Découvrir et comprendre l'Iran d'aujourd'hui à travers son histoire et sa culture
Catégorie :Société
La catégorie société regroupe des articles offrant un regard approfondi sur divers aspects de la vie en Iran. Elle aborde des sujets tels que la culture, la tradition, l’économie ou bien encore la vie quotidienne.
En explorant ces articles fondés sur la sociologie ou l’anthropologie, vous découvrirez la richesse et la diversité de la société iranienne. Ses traditions séculaires et sa culture ancienne qui ont perduré à travers les siècles sont autant d’éléments constitutifs de la société iranienne et de son essence.
Ces articles explorent aussi la vie quotidienne des Iraniens, leurs traditions, leurs fêtes et leurs coutumes. Ils proposent un aperçu de la manière dont la population iranienne célèbre ses événements, son héritage intellectuel, mais également sa manière d’appréhender le monde.
La sociologie est l’étude des phénomènes sociaux humains en tant qu’objet d’étude spécifique, ainsi que des groupes sociaux qui sont perçus comme une réalité distincte de la simple addition des individus qui les composent.
L’anthropologie est une discipline qui se penche de manière globale sur l’homme, en explorant à la fois sa nature individuelle et son existence en tant que groupe social. Elle cherche à comprendre sa relation tant physique que spirituelle avec le monde qui l’entoure, ainsi que ses différentes variations dans l’espace et dans le temps.
Ces articles traitant de la société iranienne vous invitent à découvrir les multiples facettes de la vie en Iran, à travers son histoire, sa culture et son quotidien. Ces articles informatifs et perspicaces vous permettront de mieux comprendre cette société complexe et fascinante.
La dépouille du martyr chrétien assyrien Johnny Bet Oshana a été retrouvée 38 ans après la guerre Iran-par l’Irak (1980-1988).
Âgé de 20 ans, Djâni (transcrit par Johnny) Bet Oshânâ est mort au combat en mars 1985 durant l’opération Badr. Il tomba en martyre à Hour al-Azim, la plus grande zone humide d’eau douce située à la frontière entre l’Iran et l’Irak.
Ses funérailles ont pu avoir lieu le samedi 29 avril 2023 à l’église de Hazrat Yusuf de Téhéran. Les Iraniens de toutes les confessions religieuses sont venus lui rendre hommage.
Malheureusement, aucun de ses proches n’a pu être contacté pour les rites funéraires. Cependant, certains de ses cousins maternels et paternels ont exprimé leur soulagement et leur joie. Ils ont indiqué que ses parents attendirent toute leur vie leur fils et même sa dépouille depuis des années.
Selon la Fondation des martyrs et des anciens combattants, tous les membres de sa famille sont décédés, à l’exception de sa femme et de ses cousins.
Johnny Bet Oshana, un héros chrétien de la République islamique d’Iran
Les funérailles publiques furent organisées le mercredi à Téhéran, suivies d’une cérémonie d’enterrement le vendredi, conformément aux coutumes assyriennes. Une cérémonie eut lieu à l’église téhéranaise de Hazrat Yusuf. Sa dépouille fut ensuite transférée à Islamshahr pour y être inhumée.
L’ayatollah Seyed Ali Khamenei, alors président de la République islamique d’Iran, avait rendu visite aux parents affligés d’Oshana à leur domicile.
Dans un acte de compassion, la mère d’un défenseur des sanctuaires mort en Syrie dans la lutte contre le terrorisme a exprimé lors d’une interview à la télévision son souhait de combler le vide de la mère d’Oshânâ lors de ses funérailles. Elle a également encouragé la population à participer en grand nombre aux funérailles du martyr assyrien afin de compenser l’absence de ses parents et de ses frères et sœurs décédés.
Les minorités religieuses présentes en Iran (les zoroastriens, les juifs et les chrétiens) jouissent de toutes leurs libertés religieuses. Les articles 13 et 14 de la Constitution de la République islamique d’Iran illustrent parfaitement cette réalité.
Zurik Moradian, Vigen Karapetyan (chrétiens arméniens) et Robert Lazarus (chrétien assyrien) figurent parmi les martyrs chrétiens les plus célèbres. Un livre intitulé Martyrs chrétiens iraniens, publié en 2017, raconte la vie de vingt martyrs chrétiens iraniens.
Le 28 avril 2023 s’est déroulé le troisième festival nomade de Qara-Oghlanlou dans le village du même nom. Celui-ci se situe dans le district de Zanjanroud, à 85 kilomètres de la route reliant Zanjan à Tabriz, au nord-ouest de l’Iran.
Cet événement a pour objectif la sensibilisation du public à l’artisanat, aux produits alimentaires locaux, aux jeux traditionnels et aux coutumes nomades. En plus des nomades de 14 villages de la province de Zanjan, des nomades des provinces d’Ardabil et d’Azerbaïdjan de l’Est ont également participé à ce festival.
Le festival nomade de Qara-Oghlanlou
Ce festival offrait une occasion unique de découvrir et d’apprécier la riche culture et les traditions nomades de la région. Les visiteurs peuvent explorer divers stands d’artisanat, où les artisans locaux présentent leurs compétences et leur savoir-faire traditionnels.
Des produits tels que des tapis, des poteries, des bijoux et des textiles faits à la main sont présentés. Ce festival s’avère une excellente occasion de soutenir les artisans locaux et de ramener chez soi des souvenirs authentiques de la culture nomade.
En plus de l’artisanat, les visiteurs peuvent également déguster une variété de plats locaux préparés par les habitants du village. La cuisine locale, riche en saveurs, offre une expérience gastronomique unique aux festivaliers. Les spécialités comprenaient des plats à base de viande, de pain frais cuit au four et de produits agricoles locaux.
Préserver l’identité iranienne
Le festival regorge d’activités ludiques et divertissantes, mettant les jeux traditionnels nomades en avant. Il offre ainsi aux visiteurs la possibilité de participer et de se familiariser avec les traditions ancestrales.
Outre les démonstrations d’artisanat, les dégustations culinaires et les activités ludiques, les festivaliers peuvent également profiter de performances musicales et de danses traditionnelles. Des groupes locaux présentent des spectacles vivants, captivant ainsi le public avec leur musique envoûtante et leurs chorégraphies traditionnelles.
Le troisième festival nomade de Qara-Oghlanlou est une véritable célébration de la culture et des traditions nomades de la région. Ce festival renforce avant tout le lien entre les communautés nomades et locales, mais contribue aussi à préserver l’identité et la culture iraniennes.
Un magnifique album de photographies de Bahram Bayat à découvrir :
La politique de sanctions contre l’Iran s’avère inefficace et les États-Unis sont forcés de le reconnaître. Cependant, elles sont dramatiques pour la population iranienne qui se voit priver des besoins vitaux comme les médicaments.
Dans un article récemment publié par Responsible Statecraft, un magazine en ligne affilié au Quincy Institute à Washington, il est souligné que les sanctions imposées à l’Iran ne parviennent généralement pas à atteindre leurs objectifs déclarés. Au contraire, elles réussissent invariablement à causer d’énormes souffrances et pertes civiles.
Cette affirmation vient en réponse aux récentes remarques de la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen. Celle-ci a admis que les sanctions en place contre l’Iran ne fonctionnent tout simplement pas, ou du moins, fonctionnent bien moins efficacement que prévu.
Selon Responsible Statecraft, cette situation met en évidence une problématique systémique liée à l’utilisation des sanctions comme moyen de pression économique et politique. Les sanctions sont souvent présentées comme une mesure non-violente pour atteindre des objectifs politiques. Cependant, elles ont des conséquences graves pour les populations civiles, entraînant des souffrances inutiles.
La politique de sanctions : inefficace de tout temps
Morgan Lotz, iranologue et juriste en droit international, a tenu à réagir à cet article en soulignant l’importance de repenser l’approche des sanctions et leur impact sur les populations civiles.
Selon lui, il est essentiel d’établir une distinction claire entre les institutions politiques et les populations qu’ils gouvernent. Les sanctions punitives ne font souvent qu’aggraver la situation humanitaire sans parvenir à atteindre leurs objectifs politiques.
Les exemples historiques sont nombreux pour illustrer cette réalité. Les sanctions économiques imposées à l’Irak dans les années 1990 ont eu des conséquences dévastatrices pour la population irakienne. Sans pour autant parvenir à déloger Saddam Hussein du pouvoir. De même, les sanctions contre la Corée du Nord n’ont pas réussi à modifier le comportement du régime de Pyongyang. Au contraire, elles ont plutôt contribué à l’aggravation de la situation humanitaire des citoyens nord-coréens.
Repenser les relations internationales
Il est temps de repenser l’efficacité des sanctions comme outil de politique étrangère. Plutôt que de punir aveuglément les populations civiles, des alternatives doivent être envisagées. Il est essentiel de promouvoir des approches diplomatiques et de dialogue pour résoudre les différends internationaux.
L’admission de Janet Yellen que les sanctions contre l’Iran ne fonctionnent pas de manière optimale est un signal fort qui devrait encourager une réflexion plus approfondie sur les politiques de sanctions. Il est nécessaire de revoir les objectifs et les effets de ces mesures. Et ainsi de rechercher des solutions plus constructives et respectueuses des populations.
En conclusion, les sanctions imposées à l’Iran sont pointées du doigt pour leur inefficacité à atteindre leurs objectifs politiques. Leur seule efficacité sont les souffrances considérables infligées aux populations civiles.
L’histoire de Maryam Malek Arâ nous dévoile une facette méconnue de l’Iran sur un sujet surprenant pour le lecteur occidental : être transsexuel en Iran.
Le transsexualisme se définit comme le « sentiment éprouvé par le transsexuel d’appartenir au sexe opposé à celui de sa morphologie et de sa physiologie, le menant au désir de changer de sexe. »[1] Juridiquement, il est un « trouble de l’identité sexuelle, caractérisé par une opposition entre d’une part le sexe anatomique, chromosomique et hormonal, et d’autre part, le sexe psychologique et psycho-social. Plus précisément, ce syndrome a été défini par le professeur Küss comme « le sentiment profond inébranlable d’appartenir au sexe opposé », révélant une discordance indépassable entre la dimension subjective du sexe et sa réalité objective. »[2]
Contrairement à ce qui peut être imaginé en Occident, la pratique de la chirurgie de changement de sexe est parfaitement légale en Iran, celle-ci ayant été autorisée par une fatwa de l’ayatollah Khomeyni émise en 1986 et répondant comme remède à ce qui est considéré comme une maladie mentale. Cette fatwa est avant tout une émouvante histoire qui mérite d’être raconté, bien évidemment par nécessité du sérieux scientifique qui encadre la recherche, mais également par son aspect méconnu qui éclaire la figure de l’ayatollah Khomeyni qui demeure encore trop souvent occultée et calomniée.
Maryam Malek Arâ, le premier transsexuel en Iran
Feridoun Malek Arâ naquit à Abkenâr, un village situé près de Bandar Anzali, en 1950. Il devient journaliste à la Radio-télévision nationale iranienne (RTNI) en 1974 et porte déjà à cette époque du maquillage et des vêtements féminins. Il expliquera plus tard :
« J’étais très heureux, mais j’avais une errance mentale et intellectuelle. Parce que j’avais des racines religieuses, je voulais connaître religieusement les conditions et les enjeux de ce travail. [ …] Grâce à mes amis et connaissances de l’IRIB, j’ai pu aller voir la Shahbânou Farah Pahlavi. Elle m’a proposé de rassembler un certain nombre de transsexuels iraniens afin qu’on leur accorde des droits spéciaux, ce que je n’ai malheureusement pas fait. »[3] En réalité, une telle opération fut empêchée par les autorités monarchiques.[4]
Étant une personne religieuse, Malek Arâ souhaite obtenir l’avis d’un clerc qualifié sur la question, il décide alors de rencontrer l’ayatollâh Behbahâni qui effectue une prière dite de l’« istikhâreh », une cérémonie religieuse traditionnelle en Iran qui consiste à ouvrir le Qorân au hasard et interpréter le texte ainsi découvert. Le livre saint s’ouvre sur la 19ème sourate intitulée Maryam, celle-ci contant l’histoire de la Vierge Marie, mère de Jésus-Christ.[5] Pour l’ayatollâh, c’est le présage que la vie de Feridoun sera une vie semblable à celle de la Vierge, c’est-à-dire une vie de lutte et d’épreuves.
Sur les conseils de l’ayatollah Behbahâni, Feridoun écrit donc à l’ayatollah Khomeyni alors exilé en Irak une lettre en 1975, à propos de laquelle il déclare :
« Je lui ai dit que j’avais toujours eu le sentiment d’être une femme. J’avais écrit que ma mère m’avait dit que même à l’âge de deux ans, elle m’avait trouvé devant le miroir en train de me mettre de la craie sur le visage de la même manière qu’une femme se maquille. Il m’a répondu en disant que je devais suivre les obligations islamiques d’une femme. »[6]
Cette réponse ne le convainc guère, expliquant plus tard : « Mon impression était que la fatwa appartenait à 47 chromosomes (qui ont à l’heure de leur naissance deux sexes). »[7] Il faut comprendre par cette expression les hermaphrodites.
Feridoun se rend à Paris en 1978 dans l’espoir de rencontrer l’ayatollâh Khomeyni alors en exil en France ; il n’y parviendra guère et rentre alors en Iran où, après s’être fait licencié de son emploi, il suivra des traitements hormonaux prodigués par des psychiatres qui tentent alors de le faire revenir à une psychologie d’homme. Cela n’empêche pourtant pas Feridoun de s’acquitter de ses obligations civiques et nationales en participant à l’effort de guerre à partir de 1980 lorsque l’Irak attaque l’Iran. À ce propos, il déclare :
« Quand la guerre a commencé, j’ai fait du bénévolat en soins infirmiers près de la ligne de front. Quand je bandais des hommes blessés, ils avaient parfois l’impression qu’une femme le faisait parce que j’étais plus doux et je les entendais se demander quel genre de personne j’étais. Certains des patients blessés chimiquement avaient des plaies qui devaient être pansées près de leurs aines, et parfois ils laissaient entendre qu’ils avaient des sentiments sexuels pour moi. »[8]
Son dévouement sera remarqué, lui permettant de rencontrer des personnalités susceptibles de l’aider, notamment ‘Ali Akbar Hâshemi Rafsandjâni, à cette époque président de l’Assemblée consultative islamique qui deviendra président de la République islamique d’Iran de 1989 à 1997.
Maryam Malek Arâ et l’ayatollah Khomeyni, une rencontre bouleversante
L’histoire de la rencontre entre Malek Arâ et Khomeyni s’avère un évènement fort méconnu mais pourtant révélateur de la sagesse et de la bonté qu’éprouvait l’ayatollâh pour les gens. Alors que Feridoun écrit en 1984 une nouvelle lettre au guide de la révolution, soutenu par Ahmad Djanati (né en 1927) qui est à cette époque membre du Conseil des Gardiens de la Constitution, la réponse est la même que la précédente formulée en 1975. Feridoun décide donc de rencontrer directement l’ayatollâh Khomeyni afin de lui expliquer son cas.
Un soir durant l’année 1986, vêtu d’un costume d’homme et porteur d’une barbe et d’un Qorân enveloppé dans un drapeau iranien[9], il s’approche de Djamârân, un quartier résidentiel du nord de Téhéran où vit l’ayatollah Khomeyni sous la protection des gardiens de la révolution islamique. Détail qui a son importance, Feridoun porte ses chaussures nouées ensemble par les lacets autour de son cou, rappelant Hour ibn Yazid Riâhi, un compagnon de l’Imâm Hossein présent à Karbalâ’, qui cherchait un abri. Il est naturellement contrôlé par les gardes et c’est Seyed Morteza Shadandideh[10], qui n’est autre que le frère aîné de l’ayatollah Khomeyni, qui l’accompagne à l’intérieur du domicile.
Cependant, le service de sécurité l’attrape et le violente, suspectant que le volume de sa poitrine ne dissimule des explosifs destinés à assassiner le guide de la révolution alors que la guerre imposée par l’Irak à l’Iran dure depuis plusieurs années et que des tentatives d’assassinats contre sa personne ont déjà été déjouées. Il s’avère en fait que ce volume n’est autre qu’un soutien-gorge soutenant une poitrine féminine ; les femmes présentes dans la pièce lui donnent alors un tchador pour se couvrir. C’est alors qu’Ahmad Khomeyni, le fils de l’ayatollah, arrive et dialogue avec Feridoun, dont l’histoire l’émeut. Il décide alors de lui apporter son aide et l’emmène voir son père, devant qui Feridoun s’évanouit sous la pression dû à sa nervosité.
Feridoun, devenu ce soir-là Maryam, déclare à propos de cet évènement :
« C’était le paradis, l’espace, le moment et tout était le paradis pour moi. J’étais dans le couloir et j’ai entendu l’imâm Khomeyni en colère contre ceux qui l’entouraient et crier pourquoi vous traitiez quelqu’un qui s’était réfugié chez nous de cette manière et lui causiez du mal. L’imâm Khomeyni a dit : « C’est le serviteur de Dieu. » L’imâm a consulté trois de ses médecins de confiance et lui a posé des questions sur la différence entre les transsexuels et les problèmes neutres. Après cela, tout a changé pour moi. »[11]
L’ayatollâh Khâmenei, alors président de la République islamique d’Iran, est également présent ce soir-là d’après le témoignage de Maryam :
« Depuis lors, je suis entrée dans le hijab féminin, et le jour où il a émis la fatwa, l’ayatollah Khamenei (alors président) m’a taillé un tchador et m’a fait entrer dans le hijab islamique avec la salutation au Prophète et toutes les félicitations. »[12]
En quittant la maison de Djamârân, Maryam emporte avec elle une lettre de Khomeyni adressée au procureur en chef, cette fatwa lui indiquant l’autorisation religieuse de pouvoir procéder à la chirurgie de changement de sexe par ces mots qui la libérèrent :
« Au nom de Dieu. La chirurgie de changement de sexe n’est pas interdite dans la charia si des médecins fiables le recommandent. Si Dieu le veut (inshallâh), vous serez en sécurité et j’espère que les personnes que vous avez mentionnées pourront s’occuper de votre situation. »
Nous passons volontairement sous silence quelques informations concernant sa vie privée. Maryam Malek Arâ fonde en 1997 un organisme de bienfaisance, le Comité national de protection des malades du trouble de l’identité et des transgenres d’Iran (komiteh-yé keshvari-yé hemâyat âz bimârân-é ekhtelâl-é hoviyati va trâdjensi-yé irân), lui permettant notamment de faire financer son opération par l’État[13] via le Comité de secours de l’Imâm Khomeyni (komiteh-yé emdâd emâm Khomeyni), une organisation religieuse étatique fondée par l’ayatollâh afin de subvenir aux besoins des nécessiteux. Elle fera une seconde opération chirurgicale en Thaïlande en 2001.
Son organisme devient en 2007 la Société deprotection des malades souffrant du troubles de l’identité de genre en Iran(andjoman hemâyat âz bimârân mobtalâ bé ekhtelâlât-é hoviyat-é djensi-é irân)avec l’aide notamment de Zahrâ Shodjâ’i, vice-présidente iranienne des affaires féminines, et ‘Ali Râzini, chef du Tribunal spécial du Clergé.
Maryam Khâtoun Malek Arâ est emporté par un accident vasculaire cérébral le 25 mars 2012. Elle repose dans son village natal d’Abkenâr.
Les droits des transsexuels en Iran
Dans son ouvrage de jurisprudence islamique Tahrir al-vasileh paru en 1964, l’ayatollâh Khomeyni aborde pour la première fois dans la théologie shî’ite la question de la chirurgie de changement de sexe pour confirmer qu’il n’existe aucune restriction religieuse à son encontre :
« Il semble que la chirurgie de changement de sexe pour homme à femme ne soit pas interdite (haram) [dans l’Islam] et vice versa, et il n’est pas non plus interdit à un khuntha (hermaphrodite/intersexué) qui la subit d’être attaché à l’un des sexes [féminin ou masculin]. Et [si l’on demande] une femme/un homme est-il obligé de subir la chirurgie de changement de sexe si la femme trouve en elle-même des désirs [sensuels] similaires aux désirs des hommes ou une preuve de masculinité en elle-même – ou un homme trouve en lui-même des désirs [sensuels] similaires au sexe opposé ou une preuve de féminité en lui-même ? Il semble que [dans un tel cas] si une personne appartient vraiment [physiquement] à un sexe [déterminé], une chirurgie de changement de sexe n’est pas obligatoire (wajib), mais la personne est toujours éligible pour changer son sexe dans le sexe opposé. »[14]
Le changement n’est pas interdit car il ne modifie pas la personne en son essence mais seulement l’apparence physique. L’hodjatoleslâm Mohammad Mehdi Kariminiâ, qui rédigea sa thèse de doctorat sur ce sujet, déclare : « Je veux suggérer que le droit des transsexuels de changer de genre est un droit humain. J’essaie de présenter les transsexuels aux gens à travers mon travail et, en fait, d’éliminer la stigmatisation ou les insultes qui s’attachent parfois à ces personnes. »[15] De plus, M. Alipour souligne la maxime juridique islamique appelée « principe de dominante » (isalt al-taslit), qui édicte le droit et le contrôle de son corps et de ses biens par chacun. Il précise :
« […] il est important de savoir que ce droit dans l’Islam est limité à toutes les possessions qui sont considérées comme rationnelles chez les êtres humains. En effet, changer le corps par la chirurgie est généralement considéré comme rationnel. Sur la base de cette règle, tout le monde peut exercer son droit et, par conséquent, peut changer son corps par la chirurgie (Kharrazi, 1999, p. 24). »[16]
La législation sur les transsexuels en Iran, l’héritage de Maryam Malek Arâ
La loi de protection de la famille de 2012 précise que la demande de changement de sexe est à adressée au tribunal chargé des affaires familial (chapitre 1, paragraphe 18, article 4). La Cour suprême a rendu pour sa part un avis affirmant la compétence des tribunaux pour la modification de l’état civil. Ainsi, les personnes accomplissant une chirurgie de changement de sexe, sous réserve d’une approbation médicale, obtiennent consécutivement la modification de leurs certificat de naissance, papiers d’identité et permis de conduire.
Le Comité de secours de l’Imâm Khomeyni fourni des prêts équivalents à 1200 dollars afin de financer des opérations de changement de sexe, qui sont fréquentes en Iran et attirent même des transsexuels des pays arabes où cela est bien souvent interdit. À noter que le Guide de la Révolution ‘Ali Khâmenei, qui succéda à Rouhollâh Khomeyni en 1989, confirma cette fatwa. L’Iran est d’ailleurs le deuxième pays au monde en matière d’opérations de changement de sexe, après la Thaïlande.[17]
[1] Définition de Transsexualisme, Centre national de Ressources textuelles et lexicales (CNRTL).
[9] دیدار تاریخی یک دوجنس با امام خمینی(ره) + عکس و سند, op. cit.
[10] L’ayatollâh Khomeyni (24 septembre 1902 – 3 juin 1989), avait trois sœurs (Mouloudeh Aghâ Khânom, Fâtemeh Khânom et Aqâzâdeh Khânom) et deux frères : Seyed Morteza Shadandideh (1er avril 1896 – 12 novembre 1996), lui aussi religieux, et Seyed Nourâldin Hindi (19 février 1898 – 21 juillet 1976) qui fut avocat. Ce dernier avait été contraint de quitter son poste de président du palais de justice de Khomeyn sur ordre de Rezâ Shâh qui l’avait fait arrêter en 1924. Après la réforme du kafsh-é hedjâb en 1936 qui interdit les vêtements iraniens et impose par la force les habits occidentaux (Cf. notre livre Les Iraniennes, L’Harmattan, 2022) il sera contraint de porter un costume occidental et une cravate jusqu’à la fin de sa vie, en dépit de ses demandes répétées de pouvoir porter le turban et le ‘aba qui lui furent refusé en raison de son statut de laïc.
Leur différence de nom de famille provient du fait que la loi sur l’état civil, promulguées en 1918 et modifiée par Rezâ Shâh par décret du 10 juin 1928, n’autorisait pas la duplication de noms de famille identiques dans une ville. Mostafavi fut choisi en référence à leur père Seyed Mostafa Mousavi (1861 – assassiné en février 1903) et Hindi en référence à leur grand-père paternel, Seyed Ahmad Hindi, originaire d’Inde.
Ce film fut récompensé du Prix Buyens-Chagoll au Festival Visions du réel 2014, du grand prix du Cinéma du réel 2014, du prix spécial du jury du Documenta Madrid 2014, ainsi que de l’étoile de SCAM 2017.
Synopsis :
Iranien athée, le réalisateur Mehran Tamadon a réussi à convaincre quatre mollahs, partisans de la République islamique d’Iran, de venir habiter et discuter avec lui pendant deux jours. Dans ce huis clos, les débats se mêlent à la vie quotidienne pour faire émerger sans cesse cette question : comment vivre ensemble lorsque l’appréhension du monde des uns et des autres est si opposée ? La liberté, la religion, la place de la femme sont autant de sujets de discorde qui viennent peu à peu troubler la quiétude du salon, mais toujours dans une ambiance étrangement détendue où chacun se taquine mutuellement.
Qui est Mehran Tamadon, le réalisateur du film Iranien ?
Mehran Tamadon est né en 1972 à Téhéran. Après avoir étudié l’architecture à Paris, il retourne en Iran en 2000 pour commencer une carrière artistique diversifiée. Il explore divers domaines artistiques, de la scénographie à l’installation artistique en passant par l’écriture d’essais en langue persane. Cependant, c’est dans le domaine du cinéma documentaire qu’il s’est fait connaître.
Tamadon est célèbre pour ses méthodes de travail inédites qui ont permis à ses documentaires de se distinguer. En 2004, il réalise son premier moyen-métrage documentaire intitulé Behesht Zahra – mères de martyrs. Tourné dans le cimetière de Téhéran, ce film explore un univers religieux très différent de celui dans lequel il a grandi. Il rencontre alors de nombreux défenseurs de la République islamique d’Iran, qui l’amènent à se questionner sur les rapports entre religion et politique.
Il réalise son deuxième film, Bassidji en 2009. Fidèle à sa qualité d’innovation, Tamadon, dans son dernier film Iranien(2014), invite quatre clercs à vivre avec lui pendant deux jours. Dans cette expérience inoubliable, les débats mêlent leur vie quotidienne, pour émerger sans cesse la question : comment vivre ensemble lorsque l’appréhension du monde de tous est si opposée ?
Son travail est un témoignage important de l’expérience iranienne et de la recherche inlassable de dialogue et de compréhension mutuelle dans un contexte national et international tumultueux.
À l’occasion de la parution des tomes troisième et quatrième de son œuvre En Islam iranien. Aspects spirituels et philosophiques, Henry Corbin s’entretient sur l’Islam en Iran avec Bernard Latour. Cet entretien fut diffusé le 5 juin 1973.
Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.
En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.
L’Islam en Iran : histoire, spiritualité et philosophie
L’Islam en Iran s’enracine profondément dans l’histoire et la culture du pays. Abritant une grande diversité d’écoles de pensée islamiques, c’est au XVIème siècle que le Chiisme devint la religion d’État lorsque Shah Ismaïl Ier fonda l’empire safavide en 1501 à Tabriz.
L’Iran compte de grands érudits, théologiens et mystiques islamiques. Ces figures éminentes telles que le philosophe Avicenne, le soufi Rumi ou bien encore le mystique Sohravardi pour ne citer qu’eux, contribuèrent au développement de la pensée islamique en Iran et influencèrent les courants mystiques et philosophiques au sein de l’Islam.
Parallèlement à la pratique de l’Islam, l’Iran possède une riche tradition spirituelle et culturelle qui se mêle à l’Islam. La poésie, la musique, l’architecture et les arts visuels absorbèrent des motifs et des thèmes islamiques. De nombreux artistes utilisèrent la calligraphie arabe dans leurs œuvres, telles que la miniature et l’ornementation.
L’Islam occupe également une position centrale dans la vie politique et sociale de l’Iran. Cependant, bien que le pays soit une République islamique depuis la révolution de 1979, l’influence religieuse demeure intrinsèque à l’identité iranienne depuis plusieurs siècles. Par exemple, le système judiciaire du pays intègrent les enseignements islamiques et certains membres du clergé exercent des fonctions administratives et politiques importantes.
L’Iran entre menaces et fantasmes : un tel sujet délicat et controversé mérite une réflexion posée. Les enjeux sont de découvrir les raisons derrière les menaces dénoncées par les Occidentaux à l’encontre de l’Iran, qu’elles soient d’ordre géopolitique, religieux ou nucléaire. Paradoxalement, ce pays demeure entouré de fantasmes divers, inspirés par son histoire, sa culture ou encore sa position géographique stratégique.
Ainsi, les perceptions et préjugés sur l’Iran ont un impact significatif sur la façon dont nous percevons ce pays. Cette disposition ne manque pas d’influencer nos raisonnements qui peuvent être biaisés. Pour avoir une compréhension complète du pays, il est donc important d’explorer les réalités complexes et nuancées de cet état. Pour cela, il faut prendre en compte ses défis et ses réussites. De cette façon, nous pourrons mieux comprendre l’Iran et son rôle dans le monde contemporain.
Morgan Lotz nous invite à une réflexion critique et équilibrée sur l’Iran afin de mieux comprendre ce pays et son rôle dans le monde contemporain. Présentant son ouvrage La constitution de la République islamique d’Iran, il aborde la complexe question du régime politique iranien de manière pédagogique et sans préjugés.
Nous tenions à signaler une erreur de notre part : c’est bien l’intellectuel ‘Ali Shari’ati qui fut assassiné à Londres en juin 1977 et non l’ayatollâh Mohammad Kâzem Shari’atmadâri (1906-1986) comme nous le disons lors de l’entretien (6 minutes 54 secondes). Nous présentons nos excuses à nos lecteurs pour cette confusion.
Sepandarmazgan (سپندارمذگان) est un événement méconnu de la culture iranienne : il s’agit de la fête des femmes en Iran. Cette célébration met à l’honneur les femmes iraniennes. Morgan Lotz y consacre d’ailleurs un chapitre dans son livre Les Iraniennes.
Les origines de la fête de Sepandarmazgan, la célébration des femmes en Iran
Cette fête est issue des calendriers mazdéens et zoroastriens. Ceux-ci comptaient douze mois de trente jours, chacun représentant une divinité ou une vertu. Le cinquième jour de chaque mois est dédié à Sepandarmazd, une divinité féminine symbolisant la Terre. Celle-ci est également associée à l’humilité, la sainteté, la passion et la fécondité. Ce cinquième jour du dernier mois de l’année correspond au 24 février dans notre calendrier grégorien.
La fête de Sepandârmazd est une célébration qui n’est liée à aucune tribu ou ethnie spécifique. En effet, celle-ci s’avère profondément ancrée dans la culture iranienne. Dans les croyances anciennes, la femme est associée à la Terre et à la végétation, tandis que l’homme est associé au ciel et à la pluie.
Zoroastre, le fondateur du zoroastrisme, mentionne cette célébration dans ses écrits. Zoroastre honore les femmes à plusieurs reprises dans ses écrits, notamment dans le Farvardin Yasht et le Yasna 38.
Le 24 février, la journée des femmes iraniennes
Lors de la fête de Sepandârmazd, les hommes offrent des cadeaux aux femmes. Cela vaut à cette célébration une autre appellation : mardgiran, ce qui signifie le fait de recevoir un cadeau d’un homme. Dans certaines régions d’Iran, des coutumes locales perdurent, comme la préparation d’un potage traditionnel appelé ash-é esfandi par les femmes lors de cette fête.
Sepandârmazgân est donc une fête qui célèbre l’épouse, la femme aimée, symbole de la fécondité et du renouvellement de la vie, ainsi que l’amour au sein du couple, sans considération de la sexualité. Cette fête célébrée chaque 24 février demeure l’une des plus populaires et des plus essentielles en Iran. C’est avant tout une occasion de rendre hommage aux femmes, mais aussi de célébrer la culture iranienne et de préserver les traditions de l’Iran.
Histoire de la philosophie islamique est certainement l’un des livres les plus essentiels de l’œuvre d’Henry Corbin.
La philosophie en terre d’Islam est souvent associée à la simple transmission de l’héritage des Grecs. Cependant, son rôle dans l’histoire ne se limite pas à cela. De nombreuses figures importantes ont contribué à l’émergence d’une riche métaphysique au sein de cette tradition. Celle-ci perdure encore aujourd’hui. C’est ce que démontre notamment l’ouvrage Histoire de la philosophie islamique d’Henry Corbin, qui va bien au-delà de la simple chronologie des moments marquants de cette longue histoire.
En effet, Corbin suit un fil conducteur bien précis : celui de l’herméneutique. Il explore comment, depuis les Ismaéliens jusqu’aux grands noms de la philosophie en terre d’Islam tels qu’Avicenne, Sohravardî ou encore Ibn Arabî, s’est développée une exégèse du Livre saint qui a permis l’émergence d’une véritable philosophie prophétique. Ce faisant, il montre que la pensée en terre d’Islam ne se réduit pas à une simple reproduction de la philosophie grecque. Mais que cette dernière s’est fondée sur un travail de réinterprétation et d’adaptation du message divin aux contextes et aux préoccupations de chaque époque.
La philosophie islamique, son histoire et ses facettes
Cette réflexion est particulièrement importante aujourd’hui, alors que les à priori entre les cultures occidentale et islamique sont souvent exacerbées. En effet, la mise en lumière de cette tradition philosophique permet de souligner les nombreuses convergences entre ces deux cultures. Elles ont toutes deux développé des pensées spirituelles riches et complexes en réponse aux grandes questions de l’existence.
Cette philosophie en terre d’Islam offre ainsi une alternative intéressante aux conceptions philosophiques occidentales. Ces dernières eurent tendance à s’imposer comme un modèle universellement valable. Il convient donc, comme le souligne Corbin, que ces pensées ne restent pas inconnues du public occidental.
En effet, elles méritent d’être reconnues pour leur valeur intrinsèque. Mais également pour leur capacité à élargir notre horizon philosophique. La philosophie islamique nous invite à repenser nos questionnements à la lumière de sa tradition riche et complexe. La philosophie en terre d’Islam représente ainsi un exemple éloquent de la richesse et de la diversité de la pensée humaine.
Le drapeau de la République islamique d’Iran fut officiellement adopté le 29 juillet 1980 pour devenir le nouvel étendard du pays après la révolution qui vit changer ses institutions politiques.
Force est de constater que le drapeau iranien regorge de symboles et de significations importantes, représentant la foi, l’histoire et le patriotisme du peuple iranien. Cette symbolique du drapeau iranien demeure totalement inconnue des Occidentaux.
Le drapeau avec le lion et le soleil, symboles de l’Iran
Le Lion et le Soleil sont des symboles nationaux de l’Iran depuis fort longtemps. Ceux-ci représenteraient un mélange des anciennes cultures de la Mésopotamie et de la Perse. Ce symbole sera utilisé sur les drapeaux iraniens à partir du XVème siècle sans interruption jusqu’en 1979.
Le soleil est un symbole profondément enraciné dans les croyances des anciens Iraniens. Durant l’époque préislamique, il symbolisait Mithra. Les Parthe arboraient également l’image du soleil, tandis que celui-ci ornait le sommet de la couronne des rois sassanides.
Le lion est pour sa part étroitement lié à la monarchie en Iran. Les trônes et les habits des rois achéménides étaient notamment ornés de rangées de lions, de même que la couronne d’Antiochos Ier, roi de Commagène d’origine iranienne, et l’armure portée par Ardashir Ier lors de la cérémonie de l’effusion de Rostam.
Chaque dynastie iranienne interpréta ce symbole de manière différente. Il s’agissait à l’origine d’un simple signe astrologique et non d’un symbole gouvernemental. Sous la dynastie safavide, ce symbole fut interprété de manière à la fois chiite et iranienne. À partir du règne d’Agha Mohammad Khân Zâdeh Qadjar, en parallèle avec les changements intellectuels et sociaux de cette période, l’interprétation chiite de ce symbole perdit progressivement de son importance.
Les couleurs du drapeau iranien
Le drapeau iranien se compose de trois bandes horizontales. La bande supérieure est de couleur verte, symbolisant l’Islam. La bande du milieu est blanche, représentant la paix. Enfin, la bande inférieure est rouge, symbolisant le courage.
Ces couleurs seront celles du Gouvernement provisoire en fonction de février 1979 jusqu’à l’élection du premier président de la République islamique d’Iran en février 1980.
La République islamique va conserver ce modèle pour son drapeau, en lui ajoutant toutefois certaines modifications. Notamment l’inscription الله اکبر (« Dieu est le plus grand »), écrite en coufique onze fois sur chaque bande. Cette répétition symbolise la date du 22 bahman, soit le 11 février, jour de la victoire de la Révolution iranienne.
La tulipe, symbole de l’Iran
Au centre du drapeau se trouve un emblème créé par Hamid Nadimi (حمید ندیمی) et approuvé par l’ayatollah Khomeyni le 9 mai 1980.
Il représente au premier abord le mot الله (« Dieu »), stylisé sous la forme d’une tulipe rouge. Dans la mythologie iranienne, cette fleur pousse sur la tombe des combattant morts en défendant l’Iran et symbolise ainsi le martyre.
Toutefois, cette tulipe s’avère une composition artistiquement stylisée comprenant plusieurs symboles. Elle représente également l’expression islamique لا اله الا الله (« Il n’y a de dieu que Dieu »), dénommée توحید (tawhid) et affirmant le caractère monothéiste de l’Islam.
Les quatre croissants sont lus de droite à gauche, chacun représentant une lettre. Le premier croissant est la lettre alif, le deuxième le premier lam et les troisième et quatrième croissants forment ensemble le heh. Une ligne verticale indique le second lam mais représente aussi une épée. Au-dessus de celle-ci, un tashdid est présent (cette marque diacritique ressemblant à un w indique une gémination).
Les quatre croissants et l’épée présents dans l’emblème font référence aux cinq principes de la religion chiite. L’épée, pilier central de ce symbole, représente également la résilience et l’endurance. La symétrie parfaite de cette forme symbolise aussi l’existence d’un équilibre dans l’univers.