Découvrir et comprendre l'Iran d'aujourd'hui à travers son histoire et sa culture
Catégorie :Société
La catégorie société regroupe des articles offrant un regard approfondi sur divers aspects de la vie en Iran. Elle aborde des sujets tels que la culture, la tradition, l’économie ou bien encore la vie quotidienne.
En explorant ces articles fondés sur la sociologie ou l’anthropologie, vous découvrirez la richesse et la diversité de la société iranienne. Ses traditions séculaires et sa culture ancienne qui ont perduré à travers les siècles sont autant d’éléments constitutifs de la société iranienne et de son essence.
Ces articles explorent aussi la vie quotidienne des Iraniens, leurs traditions, leurs fêtes et leurs coutumes. Ils proposent un aperçu de la manière dont la population iranienne célèbre ses événements, son héritage intellectuel, mais également sa manière d’appréhender le monde.
La sociologie est l’étude des phénomènes sociaux humains en tant qu’objet d’étude spécifique, ainsi que des groupes sociaux qui sont perçus comme une réalité distincte de la simple addition des individus qui les composent.
L’anthropologie est une discipline qui se penche de manière globale sur l’homme, en explorant à la fois sa nature individuelle et son existence en tant que groupe social. Elle cherche à comprendre sa relation tant physique que spirituelle avec le monde qui l’entoure, ainsi que ses différentes variations dans l’espace et dans le temps.
Ces articles traitant de la société iranienne vous invitent à découvrir les multiples facettes de la vie en Iran, à travers son histoire, sa culture et son quotidien. Ces articles informatifs et perspicaces vous permettront de mieux comprendre cette société complexe et fascinante.
Ce jeudi 23 novembre 2023 débutait le 16ème festival des cultures ethniques de Gorgan, une ville située dans la province du Golestan.
Gorgan, une ville chargée d’histoire
De vastes plaines se situent au nord de la ville, couvrant une superficie d’environ 170 kilomètres carrés. À 150 kilomètres vers l’est se trouve le parc national du Golestân (گلستان), qui abrite une grande partie de la faune iranienne. Le barrage de Gorgân, d’une capacité de 100 millions de mètres cubes, se situe à 60 kilomètres vers le nord-est.
Jusqu’en 1937, Gorgân (گرگان) s’appelait Astarâbâd (استرآباد) ainsi que l’avait baptisée le souverain qâdjâr Nâser al-Din Shâh. De nombreux sites archéologiques datant des époques néolithique et chalcolithique y furent découverts. Parmi les plus célèbres, nous pouvons citer ceux de Tourang Tepeh (تورنگ تپه) et Shâh Tepeh (شاه تپه).
Cette région proche de la mer Caspienne est en effet une zone des premiers peuplements de l’Iran. Au total, une cinquantaine de sites archéologiques furent identifiés dans la plaine voisine de Shâroud (شاهرود).
L’historien grec Arrien rapporte que la plus grande ville d’Hyrcanie, Zadrakarta, accueillait un palais royal à l’époque achéménide. Le nom de Zadrakarta, qui signifie « ville jaune », provient du grand nombre d’arbres fruitiers, notamment des orangers et des citronniers, qui poussaient dans cette région.
Une autre particularité de Gorgân réside dans la présence d’une grande muraille datant des époques parthe et sassanide. Cet édifice s’avère la deuxième plus importante construction défensive au monde.
Gorgan sera l’une des rares régions d’Iran à maintenir son indépendance en tant qu’État zoroastrien après l’invasion arabo-musulmane du 7ème siècle.
Le royaume de Géorgie envahit la région en 1210 et son armée saccagea Gorgan. La cité fut détruite une nouvelle fois lors de l’invasion mongole survenue entre 1219 et 1221.
Le 16ème festival des cultures ethniques de Gorgan
Gorgan accueille chaque année depuis 16 ans le festival des cultures ethniques. En effet, de nombreuses ethnies vivent dans cette région.
Tabaris, Baloutches, Kurdes, Sistanis, Turcs (Azerbaïdjanais, Qizilbash, Turkmènes et Qâzâqs), Gilaks, ainsi que Semnan et Khorasanis s’y côtoient. Entre 1930 et 1932, des Qâzâqs émigrèrent d’Union soviétique pour s’installer à Gonbad-é Kâvous (گنبد کاووس), Bandar-é Torkmen (بندر ترکمن) et Gorgan.
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Le village de Marin (مارین), localisé dans la province de Kouhgilouyeh et Boyer Ahmad (استان کهگیلویه و بویراحمد), est notamment connu pour son important jardin de grenades en Iran.
Ce fruit, particulièrement nutritif en raison de ses propriétés antioxydantes et purificatrices du sang, avait une forte valeur symbolique dans de nombreuses cultures anciennes, représentant notamment la fertilité et la santé.
Marin et son jardin de grenades
Marin se situe à 36 kilomètres au nord de la ville de Gachsaran (گچساران) et 198 kilomètres au sud-est de Yasoudj (یاسوج). Il est bordé par Koh Dali Gandj (کوه دلی گنج) au nord, par la montagne Khami (خامی) à l’est et par la montagne Dil (دیل) au sud-ouest.
Se situant à une altitude de 1080 mètres au-dessus du niveau de la mer, son climat est agréable au printemps et à l’automne, relativement chaud en été, et froid et sec en hiver. La rivière Shah Bahram (شاه بهرام) traverse le nord-est du village, également connu sous le nom de Masouleh du Sud (ماسوله جنوب).
Marin est réputé être l’un des villages historiques de l’Iran. La route royale reliant Suse à Persépolis et Bishapour traversait 7 kilomètres de ce village durant la période achéménide. La présence du Souq al-Djayshi (سوق الجیشی) dans le village de Marin, pendant les périodes achéménide, parthe et sassanide, engendra la construction de nombreux châteaux monastiques dans sa zone d’influence.
Encore aujourd’hui, le jardin de grenades de Marin fait sa réputation et contribue à son économie agricole.
La grenade, un patrimoine iranien
La grenade fut l’un des premiers fruits à être cultivé par l’Homme. Elle le fut déjà il y a 5000 ans dans les régions actuelles de l’Iran et de l’Irak. Les origines de la culture de la grenade remontent aux vergers de Yazd, dans le centre de l’Iran.
Sa culture s’étendait de l’Inde à l’est à l’Égypte à l’ouest, et jusqu’à l’actuelle Turquie au nord. Une plante apparentée se trouve également sur l’île de Socotra, au sud-est du Yémen, une région abritant une biodiversité unique.
La grenade, un fruit symbolique
Ce fruit s’associe à une symbolique qui perdure encore aujourd’hui. Les Iraniens de l’Antiquité considéraient que ses graines symbolisaient la fertilité et le cycle de la renaissance. Les Grecs et les Égyptiens de l’époque partageaient d’ailleurs cette croyance, en témoignent les vases en forme de grenade découverts dans le tombeau de Toutânkhamon.
En Mésopotamie, les Akkadiens associaient également les arilles rouge cramoisi de ce fruit à des symboles de fécondité. Ils l’offraient aux statues d’Ishtar, la déesse de l’amour, de la reproduction et de la fertilité. Les Babyloniens vénéraient aussi la grenade. Il s’avère fort probable que l’arbre fruitier à fleurs occupait une place importante dans les jardins suspendus de Babylone, parmi les Sept Merveilles du monde antique des Grecs.
La grenade dans l’Imaginaire iranien
La réputation moderne de la grenade en tant que superaliment anti-âge ne semble pas être infondée. En effet, ce fruit était aussi associé à la vie éternelle. Selon la légende, le roi iranien Xerxès Ier (Vème siècle avant Jésus-Christ) aurait dirigé une armée de guerriers brandissant des lances surmontées de grenades en argent et en or au lieu de pointes acérées, symbolisant ainsi la force et l’immortalité face aux Grecs.
Dans la tradition islamique, le Coran évoque la grenade comme l’un des fruits du Paradis. Cependant, les juristes musulmans débattent depuis longtemps pour déterminer s’il s’agit de descriptions symboliques ou littérales. En Iran, pays considéré comme le berceau de la grenade, une croyance ancrée dans le mysticisme islamique affirme que sa consommation apporte des bénédictions spirituelles ainsi que des bienfaits pour la santé.
En novembre, une fête annuelle appelée Djashn Anar célèbre à travers tout le pays en l’honneur de ce fruit. Cette célébration témoigne d’une fascination religieuse et culturelle séculaire pour la grenade.
Selon un proverbe attribué au VIIIème Imâm Reza, manger des grenades aurait un effet embellissant. Par la suite, le poète Ferdowsi, célèbre auteur du Shah Nameh, associa également la grenade à la beauté. Il décrivit ainsi la princesse légendaire Roudabeh :
« Sa bouche ressemble à une fleur de grenade. […] Ses cils tirent leur noirceur de l’aile du corbeau. […] Si vous cherchez une lune brillante, c’est son visage. »
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Le Hezbollah au Liban, mouvement de résistance et d’émancipation libanais chiite fondé le 16 février 1985, est souvent l’objet d’accusations mensongères. Ces accusations proviennent généralement de sources non vérifiées ayant pour but de discréditer et ternir sa réputation.
Cet article revient sur des aspects méconnus, voire ignorés, du Hezbollah au Liban.
Le livre Comprendre les Gardiens de la Révolution islamique propose une étude approfondie sur le Hezbollah. À travers une recherche minutieuse et des sources variées, l’auteur offre ainsi une perspective claire et éclairante sur le fonctionnement et l’interaction de ce mouvement au Moyen-Orient, permettant aux lecteurs de mieux comprendre son rôle dans la région.
Mouvement de résistance qui lutta contre Daech, organisation venant au secours des défavorisés du Liban, découvrez ce qu’il faut savoir sur le Hezbollah.
Le Hezbollah face aux accusations de terrorisme
L’une des accusations les plus fréquentes est celle de terrorisme. En tant qu’acteur politique et militaire, le Hezbollah joue un rôle important dans la résistance contre Israël. Il est considéré comme un groupe de résistance par de nombreux peuples de la région.
Il est souvent affirmé à tort qu’il fut fondé secrètement en 1982. En réalité, cette date a été inventée par les Américains et les Français afin de lui rejeter la responsabilité de l’attaque du Drakkar survenue le 23 octobre 1983. Par la suite, d’autres actions ont également été faussement attribuées au Hezbollah, telles que les prises d’otage de Jean-Paul Kauffmann et Michel Seurat en 1985, de quatre diplomates soviétiques la même année, ainsi que l’enlèvement et l’exécution du colonel américain William R. Higgins en février 1988. Ces allégations ont été systématiquement démenties par Hassan Nasrallah, le secrétaire général du mouvement.
Il est important de souligner que le Hezbollah n’est pas une organisation terroriste qui attaque injustement tout le monde, comme cela est souvent présenté dans les médias occidentaux. Il est en réalité une organisation complexe, avec une branche militaire qui n’hésite pas à riposter de manière conventionnelle lorsque cela s’avère nécessaire.
Les accusations de terrorisme portées à l’encontre du Hezbollah sont honteuses. En effet, le mouvement chiite et l’Iran luttent contre le terrorisme. Il convient de rappeler qu’il a déployé environ 8000 combattants sur le terrain pour lutter contre Daech. Cette intervention a entraîné des pertes importantes pour le Hezbollah, avec environ 2000 morts et 4000 blessés.
Le Hezbollah, protecteur du Liban
Les actions menées contre le Hezbollah et le Liban sont souvent ignorées. Par exemple, le 8 mars 1985, la CIA a organisé un attentat dans les quartiers chiites de Beyrouth en faisant exploser une voiture, entraînant la mort de près de 300 personnes, majoritairement des civils. Dans son livre intitulé CIA : Guerres secrètes 1981-1987, le journaliste américain Bob Woodward mentionne que cet attentat fut ordonné par William Casey, alors directeur de la CIA. Il fut de plus financé par les services secrets saoudiens pour un montant de trois millions de dollars et organisé sur le terrain par un ancien membre du commando britannique des SAS.[1]
Autre exemple, le 7 novembre 1983, lorsqu’un véhicule militaire français contenant cinq quintaux d’explosif est retrouvé devant l’ambassade d’Iran à Beyrouth en réponse à l’attentat dit « du Drakkar ». Cette opération, appelée Santé, était classée « homo » pour homicide. Cela démontre bien la volonté de la France de prendre des vies, qui plus est par le biais d’opérations terroristes qu’elle prétend pourtant combattre…
Antoine Buzat note à ce sujet :
« L’opération Santé consiste à organiser un attentat à la voiture piégée au moyen d’un véhicule militaire léger, maquillé en un véhicule sanitaire avec l’emblème de la Croix Rouge, devant l’ambassade d’Iran à Beyrouth, dans la nuit du 6 au 7 novembre 1983. […] La police libanaise mène l’enquête et conclut que ce véhicule a été volé à un détachement militaire français à Beyrouth mais le plus surprenant est que les militaires français n’aient déclaré qu’aucun vol n’avait été commis. »
Antoine Buzat, Les implications de la France pendant la guerre Iran-Irak, L’Harmattan, 2021, p. 143.
Pierre Razoux complète :
« L’attentat est attribué au mouvement Djihad islamique et à la milice chiite Hezbollah dont la CIA et la DGSE savent qu’ils sont inféodés à Téhéran. Il ne fait aucun doute pour ces deux agences de renseignement que cet attentat a été commandité par l’Iran. […] Quelques jours plus tard, une Jeep militaire française bourrée de 500 kilogrammes d’explosif est découverte garée devant le mur d’enceinte de l’ambassade d’Iran, à Beyrouth. Elle est désamorcée avant d’avoir pu exploser. Cette opération d’intimidation, validée par François Mitterrand, a échoué par manque de professionnalisme de l’expert chargé de faire exploser la charge. Sous l’effet du stress, celui-ci a tout simplement oublier de vérifier qu’il avait bien enclenché le retardateur ! »
Pierre Razoux, La guerre Iran-Irak 1980-1988, Tempus, 2017, p. 418.
Le contexte de la guerre Iran-Irak
Pendant ce conflit, les puissances occidentales ont été alliées de l’Irak, qui était l’agresseur, et lui ont fourni des armes. Il est important de rappeler que certaines de ces puissances ont également fourni des armes à l’Iran. Les États-Unis sont notamment impliqués dans l’affaire Iran-Contra et la France dans l’affaire Luchaire. Ces livraisons d’armes à l’Irak incluaient des armes interdites, telles que les gaz de combat, que Saddam Hussein n’a pas hésité à utiliser contre les militaires et les civils iraniens en toute impunité.
Il est également nécessaire de mentionner une affaire qui est passée sous silence en France : celle du sang contaminé. Les stocks de sang, rendus inutilisables en France en raison des révélations de cette affaire, ont été exportés dans une dizaine de pays par le Premier ministre français Laurent Fabius via l’Institut Mérieux. Notamment l’Iran, l’Irak, l’Arabie saoudite, la Grèce, l’Argentine, l’Italie et l’Allemagne.
Sur les 976 patients iraniens atteints d’hémophilie qui ont reçu une transfusion sanguine, 193 ont contracté le VIH. C’est ainsi qu’est apparu le sida en Iran. Jusqu’à présent, aucune victime iranienne n’a été indemnisée, contrairement à celles d’autres pays.[2] Pour une histoire détaillée de cette affaire, le lecteur pourra lire l’article de Mark Hunter intitulé Blood Money(« Le prix du sang ») paru dans le magazine Discoverle 1er août 1993.
Le Hezbollah est un acteur politique légitime au Liban
Enfin, il est fréquemment affirmé que le Hezbollah est une simple marionnette de l’Iran et qu’il exécute aveuglément ses ordres. Cette accusation vise à discréditer l’indépendance et l’autonomie stratégique du Hezbollah. Bien qu’il entretienne des liens étroits avec l’Iran et reçoive un soutien de ce pays, il est profondément enraciné dans la société libanaise. Il prend ses propres décisions politiques et militaires sans influence iranienne.
À partir de 1992, le Hezbollah a connu des changements importants en passant d’une organisation révolutionnaire à un parti politique ancré dans la vie politique et institutionnelle du Liban. Sous les encouragements du Guide de la Révolution Ali Khamenei, le mouvement libanais a décidé de participer aux élections législatives en 1992, remportant ainsi douze sièges. Cette période marque le début de la « libanisation » du Hezbollah et de son ouverture au dialogue avec les autres communautés religieuses, notamment les chrétiens.
Les Bataillons de résistance libanaises (Sorâyâ al-mouqâvama al-Lebanâniya) ont d’ailleurs été créés en novembre 1997. Cette formation est multiconfessionnelle et regroupe des sunnites, des chrétiens, ainsi que des druzes qui souhaitent lutter contre Israël. Ces bataillons sont formés et commandés par le Hezbollah et certaines unités se déploient en Syrie à partir de 2012.
Joost Hiltermann et April Longley Alley décrivent les raisons de son succès :
« Il s’est nourri de la myriade de ressentiments de la population chiite libanaise : leur sous-représentation dans le système politique libanais, la présence de militants palestiniens (qui ont utilisé le Sud-Liban comme rampe de lancement pour des attaques sur le sol israélien) et la réponse aveugle d’Israël, dont ils ont été parmi les principales victimes. »
Cependant, l’une des missions méconnues du Hezbollah en Occident est son engagement dans des initiatives sociales et humanitaires, en particulier dans le sud du Liban. En effet, il se veut un mouvement venant en aide aux défavorisés, notamment la communauté chiite, traditionnellement l’une des plus marginalisées au Liban.
Cette volonté de charité fut instaurée par les fondateurs du mouvement, Mousa Sadr, Sheykh Ragheb Harb et Mohammad Hussein Fazlallah. Il s’agissait de répondre aux besoins croissants des réfugiés du sud du pays qui faisaient face à une invasion israélienne.
The New Humanitarian[3] note à propos du Hezbollâh :
« Le groupe gère actuellement au moins quatre hôpitaux, 12 cliniques, 12 écoles et deux centres agricoles qui fournissent aux agriculteurs une assistance technique et une formation. Il dispose également d’un département de l’environnement et d’un vaste programme d’assistance sociale. Les soins médicaux sont également moins chers que dans la plupart des hôpitaux privés du pays et gratuits pour les membres du Hezbollah. »
En septembre et octobre 2021, le Hezbollah facilite l’importation de pétrole à travers plusieurs pétroliers iraniens et en assure la distribution à la population libanaise, sans distinction de religion. Cette initiative visait à répondre à la grave pénurie de carburant qui plongeait le Liban dans une crise économique et politique.
[1] Bob Woodward (trad. de l’anglais par Jérôme Verdier), CIA : Guerres secrètes 1981-1987 (Veil: the secret wars of the CIA 1981-1987), Stock, 1987, p. 464-466.
[3] L’IRIN (Integrated Regional Information Netwoks), renommé en mars 2019 The New Humanitarian est « une organisation de presse indépendante à but non lucratif fondée par les Nations Unies en 1995 » souhaitant couvrir de manière neutre les zones de crises et de catastrophes « alors que la désinformation numérique se mondialise et que les médias grand public se retirent de nombreuses zones de crise internationales […] ». (https://www.thenewhumanitarian.org/content/about-us).
La proxémie dans la société iranienne peut sembler un sujet complexe. Il est pourtant capital pour comprendre l’esprit et la société iraniennes et particulièrement le rôle et la place des femmes en Iran.
C’est ce à quoi s’est consacré Morgan Lotz dans son livre Les Iraniennes, une étude socio-anthropologique complète et détaillée sur les femmes iraniennes.
Qu’est-ce que la proxémie ?
Tout d’abord, qu’est-ce que la proxémie ? Le Centre national de Ressources textuelles et lexicales (CNRTL) en donne cette définition :
Discipline scientifique qui étudie l’organisation signifiante de l’espace des différentes espèces animales et notamment de l’espèce humaine. (Parlebas 1981)
La proxémie est l’étude des relations spatiales et de la manière dont les individus utilisent et interagissent avec l’espace qui les entoure. Elle explore comment les distances et les positions relatives entre les individus affectent les interactions sociales, les comportements et les normes culturelles.
La proxémie examine également l’utilisation des espaces physiques pour exprimer le pouvoir, l’intimité, la hiérarchie sociale et d’autres aspects de la vie quotidienne. Elle met enfin en évidence comment la proximité et la distance spatiale influencent la communication, la perception de la vie privée, le confort personnel et les interactions interpersonnelles dans différentes cultures et contextes sociaux.
La proxémie dans la société iranienne
Les termes andarouniet birounisont essentiels pour comprendre la manière dont la société iranienne organise l’espace en fonction des sexes. Ces concepts de prédominance du monde intérieur et du monde extérieur sont parfaitement inconnus de l’Occidental contemporain.
Le mot birounivient de biroun, qui signifie « extérieur » en persan, tandis que andarounivient de andaroun, qui signifie « intérieur ». Ces mots traduisent les deux pôles qui définissent le monde intérieur et le monde extérieur.
La proxémie de l’espace matériel en Iran se manifeste à travers les concepts d’andarouni et de birouni. Ils représentent la dichotomie entre le monde intérieur et le monde extérieur. Le terme birounifait référence à l’extérieur, tandis que andarounise réfère à l’intérieur.
Ces concepts sont visibles dans l’architecture traditionnelle iranienne. Ils peuvent être grossièrement interprétés comme des espaces dominés respectivement par les femmes et les hommes.
Dans l’architecture, andarouni correspond aux zones réservées aux femmes, qu’elles soient épouses, filles, belles-mères ou belles-sœurs. Ces espaces sont privés et dédiés aux aspects les plus intimes de la vie. Le hedjabn’y est aucunement présent. Aucun étranger, même un membre de la famille non autorisé, n’est autorisé à y pénétrer.
En revanche, le birouniest l’espace extérieur, où se déroulent les activités de la vie quotidienne et les interactions sociales. Bien que moins intime, il n’empêche pas la présence des femmes, qui adoptent des comportements socialement appropriés.
Enfin, il est important de souligner que ces concepts vont au-delà de la simple proxémie. Ils sont profondément enracinés dans la compréhension de l’âme iranienne et orientale. Ils ne sont pas simplement des divisions spatiales, mais témoignent de la préservation des valeurs culturelles et de l’intimité dans la société iranienne.
L’industrie militaire de l’Iran s’affirme comme l’un des exemples les plus impressionnants de souveraineté nationale et de développement indépendants. En dépit des sanctions imposées par les pays étrangers, l’Iran est parvenu à poursuivre ses avancées dans le domaine de la défense.
Morgan Lotz, iranologue et écrivain français, livre son analyse dans un entretien accordé à l’IRNA. Il salue les efforts de l’Iran pour se moderniser et renforcer ses capacités militaires. Selon lui, l’industrie de défense iranienne est désormais en mesure de rivaliser avec les plus grandes puissances mondiales en matière d’armement.
L’industrie militaire, une condition sine qua non pour assurer la souveraineté de l’Iran
L’Iran est ainsi en mesure de produire localement des systèmes d’armes sophistiqués, tels que des missiles de croisière, des drones de surveillance et des navires de guerre, malgré les pressions internationales.
Cet effort de modernisation de l’armée iranienne s’inscrit dans une stratégie globale visant à renforcer l’indépendance du pays et à préserver sa souveraineté. Pour Morgan Lotz, auteur d’une étude sur le Corps des Gardiens de la Révolution islamique, l’industrie de la défense est un secteur crucial pour garantir la stabilité et la sécurité de l’Iran et permettre au pays de faire face aux éventuelles menaces extérieures. L’Iran est un pays qui cherche à se protéger, mais qui souhaite aussi jouer un rôle actif dans la région.
Le développement de l’industrie de défense de l’Iran n’est cependant pas sans susciter des inquiétudes au sein de la communauté internationale. Certains pays occidentaux entretiennent le mythe d’un Iran ayant des fins agressives ou alimentant des conflits régionaux. Cette vision biaisée a conduit à des sanctions économiques et diplomatiques qui ont toutefois été insuffisantes pour empêcher l’Iran de développer son industrie de défense.
Une réussite nationale
Malgré ces pressions internationales, l’Iran est donc fier de pouvoir affirmer son indépendance et sa souveraineté grâce à ses avancées militaires. Ces progrès ont été rendus possibles grâce au travail acharné des ingénieurs et des scientifiques locaux, qui ont su trouver des solutions innovantes pour contourner les sanctions. Ils ont ainsi permis à l’Iran de renouveler ses équipements militaires, d’améliorer sa sécurité nationale et de prouver son engagement en faveur de la paix et de la stabilité régionales.
En conclusion, l’industrie de défense iranienne est aujourd’hui l’un des exemples les plus marquants d’émancipation et d’autonomie nationale. Malgré les sanctions imposées par les pays étrangers, l’Iran a su développer son propre secteur de la défense, renforcer ses capacités militaires et jouer un rôle actif dans la région. Ainsi, l’industrie de défense iranienne est un symbole de l’engagement de l’Iran en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité, non seulement dans la région, mais aussi dans le monde entier.
La célébration d’Achoura a lieu cette année 2023 le 28 juillet. Il s’agit d’un temps chargé de sens pour les Chiites. En effet, le mois de moharramest marqué par la commémoration du martyre de l’Imâm Hossein ibn Ali, le petit-fils du Prophète Mohammad, et de ses compagnons à Karbala, en l’an 680.
C’est l’occasion pour l’iranologue et spécialiste du Chiisme Morgan Lotz de revenir sur cet évènement au micro de Press TV. L’événement tragique qui eut lieu à Karbala a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de l’Islam et revêt une importance particulière.
Morgan Lotz est l’auteur de plusieurs travaux sur la foi et plus particulièrement le Chiisme. Son livre La Voie vers le Divin étudie notamment les notions du vocabulaire spirituel dans philosophie occidentale. D’autres de ses travaux éclairent des aspects de la spiritualité chiite comme la symbolique du martyre de l’Imâm Hossein.
Que signifie la célébration d’Achoura en 2023 ?
Ces cérémonies sont tout d’abord l’occasion de se rappeler avec émotion les souffrances subies par l’Imâm Hossein et sa famille. Ils rappellent les leçons de courage, de sacrifice et de résistance face à l’injustice.
Les principales cérémonies de cette journée de célébration d’Achoura sont marquées par des expressions publiques de deuil. Les processions s’accompagnent notamment des chants de lamentation et des mistères retraçant les événements tragiques de Karbala.
La lutte pour la justice et la vérité menée par le IIIème Imâm et ses compagnons contre le régime tyrannique de Yazid, le dirigeant omeyyade corrompu de l’époque, est un exemple vivant des valeurs profondes de l’Islam. Les Chiites, dont Henry Corbin étudia la religion, se rappellent avec émotion les sacrifices consentis par le Prince des Martyrs et ses compagnons. Commémorer cet évènement permet de réaffirmer leur engagement envers les principes d’équité, de justice et de vérité qu’ils ont défendus.
Le chef d’état-major des forces armées iraniennes a récemment prononcé des paroles fortes concernant la poursuite des engagements de l’Iran dans la lutte contre le terrorisme, et notamment celui des moudjahiddines du peuple.
Il a souligné l’importance de cette situation en tant que leçon pour les groupes terroristes qui, soutenus par des forces étrangères, attaquent l’Iran. Ces déclarations font suite à une série d’attaques terroristes perpétrées par l’OMK depuis la victoire de la Révolution islamique en Iran en 1979.
Qui sont les terroristes des moudjahiddines du peuple ?
L’Organisation des Moudjahiddines du Peuple iranien(OMPI, en persan sâzemân-é moudjâhedin-é khalq-é irân, donnant l’acronyme OMK) est un groupe terroriste qui a longtemps mené des actions terroristes contre le peuple iranien. Elle fut d’ailleurs désignée comme tel par de nombreux pays, y compris les États-Unis jusqu’en 2012.
Les crimes de guerres, les crimes contre l’humanité et les génocides perpétrés par les moudjahiddines du peuple n’ont pas empêché des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Albanie de les soutenir et les accueillir sur leurs territoires. Ce groupe terroriste possède d’ailleurs une base en Albanie et en France.
Des ministres comme Rama Yade, Michelle Alliot-Marie, Bernard Kouchner, des élus comme Alain Vivien, Michèle de Vaucouleurs, Hervé Saulignac, Jean-François Legaret, Pierre Berci, et même Yves Bonnet, ancien directeur de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) entre 1982 et 1985, les soutiennent et participent à leurs activités.
Depuis sa création en 1965, l’OMK est responsable de nombreuses attaques terroristes en Iran. Le groupe a ciblé des civils et des représentants du gouvernement, semant la terreur et causant des pertes humaines tragiques. Ces actions délibérées ont été perpétrées dans le but de déstabiliser le pays et de renverser les institutions.
L’OMPI est devenue au fil des années une secte vouant un culte de la personnalité au « soleil de la Révolution » (sic !) Maryam Radjavi. Certains de ses membres n’hésiteront pas à s’immoler par le feu lors de perquisitions menées à leur siège en région parisienne le 17 juin 2003.
Des crimes contre l’humanité commis par les moudjahiddines du peuple
Les terroristes des moudjahiddines du peuple sont responsables de la mort de plus de 17 000 Iraniens au cours d’attentats sanglants et d’assassinats ciblés. Leur alliance avec l’Irak en 1988 entraînera les condamnations à mort et les exécutions des moudjahiddines prisonniers en Iran.
Contrairement aux allégations de cette organisation terroriste de type islamiste marxiste qui prétend que 33 000 prisonniers furent exécutés, le nombre de morts est estimé à 2500 par Amnesty International. Bien qu’il s’agisse d’un sujet sensible encore aujourd’hui en Iran, il est pourtant un secret de Polichinelle et le nombre réel de personnes exécutées est parfaitement connu de tous. Il s’élève à environ 3000 en comptant l’ensemble des condamnés et non seulement les susmentionnés.
Ce groupe terroriste mène encore aujourd’hui des actions contre l’Iran, en s’alliant notamment avec ses ennemis et en infiltrant les sphères médiatiques et politiques occidentales, s’attirant de la sorte la haine la plus farouche et unanime du peuple iranien. Ils sont pour la population iranienne ce que furent les engagés volontaires français dans la Waffen-SS pour les Français de 1945.
Les moudjahiddines du peuple participèrent également aux opérations irakiennes Anfâl qui se déroulèrent de février à septembre 1988 durant lesquelles plus de 100 000 civils kurdes furent exterminés.
Au printemps 1991, l’OMPI mènera une nouvelle opération baptisée « opération Perle » durant laquelle ses membres incendièrent 400 villages dans la région de Kirkouk et exterminèrent 5000 Kurdes dont 2000 enfants qu’ils jetèrent dans des fosses communes avant de les enterrer vivants
L’Iran engagé dans la guerre contre le terrorisme des moudjahiddines du peuple
Le chef d’état-major des forces armées iraniennes, le général de division Mohammad Baqeri, a dénoncé l’utilisation de la violence et du terrorisme comme moyen de réaliser des objectifs politiques. Il insiste sur le fait que ces méthodes ne font que semer la destruction et la souffrance parmi la population.
Morgan Lotz, iranologue et juriste en droit international, a commenté cette affaire. L’OMPI est un exemple frappant de la manière dont certains groupes terroristes peuvent être manipulés et instrumentalisés par des forces étrangères. Aussi met-il en garde contre les conséquences néfastes de ces alliances utilisées dans le but de servir des intérêts particuliers.
L’affaire de l’OMK soulève donc des questions fondamentales sur les dangers de l’utilisation de la violence et du terrorisme par les États-Unis et l’Union européenne dans la poursuite de changements politiques.
L’Iran a connu de 1980 à 1988 une guerre de huit années durant laquelle l’ensemble de sa population participa activement à la défense nationale, et notamment les minorités religieuses zoroastrienne, juive et chrétienne.
L’Irak déclare la guerre à l’Iran le 22 septembre 1980. Cette guerre imposée par l’Irak baathiste de Saddam Hussein est connue en Iran sous le nom de « guerre imposée » (جنگ تحمیلی, djang-é tahmili) ou « Défense sacrée » (دفاع مقدس, defā’é moqadas). Il s’agit de la plus longue guerre du XXème siècle.
Pierre Razoux note à propos de ce conflit :
« Cet affrontement dantesque a mobilisé simultanément jusqu’à 2 millions de soldats, 10 000 blindés (dont une moitié de chars), 4 000 pièces d’artillerie et un millier d’aéronefs. Il symbolise à lui seul un condensé de la guerre au XXème siècle, car il comporte des éléments de ressemblance aussi bien avec la Première Guerre mondiale (combat de tranchées, recours aux vagues humaines et aux gaz de combat), qu’avec la Seconde Guerre mondiale (utilisation des blindés, bombardement des villes, guerre économique), ou bien encore avec le conflit israélo-arabe (batailles aériennes de jets au-dessus du désert, utilisation extensive des missiles) et les guerres insurrectionnelles de type Algérie et Vietnam (embuscades dans les djebels rocailleux, infiltration à travers les marécages). Les techniques de combat les plus prosaïques ont côtoyé les plus sophistiquées. »
Pierre Razoux, La guerre Iran-Irak 1980-1988, Perrin, col. Tempus, pp. 727-728.
Les minorités religieuses engagées pour défendre l’Iran
Le début du conflit a provoqué une mobilisation de la population iranienne, y compris parmi les différents groupes religieux présents dans le pays. L’archevêque Ardak Manoukian a exprimé son soutien à l’ayatollah Khomeyni et a déclaré être prêt à combattre l’ennemi. Malheureusement, cette guerre n’a pas épargné les communautés religieuses en Iran.
Parmi les victimes de la guerre, on compte 90 chrétiens tués, 295 blessés et 58 faits prisonniers. Les juifs ont également subi des pertes importantes, avec 11 personnes tuées, 328 blessées et 34 faits prisonniers. Les zoroastriens, une autre minorité religieuse en Iran, ont également souffert, avec 32 morts et 209 blessés.
Les conséquences humaines de ce conflit sont incommensurables. Près d’un million de vies ont été perdues, un nombre incalculable de familles détruites et d’individus handicapés à vie. De plus, l’Irak commis des crimes de guerre avec la bénédiction des pays occidentaux et la cécité des Nations-Unies. Notamment avec l’utilisation de gaz de combats contre la population civile iranienne ou bien encore la destruction par les Américains du vol civil Iran Air 655 le 3 juillet 1988. Ces crimes de guerre sont à l’heure actuelle toujours impunis.
Il est important de se rappeler ces chiffres et de reconnaître les sacrifices consentis lors de cette guerre. Les souffrances du peuple iranien, ainsi que des différentes communautés religieuses touchées, ne sont pas oubliées. La mémoire de ce conflit demeure présente parmi la population iranienne, en témoigne les obsèques de Djâni Bet Oshânâ en avril 2023.
Le 3 juin 1989, le décès l’ayatollah Rouhollah Mousavi Khomeyni, fondateur de la République islamique d’Iran, plongeait le monde dans le chagrin.
L’iranologue Morgan Lotz, spécialiste du Chiisme et de l’Iran, revient sur l’œuvre de l’ayatollah Khomeyni, son engagement et son héritage qui ne cessent d’influencer les aspirations de nombreux individus en Iran et au-delà.
Qui était l’ayatollah Khomeyni ?
Né en 1902 dans la ville de Khomeyn, en Iran, Rouhollah Mousavi Khomeyni est issu d’une famille religieuse. Il se tourne rapidement vers les études théologiques et devient clerc. Homme de Dieu, il devient également professeur de philosophie, admirant particulièrement Platon qui nourrira sa réflexion.
Pendant des décennies, Khomeyni a été critique du régime Pahlavi qui gouvernait l’Iran de manière autoritaire avec le soutien des États-Unis. Il a été emprisonné à plusieurs reprises et exilé pendant quinze années en Irak et en France. Pourtant, sa popularité en tant que guide spirituel n’a cessé de croître.
En 1978, alors qu’il est en exil en France, Khomeyni dirige la Révolution islamique qui renverse le régime Pahlavi. En février 1979, il revient triomphalement en Iran où la population iranienne l’accueille triomphalement.
Khomeyni établi la République islamique en Iran et devient Guide de la Révolution. Il exercera cette fonction jusqu’à sa mort en 1989.
L’Iran a commémoré le 34ème anniversaire de sa disparition
À l’occasion du 34ème anniversaire de son décès, son successeur Ali Khamenei a prononcé un discours au mausolée de l’Imâm Khomeyni à Téhéran. Il décrit le fondateur de la République islamique comme un modèle à suivre pour défendre la justice et la souveraineté.
Il a salué sa mémoire, rappelant sa connaissance religieuse, sa jurisprudence, sa philosophie, son mysticisme, mais également sa foi et sa piété. Son influence ne se limite pas à la Révolution islamique en Iran mais dépasse les frontières du pays.
Trente-quatre ans après son décès, la vie et l’héritage de l’ayatollah Khomeyni continuent d’être une source d’inspiration pour de nombreuses personnes à travers le monde.
Fariba Adelkhah présente dans son livre Les Paradoxes de l’Iran – Idées reçues sur la République islamique une clef essentielle pour comprendre ce pays et sa population. L’Iran, pays marqué par son histoire complexe et ses traditions séculaires, est souvent réduit à des idées préconçues qui ne reflètent pas sa réalité.
Ce pays est considéré comme la terre des poètes, des roses et des contes des Mille et Une Nuits, mais également comme le berceau de Farah Diba, Khomeyni et de la « République des mollahs ». Ces stéréotypes réducteurs ne permettent pas de saisir toute la complexité de ce pays.
Pour comprendre l’Iran, il est essentiel de le considérer comme un pays ordinaire. Son destin est façonné par une histoire longue et diversifiée au fil des époques. Il s’agit donc de dépasser ces idées reçues et de se pencher sur les pratiques sociales concrètes. Et ainsi sur les conséquences parfois inattendues qu’elles peuvent avoir sur l’avenir du pays.
Fariba Adelkhah nous explique l’Iran et ses paradoxes
Fariba Adelkhah est une anthropologue qui a étudié en profondeur la société iranienne. Elle nous invite à regarder au-delà des clichés pour mieux comprendre les réalités complexes de cette nation.
L’Iran, bien plus qu’un pays figé dans sa tradition, est en constante évolution. Il fait face à des défis socio-politiques et économiques tout en cherchant à se projeter vers l’avenir. L’anthropologie est un outil précieux pour appréhender ces changements et discerner les dynamiques qui façonnent la société iranienne.
Parmi les sujets les plus délicats à aborder figure la condition féminine. Souvent décriée, elle est en réalité plus nuancée et complexe que ne le laissent présager les clichés. Les femmes iraniennes sont souvent actrices de changements sociaux et politiques.
L’Iran est donc bien plus qu’un lieu figé dans le temps, il est en constante transformation. Il est essentiel de déconstruire les préjugés et d’adopter une approche nuancée, basée sur l’étude des pratiques sociales et des acteurs de la société iranienne. Les travaux de chercheurs comme Fariba Adelkhah nous permettent de mieux appréhender la réalité complexe de ce pays et d’aller au-delà des idées reçues pour véritablement comprendre l’Iran d’aujourd’hui.