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Le Guide de la Révolution Ali Khamenei gracie 2127 prisonniers

Le samedi 6 avril 2024, le Guide de la Révolution Seyed Ali Khamenei gracie 2127 prisonniers à l’occasion de la célébration de l’Aïd al-Fitr. Cette décision fait suite à la proposition du chef du pouvoir judiciaire iranien, en accord avec la clause 11 de l’article 110 de la Constitution de la République islamique d’Iran.

Cette mesure intervient à un moment symbolique, alors que les fidèles célèbrent la fin du mois de jeûne et de prière du Ramadan. Elle démontre la volonté des autorités iraniennes de favoriser la clémence et la réconciliation, dans un souci d’unité et de pardon en cette période importante pour les musulmans.

Le droit de grâce des prisonniers, une prérogative du Guide de la Révolution Ali Khamenei

Le Guide de la Révolution (rahbar-é enqelâb), aussi appelé « Gardien de la jurisprudence » (vali-yé faqih) en raison de ses compétences, est le plus haut responsable politique et religieux. Les articles 108 à 112 de la Constitution définissent son rôle et les attributs de ses fonctions.

L’article 110 définit quant à lui ses devoirs et ses pouvoirs. Celui-ci stipule entre autre qu’il peut notamment décréter un référendum et décider d’une amnistie ou d’une réduction de peine des condamnés, dans les limites des préceptes islamiques et sur proposition du Chef du pouvoir judiciaire.

Le premier Guide de la Révolution fut l’ayatollah Rouhollah Khomeyni, du 3 décembre 1979 jusqu’à son décès survenu le 3 juin 1989. L’ayatollah Ali Khamenei lui succéda le 4 juin 1989. Le Guide de la Révolution est désigné par l’Assemblée des Experts, qui détient également le pouvoir de le destituer.

Ce n’est pas la première fois que le Guide de la Révolution Ali Khamenei gracie des prisonniers. À titre d’exemple, nous pouvons citer les grâces accordées par le Guide de la Révolution Ali Khamenei en 2020 au profit des manifestants arrêtés lors des manifestations de novembre 2019 en Iran, parfois comparées avec celles des Gilets jaunes en France : plus de 2 300 personnes en février, 10 000 en mars, 3 700 en mai et 2 135 en août.

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Nature et GéographieSociété

Les nomades Laki du Lorestan

Les nomades Laki de la province du Lorestan sont connus pour leur mode de vie traditionnel et leur déplacement saisonnier. Chaque année, avec l’arrivée du printemps, ils quittent les régions chaudes pour se rendre dans les régions plus fraîches, en particulier dans les zones surplombant le nord du Lorestan. Puis, à l’approche de l’automne, ils entament leur déplacement inverse vers les régions chaudes du sud du Lorestan.

nomade Laki (Lorestan, Iran)

Les Laki, également connus sous le nom de Laks, sont une tribu kurde vivant dans le sud-ouest de l’Iran. Ils parlent le laki, un dialecte du kurde. Selon l’Encyclopédie de l’Islam, les Laki sont la tribu kurde la plus méridionale d’Iran. Leur présence est notable dans les provinces du Kurdistan, Lorestan, Ilam et Khouzistan.

nomades Laki du Lorestan Iran

Les nomades Laki, l’âme du Lorestan

Le mode de vie nomade des Laki est étroitement lié à l’élevage, principalement de moutons. Ils se déplacent constamment à la recherche de pâturages verts et de sources d’eau pour leur bétail. Ce mode de vie traditionnel a permis aux Laki de préserver leur culture unique et leurs traditions séculaires.

famille de Laki nomades du Lorestan en Iran

Lors de leur migration saisonnière, les nomades Laki transportent avec eux tous leurs biens essentiels, y compris leurs tentes traditionnelles. Celles-ci sont faites de peaux de moutons et de matériaux légers, permettant aux nomades de les démonter facilement et de les transporter d’un endroit à un autre.

La vie nomade des Laki offre un aperçu fascinant de la diversité culturelle et des traditions ancestrales de l’Iran. Cependant, il est important de noter que le mode de vie nomade des Laki est confronté à des défis et à des changements.

L’évolution de la société moderne et la pression sur les ressources naturelles ont un impact sur la vie traditionnelle de ces nomades. Il est donc crucial de sensibiliser à la préservation de leur culture et de trouver un équilibre entre les besoins des nomades et la préservation de leur mode de vie unique.

nomade Laki (Lorestan, Iran)

Les nomades Laki de la province de Lorestan représentent une part importante du patrimoine culturel iranien. Leur mode de vie nomade saisonnier, étroitement lié à l’élevage, est un témoignage vivant de leur héritage ancestral. Ils forment la richesse de la diversité culturelle de l’Iran.

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Art et LittératureNature et GéographieSociété

L’eau et la musique célébrées par un festival sur l’île de Qechm

Le dimanche 25 février 2024 s’est tenu dans le petit village de Salakh, situé sur l’île de Qechm, au sud de l’Iran dans le golfe Persique, un festival célébrant les anciens rituels liés à l’eau et à la musique folklorique.

festival eau musique Salakh île de Qeshm

Le village de Salakh

Situé dans le district rural éponyme, le village de Salakh (صلخ), également appelé Şalagh, Şelagh et Selaq, se trouve dans la région de Shahab, dans le comté de Qeshm, dans la province d’Hormozgan. Ce petit village iranien compte une population de 3109 habitants, répartis en 777 familles, selon le dernier recensement de 2016.

Iraniennes Salakh île de Qechm

Au fil des années, le village de Salakh est devenu une destination de plus en plus prisée des touristes, attirés par la beauté et l’authenticité de son environnement naturel et de ses habitants. Les voyageurs en visite à Salakh pourront découvrir une culture rurale traditionnelle et des modes de vie préservés, propres à cette région de l’Iran.

festival eau île de Qechm

En plus de son environnement rural pittoresque, Salakh et les alentours regorgent de sites naturels magnifiques. Nous pouvons notamment citer le parc naturel protégé de l’île de Qeshm, qui offre une biodiversité unique ainsi qu’une variété de formations géologiques impressionnantes.

Ce festival permet de préserver et de transmettre la riche histoire culturelle de la région, et plus précisément celle de l’île de Qechm.

L’île de Qechm

Située au large de la côte sud de l’Iran, près du détroit d’Ormuz, Qeshm se distingue par sa forme de flèche et s’étend sur environ 1 500 km², faisant d’elle la plus grande île du golfe Persique. Elle offre à la fois des paysages tour à tour escarpés et paradisiaques, une faune riche et une culture unique, qui sont autant de raisons de l’intégrer dans un itinéraire de voyage en Iran.

festival musique tradition Salakh Qeshm

Cette île se distingue également par une culture différente de celle du reste de l’Iran. Les habitants, appelés Bandari, ont préservé leur mode de vie traditionnel qui se reflète dans leur habillement coloré et les maisons rafraîchies par des tours à vent. La gastronomie de l’île est un délice pour les papilles avec ses célèbres plats de poisson et de crevettes, samoussas, riz, ragoûts et pain local appelé tomoshi, accompagnés de sauces spéciales.

Les paysages naturels de l’île sont tout autant fascinants, notamment les formations géologiques extraordinaires et la forêt de Hara, une frange de mangrove unique au monde, qui abrite une riche faune marine. La vallée des étoiles, située sur la côte sud de l’île, offre quant à elle un paysage surréaliste de rochers sculptés au fil des ans.

Un magnifique album de photographies d’Asghar Besharati à découvrir :

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Société

Début de la campagne pour les élections législatives 2024 en Iran

La campagne pour les élections législatives en Iran a débuté ce 22 février 2024, attirant un nombre record de candidats depuis la révolution de 1979. Quinze mille deux cents candidats sont approuvés pour concourir aux 290 sièges du corps législatif. Ce chiffre témoigne de l’engouement politique et de l’intérêt des Iraniens pour le processus démocratique.

Les élections législatives auront lieu le 1ermars 2024 en Iran

Le vote aura lieu le 1er mars, date à laquelle les électeurs éliront les nouveaux membres du Parlement ainsi que de l’Assemblée des experts. Les nouveaux élus se réuniront à la fin du mois de mai pour entamer leurs fonctions parlementaires.

Iran élections législative 2024 Madjlis

Le ministre de l’Intérieur Ahmed Vahidi souligne que les conditions sont réunies pour une véritable compétition entre différents groupes politiques ayant des orientations diverses. La majorité des candidats, en particulier dans les petites circonscriptions, sont des professionnels tels que des médecins, des ingénieurs, des fonctionnaires et des enseignants. Beaucoup d’entre eux ne sont affiliés à aucun groupe politique spécifique.

Le Conseil des gardiens a récemment transmis les noms des candidats qualifiés au ministère de l’Intérieur, qui organise les élections. Parmi les candidats, on compte 1 713 femmes, ce qui représente plus du double des 819 candidates en 2020. Dans la circonscription de Téhéran, 3 545 candidats se disputent les sièges disponibles.

Mohammad Bagher Qalibaf, actuel président du Parlement, se présentera pour les élections dans sa ville natale, une circonscription isolée du nord-est, après avoir occupé un siège à Téhéran il y a quatre ans. De son côté, Ebrahim Raïssi, président sortant de l’Assemblée des Experts, cherchera à être réélu dans une circonscription de la province du Khorasan du Sud.

L’Assemblé consultative islamique

L’Assemblée consultative islamique (le Madjlis) est l’organe législatif de la République islamique d’Iran. Les articles 62 à 99 de la Constitution définissent son rôle. Composée de 290 membres, un vote direct de la population élit ses membres pour un mandat de quatre ans. En outre, elle accueille un représentant de chaque communauté religieuse pour 200 000 citoyens. Une exception est faite pour les Juifs qui, bien qu’en nombre moindre, disposent également d’un siège au Parlement. Ainsi, les Zoroastriens, les Juifs, les Chrétiens assyriens, chaldéens et arméniens sont représentés au sein de cette assemblée.

Les attributions de l’Assemblée lui permettent d’adopter des lois. Elle peut également approuver ou destituer les ministres et le Président de la République.

L’Assemblée des Experts

Parallèlement aux élections législatives, 144 religieux seront en lice pour les 88 sièges de l’Assemblée des experts. Selon la Constitution iranienne, l’Assemblée supervise les fonctions du Guide de la Révolution. Elle participe également à la désignation de son successeur. Le mandat est fixé à huit ans.

Les précédentes élections législatives eurent lieu en 2020, année marquée par la colère du public consécutive à l’assassinat de Qassem Soleimani, icône antiterroriste, par les États-Unis. À cet égard, l’Ayatollah Khamenei, Guide de la Révolution islamique, a appelé tous les citoyens à participer à ces élections. Il a souligné qu’il est important de choisir les bonnes personnes, mais que la participation de tous est une priorité.

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HistoireSociété

La Décade de l’Aube, les 10 jours qui firent la Révolution

La « Décade de l’Aube » (دهه فجر) correspond à la célébration des dix jours qui virent revenir l’ayatollah Khomeyni et triompher la Révolution de 1979. Chaque année, des célébrations annuelles ont lieu du 1er au 11 février, ce dernier jour correspondant à la fête nationale.

Les origines de ce nom

Lors des célébrations du premier et du deuxième anniversaire de la victoire de la Révolution, les organisateurs utilisèrent le terme « Anniversaire de la Révolution » pour décrire cette célébration qui dura alors sept jours.

révolution islamique 1979 Téhéran

Cependant, en 1981, le ministre de la Culture et de l’Orientation islamique Abdolmadjid Ma’adikhah suggère au Conseil de coordination de la propagande islamique de se référer aux premiers versets de la 89ème sourate du Coran, celle-ci se dénommant Fadjr. C’est ainsi que la durée des célébrations passa à dix jours, calculée dès lors depuis le jour de l’arrivée de l’ayatollah Khomeyni en Iran le 1er février 1979.

Le calendrier de la Décade de l’Aube et l’anniversaire de la Révolution

Le 1er février (12 bahman)

L’ayatollah Khomeyni revient en Iran, son pays natal, sous l’acclamation de millions de compatriotes répartis sur 33 kilomètres. Cette arrivée triomphale survient deux semaines après le départ précipité du shah d’Iran, Mohammad Reza Pahlavi.

Iran retour Khomeyni 1er février 1979

Son avion, un Boeing 747 de la compagnie Air France, atterrit à 9h27. Il se compose d’un équipage de volontaires : le commandant de bord Jean Mouy, le second pilote Bathylle, une hôtesses et trois stewards, dont l’un accompagnera Khomeyni lors de sa descente de l’avion. Parmi les 200 passagers sont également présents le garde du corps de l’ayatollah Khomeyni, Gérard Jean Fabian-Bataouche, et la journaliste canadienne Carole Jérôme, compagne de Sadeq Qotbzadeh.

Après un court discours de remerciement à sa descente d’avion à l’aéroport international Mehrabad de Téhéran, il se rend ensuite au cimetière Behecht-é Zahra (« Paradis de Zahra »), dans le sud de Téhéran, où il prononce à 13 heures son discours historique : « Je formerai le gouvernement, je le formerai avec le soutien du peuple ! ».

Le 2 février (13 bahman)

L’ayatollah Khomeyni s’adresse à une foule de religieux et déclare : « Tout le peuple doit décider de son propre sort. » Le Premier ministre Shapour Bakhtiar lui répond en attaquant la révolution : « Les slogans des partisans de l’ayatollah Khomeyni sont bruyants mais ils n’aboutiraient à rien. ».

Décade de l'Aube 2 février 1979

Alors que des affrontements populaires avec l’armée impériale font plusieurs morts, les révolutionnaires assassinent le colonel Moutamadi, un officier de la SAVAK, la police politique du Shah. Les contrats avec des fournisseurs étrangers dans les domaines de l’armement, du nucléaire et des usines sont remis en cause. Aux États-Unis, des étudiants iraniens manifestent devant la Maison Blanche contre l’ingérence américaine dans les affaires intérieures de l’Iran.

Le 3 février (14 bahman)

L’ayatollah Khomeyni annonce la nomination d’un conseil temporaire pour diriger la révolution et confirme l’illégalité du gouvernement Bakhtiar. Il ordonne de choisir un gouvernement intérimaire pour préparer un référendum général sur la constitution.

Décade de l'Aube 3 février 1979

Le Front national demande la démission de Bakhtiar et prête allégeance à Khomeyni, tandis que 40 députés de l’Assemblée nationale présentent leur démission.

Le 4 février (15 bahman)

L’ayatollah Khomeyni rencontre des délégations populaires, devant lesquelles il appelle à poursuivre les manifestations, mais aussi les grèves. Les pilotes de l’armée de l’air déclarent leur soutien à Khomeyni. Le maire Téhéran, Djavâd Shahrestâni, remet sa démission à Khomeyni, qui renouvelle sa nomination.

Décade de l'Aube 4 février 1979

Au cours de sa visite au Japon, le secrétaire d’État des Affaires étrangères et du Commonwealth David Owen rencontre son homologue américain pour discuter de la situation en Iran. Parallèlement, une délégation envoyée par Bagdad se rend en Arabie saoudite afin d’enquêter sur la situation en Iran et dans la région. Le général Huyser, envoyé spécial des États-Unis en Iran, accomplit une délicate mission de négociation avec les responsables iraniens. Cependant, compte tenu du sentiment anti-américain croissant en Iran, il se voit contraint de quitter le pays. De nombreuses tentatives furent faites pour amener les troupes iraniennes à soutenir Bakhtiar dans leurs négociations. À cet égard, un porte-parole du département d’État américain annonce le départ de Huyser pour les États-Unis.

Le 5 février (16 bahman)

L’ayatollah Khomeyni demande la création de l’Assemblée des experts pour ratifier la Constitution et nomme Mehdi Bazargan au poste de Premier ministre du gouvernement intérimaire. Il sera notamment chargé de tenir un référendum général.

Décade de l'Aube 5 février 1979

À la fin de la journée, une conférence de presse internationale est organisée dans l’amphithéâtre de l’école alaouite, durant laquelle Bazargan présente un calendrier et explique les devoirs du gouvernement intérimaire. Il souligne les missions du nouveau gouvernement : conduire un référendum sur les nouvelles institutions et préparer des élections législatives pour l’Assemblée constituante. 22 autres députés démissionnent également de l’Assemblée nationale. Des dizaines de citoyens tombent en martyre lors des manifestations monstres à Aghajari.

Le 6 février (17 bahman)

Des marches de soutien au gouvernement intérimaire ont lieu dans diverses villes d’Iran. À Zahedan, des miliciens du Shah attaquent des manifestants civils, faisant des dizaines de martyrs. Le Front national appelle le peuple iranien à se tenir aux côtés du gouvernement Bazargan.

Décade de l'Aube 6 février 1979

L’Assemblée nationale approuve pour sa part des règlements pour juger des anciens ministres et dissoudre le SAVAK. Elle décide également d’exempter les officiers diplômés du Collège militaire de prêter allégeance au Shah.

Le 7 février (18 bahman)

L’ayatollah Khomeyni prononce un discours devant des religieux d’Ahvaz au cours duquel il déclare que le Shah doit être jugé. Le département d’État américain déclare toujours reconnaître le gouvernement Bakhtiar comme le gouvernement officiel de l’Iran.

Décade de l'Aube 7 février 1979

Tandis que 13 autres députés démissionnent, plusieurs centaines d’officiers et de commandants de l’armée déclarent leur soutien à Khomeyni. Le gouverneur militaire de Téhéran réduit les couvre-feux devant leur absence d’efficacité, ces derniers n’étant d’ailleurs plus respectés. L’Assemblée général de l’ONU fait part de sa préoccupation concernant la situation en Iran.

Le 8 février (19 bahman)

Des officiers de l’armée de l’air rendent visite à l’ayatollah Khomeyni et lui prêtent allégeance. Khomeyni déclare que servir le gouvernement Bakhtiar est un service au tyran.

Décade de l'Aube 8 février 1979

Alors que la plus importante marche de la Révolution a lieu, des affrontements éclatent entre les partisans de la révolution et des miliciens du Shah dans la capitale et à Djardjan, ville située dans le nord de l’Iran.

Le 9 février (20 bahman)

La Garde royale lance une violente attaque contre le QG de l’armée de l’air à Téhéran. Des masses populaires se rassemblent alors pour défendre l’armée de l’air.

Décade de l'Aube 9 février 1979

Des miliciens de Bakhtiar lancent ensuite des attaques armées pour disperser la foule. 152 membres de l’armée de l’air sont arrêtés et transférés au quartier général du gouvernement militaire.

Le 10 février (21 bahman)

La force aérienne arme le peuple pour affronter les miliciens du Shah. De violents affrontements ont lieu entre des membres de la Garde royale et des manifestants à Téhéran. Plusieurs morts et blessés sont à dénombrer. Après ces affrontements, le poste de la police de Téhéran tombe entre les mains des protestataires, puis les autres postes tombent progressivement.

Iran chute Pahlavi10 février 1979

L’administration militaire de Téhéran émet la déclaration n°40, imposant un couvre-feu de 16h30 à 5 heures du matin. Une autre annonce étend ensuite le couvre-feu jusqu’à minuit. Cependant, la population défie cette mesure et empêche le déplacement des troupes pendant la nuit en dressant des barrages et allumant des incendies pour bloquer la circulation.

L’ayatollah Khomeyni abolit le gouvernement militaire déclaré par le gouverneur militaire de Téhéran. De leur côté, les Américains évacuent des dispositifs d’espionnage en les transférant à Chypre.

La Décade de l’Aube s’achève par la victoire de la Révolution

Le 11 février (22 bahman) marque la victoire de la Révolution. Le palais du Shah, les sièges du gouvernement, du Parlement, de la police et de la SAVAK tombent dans les mains du peuple. Les révolitionnaires capturent le lieutenant-général Rahimi, commandant les forces de police. Successivement, le collège et le lycée militaires, la prison de Jamshidieh, les garnisons de Bagh Shah d’Eshratabad et d’Abbasabad se rendent. Le Premier ministre Shapour Bakhtiar démissionne et fuit aussitôt le pays.

révolution islamique Iran 11 février 1979

À 10h30, le Conseil des commandants des forces armées se réunit en Comité des chefs d’état-major interarmées, sous la présidence d’Abbas Qarebaghi, chef du Conseil suprême de l’armée. Une déclaration de neutralité de l’armée y est préparée et signée. À 13h15, la radio interrompt sa programmation habituelle pour lire la proclamation. La télévision d’État passe sous le contrôle des révolutionnaires, qui annoncent la déclaration n° 1 de la victoire de la révolution.

Alors que les drapeaux de la République islamique sont hissés pour la première fois, les forces armées déclarent leur soutien à l’ayatollah Khomeyni, qui demande au peuple de rétablir l’ordre et le calme dans le pays.

La célébration de la Décade de l’Aube et l’anniversaire de la Révolution

Chaque année pendant la Décade de l’Aube, la population iranienne célèbre l’anniversaire de la Révolution de 1979 en décorant les rues avec des objets décoratifs, des fleurs, des drapeaux et des images de l’ayatollah Khomeyni et de son successeur l’ayatollah Ali Khamenei, mais également du général Qassem Soleimani depuis son assassinat survenu en 2020.

Chant révolutionnaire Khomeyni, ey Emâm !

De nombreux événements ont lieu dans tout le pays. Notamment le festival Fadjrqui est le plus grand festival de cinéma, de théâtre et de musique en Iran. De plus, diverses organisations et centres gouvernementaux organisent des événements spéciaux. Les écoles commencent leurs activités à 9h27 le 1er février pour marquer l’arrivée de Khomeyni en Iran. Le 11 février, des rassemblements sont organisés dans chaque ville pour célébrer ce jour devenu la fête nationale iranienne.

Chant révolutionnaire Iran, Iran

En 2011, l’armée de l’air a même recréé la scène de l’arrivée de l’ayatollah Khomeyni à l’aéroport de Mehrabad en utilisant une réplique en carton.

La Décade de l’Aube est un moment important pour les Iraniens. Ils se remémorent l’histoire de leur pays et célèbrent la victoire de la Révolution de 1979. C’est une période de commémoration, de réflexion et de célébration de l’indépendance et de la fierté nationale de l’Iran.

À découvrir :IRNA Français – 45e anniversaire de la victoire de la Révolution islamique d’Iran : en image les feux d’artifice et illuminations

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Jour de deuil national après l’attentat de Kerman

L’Iran décrète ce jeudi 4 janvier 2024 un jour de deuil national après le double attentat terroriste survenu la veille à Kerman pendant la commémoration du martyre du général Qassem Soleimani.

Un double attentat visant la population iranienne à Kerman

Deux explosions se sont produites à Kerman, mercredi 3 janvier, entraînant la mort de 89 personnes et plus de 200 blessés, selon l’Organisation des urgences iraniennes.

Source : Attentat terroriste à Kerman, on déplore des dizaines de morts (presstv.ir)

La première explosion s’est produite à 14h50 heure locale, suivie de la seconde quinze minutes plus tard. Certaines personnes furent blessées dans la panique qui suivit la première explosion. D’après l’IRNA, la première explosion a eu lieu à environ 700 mètres de la tombe du général Soleimani. Une seconde explosion s’ensuivit à un kilomètre de là.

Le mode opératoire correspond à celui de Daech, l’organisation terroriste takfiriste que l’Iran et le général Soleimani ont vaincu. Mais une assistance israélienne ou américaine n’est toutefois pas impossible à exclure. Le lieu et la date n’ont guère été choisis au hasard. Ils révèlent la volonté d’attaquer le cœur même de la population iranienne.

Un jour de deuil national décrété et des condamnations unanimes

Un jour de deuil national a été décrété ce jeudi 4 janvier en mémoire des martyrs. Le Guide de la Révolution, l’ayatollah Ali Khamenei, a réagit officiellement le soir-même en adressant un message de condoléance aux familles des victimes. Le président iranien Ebrahim Raissi a annulé sa visite officielle en Turquie prévue ce jour.

femme secouriste intervenant après l'attentat survenu à Kerman le 3 janvier 2024

Lors d’un entretien téléphonique jeudi matin avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Joseph Borrell, représentant de la politique étrangère de l’Union européenne, a condamné le double attentat terroriste. Il a exprimé ses condoléances aux familles des victimes, ainsi qu’au gouvernement et au peuple iraniens.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a souligné quant à lui l’importance que la communauté internationale lutte contre toutes les formes de terrorisme et a remercié Joseph Borrell pour sa compassion.

La Russie, l’Irak, l’Azerbaïdjan, le Liban, le Pakistan, la Jordanie et le sultanat d’Oman ont condamné l’attentat. Mais également le Qatar, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, l’Irlande et la Norvège. De même que le Hezbollah et l’ayatollah irakien Ali al-Sistani qui déclare pour sa part :

« Nous présentons nos condoléances aux familles endeuillées et au noble peuple iranien pour cette tragédie amère. Et nous demandons à Dieu Tout-Puissant le pardon et la grâce divine pour les chefs martyrs et pour les blessés, un prompt rétablissement. »

Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a fermement condamné les attentats, exprimant ses condoléances aux familles des victimes et au gouvernement iranien et souhaitant un prompt rétablissement aux blessés.

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La nuit de Yalda, une célébration aussi ancienne que l’Iran

Depuis des millénaires en Iran, les Iraniens célèbrent la nuit de Yalda. Il s’agit de la dernière nuit de l’automne, la plus longue de l’année solaire. Cette fête ancestrale est un symbole important de la culture et de la civilisation iraniennes. Les rituels et les coutumes de la nuit de Yalda représentent la richesse de l’identité culturelle des Iraniens.

La nuit de Yalda en Iran

La nuit Yalda est célébrée de différentes manières dans différentes villes et par différentes ethnies en Iran. Les rituels communs comprennent l’allumage d’un feu, la narration d’anecdotes, la consommation de noix, de pastèque ou de grenade, et la récitation de poèmes de Hafez. La lecture du Shahnameh, le Livre des rois de Ferdowsi, est également l’un des moments forts de la nuit Yalda.

La nuit Yalda a également eu une grande influence dans la littérature persane et l’art iranien. Notamment avec des poètes tels que Molana Rumi, Rudaki, Hafez, Saadi, Attar et Nasser Khosro qui célébrèrent Yaldadans leurs œuvres.

La fête de Yalda reflète la vision culturelle des Iraniens sur un événement scientifique et astral. Elle souligne également leur relation étroite avec la nature et l’environnement. Cette nuit est une occasion de préserver l’unité et la coexistence de toutes les ethnies en Iran.

Yalda, un symbole de la culture iranienne

Il est intéressant de noter que d’autres civilisations du monde ont également célébré la dernière nuit d’automne pour marquer l’anniversaire du soleil. Les rituels de ces célébrations non-iraniennes présentent de nombreuses similitudes avec la cérémonie de Yalda. Cela témoigne de l’influence de l’ancienne culture perse au-delà des frontières de l’Iran. Par exemple, en Égypte ancienne, la renaissance du soleil était célébrée pendant la nuit Yalda.

De nos jours, la célébration de Yalda a également gagné en popularité dans d’autres pays tels que le Tadjikistan, la Turquie, le Pakistan, l’Afghanistan, le Japon, la Chine, la Corée du Sud, l’Écosse, la Russie, la Bolivie, le Pérou, l’Équateur, l’Afrique et d’autres régions.

Cette célébration internationale et universelle de la nuit Yalda a été officiellement reconnue par l’UNESCO qui l’a classée comme un patrimoine culturel de l’humanité en 2022. Ainsi, en plus d’être une festivité iranienne, la nuit de Yalda est devenue un moyen important de renforcer la cohésion nationale en Iran et promouvoir l’amitié et la paix régionales.

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Le vieux bazar d’Arak

Le vieux bazar d’Arak, un complexe commercial aux multiples facettes, est un joyau historique. Situé au cœur de la ville, il fut construit sous le règne de Fath-Ali Shah Qâdjâr.

artiste iranienne vieux bazar Arak

Le bazar a toujours joué un rôle central dans l’économie et le commerce de la région. Et particulièrement dans le domaine du tapis, parmi les principales industries de la ville d’Arak (اراک), située dans la province de Markazi (استان مرکزی).

Le vieux bazar d’Arak, héritage de l’époque qadjare

vieux bazar d'Arak (Iran)

La ville de Sultan Abad, aujourd’hui nommée Arak, est contemporaine du bazar qui l’accompagne. Yusef Khân-é Gordji dirigea sa construction sur ordre du gouverneur de l’époque, Sepahdar Aazm. Ce dernier laissa également son nom à une mosquée et une école qui font partie du complexe du bazar.

Ce site historique regorge de divers commerces, de timches (espaces clos avec des magasins), de mosquées, de bains, de citernes, de passages, d’auberges et même d’une école historique, le séminaire Imam Khomeyni. L’architecture du bazar est fascinante, avec ses arches en forme de dôme et ses façades en briques. Le plafond en forme de dôme est recouvert de torchis et orné dans un style typique de l’architecture iranienne, le Rasmi Bandi.

tar instrument musique bazar d'Arak en Iran

Le bazar d’Arak abrite deux marchés remarquables, situés à l’intersection de deux axes principaux. Leur impressionnant dôme est le plus haut et le plus massif de tous. Des trappes ingénieusement intégrées au centre des dômes assurent aussi bien l’éclairage naturel des couloirs que la climatisation naturelle. Parmi les couloirs les plus importants du bazar se trouvent les couloirs Nozari, Booksellers et Kashani.

vieux bazar d'Arak passage de Mehr
La passage de Mehr

Autrefois, le bazar d’Arak abritait un réservoir d’eau vieux de deux siècles. Malheureusement, la municipalité d’Arak a décidé de le démolir afin de construire une nouvelle école. Ce réservoir, doté d’un double plafond unique en son genre, était l’un des rares bâtiments de ce type en Iran.

Le vieux bazar d’Arak est bien plus qu’un simple centre commercial traditionnel. Il est avant tout un témoignage vivant de l’histoire, de l’architecture et de la culture iraniennes, offrant aux visiteurs une expérience unique et immersive.

Un magnifique album de photographies de Fateme Abedi à découvrir :

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Le 16ème festival des cultures ethniques de Gorgan

Ce jeudi 23 novembre 2023 débutait le 16ème festival des cultures ethniques de Gorgan, une ville située dans la province du Golestan.

festival des cultures ethniques Gorgan

Gorgan, une ville chargée d’histoire

De vastes plaines se situent au nord de la ville, couvrant une superficie d’environ 170 kilomètres carrés. À 150 kilomètres vers l’est se trouve le parc national du Golestân (گلستان), qui abrite une grande partie de la faune iranienne. Le barrage de Gorgân, d’une capacité de 100 millions de mètres cubes, se situe à 60 kilomètres vers le nord-est.

Jusqu’en 1937, Gorgân (گرگان) s’appelait Astarâbâd (استرآباد) ainsi que l’avait baptisée le souverain qâdjâr Nâser al-Din Shâh. De nombreux sites archéologiques datant des époques néolithique et chalcolithique y furent découverts. Parmi les plus célèbres, nous pouvons citer ceux de Tourang Tepeh (تورنگ تپه) et Shâh Tepeh (شاه‌ تپه).

festival des cultures ethniques Gorgan

Cette région proche de la mer Caspienne est en effet une zone des premiers peuplements de l’Iran. Au total, une cinquantaine de sites archéologiques furent identifiés dans la plaine voisine de Shâroud (شاهرود).

festival des cultures ethniques Golestan (Iran)

L’historien grec Arrien rapporte que la plus grande ville d’Hyrcanie, Zadrakarta, accueillait un palais royal à l’époque achéménide. Le nom de Zadrakarta, qui signifie « ville jaune », provient du grand nombre d’arbres fruitiers, notamment des orangers et des citronniers, qui poussaient dans cette région.

Une autre particularité de Gorgân réside dans la présence d’une grande muraille datant des époques parthe et sassanide. Cet édifice s’avère la deuxième plus importante construction défensive au monde.

cultures ethniques Gorgan (Iran)

Gorgan sera l’une des rares régions d’Iran à maintenir son indépendance en tant qu’État zoroastrien après l’invasion arabo-musulmane du 7ème siècle.

Le royaume de Géorgie envahit la région en 1210 et son armée saccagea Gorgan. La cité fut détruite une nouvelle fois lors de l’invasion mongole survenue entre 1219 et 1221.

ethnie Sistani (Iran)

Le 16ème festival des cultures ethniques de Gorgan

Gorgan accueille chaque année depuis 16 ans le festival des cultures ethniques. En effet, de nombreuses ethnies vivent dans cette région.

Tabaris, Baloutches, Kurdes, Sistanis, Turcs (Azerbaïdjanais, Qizilbash, Turkmènes et Qâzâqs), Gilaks, ainsi que Semnan et Khorasanis s’y côtoient. Entre 1930 et 1932, des Qâzâqs émigrèrent d’Union soviétique pour s’installer à Gonbad-é Kâvous (گنبد کاووس), Bandar-é Torkmen (بندر ترکمن) et Gorgan.

Un magnifique album de photographies de Rahele Hesari à découvrir :

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Le jardin de grenades dans le village de Marin

Le village de Marin (مارین), localisé dans la province de Kouhkilouyeh et Boyer Ahmad (استان کهگیلویه و بویراحمد), est notamment connu pour son important jardin de grenades en Iran.

jardin de grenades Marin (Iran)

Ce fruit, particulièrement nutritif en raison de ses propriétés antioxydantes et purificatrices du sang, avait une forte valeur symbolique dans de nombreuses cultures anciennes, représentant notamment la fertilité et la santé.

Marin et son jardin de grenades

village de Marin (Iran)

Marin se situe à 36 kilomètres au nord de la ville de Gachsaran (گچساران) et 198 kilomètres au sud-est de Yasoudj (یاسوج). Il est bordé par Koh Dali Gandj (کوه دلی گنج) au nord, par la montagne Khami (خامی) à l’est et par la montagne Dil (دیل) au sud-ouest.

jardin de grenade village Marin

Se situant à une altitude de 1080 mètres au-dessus du niveau de la mer, son climat est agréable au printemps et à l’automne, relativement chaud en été, et froid et sec en hiver. La rivière Shah Bahram (شاه بهرام) traverse le nord-est du village, également connu sous le nom de Masouleh du Sud (ماسوله جنوب).

jardin culture grenades Marin Iran

Marin est réputé être l’un des villages historiques de l’Iran. La route royale reliant Suse à Persépolis et Bishapour traversait 7 kilomètres de ce village durant la période achéménide. La présence du Souq al-Djayshi (سوق‌ الجیشی) dans le village de Marin, pendant les périodes achéménide, parthe et sassanide, engendra la construction de nombreux châteaux monastiques dans sa zone d’influence.

grenades de Marin

Encore aujourd’hui, le jardin de grenades de Marin fait sa réputation et contribue à son économie agricole.

La grenade, un patrimoine iranien

jardin de grenades de Marin en Iran

La grenade fut l’un des premiers fruits à être cultivé par l’Homme. Elle le fut déjà il y a 5000 ans dans les régions actuelles de l’Iran et de l’Irak. Les origines de la culture de la grenade remontent aux vergers de Yazd, dans le centre de l’Iran.

Sa culture s’étendait de l’Inde à l’est à l’Égypte à l’ouest, et jusqu’à l’actuelle Turquie au nord. Une plante apparentée se trouve également sur l’île de Socotra, au sud-est du Yémen, une région abritant une biodiversité unique.

La grenade, un fruit symbolique

culture arboricole fruitière grenade à Marin (Iran)

Ce fruit s’associe à une symbolique qui perdure encore aujourd’hui. Les Iraniens de l’Antiquité considéraient que ses graines symbolisaient la fertilité et le cycle de la renaissance. Les Grecs et les Égyptiens de l’époque partageaient d’ailleurs cette croyance, en témoignent les vases en forme de grenade découverts dans le tombeau de Toutânkhamon.

En Mésopotamie, les Akkadiens associaient également les arilles rouge cramoisi de ce fruit à des symboles de fécondité. Ils l’offraient aux statues d’Ishtar, la déesse de l’amour, de la reproduction et de la fertilité. Les Babyloniens vénéraient aussi la grenade. Il s’avère fort probable que l’arbre fruitier à fleurs occupait une place importante dans les jardins suspendus de Babylone, parmi les Sept Merveilles du monde antique des Grecs.

La grenade dans l’Imaginaire iranien

culture de la grenade en Iran

La réputation moderne de la grenade en tant que superaliment anti-âge ne semble pas être infondée. En effet, ce fruit était aussi associé à la vie éternelle. Selon la légende, le roi iranien Xerxès Ier (Vème siècle avant Jésus-Christ) aurait dirigé une armée de guerriers brandissant des lances surmontées de grenades en argent et en or au lieu de pointes acérées, symbolisant ainsi la force et l’immortalité face aux Grecs.

grenade iranienne

Dans la tradition islamique, le Coran évoque la grenade comme l’un des fruits du Paradis. Cependant, les juristes musulmans débattent depuis longtemps pour déterminer s’il s’agit de descriptions symboliques ou littérales. En Iran, pays considéré comme le berceau de la grenade, une croyance ancrée dans le mysticisme islamique affirme que sa consommation apporte des bénédictions spirituelles ainsi que des bienfaits pour la santé.

En novembre, une fête annuelle appelée Djashn Anar célèbre à travers tout le pays en l’honneur de ce fruit. Cette célébration témoigne d’une fascination religieuse et culturelle séculaire pour la grenade.

jus de grenade artisanat gastronomie Iran

Selon un proverbe attribué au VIIIème Imâm Reza, manger des grenades aurait un effet embellissant. Par la suite, le poète Ferdowsi, célèbre auteur du Shah Nameh, associa également la grenade à la beauté. Il décrivit ainsi la princesse légendaire Roudabeh :

« Sa bouche ressemble à une fleur de grenade. […] Ses cils tirent leur noirceur de l’aile du corbeau. […] Si vous cherchez une lune brillante, c’est son visage. »

Un magnifique album de photographies de Bahar Bahadoran à découvrir :