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Géopolitique et Diplomatie

L’Iran chasse un porte-avions américain du golfe Persique

Vendredi 15 décembre 2023, le porte-avions américain USS Dwight Eisenhower croisant dans les eaux du golfe Persique fut intercepté par la marine iranienne. L’ensemble de cette opération a été filmée. Les images rendues publiques par les Iraniens permettent d’éviter toute accusation américaine de mensonge et de propagande.

Selon le contre-amiral Alireza Tangsiri, commandant de la marine du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le porte-avions américain USS Dwight D. Eisenhower a quitté le golfe Persique et le détroit d’Hormuz. Au cours de sa déclaration, il précise que les forces navales du CGRI surveillaient de près le porte-avions depuis son déploiement dans la région. De plus, il souligne que ce déploiement était principalement à des fins de propagande, sans produire aucun résultat opérationnels pour les États-Unis. Le porte-avions Eisenhower a coopéré en fournissant les informations requises par le CGRI.

Un porte-avions américain menaçant dans le golfe Persique

La situation maritime dans la région est devenue fragile récemment. Cela en partie en raison du conflit israélo-palestinien qui connaît un épisode particulièrement violent depuis le 7 octobre. Les États-Unis ont envoyé des porte-avions, officiellement pour prévenir une propagation des hostilités et pour protéger Israël. L’Iran a déjà prévenu par le passé qu’il n’accepterait aucune ingérence étrangère dans le golfe Persique.

Cependant, les forces navales américaines sont incapables de repousser les attaques des forces de la Résistance yéménites contre les navires liés à Israël passant par les ports de la mer Rouge.

Le retrait du porte-avions américain du golfe Persique et du détroit d’Hormuz souligne l’efficacité de la défense iranienne. Cet évènement prouve également que l’Iran est réellement une puissance militaire disposant d’une crédibilité et d’une capacité de dissuasion.

Consciente des enjeux géopolitique, la marine iranienne ne cesse depuis plusieurs années de renforcer ses capacités opérationnelles. Elle poursuit également le développement de ses compétences tout en modernisant sa flotte.

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Nature et Géographie

Le jardin Pahlavanpour de Mehriz

Situé dans la charmante ville de Mehriz (مهريز), dans la région de Yazd, le jardin Pahlavanpour (باغ پهلوان‌پور) est un chef-d’œuvre qui remonte à la fin de l’ère qadjare.

jardin Pahlavanpour Mehriz

Ce jardin historique révèle un complexe d’entrée impressionnant. Il comprend notamment une tour, une écurie, une grange et une magnifique résidence d’été appelée kushk ou sharbatkhane, qui abrite un salon de thé sur deux étages et demi.

Le jardin Pahlavanpour, un trésor de Mehriz

jardin Pahlavanpour (Mehriz, Iran)

Au sein de cette résidence, on trouve également le salon, le howzkhane (une zone couverte avec un bassin central souvent surélevé et relié à d’autres pièces), les gushvarhā (des structures octogonales mobiles) et le bâtiment de la résidence d’hiver.

Ce bâtiment comporte des salons, un cellier, une cuisine, le bâtiment du gardien servant de logement pour le personnel de service, ainsi que le hammam et l’entrepôt.

Pahlavanpour

Ce qui rend le jardin Pahlavān Pour si particulier, c’est la présence d’une source d’eau provenant d’un qanat connu sous le nom de Hasan Ābād. Le flux de cette eau alimente le jardin et crée une atmosphère paisible et rafraîchissante.

Le long du ruisseau principal, on trouve de majestueux et anciens platanes, ainsi que des arbres fruitiers tels que des grenadiers, des amandiers et des kakis, qui ajoutent une touche colorée au paysage.

Le jardin Pahlavānpur a reçu une distinction prestigieuse en étant inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Pahlavanpour Iran

Ce lieu historique est aujourd’hui un hôtel unique offrant non seulement des hébergements en suites de luxe, mais également des installations de loisirs et sportives. Les visiteurs ont ainsi la possibilité de se plonger dans l’histoire tout en profitant d’un séjour confortable et enrichissant.

Le jardin Pahlavānpour est bien plus qu’un simple morceau d’architecture. C’est un témoignage vivant de l’art et de la culture d’une époque révolue, ainsi qu’un refuge paisible où l’on peut se ressourcer et se détendre.

Que l’on soit un passionné d’histoire ou simplement à la recherche d’un lieu de séjour unique, le jardin Pahlavānpour se révèle une destination incontournable à Mehriz.

jardin Pahlavanpour de Mehriz

Un magnifique album de photographies de Majid Jarrahi à découvrir :

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Art et LittératureArtisanatBibliotheca iranica

Découvrir la cuisine iranienne avec Easy Iran de Golan Nasséri

L’autrice Golan Nasséri nous plonge avec son livre de cuisine intitulé Easy Iran dans le délicieux monde de la gastronomie iranienne.

Easy Iran livre de recettes de cuisine Golan Nasséri éditions Mango
Golan Nasséri, Easy Iran, éditions Mango, 2023.

Golan Nasseri nous emmène à la découverte de la culture culinaire de son pays natal et partage ses meilleures recettes. Ce livre est une invitation à voyager à travers les arômes et les parfums authentiques de la cuisine iranienne.

La cuisine iranienne, aussi riche que diverse, plonge ses racines dans une histoire millénaire. Chaque région du pays possède ses propres plats et traditions culinaires, offrant une palette de saveurs et de techniques de cuisson uniques.

Découvrez la cuisine iranienne avec le livre Easy Iran écrit par Golan Nasséri

Cet ouvrage d’une superbe qualité offre une variété de recettes alléchantes qui raviront les papilles les plus exigeantes. Des recettes de riz parfaitement cuisiné (loubia polo, baghali polo ou zereshk polo) et des pains comme lavash, le taftoun, le barbariou bien encore le sangak. Ensuite, des marinades savoureuses appelées torshi, des salades(sabzi) fraîches et parfumées comme la salade shirazitypiquement iranienne. Mais également des soupes, des galettes de légumes (koukou) savoureuses ou bien encore des ragoûts (khoresht) parfumés. Et bien entendu les fameuses recettes de viandes comme le fesendjânalliant le poulet et la grenade ou bien le célèbre tchélowkébabpour les amateurs de brochettes et de grillades.

Ce livre de cuisine ne se limite pas seulement aux entrées et plats principaux. Il propose également des recettes de sirops et autres boissons ainsi que des desserts typiques de la gastronomie iranienne comme le ferni, le halvaou bien encore le sholeh zard. De plus, Golan Nasséri partage des astuces et des conseils pratiques pour que chaque plat soit une réussite.

Les photographies de Sandra Mahut permettent de reproduire avec précision les techniques et les présentations authentiques des plats iraniens.

La cuisine iranienne, qui peut sembler complexe au premier abord, se révèle être facilement accessible grâce à cet ouvrage. Ce livre est un véritable compagnon de cuisine pour ceux qui souhaitent explorer et maîtriser l’art culinaire de l’Iran.

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Artisanat

15ème exposition nationale de l’artisanat à Sirdjan

Le mercredi 6 décembre 2023, la 15ème exposition nationale de l’artisanat est organisée à Sirdjan (سيرجان), dans la province de Kerman, en présence notamment de Maryam Jalali Dehkordi, vice-ministre iranienne de l’artisanat.

15ème exposition nationale de l'artisanat est organisée de Sirdjan

À 960 kilomètres de Téhéran, la capitale iranienne, et à 175 kilomètres de Kerman, la capitale provinciale, Sirdjan est célèbre pour ses pistaches, son artisanat de kilim et ses tours à vent, appelées localement bādgir-é tchopoqi (بادگیر چپقی).

L’exposition d’artisanat à Sirdjan reflète sa richesse historique

15ème exposition nationale de l'artisanat est organisée de Sirdjan

Sirdjan est une ville riche en histoire et en culture, abritant de nombreux monuments historiques et culturels. L’artisanat témoigne du savoir-faire et de la maîtrise de technique de création propres à une population ou une régions. Les artisans firent de tout temps la renommée de leur région, constituant ainsi son patrimoine culturel.

15ème exposition nationale de l'artisanat est organisée de Sirdjan

La ville compte plusieurs institutions d’enseignement supérieur telles que l’Université Payam Nour Sirdjan, l’Université de technologie de Sirdjan fondée en 1992 par le ministère iranien de la Science, de la Recherche et de la Technologie et l’Université islamique Azad de Sirdjan.

Sirdjan s’établie à l’époque sassanide. Elle possède de précieuses ressources minérales telles que le charbon, le fer, le cuivre, la pierre et l’or. Son secteur industriel florissant et sa position stratégique au sud de l’Iran contribuent à sa croissance économique.

De plus, les infrastructures routières développées permettent un approvisionnement national en marchandises. Ces voies facilitent l’exportation des produits depuis le port de Bandar Abbas, dans l’esprit des Routes de la Soie.

En plus des institutions éducatives, Sirjan abrite des sites historiques importants. Parmi les plus célèbres figurent l’attrape-vent Chopoqi, le tombeau de Mir Zobeyr datant de la période ilkhanide, la tombe de Shah Firouz ou bien encore le château de Sang remontant à l’époque sassanide. Tous ces monuments témoignent de l’histoire et de la richesse culturelle de la région.

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ArtisanatHistoireSociété

Le vieux bazar d’Arak

Le vieux bazar d’Arak, un complexe commercial aux multiples facettes, est un joyau historique. Situé au cœur de la ville, il fut construit sous le règne de Fath-Ali Shah Qâdjâr.

artiste iranienne vieux bazar Arak

Le bazar a toujours joué un rôle central dans l’économie et le commerce de la région. Et particulièrement dans le domaine du tapis, parmi les principales industries de la ville d’Arak (اراک), située dans la province de Markazi (استان مرکزی).

Le vieux bazar d’Arak, héritage de l’époque qadjare

vieux bazar d'Arak (Iran)

La ville de Sultan Abad, aujourd’hui nommée Arak, est contemporaine du bazar qui l’accompagne. Yusef Khân-é Gordji dirigea sa construction sur ordre du gouverneur de l’époque, Sepahdar Aazm. Ce dernier laissa également son nom à une mosquée et une école qui font partie du complexe du bazar.

Ce site historique regorge de divers commerces, de timches (espaces clos avec des magasins), de mosquées, de bains, de citernes, de passages, d’auberges et même d’une école historique, le séminaire Imam Khomeyni. L’architecture du bazar est fascinante, avec ses arches en forme de dôme et ses façades en briques. Le plafond en forme de dôme est recouvert de torchis et orné dans un style typique de l’architecture iranienne, le Rasmi Bandi.

tar instrument musique bazar d'Arak en Iran

Le bazar d’Arak abrite deux marchés remarquables, situés à l’intersection de deux axes principaux. Leur impressionnant dôme est le plus haut et le plus massif de tous. Des trappes ingénieusement intégrées au centre des dômes assurent aussi bien l’éclairage naturel des couloirs que la climatisation naturelle. Parmi les couloirs les plus importants du bazar se trouvent les couloirs Nozari, Booksellers et Kashani.

vieux bazar d'Arak passage de Mehr
La passage de Mehr

Autrefois, le bazar d’Arak abritait un réservoir d’eau vieux de deux siècles. Malheureusement, la municipalité d’Arak a décidé de le démolir afin de construire une nouvelle école. Ce réservoir, doté d’un double plafond unique en son genre, était l’un des rares bâtiments de ce type en Iran.

Le vieux bazar d’Arak est bien plus qu’un simple centre commercial traditionnel. Il est avant tout un témoignage vivant de l’histoire, de l’architecture et de la culture iraniennes, offrant aux visiteurs une expérience unique et immersive.

Un magnifique album de photographies de Fateme Abedi à découvrir :

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Histoire

102ème anniversaire du martyre de Mirza Kuchak Khan à Rasht

Le samedi 2 décembre 2023 fut célébré à Rasht le 102ème anniversaire du martyre de Mirza Kuchak Khan. Cet important révolutionnaire iranien consacra sa vie à la lutte pour la justice et la liberté de son peuple. Son martyre à Rasht fut un moment tragique mais glorieux de l’histoire moderne de l’Iran.

buste de Mirza Kuchak Khan

Lors de cette commémoration, la population locale, les militants, les intellectuels et les chercheurs se sont rassemblés pour rendre hommage à son sacrifice et pour rappeler son héritage inspirant.

Des récits de ses actes héroïques furent notamment partagés. Ils rappellent à tous sa résistance courageuse face à l’oppression et son engagement en faveur de la justice sociale. Cette cérémonie fut notamment l’occasion de se souvenir de son héritage et de rappeler son engagement envers les idéaux pour lesquels il sacrifia sa vie.

Qui était Mirza Kuchak Khan ?

Mirza Kuchak Khan (میرزا كوچک خان), de son vrai nom Younès, naquit en 1878 à Rasht dans le quartier d’Ostad-Sara. Il fonda notamment le mouvement révolutionnaire Nehzat-é Djangal (« le mouvement de la jungle ») dans les forêts du Gilan, au nord de l’Iran.

Il fut également un militant actif de la Révolution constitutionnelle, rejoignant en 1911 le Mouvement de Libération du Gilan pour y apporter son aide.

Le mouvement se poursuivit jusqu’en 1921 et résista aux ennemis intérieurs et étrangers jusqu’à la disparition de Mirza Kuchak Khan. Ce mouvement forestier a marqué une période très importante de l’histoire iranienne, celle d’un soulèvement populaire dans des temps tumultueux.

C’est dans les montagnes de Talesh qu’il périt le 2 décembre 1921. Mirza Kuchak Khan et son compagnon Gaouk, un aventurier révolutionnaire russo-allemand, restèrent seuls autour de « Masal ». Ils y moururent tous les deux d’engelures.

tombeau de Mirza Kuchak Khan (Racht, Iran)

Un propriétaire local décapita son corps et exposa sa tête à Rasht. Sa dépouille sera dans un premier temps enterrée à Suleiman-Darab. Sa tête coupée fut quant à elle envoyée à Téhéran au commandant cosaque Reza Khan. Ce dernier deviendra le premier souverain de la dynastie Pahlavi après un coup d’État en 1925.

Après le départ de Reza Shah en exil en 1941, des amis de Mirza Kuchak récupérèrent sa tête à Téhéran pour enfin l’inhumer dans sa tombe. Son tombeau ne sera reconstruit qu’après la Révolution de 1979. Il se situe encore aujourd’hui dans le quartier de Suleiman-Darab, au sud de Rasht.

tombe de Mirza Kuchak Khan (Racht, Iran)

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Nature et Géographie

La zone humide de Gandoman dans le Tchaharmahal et Bakhtiari

La région de Tchaharmahal et Bakhtiari (استان چهارمحال و بختیاری) abrite un trésor méconnu : la zone humide de Gandoman (گندمان). Celle-ci s’étend majestueusement sur 1 070 hectares au sud-ouest de l’Iran et se positionne parmi les plus beaux joyaux naturels du pays.

Gandoman région Tchaharmahal et Bakhtiari Iran

Reconnue comme l’un des cinq meilleurs sites d’observation des oiseaux en Iran, cette étendue abrite une diversité aviaire exceptionnelle qui en fait un habitat essentiel pour les oiseaux migrateurs.

L’écosystème de la zone humide de Gandoman offre une variété de milieux propices à une multitude d’espèces aviaires. De vastes étendues d’eau, des prairies luxuriantes, des marécages et des zones boisées offrent aux oiseaux un habitat riche en ressources alimentaires et en abris.

Gandoman sud-ouest Iran

Cette diversité de paysages attire de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs tout au long de l’année, faisant de cette zone humide un lieu privilégié pour l’observation ornithologique.

Gandoman, un trésor environnemental exceptionnel

La richesse ornithologique de la zone humide de Gandoman ne se limite pas à sa diversité d’espèces. En effet, la présence régulière d’oiseaux migrateurs en fait un lieu crucial pour la conservation de ces populations fragiles.

En offrant un refuge sûr et des conditions favorables à leur séjour, la zone humide de Gandoman contribue activement à la préservation de la biodiversité aviaire en Iran.

Les efforts de conservation et de protection de la zone humide de Gandoman revêtent ainsi une importance cruciale pour la sauvegarde de cet écosystème unique.

La sensibilisation sur l’importance de préserver ce précieux habitat pour les oiseaux migrateurs contribue à assurer la perpétuation de cette riche diversité ornithologique.

En somme, la zone humide de Gandoman se distingue par sa beauté naturelle. Mais aussi par sa valeur écologique inestimable en tant qu’habitat vital pour les oiseaux migrateurs. À travers des mesures de conservation appropriées, il est possible de garantir la pérennité de cette zone humide et de maintenir ainsi sa contribution essentielle à la préservation de la faune aviaire en Iran.

Gandoman Iran cigogne

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HistoireNature et GéographieSociété

Le 16ème festival des cultures ethniques de Gorgan

Ce jeudi 23 novembre 2023 débutait le 16ème festival des cultures ethniques de Gorgan, une ville située dans la province du Golestan.

festival des cultures ethniques Gorgan

Gorgan, une ville chargée d’histoire

De vastes plaines se situent au nord de la ville, couvrant une superficie d’environ 170 kilomètres carrés. À 150 kilomètres vers l’est se trouve le parc national du Golestân (گلستان), qui abrite une grande partie de la faune iranienne. Le barrage de Gorgân, d’une capacité de 100 millions de mètres cubes, se situe à 60 kilomètres vers le nord-est.

Jusqu’en 1937, Gorgân (گرگان) s’appelait Astarâbâd (استرآباد) ainsi que l’avait baptisée le souverain qâdjâr Nâser al-Din Shâh. De nombreux sites archéologiques datant des époques néolithique et chalcolithique y furent découverts. Parmi les plus célèbres, nous pouvons citer ceux de Tourang Tepeh (تورنگ تپه) et Shâh Tepeh (شاه‌ تپه).

festival des cultures ethniques Gorgan

Cette région proche de la mer Caspienne est en effet une zone des premiers peuplements de l’Iran. Au total, une cinquantaine de sites archéologiques furent identifiés dans la plaine voisine de Shâroud (شاهرود).

festival des cultures ethniques Golestan (Iran)

L’historien grec Arrien rapporte que la plus grande ville d’Hyrcanie, Zadrakarta, accueillait un palais royal à l’époque achéménide. Le nom de Zadrakarta, qui signifie « ville jaune », provient du grand nombre d’arbres fruitiers, notamment des orangers et des citronniers, qui poussaient dans cette région.

Une autre particularité de Gorgân réside dans la présence d’une grande muraille datant des époques parthe et sassanide. Cet édifice s’avère la deuxième plus importante construction défensive au monde.

cultures ethniques Gorgan (Iran)

Gorgan sera l’une des rares régions d’Iran à maintenir son indépendance en tant qu’État zoroastrien après l’invasion arabo-musulmane du 7ème siècle.

Le royaume de Géorgie envahit la région en 1210 et son armée saccagea Gorgan. La cité fut détruite une nouvelle fois lors de l’invasion mongole survenue entre 1219 et 1221.

ethnie Sistani (Iran)

Le 16ème festival des cultures ethniques de Gorgan

Gorgan accueille chaque année depuis 16 ans le festival des cultures ethniques. En effet, de nombreuses ethnies vivent dans cette région.

Tabaris, Baloutches, Kurdes, Sistanis, Turcs (Azerbaïdjanais, Qizilbash, Turkmènes et Qâzâqs), Gilaks, ainsi que Semnan et Khorasanis s’y côtoient. Entre 1930 et 1932, des Qâzâqs émigrèrent d’Union soviétique pour s’installer à Gonbad-é Kâvous (گنبد کاووس), Bandar-é Torkmen (بندر ترکمن) et Gorgan.

Un magnifique album de photographies de Rahele Hesari à découvrir :

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Bibliotheca iranica

De la Perse à l’Iran – 2500 ans d’histoire, par Ardavan Amir-Aslani

Le livre d’Ardavan Amir-Aslani De la Perse à l’Iran – 2500 ans d’histoire s’avère essentiel dans toute bibliothèque iranienne à plus d’un titre.

En dépit des travaux exceptionnels d’Henri Corbin, la culture persane et l’islam iranien demeurent largement ignorés, voire rejetés de nos jours. Dans cet ouvrage captivant, Amir-Aslani nous transporte dans la complexité et la richesse étonnante de la pensée iranienne. Celle-ci ne cessa jamais d’exercer son influence sur de nombreux aspects, comme la philosophie, la poésie, l’art et la spiritualité.

Ardavan Amir-Aslani De la Perse à l’Iran – 2500 ans d’histoire

Ardavan Amir-Aslani est avocat et enseignant en géopolitique du Moyen-Orient à l’École de guerre économique. Il met en lumière dans son livre l’héritage iranien et le rayonnement d’une civilisation dont nous avons besoin aujourd’hui autant qu’autrefois, en dépit de l’obscurité actuelle.

De la Perse à l’Iran, une histoire incontournable pour comprendre le monde actuel

Bien que la culture iranienne soit largement dévalorisée par d’autres musulmans, en particulier les Arabes, ce rejet est fondamental pour comprendre les conflits actuels. Négliger l’héritage de l’Iran serait préjudiciable à l’avenir de la région.

Le berceau de la civilisation iranienne pourrait être situé en Bactriane ou en Sogdiane. En étudiant les langues, il est possible d’identifier les peuples issus de cette matrice : une branche nordique presque éteinte, une branche occidentale répandue, incluant le farsi et peut-être le kurde et le balouchte, et une branche orientale, comprenant le sogdien, le patchoune et le dari. Amir-Aslani remarque que le persan parlé aujourd’hui est identique à celui d’il y a mille ans. L’influence culturelle de l’Iran s’étend de la Turquie à l’Inde. En témoigne notamment la célébration de Norouz (le Nouvel An iranien) dans de nombreux pays, dont la Turquie, la Géorgie, l’Afghanistan, le Pakistan, l’Inde et la Chine.

Amir-Aslani relate l’histoire iranienne depuis l’invasion arabe et au-delà de manière claire et concise. Deux siècles après cette invasion, l’Iran connait un nouvel âge d’or grâce à une résistance culturelle à l’arabisation. La langue persane a resurgi, entraînant avec elle la production d’œuvres littéraires exceptionnelles. La riche culture iranienne irrigua également la culture arabe.

Comprendre l’évolution géopolitique et la place de l’Iran dans le monde

L’auteur met en évidence la problématique entre les sunnites et les chiites. C’est aux Arabes que l’on doit l’introduction du Chiisme en Iran. Bien que les chiites, y compris les soufis et les ismaéliens, soient largement minoritaires, leur influence politique est considérable. L’islam iranien, héritier de la pensée persane profonde et toujours en évolution, s’oppose à un sunnisme figé depuis des siècles. D’un côté, nous trouvons une religion de l’amour, le Chiisme, et de l’autre une religion de la loi, le sunnisme.

Ardavan Amir-Aslani explore également le lien entre le Zoroastrisme et la culture iranienne contemporaine. Les références zoroastriennes se retrouvent dans le Chiisme, tandis que le soufisme intègre des éléments de la mystique iranienne. Le Soufisme a trouvé sa place dans les régions où le Zoroastrisme s’était implanté des siècles auparavant, notamment en Bactriane et en Sogdiane. Sohrawardî (1155-1191) ressuscita même la sagesse zoroastrienne.

En explorant la beauté d’une culture souvent vue à travers des préjugés tenaces, Ardavan Amir-Aslani appelle avec son livre De la Perse à l’Iran – 2500 ans d’histoire à une révision des politiques oppressives et toxiques de l’Occident envers l’Iran et sa région. En s’appuyant sur cet héritage culturel iranien considérable, un nouveau modèle porteur d’espoir peut émerger.

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France-IranHistoire

Le Shah d’Iran aux obsèques du général de Gaulle

Le Shah d’Iran Mohammad Reza Pahlavi rendait hommage au général Charles de Gaulle lors de ses obsèques célébrées le 12 novembre 1970.

Mohammad Reza Pahlavi Shah Iran tombe général de Gaulle novembre 1970
Mohammad Reza Pahlavi devant la tombe du général de Gaulle

Le 9 novembre 1970 disparut le général Charles de Gaulle. Figure emblématique de la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale et fondateur de la Vème République, il laisse derrière lui un héritage politique et un engagement en faveur de la grandeur de la France.

L’annonce de la mort du général de Gaulle a plongé le monde dans une profonde tristesse. Durant les dix années de sa présidence, de 1959 à 1969, de Gaulle a marqué la politique française. Par ses prises de position audacieuses autant que par son indépendance d’esprit. Il a su redonner à la France sa place sur la scène internationale et instaurer un régime présidentiel solide.

Le Shah d’Iran rend hommage au général de Gaulle lors de ses obsèques

Le 12 novembre 1970, le monde pleure la disparition du général de Gaulle lors de ses obsèques solennelles. Cet événement historique rassemble des milliers de personnes, venues rendre un dernier hommage à l’homme du 18 juin.

Le Shah d’Iran dépose des fleurs sur la tombe du général de Gaulle

La mort du général de Gaulle a également suscité une grande émotion à travers le monde. De nombreux chefs d’État et dignitaires étrangers ont exprimé leur respect et leur admiration pour cet homme d’État exceptionnel. Et notamment Mohammad Reza Pahlavi, qui l’avait accueilli au cours d’une visite officielle en Iran durant le mois d’octobre 1963.

Le général de Gaulle, défenseur des opprimés

Le général de Gaulle était considéré comme un homme hors du commun et respecté partout dans le monde. Sa volonté de rétablir l’autorité de l’État et de moderniser la France fut réalisée grâce à la mise en œuvre de réformes économiques et sociales. Il a également permis à la France de se doter d’une force de dissuasion nucléaire indépendante, lui conférant ainsi un rôle majeur sur la scène internationale.

Sa politique étrangère, basée sur le principe de souveraineté nationale, le conduit à se retirer de l’OTAN et à chercher un équilibre entre les superpuissances de l’époque. Son célèbre discours de Phnom Penh en 1966, dans lequel il condamne l’intervention américaine au Vietnam, montre sa volonté de préserver la paix et l’indépendance des peuples.

Les Etats-Unis le haïront pour sa volonté d’indépendance et son refus de se soumettre à eux. Ils n’hésiteront guère d’ailleurs à fomenter des tentatives d’assassinats contre sa personne et la première révolution de couleur en mai 1968.

Sa voix forte dans les affaires internationales a marqué les esprits et lui a valu une place importante dans l’histoire mondiale. Sa détermination et son engagement pour la grandeur de la France restent des valeurs essentielles pour de nombreux Français.