevêque Ardak Manoukian a exprimé son soutien à l’ayatollah Khomeyni et a déclaré être prêt à combattre l’ennemi. Malheureusement, cette guerre n’a pas épargné les communautés religieuses en Iran.

Parmi les victimes de la guerre, on compte 90 chrétiens tués, 295 blessés et 58 faits prisonniers. Les juifs ont également subi des pertes importantes, avec 11 personnes tuées, 328 blessées et 34 faits prisonniers. Les zoroastriens, une autre minorité religieuse en Iran, ont également souffert, avec 32 morts et 209 blessés.

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Ces pertes parmi les différentes communautés religieuses témoignent de l’impact dévastateur de la guerre sur la société iranienne. Mais elles démontrent également l’unité des Iraniens au-delà de leurs confessions religieuses.

Les conséquences humaines de ce conflit sont incommensurables. Près d’un million de vies ont été perdues, un nombre incalculable de familles détruites et d’individus handicapés à vie. De plus, l’Irak commis des crimes de guerre avec la bénédiction des pays occidentaux et la cécité des Nations-Unies. Notamment avec l’utilisation de gaz de combats contre la population civile iranienne ou bien encore la destruction par les Américains du vol civil Iran Air 655 le 3 juillet 1988. Ces crimes de guerre sont à l’heure actuelle toujours impunis.

Il est important de se rappeler ces chiffres et de reconnaître les sacrifices consentis lors de cette guerre. Les souffrances du peuple iranien, ainsi que des différentes communautés religieuses touchées, ne sont pas oubliées. La mémoire de ce conflit demeure présente parmi la population iranienne, en témoigne les obsèques de Djâni Bet Oshânâ en avril 2023.

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Le 3 juin 1989, décès de l’ayatollah Khomeyni

Le 3 juin 1989, le décès l’ayatollah Rouhollah Mousavi Khomeyni, fondateur de la République islamique d’Iran, plongeait le monde dans le chagrin.

Khomeyni, portrait de Mohammad Sayyad
L’ayatollah Khomeyni, photographié par Mohammad Sayyad.

L’iranologue Morgan Lotz, spécialiste du Chiisme et de l’Iran, revient sur l’œuvre de l’ayatollah Khomeyni, son engagement et son héritage qui ne cessent d’influencer les aspirations de nombreux individus en Iran et au-delà.

Qui était l’ayatollah Khomeyni ?

Né en 1902 dans la ville de Khomeyn, en Iran, Rouhollah Mousavi Khomeyni est issu d’une famille religieuse. Il se tourne rapidement vers les études théologiques et devient clerc. Homme de Dieu, il devient également professeur de philosophie, admirant particulièrement Platon qui nourrira sa réflexion.

Pendant des décennies, Khomeyni a été critique du régime Pahlavi qui gouvernait l’Iran de manière autoritaire avec le soutien des États-Unis. Il a été emprisonné à plusieurs reprises et exilé pendant quinze années en Irak et en France. Pourtant, sa popularité en tant que guide spirituel n’a cessé de croître.

En 1978, alors qu’il est en exil en France, Khomeyni dirige la Révolution islamique qui renverse le régime Pahlavi. En février 1979, il revient triomphalement en Iran où la population iranienne l’accueille triomphalement.

Khomeyni établi la République islamique en Iran et devient Guide de la Révolution. Il exercera cette fonction jusqu’à sa mort en 1989.

L’Iran a commémoré le 34ème anniversaire de sa disparition

À l’occasion du 34ème anniversaire de son décès, son successeur Ali Khamenei a prononcé un discours au mausolée de l’Imâm Khomeyni à Téhéran. Il décrit le fondateur de la République islamique comme un modèle à suivre pour défendre la justice et la souveraineté.

Il a salué sa mémoire, rappelant sa connaissance religieuse, sa jurisprudence, sa philosophie, son mysticisme, mais également sa foi et sa piété. Son influence ne se limite pas à la Révolution islamique en Iran mais dépasse les frontières du pays.

Trente-quatre ans après son décès, la vie et l’héritage de l’ayatollah Khomeyni continuent d’être une source d’inspiration pour de nombreuses personnes à travers le monde.

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Johnny Bet Oshana, martyr chrétien de la guerre Iran-Irak

La dépouille du martyr chrétien assyrien Johnny Bet Oshana a été retrouvée 38 ans après la guerre Iran-par l’Irak (1980-1988).

Âgé de 20 ans, Djâni (transcrit par Johnny) Bet Oshânâ est mort au combat en mars 1985 durant l’opération Badr. Il tomba en martyre à Hour al-Azim, la plus grande zone humide d’eau douce située à la frontière entre l’Iran et l’Irak.

Johnny Bet Oshana chrétien martyr guerre Iran Irak

Ses funérailles ont pu avoir lieu le samedi 29 avril 2023 à l’église de Hazrat Yusuf de Téhéran. Les Iraniens de toutes les confessions religieuses sont venus lui rendre hommage.

Malheureusement, aucun de ses proches n’a pu être contacté pour les rites funéraires. Cependant, certains de ses cousins maternels et paternels ont exprimé leur soulagement et leur joie. Ils ont indiqué que ses parents attendirent toute leur vie leur fils et même sa dépouille depuis des années.

Selon la Fondation des martyrs et des anciens combattants, tous les membres de sa famille sont décédés, à l’exception de sa femme et de ses cousins.

Johnny Bet Oshana, un héros chrétien de la République islamique d’Iran

Les funérailles publiques furent organisées le mercredi à Téhéran, suivies d’une cérémonie d’enterrement le vendredi, conformément aux coutumes assyriennes. Une cérémonie eut lieu à l’église téhéranaise de Hazrat Yusuf. Sa dépouille fut ensuite transférée à Islamshahr pour y être inhumée.

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Durant la guerre imposée à l’Iran par l’Irak, de nombreux Iraniens de toutes les confessions religieuses se sont portés volontaires pour combattre. Ils démontrent ainsi leur grand patriotisme et la solidarité nationale exemplaire des Iraniens.

L’ayatollah Seyed Ali Khamenei, alors président de la République islamique d’Iran, avait rendu visite aux parents affligés d’Oshana à leur domicile.

Dans un acte de compassion, la mère d’un défenseur des sanctuaires mort en Syrie dans la lutte contre le terrorisme a exprimé lors d’une interview à la télévision son souhait de combler le vide de la mère d’Oshânâ lors de ses funérailles. Elle a également encouragé la population à participer en grand nombre aux funérailles du martyr assyrien afin de compenser l’absence de ses parents et de ses frères et sœurs décédés.

Les minorités religieuses présentes en Iran (les zoroastriens, les juifs et les chrétiens) jouissent de toutes leurs libertés religieuses. Les articles 13 et 14 de la Constitution de la République islamique d’Iran illustrent parfaitement cette réalité.

Zurik Moradian, Vigen Karapetyan (chrétiens arméniens) et Robert Lazarus (chrétien assyrien) figurent parmi les martyrs chrétiens les plus célèbres. Un livre intitulé Martyrs chrétiens iraniens, publié en 2017, raconte la vie de vingt martyrs chrétiens iraniens.

Bibliographie :

Défense sacrée : retour de la dépouille d’un martyr chrétien iranien après 38 ans, PressTV, mercredi 26 avril 2023 (https://french.presstv.ir/Detail/2023/04/26/702226/Defense-sacree–retour-de-la-depouille-d-un-martyr-chretien-iranien-apres-38-ans)

Les Iraniens font leurs derniers adieux à un martyr chrétien de la Défense sacrée, PressTV, samedi 29 avril 2023 (https://french.presstv.ir/Detail/2023/04/29/702449/Les-Iraniens-font-leurs-derniers-adieux-%C3%A0-un-martyr-chr%C3%A9tien-de-la-D%C3%A9fense-sacr%C3%A9e-)

Iranian Christian martyr’s funeral procession attended by thousands, Al Mayadeen English, 30 avril 2023 (https://english.almayadeen.net/news/politics/iranian-christian-martyrs-funeral-procession-attended-by-tho).

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Sagesses et malices de la Perse

Lila Ibrahim-Lamrous et Bahman Namvar-Motlag nous proposent une plongée captivante dans les sagesses et malices de la Perse, à travers des histoires empreintes de spiritualité et d’humour, extraites du célèbre Masnavidu poète iranien soufi Rûmi.

Sagesses et malices de la Perse Lila Ibrahim-Lamrous Bahman Namvar-Motlag Marjane Satrapi
Sagesses et malices de la Perse, Albin Michel, 2018

Dans cet ouvrage, les auteurs nous font découvrir une collection d’histoires transmises depuis plus de sept cents ans. Elles révèlent un enseignement intemporel qui continue de résonner au plus profond de notre nature humaine. Au fil des pages, nous rencontrons des personnages tels que des perroquets, des souris, des ours et des lions, qui donnent vie à des paraboles pleines d’humour et de sagesse.

Sagesses et malices de la Perse

Ces histoires croquent avec finesse nos joies, nos efforts, nos ruses et nos orgueils. Elles offrent un miroir sur nos propres comportements et conséquemment une invitation à la réflexion. Les auteurs nous invitent à savourer ces récits malicieux qui renferment des leçons précieuses pour grandir en sagesse.

À travers ces contes iraniens, nous découvrons d’abord la richesse de la tradition soufie et ensuite son approche de la spiritualité. Celle-ci se teinte en effet d’une profonde compréhension de la nature humaine. Les écrits de Rûmi sont empreints de poésie et d’une vision subtile de la vie. Il invite chacun à se reconnecter à son essence profonde et à cultiver la bienveillance envers soi-même et les autres.

L’ouvrage s’embellit des illustrations de l’artiste Marjane Satrapi, dont le talent apporte une dimension visuelle splendide à ces histoires. Ses illustrations incarnent l’esprit et la magie de l’Iran. Elle capture l’essence même des personnages et des situations décrits par les auteurs.

Que vous soyez initiés à la philosophie soufie ou que vous découvriez cet univers pour la première fois, Sagesses et malices de la Perse vous transportera avant tout dans un voyage enrichissant et révélateur. Laissez-vous inspirer par la sagesse transmise depuis des siècles par Rûmi et ses disciples.

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Henry Corbin, philosophe

Henry Corbin, philosophe est un document rare sur un homme qui consacra toute sa vie à l’étude de la philosophie islamique et iranienne. Cet entretien sera diffusé pour la première fois dans l’émission Les Nuits de France Culture les 2 et 3 novembre 2003, présentée par Christine Goémé.

Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.

Henry Corbin - La philosophie islamique : Henry Corbin, philosophe

En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.

Henry Corbin, un philosophe qui ne cesse d’inspirer

Henry Corbin s’entretient avec Philippe Nemo sur son parcours intellectuel et ses débuts comme traducteur des philosophes Heidegger et Sohrawardi. En effet, on oublie trop souvent qu’il étudia d’abord la philosophie européenne avant de rencontrer celle d’Orient. Il explique ici son parcours des plus atypiques, mais ô combien salutaire, qui le mena en Iran.

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Aujourd’hui encore, Henry Corbin ne cesse d’inspirer les âmes en quête de connaissance se tournant vers l’Orient. Il laisse derrière lui une œuvre considérable. Non seulement pour ses traductions inédites des plus importants philosophes iraniens. Mais également pour ses analyses des plus érudites sur la philosophie et la spiritualité de l’Iran.

Ses travaux contribuent encore à ouvrir de nouvelles perspectives pour l’Occident en matière de philosophie. Ainsi, son héritage ne peut être ignoré. Il continue d’inspirer les chercheurs dans les domaines de la philosophie et de la spiritualité du monde iranien.

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Les nuits symboliques dans l’Islam

Henry Corbin s’entretient avec Serge Jouhet au sujet des nuits symboliques dans l’Islam au cours de l’émission Les Formes du Sacré diffusée le 19 février 1962 sous le titre La Nuit.

Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.

Henry Corbin - La philosophie islamique : Les nuits symboliques dans l'Islam

En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.

Les nuits symboliques dans l’Islam

Les nuits symboliques dans l’Islam sont bien plus que de simples moments de sommeil. Elles représentent avant tout des étapes cruciales dans le cheminement spirituel d’un individu. Dans cet aspect de la mystique islamique, les nuits se perçoivent comme des périodes de transformation intérieure et de connexion avec le divin. L’âme ressent la nuit venue l’apaisement et le temps pour réaliser Sa rencontre. Elles s’associent souvent à des états d’extase, de vision intérieure et d’union mystique avec Dieu.

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Les nuits symboliques dans l’Islam ont des origines anciennes. Elles remonteraient aux premiers mystiques et aux poètes soufis. Ils utilisèrent la métaphore des nuits pour décrire les expériences profondes et spirituelles qu’ils vivaient. Ces nuits se révèlent des moments privilégiés pour se rapprocher de la réalité divine, pour transcender les limites du monde matériel et pour atteindre un état de conscience supérieur.

Dans la tradition islamique, ces nuits représentent une invitation à la quête spirituelle. Cette quête nécessite l’exploration des profondeurs de l’âme et la recherche de l’union avec l’essence divine. Ces nuits symboliques sont un rappel constant de la nature transcendante de l’existence humaine et de la quête éternelle de l’union avec le divin.

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L’Archange empourpré

L’émission L’autre scène ou les vivants et les dieux diffusée le 17 mai 1976 consacrait sous le titre Sohravardi, l’Archange empourpré une présentation par Henry Corbin au micro de Philippe Nemo de son livre intitulé L’Archange empourpré – Quinze traités et récits mystiques.

Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.

Henry Corbin - La philosophie islamique : L'Archange empourpré

En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.

L’Archange empourpré ou les enseignements de Sohravardi

Pendant longtemps, l’Occident considéra l’Iran préislamique et l’Iran post-islamique comme des périodes distinctes. Cependant, l’œuvre de Sohravardi démontre que l’univers spirituel iranien est un tout indivisible. Il démontre ainsi que la Perse islamique ne peut aucunement être considérée comme une simple extension arabe.

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Sohravardi, un mystique des plus brillants qui mourut en martyr à la fin du XIIème siècle, demeure l’un des grands mystiques de l’Islam iranien. Son œuvre témoignent de sa volonté de réveiller la philosophie de la lumière proposée par les sages de l’ancienne Perse. Il ne se limite pas à une approche historique de la philosophie. Au contraire, il l’adopte en tant que philosophe, avec toute la passion de son âme, afin de transmettre sa vision des mondes.

Sa doctrine, connue sous le nom d’Ishrâq (الإشراق), est remarquable par sa rigueur et son étendue. Elle met en relation la recherche philosophique de la Connaissance avec la transformation intérieure de l’individu qui en découle. Cette Connaissance n’est donc jamais purement théorique, mais essentiellement salvatrice, en accord avec le sens originel du terme gnose.

L’Archange empourpré représente l’ange, le guide surnaturel et l’initiateur personnel du pèlerin. Il est présent dans les deux parties de ce corpus, composé de traités doctrinaux et de récits mystiques, qui se complètent mutuellement, comme l’illustre la lecture méditée d’Henry Corbin qui les accompagne.

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La philosophie de la Lumière au XIIème siècle

L’émission Heure de Culture française : l’Iran diffusait le 29 avril 1957 un numéro intitulé La philosophie de la Lumière au XIIème siècle.

Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.

Henry Corbin - La philosophie islamique : La philosophie de la Lumière au XIIème siècle

En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.

La philosophie de la Lumière en Iran au XIIème siècle

Au XIIème siècle, l’Iran fut le berceau d’une figure emblématique de la philosophie : Sohrawardi. Ce philosophe iranien joua un rôle majeur dans le développement de la tradition philosophique et mystique de son époque. Son nom résonne encore aujourd’hui et son œuvre est devenu incontournable dans toute étude sérieuse de la philosophie islamique et iranienne.

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Sohrawardi est particulièrement connu pour sa conception de la philosophie de la Lumière, également dénommée « sagesse de l’illumination » (حكمة الإشراق). Il s’agit d’un courant philosophique basé sur l’idée que la lumière est une source essentielle de connaissance spirituelle. Selon lui, la lumière est à la fois une réalité matérielle et une réalité spirituelle. Elle agit comme un lien entre le monde visible et le monde invisible.

À travers son œuvre, il cherche avant tout à réconcilier la philosophie rationnelle avec la spiritualité et la vision mystique du monde. Son travail joua un rôle clé dans le développement de la philosophie islamique en Iran. Il influença ainsi de nombreux penseurs et mystiques lui succédant. La figure de Sohrawardi et l’héritage de son œuvre laissent encore aujourd’hui une empreinte durable. D’abord dans l’histoire intellectuelle de l’Iran, et enfin dans le cheminement des études islamiques.

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Terre céleste et corps de résurrection

Au cours de l’émission Thèmes et Controverses diffusée le 10 mars 1961, Henry Corbin s’entretient avec Pierre Sipriot à l’occasion de la parution de son livre Terre céleste et corps de résurrection : de l’Iran mazdéen à l’Iran shî’ite.

Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.

Henry Corbin - La philosophie islamique : Terre céleste et corps de résurrection

En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.

Terre céleste et corps de résurrection : de l’Iran mazdéen à l’Iran chiite

Cet essai écrit entre 1953 et 1960 démontre que Corbin est bien plus qu’un simple historien de la philosophie. Bien que les figures de Macrobe de l’Antiquité tardive et de Pléthon de l’époque byzantine ponctuent son travail, il les utilise pour réactualiser le néoplatonisme au cœur de nos débats. En devenant orientaliste, Corbin perturba bien plus que l’anti-modernisme. Comme Sartre, il n’appela ni à la Vérité, ni à l’Absolu. Il adopta un discours particulier qu’il puisa en Iran.

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Dans son livre, il attribue en effet au néoplatonisme de ce pays une mission spirituelle. Celle-ci fait résonner le passé préislamique de l’Iran mazdéen avec la gnose de l’École d’Ispahan de l’Iran chiite. Lorsque le paganisme se concilie avec le monothéisme, un tel dépassement permet non pas de brandir le concret contre l’abstrait, mais plutôt de s’ouvrir enfin à la vérité.

Pour Henry Corbin, loin d’être une métaphore, la vérité représente avant tout un événement à saisir à sa source. Alors que l’on opposait à l’existentialisme un réenchantement vain du monde, la dialectique de ce livre, plus radicale et réaliste, invite à s’engager dans le monde imaginal.