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Le Soir d’Ashoura, chef-d’œuvre du peintre Mahmoud Farshtshian

Le Soir d’Ashoura est un tableau réalisé en 1976 par le grand maître Mahmoud Farshtshian. Figurant parmi les œuvres les plus célèbres de ce peintre renommé, Le Soir d’Ashourademeure une œuvre mystique qui ne cesse de fasciner et de bouleverser son admirateur.

Le Soir d’Ashoura - Mahmoud Farshtshian
Le Soir d’Ashoura
Mahmoud Farshtshiān
(1976)

Mahmoud Farshtshian, un maître de la peinture iranienne

Mahmoud Farshtshiân (محمود فرشچیان) naquit à Ispahan le 24 janvier 1930. Son père, représentant des tapis d’Ispahan, le conduisit un jour à l’atelier du peintre Mirzâ Aqâ Emâmi (1881-1955). Cet artiste remarqua ses prédispositions pour la peinture. Après avoir d’abord étudié avec lui et ‘Isa Bahâdori (1906-1986), il obtint son diplôme de l’école des beaux-arts d’Ispahan. Farshtshian se rendit ensuite en Europe pour parfaire ses compétences au conservatoire des beaux-arts. Il passa plusieurs années à étudier les œuvres d’artistes occidentaux dans les musées.

À son retour en Iran, Farshtshian intégra l’Administration générale des beaux-arts de Téhéran. Il fut nommé directeur de l’administration nationale et professeur à la faculté des beaux-arts de l’Université de Téhéran.

Mahmoud Farshtshian en novembre 2023.
(Sources : Persian miniature; Iranians’ exquisite art – Mehr News Agency)

Mahmoud Farshtshian est le créateur d’une école de peinture iranienne qui allie le respect des formes classiques à l’exploration de nouvelles techniques, permettant ainsi d’élargir l’horizon de cet art. En insufflant une nouvelle vie à la peinture iranienne, il enrichit la puissance de son expression en y intégrant la richesse de son histoire en lien avec la poésie et la littérature, lui conférant ainsi une autonomie longtemps négligée. Ses œuvres se caractérisent par leur dynamisme et leur vaste portée évocatrices, mêlant habilement des éléments traditionnels et contemporains à travers des combinaisons de styles uniques.

Farshtshian se distingue par un sens créatif remarquable, une maîtrise des motifs vivants, ainsi que la capacité de créer des espaces fluides et courbes, de dessiner des lignes à la fois douces et fortes, et de composer des couleurs vibrantes. Ses créations représentent une fusion harmonieuse d’originalité et d’innovation, influencées par la poésie classique, la littérature iranienne, le Coran, mais également par les écrits chrétiens et juifs.

Le Soir d’Ashoura de Mahmoud Farshtshian, une œuvre iconique de la peinture iranienne

Inscrit sur la liste des œuvres d’art de l’UNESCO, Le Soir d’Achoura (عصر عاشورا asr-é ashoura) illustre en une scène poignante le chagrin dévastateur de la famille de l’Imâm Hossein, dont le souvenir résonne à travers les âges. Alors que le cheval du IIIèmeImam chiite rentre seul de la bataille de Karbala, tout son être témoigne de la tragédie qui vient de se jouer. Son poil en désordre et la position abattue de sa tête traduisent la douleur et la désolation, tandis que des taches de sang sur son corps évoquent la violence du conflit. Les yeux du cheval, empreints d’une souffrance silencieuse, semblent pleurer la perte de son cavalier, un symbole de foi et de sacrifice.

Auprès de lui, des femmes et des jeunes filles, inclues dans un chœur de lamentations, expriment leur chagrin. Elles rendent ainsi hommage à cet homme qui incarne l’héroïsme et le martyre. La selle en désordre, avec des pigeons transpercés de flèches, souligne l’intensité de la bataille et le chaos qui l’entoura. Cette illustration populaire de l’art iranien trouve une résonance particulière, évoquant avant tout le souvenir sacré de l’Imam Hossein à travers la douleur et la tragédie de son martyre.

À la différence de ses autres créations, Mahmoud Farshtshian choisit d’adopter pour cette œuvre un format horizontal, transmettant une impression d’énergies statiques et évanescentes.

« Trois ans avant la révolution, le jour de l’Ashoura, ma mère m’a dit : « Va écouter le sanctuaire pour que tu puisses entendre quelques mots de jugement. » J’ai dit : « J’ai quelque chose à faire maintenant, et ensuite je partirai. » Je suis allé dans la chambre, mais j’étais moi-même contrarié. J’ai ressenti une sensation étrange, alors j’ai pris ma plume et j’ai commencé à peindre Le Soir d’Achoura. Quand j’ai pris le stylographe, c’est devenu le même tableau qu’il est maintenant, sans aucun changement. Maintenant, quand je regarde ce tableau après trente ans, je vois que si j’avais voulu faire ce travail aujourd’hui, le même tableau aurait toujours été créé, sans aucune modification. Il y a quelque chose dans cette peinture qui me fait pleurer moi-même. »

Interview de Mahmoud Farshtshian, محمود فرشچیان: تماشای «عصر عاشورا» خودم را هم به گریه می اندازد, Rahva, 7 décembre 2011 (https://web.archive.org/web/20120307224820/http://www.rahva.ir/102/23828-%D9%85%D8%AD%D9%85%D9%88%D8%AF-%D9%81%D8%B1%D8%B4%DA%86%DB%8C%D8%A7%D9%86-%D8%AA%D9%85%D8%A7%D8%B4%D8%A7%DB%8C-%C2%AB%D8%B9%D8%B5%D8%B1-%D8%B9%D8%A7%D8%B4%D9%88%D8%B1%D8%A7%C2%BB-%D8%AE%D9%88%D8%AF%D9%85-%D8%B1%D8%A7-%D9%87%D9%85-%D8%A8%D9%87-%DA%AF%D8%B1%DB%8C%D9%87-%D9%85%DB%8C-%D8%A7%D9%86%D8%AF%D8%A7%D8%B2%D8%AF.html).

En 1990, le peintre offrira son tableau au mausolée du VIIIème Imâm Rezâ, situé à Mashhad.

Site officiel de Mahmoud Farshtshian :https://www.farshchianart.com/

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Nature et Géographie

Le détroit de Chitabe, un lieu touristique fascinant

Au cœur de l’ouest de l’Iran, près du village pittoresque de Per-Eshkaft, se trouve le détroit de Chitabe. Également connu sous le nom de Chitaveh, ce site naturel impressionnant prend sa source dans les eaux cristallines de la rivière Kabgian qui serpente à travers le village avant de rejoindre le détroit pour finalement se jeter dans la rivière Karoun.

détroit de Chitabe (Iran)

À seulement 76 kilomètres de la ville dynamique de Yasoudj, le détroit de Chitabe est un véritable havre de paix pour les amoureux de la nature.

Chitaveh (Iran)

Le détroit de Chitabe, un joyau de la nature en Iran

Le paysage environnant du détroit est majestueux, dominé par des montagnes imposantes et des forêts verdoyantes. Ces reliefs offrent non seulement des panoramas époustouflants, mais créent également un écosystème riche et diversifié.

Faune et flore s’épanouissent dans ce cadre naturel préservé, attirant les passionnés de randonnée et les photographes en quête de paysages à couper le souffle.

détroit de Chitabe (Iran)

La rivière Kabgian joue un rôle essentiel dans la formation de cet environnement enchanteur. En se déversant dans le détroit de Chitabe, elle alimente les rivières environnantes, notamment la célèbre rivière Karoun. Cette dernière est réputée pour ses eaux vives et ses paysages pittoresques, complétant ainsi la beauté de Chitabe.

Les visiteurs peuvent profiter d’activités variées, telles que des pique-niques en bord de rivière, où ils peuvent se rafraîchir dans l’eau douce de ce lieu unique et enchanteur.

détroit de Chitabe (Iran)

Le détroit de Chitabe, avec son atmosphère tranquille, loin de l’agitation urbaine, constitue une destination parfaite pour découvrir un Iran totalement méconnu mais ô combien enchanteur.

En définitive, ce détroit se révèle un véritable trésor naturel, alliant beauté, tranquillité et aventures en plein air. Sa découverte est un incontournable pour quiconque visite la région de Yasoudj, promettant un moment inoubliable au cœur de la nature iranienne.

Un magnifique album de photographies de Bahar Bahadoran à découvrir :

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Sciences et Technologie

L’Iran programme la fabrication de 30 nouveaux satellites

Ce jeudi 22 août 2024, l’Iran crée l’évènement dans le monde spatial avec l’annonce de son programme de fabrication de 30 nouveaux satellites. Monsieur Hossein Salariyeh, directeur de l’Agence spatiale iranienne, annonçait au cours d’une conférence de presse la conception, et naturellement les lancements prochains, de ces satellites entièrement conçus dans le pays. Autre information, et non des moindres, pas moins de 20 d’entre eux vont d’ailleurs être fabriqués par des entreprises privées.

30 nouveaux satellites pour l’Iran

L’industrie spatiale iranienne ne cesse de poursuivre son développement et ses innovations. Depuis le mois d’août 2021, l’Iran a réussi avec succès la mise en orbite de 12 satellites. Ce rythme s’est désormais intensifié. Cela en grande partie grâce à des initiatives conjuguées avec des acteurs privés, témoignant ainsi de l’engagement constant de l’Iran à développer sa capacité spatiale. Et ce, malgré les sanctions économiques imposées par l’Occident.

L’Iran se positionne désormais parmi les dix pays capables de concevoir, construire et lancer des satellites en complète autonomie. Par complète autonomie s’entend la conception, l’assemblage et le lancement jusqu’à la mise en orbite par des ingénieurs nationaux.

L'Iran programme la fabrication de 30 nouveaux satellites (22 août 2024)

Un des projets notables de cette avancée s’avère le satellite de recherche Mahda. Pesant 32 kilogrammes, ce satellite a pour mission de tester divers sous-systèmes et d’évaluer l’efficacité du lanceur Simorgh. Ce dernier est un système de lancement entièrement conçu et développé par des ingénieurs iraniens.

Par ailleurs, la force aérospatiale du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) est parvenue à accomplir des exploits impressionnants et prometteurs. Notamment en janvier 2024 en plaçant le satellite Soraya sur une orbite de 750 kilomètres en seulement 11 minutes. Cet exploit fut rendu possible par l’utilisation du lanceur Qaem-100, développé par ses soins. Ce lanceur composé de trois étages à combustible solide démontre l’avancée technologique de l’Iran dans le cadre de son programme spatial ambitieux.

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Nature et Géographie

La cascade de Gandjnameh

À 5 kilomètres à l’ouest de Hamedan, sur le versant du mont Alvand, se trouve la cascade de Gandjnameh. Cette chute d’eau s’élevant à douze mètres de hauteur et traversant les vallées d’Abâd et de Gandjnâmeh se situe non loin des gravures éponymes datant de la période des rois achéménides Darius et Xerxès.

cascade de Gandjnameh (Iran)

Outre la beauté naturelle, la région de Ganjnameh est également réputée pour ses activités de plein air. Les randonneurs peuvent explorer les sentiers environnants, découvrir la flore et la faune locales, ou tout simplement se prélasser au bord de l’eau.

Ganjnameh Hamedan (Iran)

La cascade de Gandjnameh, un lieu d’histoire et de loisir

En été, elle devient un lieu prisé pour l’escalade, tandis qu’en hiver, elle se transforme en un ensemble de glace et de roches. De son point de vue, il est possible d’admirer les paysages des vallées d’Abas Abad, Tarik Dareh et Keivârestân.

cascade de Gandjnameh Hamadan

Cette région offre de nombreuses activités récréatives, telles que des parcours en nacelle, un tremplin de saut à l’élastique, un téléphérique, des pistes d’essai, un pont tibétain, une piste de bowling, une piste de luge, ainsi qu’un jardin botanique.

cascade de Gandjnameh

Avec les fortes chaleurs estivales, la cascade de Ganjnameh se révèle être un véritable havre de paix pour les amateurs de nature et de fraicheur. Située dans la province historique de Hamadan, cette beauté naturelle attire ces dernières semaines un nombre croissant de visiteurs.

Les visiteurs affluent vers la cascade de Gandjnameh pour admirer sa majestueuse cascade. Mais également pour profiter de son climat agréable. Encadrée par de verdoyantes montagnes, la cascade offre un spectacle saisissant. Les eaux cristallines s’écoulent avec grâce, créant un environnement propice à la détente et à l’évasion.

En plus de son attrait touristique, la cascade de Ganjnameh constitue un symbole culturel. Des inscriptions anciennes, laissées par des empereurs achéménides, se dressent à proximité, témoignant de l’importance historique de ce site. Pour les voyageurs, cela représente une opportunité unique de combiner détente et découverte culturelle.

Un magnifique album de photographies d’Adel Bakhoda à découvrir :

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France-IranSociété

L’Iran aux Jeux olympiques de Paris 2024

L’Iran remporte un certain succès sportif à l’occasion des Jeux olympiques qui se tinrent à Paris en cette année 2024. Les athlètes iraniens ont remporté pas moins de 12 médailles : 3 en or, 6 en argent et 3 en bronze. Ce résultat permet à l’Iran de se classer en 21ème position.

cadeau Iran Jeux olympiques Paris 2024
Tapis tissé à la main offert à la France par la délégation iranienne.

Résultats de l’Iran aux JO de Paris 2024

L’Iran remporte quatre médailles en taekwondo : une en or, deux en argent et une en bronze. Les athlètes iraniennes ont d’ailleurs particulièrement briller dans cette discipline.

Mobinâ Ne’mat Zâdeh (مبینا نعمت‌زاده) remporte la médaille de bronze en taekwondo dans la catégorie des moins de 49 kilogrammes (femmes) le 7 août.

Iran Jeux olympiques Paris 2024 médaille de bronze taekwondo
Mobinâ Ne’mat Zâdeh

Nâhid Kiâni Tshandeh (ناهید کیانی چنده) remporte la médaille d’argent en taekwondo dans la catégorie des moins de 57 kilogrammes (femmes) le 8 août.

Iran Jeux olympiques Paris 2024 médaille d'argent taekwondo
Nâhid Kiâni Tshandeh

Mehrân Barkhordâri (مهران برخورداری) remporte la médaille d’argent en taekwondo dans la catégorie des moins de 80 kilogrammes (hommes) le 9 août.

Arian Salimi (آرین سلیمی) remporte la médaille d’or en taekwondo dans la catégorie des plus de 80 kilogrammes (hommes) le 10 août.

Iran Jeux olympiques Paris 2024 médaille d'or taekwondo
Arian Salimi

L’Iran s’impose dans la lutte

L’Iran remporte également huit médaille en lutte libre et lutte gréco-romaine, à savoir deux en or, quatre en argent et deux en bronze.

Le 6 août :

Amin Mirzâzâdeh (امین میرزازاده) remporte la médaille de bronze en lutte gréco-romaine dans la catégorie hommes de 130 kilogrammes.

Iran Jeux olympiques Paris 2024 médaille de bronze lutte
Amin Mirzâzâdeh

Le 7 août :

Mohammadhâdi Sâravi Dârkolâ’i (محمدهادی ساروی دارکلایی) remporte la médaille d’or en lutte gréco-romaine dans la catégorie hommes 97 kilogrammes.

Mohammadhâdi Sâravi Dârkolâ’i

Le 8 août :

Sa’id Esmâ’ili Livesi (سعید اسماعیلی لیوسی) remporte la médaille d’or en lutte gréco-romaine dans la catégorie hommes 67 kilogrammes.

Sa’id Esmâ’ili Livesi

‘Alirezâ ‘Azizkhoun Mohmadi Piâni (علیرضا عزیزخون مهمدی‌پیانی) remporte la médaille d’argent en lutte gréco-romaine dans la catégorie hommes 87 kilogrammes.

‘Alirezâ Mohmadi Piâni

Le 9 août :

Hassan Yazdâni Tsharâti (حسن یزدانی چراتی) remporte la médaille d’argent en lutte libre dans la catégorie hommes 86 kilogrammes.

Le 10 août :

Amir Hossein Zâre’ (امیرحسین زارع) remporte la médaille d’argent en lutte libre dans la catégorie hommes 125 kilogrammes.

Amir Hossein Zâre’

Le 11 août :

Rahmân ‘Amouzâd Khalili (رحمان عموزاد خلیلی) remporte la médaille d’argent en lutte libre dans la catégorie hommes 65 kilogrammes.

Amir ‘Ali Azarpirâ (امیرعلی آذرپیرا) remporte la médaille de bronze en lutte libre dans la catégorie hommes 97 kilogrammes.

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Bibliotheca iranicaHistoireReligion et Spiritualité

L’Iran face à l’imposture de l’histoire, du Prince Mozaffar Firouz

Le livre L’Iran face à l’imposture de l’histoire publié en 1971 aux éditions de L’Herne par le Prince Mozaffar Firouz est un document capital pour comprendre l’Histoire de l’Iran.

Prince Mozaffar Firouz - L'Iran face à l'imposture de l'histoire

Ancien ministre et vice-président du Conseil de l’Iran, ex-ambassadeur en Union Soviétique, le Prince Firouz aujourd’hui l’un des chefs de la lutte contre l’impérialisme, nous donne une histoire de l’Iran et de son peuple trop souvent ignorée du public européen. S’appuyant sur des documents incontestables, le Prince Firouz nous dit ce que la civilisation occidentale doit à l’Iran tant sur le plan religieux que philosophique. Contrairement à l’enseignement prévalant en occident, il prouve que la religion monothéiste et la pensée occidentale ont leurs racines en Iran et non en Grèce et en Israël.

Mêlé de très près, et durant de longues années, à la vie politique de son pays, il dévoile la mascarade du 2.500e anniversaire de la monarchie et de l’empire célébré à Persépolis. Il dénonce, documents à l’appui, les intrigues de l’impérialisme dans la politique iranienne.

Le Prince Firouz révèle aussi les dessous des tractations diplomatiques entre le gouvernement iranien et Staline qui aboutirent à l’évacuation par les troupes soviétiques du nord de l’Iran après la deuxième guerre mondiale. Il apporte enfin la lumière sur l’ascension et la chute de Mossadegh, héros national de l’Iran.

Quatrième de couverture

Cet ouvrage s’avère capital pour deux raisons. La première, c’est son rappel de certaines vérités historiques trop souvent occultées. La seconde, ce sont ses révélations sur les trahisons de Mohammad Reza Pahlavi envers l’Iran.

Le Prince Firouz rétablit la vérité concernant l’Histoire de l’Iran…

Dans son ouvrage, Mozaffar Firouz (1906-1988) offre une présentation exhaustive de l’histoire politique et philosophique de l’Iran. Il rappelle notamment que la conception monothéiste de la religion et l’éthique morale et sociale de la civilisation occidentale ne sont pas d’origine judéo-hellénique, en dépit de qui est sans cesse rabâché après des siècles de falsification de l’Histoire. Citant les plus éminents chercheurs de son temps, il rappelle que ces concepts sont en réalité purement inspirés de la tradition iranienne et aryenne. En effet, trois siècles avant Abraham, le prophète Zoroastre proclama en Iran l’unité de Dieu et une conception monothéiste de la religion. Il établit également le principe dialectique de la lutte constante entre deux contradictions représentées par le bien et le mal, constituant par là la base de tout progrès spirituel et matériel.

En effet, la pensée spirituelle iranienne inspira les religions occidentales, Ahura Mazda ayant inspiré l’idéal de Jéhovah. En 538 avant Jésus-Christ, la libération par Cyrus des Juifs alors en exil à Babylone permit cette rencontre du monothéisme iranien qui inspirera ses successeurs. Le rôle de l’Iran dans la civilisation islamique est également analysé en détail dans un chapitre où l’auteur met en évidence les liens secrets entre le Zoroastrismeet le Chiisme.

… et dénonce les mensonges du régime de Mohammad Reza Pahlavi

En ce qui concerne l’histoire récente de l’Iran, Mozaffar Firouz dresse un portrait détaillé de son siècle. Il dénonce la politique impérialiste britannique en Iran visant à diviser le pays en deux zones d’influence : russe au nord et britannique au sud. Cette dernière comprenait les champs pétroliers… Ces manœuvres entraînèrent conséquemment de graves difficultés pour l’Iran. Le prince Firouz souhaitait voir son pays recouvrer son indépendance nationale face aux influences anglaises et soviétiques. Il s’engage dans cette voie et s’implique dans l’épopée politique de Mossadegh. Il décrit avec précision ses objectifs, sa détermination et sa chute, qui marqueront la fin (du moins temporaire) de sa carrière politique.

Mozaffar Firouz rétablit également la vérité concernant le coup d’État de 1953. Citant l’historien américain de la CIA Andrew Tully, il rappelle que l’opération TP-AJAX fut entièrement l’œuvre des États-Unis. Cette position marque une rupture avec le Shah. En effet, ce dernier affirmera dans ses mémoires défier quiconque de prouver que le renversement de Mossadegh ne fut pas fondamentalement l’œuvre des Iraniens. Ce que Firouz relève avec brio, avant même les aveux étasuniens sur le sujet…

Enfin, le Prince Firouz démontre que la propagande du régime monarchique de Pahlavi ne repose sur aucune vérité historique. À commencer par la célébration des soi-disant 2500 ans de la monarchie iranienne à Persépolis en 1971.

« Sur les 2500 ans de monarchie et d’empire, comme le prétend la propagande officielle, l’Iran a été sous la domination arabe directe de 624 à 813, soit 171 ans, et sous domination arabe indirecte, gouverné par différentes dynasties mineures dans différentes parties du pays, de 820 à 1258, soit 438 ans. De 1258 à 1500, soit encore 424 ans, l’Iran fut sous le joug mongol et turc jusqu’à l’établissement de la dynastie Safavide en 1502, avec plus tard Ispahan comme capitale. Ainsi donc sur les prétendus 2500 ans d’empire, l’Iran a été en fait 851 ans sous le joug de la domination étrangère. Aucun peuple de l’histoire n’a probablement autant souffert de la domination étrangère et seules la maturité, les traditions et la vitalité de ce grand peuple ont permis sa libération du joug étranger et sa survie en tant qu’entité et état indépendant. »

P. 138.

Il dénonce également l’abandon par Mohammad Reza Pahlavi du territoire de Bahreïn, historiquement iranien. En effet, l’Iran détenait des droits et une réclamation justifiée sur Bahreïn que les Britanniques usurpèrent en 1970. Bahreïn proclame son indépendance le 14 août 1971 et signe un traité d’amitié avec les Britanniques dès le lendemain.

En conclusion

Mozaffar Firouz conclut son livre en s’interrogeant sur l’avenir du monde en général et de l’Iran en particulier. Il pense que seule une nation iranienne indépendante et souveraine peut apporter au monde les valeurs historiques et politiques qu’elle incarne depuis plus de mille ans. Cette attitude est comparable à celle du Général de Gaulle.

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Art et LittératureArtisanatHistoire

Les maisons historiques de Kachan

Située entre Téhéran et Ispahan, Kachan est un trésor méconnu de l’Iran, dont les nombreuses maisons historiques témoignent de son glorieux passé.

maisons historiques Kachan

Première grande oasis de la route reliant Qom à Kerman, cette ville émerge au milieu du désert comme un éclat de lumière dans la pénombre.

Les maisons historiques de Kachan témoignent de son glorieux passé

Les premières traces d’habitat humain à Kâshân (كاشان) remontent au VIème millénaire avant Jésus-Christ. Le site archéologique de Tépeh Sialk (تپه سیلک) à proximité livra d’ailleurs des vestiges remontant à la période néolithique.

maisons historiques Kachan

La ville va connaître un développement important sous l’impulsion de l’épouse d’Haroun al-Rachid, calife abbasside régnant entre 786 et 809.

maisons historiques Kachan

Kachan va acquérir une renommée particulière au Moyen-Âge dans le domaine de la céramique. C’est d’ailleurs pour cette raison que la céramique va prendre son nom persan de kâshi (کاشی).

Le souverain seldjoukide Malek Shâh Ier, qui règne de 1072 à 1092, fit ériger une forteresse dont les vestiges subsistent dans le centre de la ville.

Mais c’est à l’époque safavide que Kachan connaître son apogée. Shâh Abbas Ier entreprit des travaux sous son règne, entre 1588 et 1629. Il fera bâtir plusieurs palais et jardins, de même que son tombeau.

maisons historiques Kachan

C’est également à Kachan que le chancelier Amir Kabir fut assassiné le 9 janvier 1852, dans le jardin de Fin (باغ فین). Il fut sous le règne de Nasser al-Din Shâh (ناصرالدین شاه) un grand réformateur qui entreprit de moderniser et développer l’Iran.

Kachan, un patrimoine exceptionnel

Kachan conserve un patrimoine exceptionnel qui témoigne de sa grandeur. Les maisons historiques les plus connues sont les demeures ‘Abâsi (خانه عباسیان), datant de la fin du 18ème siècle, Tabâtabâ’i (خانه طباطبایی‌ها), datant des années 1840, ou bien encore Boroudjerdi (خانه بروجردی‌ها), bâtie en 1857.

Kachan recèle encore d’autres merveilles architecturales. Notamment la mosquée du Vendredi dont la construction débuta en 1074, ainsi que la mosquée Aqâ Bozorg (مسجد آقا بزرگ) et son école de théologie, datant de la seconde moitié du 18ème siècle.

maisons historiques Kachan

Enfin, le bazar de Kachan témoigne d’une maîtrise et d’un savoir-faire impressionnant. Bâti sous les Seldjoukides, il fut rénové par les Safavides. Le puits de lumière creusé au centre de la coupole marchande date pour sa part de 1868.

bazar Kachan puits de lumière

Un magnifique album de photographies de Rasoul Shojaei à découvrir :

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L’Iran entre élections anticipées et confrontation avec l’Occident

Dans un entretien accordé au Cercle Aristote intitulé L’Iran : des élections anticipées et la confrontation avec l’Occident, Morgan Lotz répond aux questions de Pierre-Yves Rougeyron.

Cet entretien est l’occasion d’apporter un éclairage sur les dernières actualités iraniennes pour mieux comprendre ces évènements et leurs conséquences.

Les élections anticipées en Iran et les relations avec l’Occident

Morgan Lotz revient sur l’accident d’hélicoptère du 19 mai qui coûta notamment la vie au président de la République islamique d’Iran Ebrahim Raïssi et au ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian. Il explique en détail les évènements afin de mieux comprendre les faits, mais également les évolutions politiques et les enjeux qui en découlent.

Conséquemment à ce dramatique évènement, des élections présidentielles anticipées furent organisées. Après la présentation des candidats y participant, Morgan Lotz revient sur les résultats et le déroulement d’un scrutin important pour l’Iran.

Cercle Aristote L'Iran : des élections anticipées et la confrontation avec l'Occident

Cet entretien est aussi l’occasion de décrypter l’actualité géopolitique. Et notamment les élections présidentielles à venir aux États-Unis au mois de novembre prochain. Celles-ci pourraient voir revenir au pouvoir Donald Trump, adversaire acharné de l’Iran et assassin du général Qassem Soleimani. Là aussi, les conséquences de ce changement politique étasunien sont étudiées afin de mieux saisir les conséquences possibles sur la scène internationale.

Découvrir le Cercle Aristote

Le Cercle Aristote est un groupe de réflexion (thinktank) souverainiste français se donnant pour mission d’alimenter et de participer au débat intellectuel et public, d’en être un pont et de faire avancer la question souverainiste.

Fort d’une volonté d’unité et d’élévation intellectuelle, le Cercle Aristote se consacre également à une mission d’éducation populaire, sous la forme de vidéo ou de conférence invitant de nombreux experts qui explorent les désordres du monde pour armer un citoyen informé dans la maîtrise de son destin.

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Religion et Spiritualité

Disparition de Yahia Gouasmi, figure spirituelle chiite en France

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris ce lundi 22 juillet 2024, la disparition de Seyed Yahia Gouasmi, à l’âge de 74 ans. Véritable figure spirituelle chiite en France, il fut aussi un infatigable défenseur des opprimés et des déshérités du monde entier.

Seyed Yahia Gouasmi

C’est avec émotion que Négâh® présente ses condoléances les plus sincères et s’associe à la douleur de sa famille.

Seyed Yahia Gouasmi, un gnostique en quête de Dieu

Yahia Gouasmi naquit le 27 novembre 1949 à Sidi-Bel-Abbès, en Algérie. C’est à l’âge de seize ans qu’il quitte son pays natal pour s’installer à Calais, en France, où il exerce le métier de boucher. Il aura la chance de rencontrer l’ayatollah Khomeyni à Neauphle-le-Château en 1978 et de prier avec lui. Cette rencontre sera déterminante pour lui et suscitera sa vocation spirituelle.

En 1996, il décide de se consacrer aux études religieuses et se rend pour cela à l’Institut al-Mountadhar, situé au Liban. Ses études seront couronnées de succès et Seyed Yahia Gouasmi rentre en France avec le noble dessein de transmettre à son tour un savoir ô combien méconnu. Il fonde pour cela à Grande-Synthe le centre Zahra en 2005.

Seyed Yahia Gouasmi n’a cessé de contribuer à l’étude et la méditation de la Révélation, apportant un regard inédit sur le Coran. Véritable gnostique en quête de sens et de compréhension, il développa également une vision avant-gardiste établissant une correspondance entre la géopolitique et l’eschatologie.

Il fut aussi un homme de conviction qui n’accepta jamais la fatalité et la soumission. Il défendra toute sa vie la cause palestinienne et le dialogue entre les religions, créant notamment l’Alliance stratégique et amicale du judaïsme et de l’islam contre le sionisme en juillet 2008 avec Madame et Monsieur Borreman du Cercle d’études rabbiniques d’Anvers, en Belgique.

Son engagement politique lui causera de nombreux problèmes, et particulièrement la création du Parti antisioniste en février 2009. Le Centre Zahra sera fermé en octobre 2018 et finalement dissout le 20 mars 2019 avec la Fédération chiite de France.

Sa chaîne YouTube :Yahia GOUASMI – YouTube

Son site internet :https://gouasmi.com/

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Nature et Géographie

Le paradis perdu de Fandoqlou

Quelque part dans la province d’Ardabil, dans le nord-ouest de l’Iran, se trouve un véritable paradis perdu : Fandoqlou (فندوقلو). Situé à 30 kilomètres d’Ardabil (اردبیل) et seulement 10 de Namin (نمین), ce lieu enchanteur attirent les touristes en quête d’émerveillement.

Fandoqlou

Cette région iranienne offre un spectacle géographique surprenant. En effet, différents paysages se combinent les uns aux autres : forêts, plaines et montagnes…

D’une superficie totale de 120 kilomètres carrés, la forêt de Fandoqlou s’étend sur 85 kilomètres carrés, tandis que des plaines et des pâturages occupent le reste de l’espace.

Fandoqlou

De nombreuses espèces d’arbres fruitiers poussent dans ce lieu : noisetiers, pommiers, cognassiers, fraisiers et framboisiers. Toutefois, la renommée de Fandoqlou provient de ses plaines où poussent les fleurs de camomille. Ses zones vierges constituent également une réserve naturelle de plantes médicinales.

Fandoqlou, un site classé au patrimoine de l’UNESCO

La 43ème session du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO qui se tint dans la ville de Bakou, en Azerbaïdjan, décida l’inscription des forêts hyrcaniennes qui s’étendent de Fandoqlu jusque dans la province du Golestan.

L’admission au patrimoine mondial fut actée à l’unanimité le 5 juillet 2019. La région de Fandoqlou constitue le 24ème territoire iranien inclus sur la liste du patrimoine mondiale de l’UNESCO.

Fandoqlou (Iran)

La fête de la camomille

Une autre attraction touristique de la province d’Ardabil est le Festival de la fleur de camomille. Celui-ci se tient chaque année dans la ville de Namin, en même temps que la Journée mondiale des fleurs et des plantes les 25 et 26 juin. Un grand nombre de touristes nationaux et étrangers se rendent dans cette zone touristique en cette occasion.

Fandoqlou camomille

Ce festival se déroule dans les pâturages, grâce aux efforts de l’Organisation du patrimoine culturel, du tourisme et de l’artisanat de la province d’Ardabil.

Des programmes musicaux et des spectacles sont organisés. Les artistes et artisans de cette région exposent au public un patrimoine précieux en produisant leurs réalisations.

Deux magnifiques albums de photographies de Hassan Fakheri et Reza Zare à découvrir :