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Catégorie :Religion et Spiritualité
La catégorie religion et spiritualité regroupe des articles sur les religions existantes et l’univers spirituel de l’Iran. C’est sur ses terres qu’apparut le premier monothéisme de l’Histoire, à savoir la religion de Zoroastre, dont les enseignements influencèrent la pensée hellénique et le judaïsme.
La spiritualité englobe les aspects les plus profonds de notre être. C’est un domaine dans lequel nous explorons notre relation à notre vie intérieure, nos valeurs morales et une réalité supérieure.
La religion, quant à elle, est un rapport spécifique de l’Homme à cet ordre divin ou à une réalité supérieure, cherchant à se concrétiser à travers des systèmes de dogmes, de croyances et de pratiques rituelles et morales.
Spiritualité et religion en Iran
La spiritualité joue un rôle central dans la vie des Iraniens, nourrissant une transcendance au-delà des frontières religieuses. Elle se manifeste notamment à travers différentes formes, que ce soit le mysticisme, le soufisme ou bien encore la pensée philosophique. Ces articles proposent d’examiner les religions profondément enracinées dans la culture iranienne, celles-ci ayant notamment influencé l’art, la littérature, la musique ou bien encore la poésie.
En plus du Chiisme duodécimain, il existe une diversité de croyances et de pratiques religieuses en Iran. Les minorités religieuses, telles que les Zoroastriens, les Chrétiens, les Juifs ont également une place importante dans la société iranienne. Ces articles explorent les aspects historiques, culturels et géographiques de ces différentes religions en Iran, en soulignant leur impact et leur contribution à la vie spirituelle qui demeure continuellement présente dans l’esprit iranien.
Au cours de l’émission Entretien avec diffusée le 8 janvier 1972, Henry Corbin revient avec Bernard Latour sur son livre L’homme de lumière dans le soufisme iranien.
Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.
En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.
L’homme de lumière dans le soufisme iranien, par Henry Corbin
Dans cet ouvrage, Henry Corbin consacre une part importante de ses travaux sur la psychologie de l’homme de lumière. Ce concept englobe tout d’abord l’étude des sens intérieurs et des organes de lumière. Il met aussi en lumière la nécessité d’explorer les dimensions sublimes de l’âme humaine. Selon Corbin, cet itinéraire mystique vers la lumière conduit à une métamorphose tant de l’homme que de l’univers. Il souligne l’impact profond de la transformation intérieure sur l’ensemble de l’existence. Nous découvrons ainsi une perspective intrigante sur la relation entre l’individu et le cosmos.
La lecture des ouvrages d’Henry Corbin fascine par la profusion éclatante des détails. Autant dans la présentation des concepts que dans les expériences et images offertes par les philosophes et les auteurs spirituels étudiés. Sa maîtrise du sujet permet de discerner, à travers ce foisonnement d’orientations, les lignes directrices esquissant la structure d’un univers mental dont il se décrit lui-même comme le phénoménologue.
Il explore la théosophie islamique selon la vision la plus profonde et la plus complète de cette philosophie prophétique forgée par l’Islam chiite sur la base d’une exégèse spirituelle du Coran et des traditions des Imāms.
Au cours de l’émission Entretien avec diffusée le 5 janvier 1972, Henry Corbin revient avec Bernard Latour sur la définition du soufisme et les notions d’ésotérisme et d’exotérisme.
Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.
En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.
Définitions
Dans l’Antiquité grecque, le terme ésotérique fut utilisé pour décrire une doctrine philosophique enseignée à l’intérieur d’une école et qui, contrairement à l’enseignement public, était destinée uniquement aux disciples. On parle de l’enseignement ésotérique des pythagoriciens, de la doctrine ésotérique de Platon et des livres ésotériques d’Aristote. Par extension, ésotérique s’utilisait pour désigner ce qui est réservé aux initiés et qui doit rester secret. Par exemple, les mystères d’Éleusis et les traités des alchimistes étaient de nature ésotérique.
Au XIXème siècle, l’ésotérisme prend le sens d’une doctrine affirmant que certaines connaissances ne doivent aucunement s’exposer publiquement, mais plutôt demeurer réservées à des adeptes sélectionnés. Par extension, l’ésotérisme qualifie un savoir, un enseignement, un art, une œuvre littéraire ou artistique dont la compréhension s’avère ardue et demeurant à la disposition de ses initiés.
Le XVIème siècle emprunte au latin exotericus, lui-même dérivé du grec exôterikos, signifiant « extérieur » ou « public », pour forger le mot « exotérique ». Il désignait la doctrine que les philosophes de l’Antiquité enseignaient en public, en opposition à leur doctrine secrète. Par exemple, on parle de la doctrine exotérique d’Épicure. Par extension, l’exotérisme se réfère à ce qui n’est pas exclusivement réservé aux initiés et qui peut se divulguer plus largement. Ce terme s’utilise aussi pour décrire le sens extérieur ou accessible d’un texte sacré.
Ésotérisme et exotérisme en Islam
Dans le vocabulaire islamique, exotérique se dit ظاهر (zâhir) et ésotérique باطِن (bâtin). Le verset 3 de la sourate 57 (ٱلْحَدِيدِ, « Le Fer ») indique d’ailleurs à propos de Dieu (الله, Allâh) :
« C’est Lui le premier et aussi le dernier, l’extérieur et aussi l’intérieur, tandis qu’Il se connaît bien à toute chose. »
Le Coran, traduction de Muhammad Hamidullâh, Le Club français du Livre, 1971, p. 531.
« C’est Lui le Premier et le Dernier, l’Apparent et le Caché et Il est Omniscient. »
Le Saint Coran, bilingue français-arabe, Éditions Ibn Hazm, Beyrouth, p. 537.
Certains soufis et chiites adoptent une interprétation ésotérique du Coran. Celle-ci considère la lecture littérale comme dissimulatrice de plusieurs autres significations cachées. Cette approche du Coran a conduit la désignation de ses adeptes sous le nom de bâtiniens (en arabe : باطِنِيّ, bāṭinī). Selon cette perspective, le Coran et d’autres textes saints peuvent se comprendre sur quatre niveaux :
premièrement, le niveau exotérique, littéral, extérieur : la forme (ظاهر, zâhir) ;
deuxièmement, le niveau analogique, rituel, comparatif : la parole (موعظة, mâweiza) ;
troisièmement, le niveau symbolique, moral, pensif : l’idée (فكرة, fikra) ;
quatrième et dernièrement, le niveau ésotérique, spirituel, métaphysique, intérieur : le fond (باطن, bāṭin).
Henry Corbin présente la gnose en Islam au cours d’un entretien avec Bernard Latour diffusé le 22 septembre 1973 sous le titre Le mythe du messager et du voyageur.
Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.
En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.
Qu’est-ce que la gnose ?
L’histoire des religions définit la gnose (du grec γνῶσις, gnôsis, signifiant en français « connaissance ») comme une connaissance perçue par une intuition salvatrice, une révélation intérieure. Elle repose principalement sur le dualisme de la connaissance et de l’ignorance, du bien et du mal, de l’esprit et du corps. Cette conception se base aussi parfois sur l’idée que le monde physique est sous le contrôle de forces malveillantes en opposition à Dieu, transcendance et origine du monde spirituel que le gnostique cherche à comprendre.
La gnose en Islam
La gnose islamique représente la connaissance de Dieu. Elle englobe la compréhension de Ses Noms, de Ses attributs et des lieux où Il se manifeste. Cela inclut également la connaissance des états d’origine et de retour vers Lui. Ainsi que des réalités manifestées dans le monde et de la manière dont elles se reconnectent à l’Unicité de l’Essence.
La gnose islamique étudie aussi le chemin initiatique et l’effort nécessaire pour libérer l’âme des attaches qui la retiennent dans les pièges de la séparation. Cela afin de la reconnecter à son principe d’origine et de restaurer en elle les qualités d’absolu et d’universalité. Ainsi, la valeur de la gnose réside dans ce retour à Dieu. Et celui-ci passe par la contemplation de la réalité de l’Être et l’anéantissement qui se produisent en Sa Présence.
C’est au cours d’une émission Les Formes du Sacré diffusée le 13 mars 1961 sous le titre Les Apocalypses qu’Henry Corbin explique à Pierre Sipriot la théosophie ismaélienne et les notions de résurrection et d’Apocalypse dans le Chiisme iranien.
Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.
En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.
Qu’est-ce que la théosophie ?
La théosophie, dans ses différentes formes, est une discipline qui explore les mystères de la vie cachée de Dieu et sa relation avec l’homme et la création tout entière. Toutefois, sa signification évolua dans la philosophie occidentale au fil des siècles. La théosophie se réfère principalement à la compréhension des mystères cachés de la divinité et, de manière plus générale, à la connaissance de l’univers dans sa relation avec Dieu et l’humanité.
L’étymologie du mot théosophie signifie « sagesse de Dieu ». Plusieurs Pères de l’Église l’utilisèrent durant l’Antiquité comme synonyme de théologie. Le sophos est un sage et les theosophoï sont littéralement « ceux qui connaissent les choses divines ». Cependant, au fil des siècles, le sens du mot devint différent de celui de la théologie. Il fit parfois référence à une connaissance de type gnostique, d’inspiration ésotérique. Des auteurs tels que le Pseudo-Denys au VIème siècle ou bien encore l’auteur anonyme de la Summa philosophiae au XIIIème siècle l’utilisèrent dans ce sens. Ce dernier distinguait les philosophes, les modernes, les théosophes et les théologiens.
Il faut attendre la Renaissance pour que le mot théosophie soit plus souvent utilisé. Cependant, il fut encore souvent synonyme de théologie ou de philosophie. Johannes Reuchlin et Cornelius Agrippa, par exemple, utilisèrent ce terme pour désigner les scolastiques décadents. Chez d’autres, les contours du concept restent flous.
Au début du XVIIème siècle, le sens du mot théosophie devient plus clair. Il semblerait que l’influence de l’Arbatel, un livre de magie blanche fort répandu après sa parution vers 1550 ou 1560, ne soit point négligeable. Dans ce livre, le terme théosophie revêt déjà son sens actuel. Par la suite, on le retrouve chez des auteurs importants tels que Heinrich Khunrath (dans son ouvrage intitulé De Igne), Oswald Croll (dans son ouvrage Basilica chymica), et surtout Jacob Boehme.
La théosophie ismaélienne
Nous devons à Henry Corbin, depuis la parution de la Bibliothèque iranienne en 1949 et du Ketab-é Djāmi’al Hikmatain (« Le Livre réunissant les deux sagesses ») en 1953, le grand dessein de concilier la philosophie grecque et la théosophie ismaélienne.
Il convient d’expliquer au moins le processus de la « re-création » propre à la gnose cosmologique de la théosophie ismaélienne. Celle-ci n’a aucun lien avec l’opération dialectique, caractérisée par l’antagonisme entre la croyance et le savoir. Il s’agit en réalité d’une opération herméneutique, d’une interprétation dans laquelle le ta’wil se manifeste comme une progression harmonieuse. Il permet simultanément un retour aux données intérieures originelles ainsi qu’une révélation de nouveaux horizons et de perspectives cosmologiques. Ceux-ci se dévoilent au fur et à mesure que la lumière de la connaissance de soi-même et la lumière de la compréhension de la Nature s’unissent de manière plus intime.
Dans cette optique, il est possible d’établir un lien entre le ta’wil ismaélien et la notion d’anaphore. Ils symbolisent une ascension vers le Sens total, soutenue par une descente préalable vers la Source de toutes les significations potentielles. Absolument pas antithétiques, ces deux phases d’une même opération apparaissent étroitement liées et se complètent mutuellement. La quête de la vérité universelle dans le cadre de la gnose n’a aucun sens si l’engagement personnel du gnostique dans cette recherche de vérité n’est pleinement authentique.
En réalité, contrairement à l’expérience philosophique et religieuse classiques, la gnose implique une récupération de la poïesis absolue. Ce retour à la spontanéité pure du « faire-être » est représenté par l’ibdā ismaélien. Cette notion s’éloigne autant des doctrines de l’Émanation que de celles de la Création. Elle se réfère aux influences imprévisibles d’une pensée libérée de toute conséquence logique. C’est au cœur même de ce « faire-être » que l’Univers, dans sa fonction pure, apparaît comme indissociable de la résurrection perpétuelle de l’Unique.
L’émission Heure de Culture française : l’Iran diffusait le 27 avril 1957 un numéro consacré à la splendeur de l’école d’Ispahan intitulé La théologie chiite à l’époque safavide.
Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.
En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.
L’École d’Ispahan, splendeur de l’époque safavide
L’« École d’Ispahan » (en persan مكتب اصفهان, maktab-é esfahān) est un courant de pensée religieuse qui émergea au XVIIème siècle dans la capitale safavide Ispahan. Le souverain Shah Abbas Safavi choisit Ispahan comme capitale en 1598, succédant ainsi à Tabriz et Qazvin. De nombreux érudits l’accompagnèrent, bénéficiant du soutien de la cour et surtout de celui des souverains safavides.
Henry Corbin et Seyed Hossein Nasr inventèrent la dénomination « École d’Ispahan » pour caractériser la renaissance philosophique et mystique à l’époque de Shah Abbas Safavi. Ce courant est représentatif d’une renaissance philosophique du Chiisme duodécimain, devenu la religion d’État sous les Safavides. Cette période d’activités diverses dans les domaines de la philosophie et de la jurisprudence, mais également de l’art et de l’architecture, s’acheva avec la chute d’Ispahan aux mains des Afghans et le renversement des Safavides en 1722.
L’intérêt de Shâh Abbas Ier pour la vie artistique et la pensée religieuse fit d’Ispahan le principal centre intellectuel iranien de son temps. De nombreux courants philosophiques et théologiques novateurs y prospérèrent. Leurs recherches portaient principalement sur la création d’une harmonie entre la philosophie et le mysticisme. Celle-ci ne manquait cependant guère de se caractériser par une pensée étroitement liée aux traditions des Imams chiites. Parmi les fondateurs de l’école d’Ispahan figurent Sheikh Bahai, Mir Fendereski et Mir Damad. Des penseurs influents tels que Molla Sadra Shirazi, Rajab ’Ali Tabrizi et Qazi Sa’id Qommi font également partie de cette école.
Seyed Hossein Nasr explique qu’une atmosphère religieuse anti-philosophique marque la fin de la période safavide. Celui-ci entraîne le déclin de l’école d’Ispahan. L’enseignement philosophique ispahani finit par s’arrêter et les érudits migrent ensuite vers d’autres villes. Néanmoins, les réalisations intellectuelles de cette école laissent une empreinte durable sur la philosophie iranienne. En particulier dans le domaine de la philosophie transcendantale. Un changement de paradigme se produisit alors. La philosophie mashâ’i (فلسفه مشاء), inspirée par Aristote, évolua vers la philosophie de la « Sagesse exaltée » (حکمت متعالیه) de Molla Sadra Shirazi, en particulier à partir du XIXème siècle.
Dans l’émission Les chemins de la connaissance diffusée le 4 mai 1979 sous le titre de L’atlas des mondes imaginaires, Henry Corbin présente à Gilbert Durand la notion d’« imaginal » qu’il développa dans son œuvre.
Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.
En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.
La notion du monde imaginal d’Henry Corbin
Le mot « imaginal » fut conçu par Henry Corbin dans ses travaux traitant de l’herméneutique comparative. Confrontée à la méfiance exprimée par la philosophie occidentale moderne à l’égard de l’imagination, le terme « imaginal » introduit au contraire une exaltation philosophique de l’image. Cette exaltation permet d’accéder à la connaissance symbolique de la réalité des archétypes.
La vision suprasensible
La psychologie islamique (ou, mieux encore formulé, la psychosophie) considère l’imagination créatrice comme la faculté centrale de l’âme. En effet, selon les mots d’Henry Corbin dans son livre Corps spirituel et Terre céleste, l’imagination possède « sa fonction noétique et cognitive propre, c’est-à-dire qu’elle nous donne accès à une région et réalité de l’être qui sans elle nous reste fermée et interdite ». Cette puissance de l’âme ouvre l’être à un monde suprasensible : un monde intermédiaire entre le sensible et l’intelligible. La théosophie orientale l’appelle malakūt, correspondant au « monde de l’âme » de certains auteurs.
La tradition platonicienne en Islam distingue trois réalités : d’abord le monde intelligible (‘ālam ‘aqlī), ensuite le monde imaginal (‘ālam mithālī) et enfin le monde sensible (‘ālam hissī). Cette distinction repose sur la reconnaissance de formes propres à chacune des réalités. Celles-ci sont hiérarchisées selon trois niveaux de l’être et de la connaissance : formes intelligibles, formes imaginales, formes sensibles.
L’ontologie spécifique des formes imaginales se définit par l’apparaître en tant qu’apparaître (la « réalité apparitionnelle »), se situant entre l’apparence des formes sensibles et le transparaître des formes intelligibles.
L’Imaginal, lieu de la rencontre de l’âme
Ainsi, l’imagination créatrice s’avère totalement incompatible et étrangère avec ce que l’on entend par « imaginaire ». En effet, ce terme évoque la fabulation, l’irréalité, la fiction, voire le délire. Henry Corbin précise :
« Il nous fallait absolument trouver un terme qui différenciât radicalement de l’imaginaire l’intermonde de l’imagination. […] La langue latine est venue à notre secours, et l’expression mundus imaginalis est l’équivalent littéral de l’arabe ‘alām al-mithāl, al-‘alām al-mithālī, en français le « monde imaginal ». »
Ce terme ne fait pas référence à un monde d’images considéré comme une réalité dégradée, affaiblie, issue des données sensorielles. Encore moins à une réalité purement inventée. Il fait plutôt référence à une authentique source de connaissance. L’âme rencontre cette réalité imaginale à travers une perception imaginale, une connaissance imaginale, une conscience imaginale. En tant que « faculté cognitive à part entière », l’imagination dématérialise les formes sensibles en les ramenant à leur source d’apparition. Elle « imaginalise » les formes intelligibles ou les archétypes en leur donnant une forme, une dimension, un rythme et un visage.
En somme, l’imaginal assure une transition réversible entre le sensible et l’intelligible, les réunissant et les intégrant dans une unité créatrice. Sans ces formes imaginales, ni les formes intelligibles ni même les formes sensibles ne pourraient être connues.
À l’occasion de la parution des tomes troisième et quatrième de son œuvre En Islam iranien. Aspects spirituels et philosophiques, Henry Corbin s’entretient sur l’Islam en Iran avec Bernard Latour. Cet entretien fut diffusé le 5 juin 1973.
Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.
En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.
L’Islam en Iran : histoire, spiritualité et philosophie
L’Islam en Iran s’enracine profondément dans l’histoire et la culture du pays. Abritant une grande diversité d’écoles de pensée islamiques, c’est au XVIème siècle que le Chiisme devint la religion d’État lorsque Shah Ismaïl Ier fonda l’empire safavide en 1501 à Tabriz.
L’Iran compte de grands érudits, théologiens et mystiques islamiques. Ces figures éminentes telles que le philosophe Avicenne, le soufi Rumi ou bien encore le mystique Sohravardi pour ne citer qu’eux, contribuèrent au développement de la pensée islamique en Iran et influencèrent les courants mystiques et philosophiques au sein de l’Islam.
Parallèlement à la pratique de l’Islam, l’Iran possède une riche tradition spirituelle et culturelle qui se mêle à l’Islam. La poésie, la musique, l’architecture et les arts visuels absorbèrent des motifs et des thèmes islamiques. De nombreux artistes utilisèrent la calligraphie arabe dans leurs œuvres, telles que la miniature et l’ornementation.
L’Islam occupe également une position centrale dans la vie politique et sociale de l’Iran. Cependant, bien que le pays soit une République islamique depuis la révolution de 1979, l’influence religieuse demeure intrinsèque à l’identité iranienne depuis plusieurs siècles. Par exemple, le système judiciaire du pays intègrent les enseignements islamiques et certains membres du clergé exercent des fonctions administratives et politiques importantes.
À l’occasion de la parution de son livre L’Imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn ‘Arabî, Henry Corbin s’entretient sur le sujet avec Pierre Sipriot et et Mounir Rafez.
Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.
En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.
Ibn ‘Arabi, le pèlerin soufi en quête de l’Orient
Ibn ‘Arabi naît en 1165 à Murcie, dans le Sud de l’Espagne, et meurt en 1240 à Damas, après avoir voyagé en pèlerin à La Mecque et dans presque tous les pays du Maghreb et de l’Asie du sud-ouest. Contrairement à la tendance à migrer d’est en ouest, il entreprit son voyage d’Occident vers l’Orient, se décrivant lui-même en tant que « pèlerin de l’Orient ».
Il laisse derrière lui une œuvre immense, témoignant d’une grande culture qui lui vaudra le surnom de « Fils de Platon ». Tandis qu’Averroës cherchait à promouvoir ce qu’il considérait comme la pensée authentique péripatéticienne dans l’Islam, Ibn ‘Arabi s’en est radicalement éloigné, s’opposant de la sorte à l’Islam orthodoxe. Sa spiritualité est étrangère à toute réalité ecclésiastique, à toute religion littérale et dogmatique, ne se laissant aucunement réduire à un magistère ou à un conformisme collectif. Sa rencontre avec Dieu est solitaire, une union du Seul avec le Seul, une unio sympathetica dans une religion à la fois prophétique et mystique.
Disciple de l’amour et maître de la sagesse
Pour y parvenir, le sage doit devenir le disciple de Khezr, devenir Khezr lui-même. Khezr est le maître spirituel invisible du mystique. Selon le Coran, il est une expression de l’Esprit Saint. Seul le disciple de Khezr découvre le Nom sous lequel chacun connaît son Dieu, ainsi que le Nom par lequel son Dieu le connaît. Il atteint ainsi la vérité mystique ésotérique qui surplombe la Loi, accède à la Source de la Vie, et devient lui-même l’Éternel Adolescent. Pour progresser sur cette voie, le sage, le soufi qui possède déjà la connaissance philosophique et l’expérience spirituelle, deviendra un fidèle d’amour.
Selon Ibn ‘Arabi, l’initiation à la dialectique de l’amour se fera par la rencontre d’une Iranienne d’une beauté extraordinaire, une figure théophanique de la Sophia aeterna, avec laquelle il restera lié jusqu’à sa mort. Cette association de la sagesse, de l’amour et de la beauté en tant qu’expression de la divinité caractérise la théosophie d’Ibn ‘Arabi et justifie son héritage platonicien. Elle explique également la méfiance et l’hostilité du l’institutionnalisation islamique officielle envers lui. Du côté chrétien, la pensée d’Ibn ‘Arabi demeure malheureusement inconnue.
L’Imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn ‘Arabî
Dans son ouvrage L’Imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn ‘Arabi paru en 1958, Henry Corbin explore un aspect méconnu de la pensée arabe du Moyen Âge à travers la figure charismatique d’Ibn ‘Arabi, considéré comme l’un des plus grands mystiques de tous les temps. Henry Corbin cherche à révéler comment cette ignorance, largement entretenue par l’Islam orthodoxe, appauvrit et limite la pensée occidentale.
Pour mieux appréhender la vision prophétique d’Ibn ‘Arabi, Henry Corbin devient son disciple et se plonge dans des passages remarquables de sensibilité mystique et de profondeur spéculative. Selon lui, la philosophie d’Ibn ‘Arabi ne peut être dissociée de son expérience mystique. L’unification de la philosophie et de la spiritualité est un impératif selon Ibn ‘Arabi. Une expérience mystique sans une solide formation philosophique risque de s’égarer et de se dégénérer. Il souligne également que cette intention de concilier philosophie et spiritualité est caractéristique de la pensée iranienne du XIIème siècle. Aussi suggère-t-il qu’en ressentant cette intention avant d’aborder le livre, il est possible que nous nous trouvions mieux équipés pour résoudre le conflit qui divise encore de nombreux chrétiens d’Occident : celui entre théologie et philosophie, foi et savoir, symbole et histoire.
Il nous montre également que l’Imagination, telle que conçue par le soufisme d’Ibn ‘Arabi, joue un rôle crucial dans la réalité de l’être, en dévoilant sa richesse et son rôle irremplaçable. L’Imagination agit comme un médiateur, créant un monde lumineux d’Idées-Images selon la cosmographie mystique. Ce monde est l’ombre de Dieu, une projection d’une silhouette ou d’un visage dans un miroir.
L’Imagination créatrice et la prière réalisatrice
L’imagination théophanique joue un double rôle en tant qu’Imagination créatrice imaginant la création et en tant qu’Imagination créaturelle imaginant le Créateur. Ibn ‘Arabi désigne ces deux termes de ce couple comme « Créateur-création » ou plutôt « Créateur-créature », une coincidentia oppositorum, c’est-à-dire une simultanéité de complémentaires opposés et non de contradictoires. C’est grâce à l’Imagination active que cette union se réalise et définie notre connaissance de la divinité. Il s’agit d’une union théophanique (du point de vue du Créateur) ou d’une union théopathique (du point de vue de la créature), et en aucun cas d’une union hypostatique.
Revenir à son Seigneur signifie réaliser l’union éternelle du fidèle et de son Seigneur, qui ne se rapporte pas à l’essence divine dans sa globalité, mais à son individualisation sous l’un ou l’autre de ses Noms. Cependant, si le fidèle perd sa connexion avec son Seigneur, alors son moi devient hypertrophié et se transforme rapidement en impérialisme spirituel. La coincidentia oppositorum nous protège de cet impérialisme. C’est pourquoi notre prière ne sera jamais une demande de quelque chose mais un moyen d’exister et de faire exister. C’est à travers la prière que notre être se réalise, la prière étant créatrice.
Cette créativité de la prière est liée à son sens cosmique. Ce sens si bien perçu par Proclus, une importante figure du néoplatonisme tardif, dans sa prière de l’héliotrope. On voit ainsi le soufisme reproduire, en Islam même, les démarches mentales de la conscience mystique connues par ailleurs, notamment en Inde.
Dans l’émission Les chemins de la connaissance diffusée le 21 décembre 1976 sous le titre de Plotin et la transparence, Henry Corbin présente la théologie d’Aristote et l’histoire de la diffusion du néoplatonisme en Iran au microphone de Michèle Reboul.
Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.
En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.
Aristote, Père de la Philosophie
Aristote figure parmi les plus grands philosophes de l’histoire de la pensée occidentale. Né en 384 avant Jésus-Christ à Stagire, une petite ville de la région de la Chalcidique dans le nord de la Grèce, Aristote entre à l’âge de 17 ans à l’Académie de Platon à Athènes, où il est devenu l’un de ses étudiants les plus brillants.
Après la mort de Platon, Aristote quitte l’Académie et retourne à Stagire, où il commence à enseigner. En 342, il devient notamment le tuteur d’Alexandre le Grand. En 335, Aristote retourne à Athènes pour fonder sa propre école, appelée le Lycée. Pendant douze ans, il y enseignera la philosophie, la logique, la rhétorique, la physique, la biologie, l’éthique et la politique.
Aristote décède en 322 avant Jésus-Christ à Chalcis, sur l’île d’Eubée, en Grèce.
La Théologie d’Aristote et son influence sur la philosophie islamique
La Théologie d’Aristote (en arabe أثولوجيا أرسطو, athuludjiya aristu) est une œuvre philosophique attribuée par erreur à Aristote. Cette œuvre opère une synthèse entre des idées néoplatoniciennes, aristotéliciennes et des thèses de la philosophie islamique. Rédigé en arabe, le texte se compose de traductions du grec ancien vers l’arabe, d’une partie des Ennéades de Plotin, ainsi que de commentaires de Porphyre.
Cette œuvre exerça une forte influence sur la philosophie islamique, stimulant avant tout la redécouverte d’Aristote. Par la suite, elle influença également la philosophie médiévale européenne en permettant la redécouverte de la philosophie aristotélicienne. L’influence de la Théologie d’Aristote est particulièrement perceptible chez des philosophes islamiques tels qu’al-Kindi, al-Farabi ou bien encore Avicenne.
La Théologie d’Aristote, symbole de la coopération chrétienne et islamique
Les philosophes al-Himsi et al-Kindi se voient souvent attribués la rédaction de ce texte. Il est probable que sa création trouve son origine dans le cercle d’al-Kindi à Bagdad au IXème siècle.
Abū Yūsuf Yaʿqūb ibn Isḥāq al-Kindi (801-873), surnommé le « philosophe des Arabes », est considéré comme l’un des plus grands philosophes hellénisants (faylasûf). Il fut notamment le pionnier de la synthèse originale entre la pensée grecque et la pensée religieuse islamique. Il s’efforça de rassembler, d’organiser et d’évaluer l’ensemble des connaissances de son époque, s’intéressant à une multitude de domaines tels que la philosophie, les mathématiques, l’astronomie, la physique, la chimie, la technologie et la musique.
Ibn Na’ima al-Himsi (en arabe ابن ناعمة الحمصي) était un chrétien syrien appartenant au cercle des traducteurs Al-Kindi. Sa biographie demeure fort méconnue. Cependant, nous savons qu’il était en charge de la traduction des textes grecs en arabe, notamment les Réfutations sophistiqueset La physique d’Aristote.
Bien que peu d’informations supplémentaires soient disponibles à son sujet, le rôle d’al-Himsi en tant que traducteur chrétien de la philosophie grecque en arabe révèle que les chrétiens jouèrent un rôle essentiel dans la traduction de ces textes. Aux côtés du chrétien syrien Hunayn ibn Ishaq, al-Himsi faisait partie des traducteurs arabes les plus compétents de son époque. Cela s’explique par le fait que les chrétiens syriens maîtrisaient le grec, le syrien et l’arabe. Par ailleurs, les chrétiens syriaques préservèrent de grands textes philosophiques en arabe, qui feront par la suite l’objet de traductions en latin à partir du XIIème siècle.
L’émission Heure de Culture française : l’Iran diffusait le 8 avril 1957 un numéro consacré au Chiisme et à l’Ismaélisme, présenté par Henry Corbin.
Henry Corbin (1903-1978) est mondialement reconnu comme l’un des plus éminents penseurs occidentaux du XXème siècle. Parmi les érudits les plus respectés et admirés, il fut à la fois philosophe, traducteur, orientaliste et historien, spécialisé sur le Chiisme et plus largement sur la spiritualité des mondes islamiques et iraniens. Ses nombreux travaux comptent notamment des traductions inédites des penseurs iraniens parmi les plus importants.
En 2006, les éditions Frémeaux & Associés publièrent un coffret de trois cédéroms intitulé La philosophie islamique. Celui-ci présente quinze enregistrements sonores d’Henry Corbin, soigneusement sélectionnés et présentés par Christine Goémé.
Henry Corbin et la philosophie islamique : Chiisme et Ismaélisme
Le courant de l’Ismaélisme, en persan اسماعیلیه (ismā‘īliya), se subdivise lui-même en différents courants. Le plus important d’entre eux est l’Ismaélisme septimain. D’autres subdivisons existeront par la suite, notamment les Musta’lites et les Nizârites.
La division entre le courant chiite duodécimain et le chiisme ismaélien se produit après la mort en 765 du sixième Imam chiite Dja’far al-Sâdeq. Celui-ci avait désigné son fils aîné Ismâil bin Dja’far pour lui succéder.
Les duodécimains affirment pour leur part qu’Ismâil décéda avant son père. Ainsi l’imamat fut-il conséquemment transféré à Mousâ al-Kâzim, le frère cadet d’Ismâil. La majorité des ismaéliens affirment quant à eux que, si Ismâil est bien mort avant son père, alors l’imamat est automatiquement transféré à son fils Mohammad ibn Ismâil. En effet, il semble qu’Ismâil ne désigna pas Mousâ al-Kâzim comme son successeur.
La présentation d’Henry Corbin sur l’Ismaélisme met en lumière la complexité et la richesse de cette tradition ésotérique islamique. Elle permet tout d’abord de comprendre l’importance de bien des aspects de l’Ismaélisme. Elle souligne également son impact sur la pensée philosophique et spirituelle de l’Ismaélisme.